Revu en hd dvd, distribué par canal+ video. Rien à voir ! Couleurs pétaradantes, rendant hommage au travail de l'équipe de tournage. Que dire suite à la vision de cette copie ? Tout d'abord une confirmation que la réalisation de Pollack est redoutablement efficace. Ainsi la scène ou Redford rejoint son lieu de travail après la tuerie du début, parfaitement concue, avec une grande variété de plans courts. Chaque scène est millimétrée et produit un suspens maximal. L'ambiance paranoïaque est bien celle de l'époque (début des années 70) quand on s'interroge sur le bien-fondé des méthodes des officines, exploitant des données informatisées par des ordinateurs bizzaroïdes. Et puis l'interprétation de Sydow, si silencieux et inquiétant, reste incontournable. La haute définition met enfin une nouvelle fois en valeur la photographie (jouant sur les reflets de lumière, par exemple celle de l'eau sur le sol, ou sur le contraste entre couleurs vives et neutres) participant à la création de cet environnement inquiétant. L'archétype du classique qui peut être étudié plan par plan !
Je monte ma note de 5 à 7 !
Je n'ai pas mentionné ce film dans "ma liste des films préférés" mais l'ai pourtant déjà vu cinq fois. Avec à chaque fois, l'occasion de redécouvrir des nouveaux détails de forme ou de fond. Pollack et son équipe (de mon point de vue) ont fait fort, dans toutes les composantes cinématographiques… J'ai remarqué que le suspens vient en partie du fait que l'on ne sait pas comment situer le personnage secondaire qu'est Higgins d'un bout à l'autre de l'histoire. Bon ou méchant ? Et l'interprétation de Robertson (judicieusement "casté"), acteur qui possède en lui une certaine réserve, et un regard trouble, participe à cet état de fait. Mais on pourrait en dire autant de Max von Sydow (impressionnant).
Assurément, comme le rythme du film ne connaît pas de rupture et qu'on vibre devant toutes les péripéties et avanies rencontrées par le sympathique Turner, on ne se rend compte que bien après coup que la transformation de ce funambule hédoniste en crocodile subtil, aussi habile à déjouer la violence de ses ennemis que de leur tailler des croupières est un peu trop miraculeuse. Le bât me blesse un peu de voir ce grand lecteur, qui a pu déceler, en colligeant quelques informations apparemment sans rapport entre elles, une sorte de complot belliciste – ce qui a mis la puce à l'oreille des instigateurs de ce complot – devenir en quelques séquences une sorte de bête de combat. Devenir un type qui paraît maîtriser très vite toutes les astuces, tous les codes du métier, qui peut capter des conversations téléphoniques, se battre contre un tueur particulièrement habile et déterminé et l'éliminer, identifier ceux qui furent ses patrons et qui sont désormais les commanditaires de son assassinat…
En fait, je serais bien demeuré aux côtés du brave type paniqué, qui fait n'importe quoi pour s'en sortir parce qu'il croule de peur. J'aurais même admis qu'il pût s'emparer d'une sorte de bouclier humain, la ravissante Katherine Hale (Faye Dunaway)Partis donc admirablement vite, Les trois jours du Condor s'engluent malheureusement dans leur deuxième partie dans des raffinements de complication extrêmes (on ne sait plus qui est qui, qui veut tuer quoi) et dans un pamphlet vertueux de dénonciation, vu cent fois et toujours aussi inutile. Restent la beauté de Faye Dunaway
et de Robert Redford
et surtout, surtout la maîtrise distanciée de Max von Sydow.
Comme par hasard, le seul Européen. Par hasard ?
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