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Sujet : Premier film en Cinémascope


De droudrou, le 7 février 2006 à 13:37
Note du film : 5/6

C'est le premier film en cinémascope de l'histoire du cinéma. Ca excuse ses imperfections. Ca valorise ses qualités.

C'est un péplum auquel on a ajouté une suite Demetrius and the gladiators qui a inspiré beaucoup de réalisateurs.


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De Impétueux, le 22 mars 2008 à 19:12
Note du film : 2/6

Qui se souviendrait de La Tunique si elle n'avait pas été le premier film tourné en Cinémascope ? Je me rappelle encore les publicités considérables qui appelaient le bon peuple à venir de visu se rendre compte d'un progrès technique presque assimilé au parlant et à la couleur ! Il est vrai que l'écran large extasiait les yeux qui n'avaient pas dix ans, et que le déferlement des légions romaines, l'apparente majesté des décors, la noblesse des caractères des premiers chrétiens exaltaient les cœurs vaillants…

Monument, donc, monument pour l'histoire du cinéma, mais monument d'une grande médiocrité, en stuc et en toc, niais, emphatique, maniéré, à l'image du body-buildé Victor Mature, qui ne parvient pas à donner une réplique sans esquisser une grimace torturée… Richard Burton, en revanche, est aussi sobre que lui permet un scénario à la limite du grotesque (qui l'oblige à esquisser une crise de tétanie hystérisante lorsque la tunique du Christ le touche ou qu'on évoque le Calvaire) et Jean Simmons, dans un rôle d'une grande niaiserie, est bien jolie… Le meilleur est Jay Robinson qui joue le rôle secondaire de Caligula, ce qui, s'agissant d'un rôle de méchant absolu, est naturellement plus valorisant…

Revoyant donc cette Tunique, je ne m'étonnais guère que ces décors de toile peinte, ce carton-pâte omniprésent, cette dégoulinade de bons sentiments (la communauté chrétienne de Cana est tout de même un peu trop idéalisée pour ne pas tomber dans le gnangnan) ait, il y a plus de cinquante ans, enflammé mon ardent christianisme : les bons sont idéaux, les méchants, immondes, et les égarés (les ignorants, plutôt) rejoignent le bercail avec un enthousiasme revigorant ; sans me moquer, j'ajoute que les dernières images – Marcellus (Richard Burton) et Diana (Jean Simmons) marchant à la mort le sourire aux lèvres, éperdus d'amour et de foi – ne manquent pas d'une certaine grandeur.

Mais de bons sentiments et un écran large ne suffisent pas à sauver un film trop long ; je note néanmoins une chose amusante : la représentation de la violence, aujourd'hui, a fait quelques progrès (se reporter à nos discussions sur le fil de La Passion du Christ de Mel Gibson), mais on est devenu bien précautionneux envers les animaux : dans La Tunique, il y a une scène assez surprenante : à Cana, dont j'ai dit combien apparaissait idyllique et idéalement chrétienne la vie, deux petits garçons jouent ; l'un est juché sur l'âne qu'a donné à l'autre Marcellus ; et celui-ci de crier à son ami, pour que la bête avance plus vite, Frappe-le, frappe-le ! Donne lui des coups de bâton ! ; ça ne choquait personne à l'époque, mais oserait-on désormais, dans un film, mettre en scène de telles horreurs au risque d'être assassiné par les extrémistes du Front de Libération des Animaux ? Que nenni !

On voit par là que le progrès fait rage et que nous vivons une époque formidable !


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De droudrou, le 13 juillet 2008 à 11:11
Note du film : 5/6

La note qui suit s'intègre dans le cadre d'une réflexion globale que j'ai faite à propos des films suivants – il vous est possible de la retrouver en totalité sur le fil de La plus grande histoire jamais contée

La plus grande histoire jamais contéeLe Roi des RoisBen-HurBarabbasLa Tunique

La Tunique, premier film en cinémascope de l'Histoire du Cinéma, réalisée par Kevin Costner… pardon Henry Koster avec Richard Burton (qui, initialement devait tenir le rôle de Jésus dans le film de George Stevens), Jean Simmons, Victor Mature, Michael Rennie et Jay Robinson– Je n'évoquerai pas le personnage de Caligula et moins encore celui de Demetrius – Le grand moment du film est la crucifixion et ces instants où les romains au pied de la croix jouent aux dés les vêtements de Jésus tandis que le tribun Marcellus jette un regard irréel sur les évènements qui se déroulent devant lui – instants qu'il revivra dans la galère qui l'emmène dans sa folie quelques temps plus tard – l'instant clé est cette goutte de sang qui tombe de la croix sur sa main (pour le rachat de ses péchés) et qui ne cessera de le hanter jusque l'instant de sa « conversion » – Par rapport aux instants que nous connaissons de la cène, du jardin des oliviers et du Golgotha, La Tunique nous donne une vision éloignée de Pierre, formidable Michael Rennie qui lui donne toute sa stature que l'on retrouvera dans la suite Demetrius and the Gladiators – En termes d'effets spéciaux, c'est surtout la dimension de l'écran qui nous apporte une vision nouvelle de l'Histoire Sainte –

Si je devais donner un classement pour certains personnages, je préférerai Max Von Sydow dans le personnage de Jésus, Charlton Heston en Jean-le Baptiste, Anthony Quinn en Barabbas, en disant quand même que malgré ses défauts, la production de George Stevens se détache avec les scènes spécifiques de Ben-Hur pour nous donner une vision des Evangiles…


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De jipi, le 13 juillet 2008 à 13:39
Note du film : 5/6

La tunique essuie les plâtres d'une technologie nouvelle : le cinémascope détournement pacifique destiné à l'esthétisme cinématographique d'une conception primitive guerrière destinée à rendre rectangulaire les fenêtres de visées des chars d'assauts pendant la guerre.

Une légende certainement très crédible associe également cette invention au célèbre réalisateur français Abel Gance qui part manque de moyens de développement dut cédé son brevet aux américains.

Nous sommes en pleine guerre froide, la Tunique est un produit politique destiné à contrer par un regain spirituel l'avancée du communisme à travers le monde. Le culte d'une valeur sure qu'il faut entretenir « La foi », par la splendeur des images et l'émotion du récit.

La tunique relance également le concept du péplum par un produit marketing, la télévision se développe aux Etats-Unis, il est facile de prédire qu'à ce rythme dans quelques années un sédentarisme profond risque de s'installer dans le pays.

Il faut donc remuer les esprits par le faste des couleurs, le grandiose doit inciter les spectateurs potentiels à sortir de leurs demeures et à se rendre dans les salles obscures.

Cette décennie 50/60 sera d'ailleurs le règne du péplum, toute l'histoire romaine va défiler sur les écrans.

La tunique sans être parfait reste la référence historique d'un basculement inventif vers la rentabilité d'un nouveau produit, Le grand écran que l'on peut considérer comme la solution d'une nation menacée de sédentarisation par la petite lucarne.


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De DelaNuit, le 13 juillet 2008 à 15:52
Note du film : 5/6

La Tunique a pas mal vieilli, mais contient toujours des éléments intéressants.

L'entrée du Christ à dos d'âne dans Jérusalem pendant une fête locale où l'on brandit des palmes en est un bel exemple. Le centurion Richard Burton s'étonne : en voilà de l'animation. Peut-être est-il en train d'arriver, le Messie tant attendu par les Juifs ?

La scène de crucifiction est impressionnante dans sa réalisation malgré l'arrière plan très "décor" de la ville de Jérusalem. La musique de Alfred Newman y est pour beaucoup, entrecoupée de coups de tonnerre lorsque le Christ murmure : "Father, forgive them, for they know not what they do" / "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font…"

Intéressant de noter que le compositeur réutilisera le même thème musical dans L'Egyptien / The egyptian, pour le personnage du pharaon Akhenaton, défendant l'idée d'un dieu unique…

La scène où l'esclave grec Demetrius / Victor Mature recherche le Christ la nuit dans Jerusalem pour l'avertir du complot tramé contre lui est très belle. Il croise un homme lui anonçant qu'il est trop tard, que Jésus a déjà été arrêté. "Comment ?" demande Demetrius. "Il a été livré par l'un de ses disciples les plus chers, celui qui se tenait à sa gauche" répond l'homme. "Mais pourquoi ?" demande le Grec. L'homme alors, les larmes aux yeux, dit : "Parce que l'homme peut rêver de vérité, mais qu'il ne peut pas la vivre… Alors il doute… C'est horrible, il doute… Va voir les autres, dis-leur de ne pas douter, même maintenant, surtout pas maintenant !" Demetrius demande : "Qui es-tu ?" et l'homme répond : "On me nomme Judas." et se dirige, tangant dans le vent de tempête, vers le fond obscur de la rue où l'attend un arbre mort auquel il va se pendre…"

La folie du centurion romain Marcellus campé par Richard Burton, hanté par les événements liés à la mort du Christ, est impressionnante et rare dans le cinéma hollywoodien. En revanche, la scène finale montrant Marecellus et Diana (Jane Simmons) marchant vers le supplice librement choisi sous les sarcasmes mêlés de crainte de Caligula, aurait à mon avis gagné à plus de sobriété : l'arrière plan de nuages se substituant au décor du palais, et les Halleluyas de la musique, c'est un peu trop à mon goût…

Notons que la suite du film, Demetrius et les gladiateurs, permet de découvrir une Susan Hayward intéressante en perverse Messaline…


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