Écrit le 23 décembre 2008.
Il n'y avait pas grand sens à laisser demeurer sur un fil qui s'est, les derniers temps transformé en énumération de listes de westerns préférés (chose d'ailleurs fort intéressante en soi), plusieurs messages consacrés au seul Il était une fois dans l'Ouest.
J'ai donc transporté sur un autre fil (qui a repris mon appellation initiale de Ma modeste pierre à l'édifice les messages qui concernaient l'œuvre de Sergio Leone.
Et je renouvelle mon appel pour que soit créé un espace listes où pourraient trouver place des tas de compilations passionnantes (meilleure comédie musicale, meilleur film d'épouvante, moment le plus troublant, film le plus laid et que sais-je encore !!!)
Il semble clair que le western n'est plus un genre si familier que cela, et qu'il faut une espèce de guide, pour séparer le bon grain de l'ivraie, je vais livrer une liste (subjective, évidemment) des incontournables du genre. A compléter au fur et à mesure, et en attendant celles d'autres afficionados :
Il était une fois dans l'Ouest
L'homme qui tua Liberty Valance
Lonesome Dove (TV)
A compléter et affiner, donc…
J'aime beaucoup ces deux films, mais quelque part, la perfection formelle et thématique de Impitoyable a un peu fait pâlir (à mes yeux) les autres westerns de Eastwood
(Josey Wales
et Pale rider).
Quant au Jardin du diable,
malgré ses immenses qualités picturales, je ne le mettrais pas dans les indispensables.
Après, bien sûr, si on baisse d'un cran, la liste va être gigantesque !
A vous, donc…
Bons films, oui. Mais La dernière chasse, Jeremiah Johnson
ou encore Le dernier des Mohicans
entrent-ils vraiment dans la catégorie "western" ? Ce sont plutôt des films d'aventures, voire historiques, situés plus ou moins à la même époque que les westerns traditionnels, sans en suivre les codes.
Alors là, je lance un appel solennel à la Haute Direction (et à Spontex en particulier : n'y aurait-il pas moyen, coomme vous l'avez fait naguère pour nos Films préférés de créer des sous-catégeries, du type Western préféré, Films d'épouvante préférés, Comédies musicales préférées ?
Car là, sur le fil de Il était une fois dans l'Ouest, ça va métastaser vite, alors que l'idée même de la liste est fort intéressante et que je souhaite me servir de celles de PMJarriq et de Steeve MCQueen pour accroître un peu ma cuylture du western !!
Je n'aime pas trop les westerns, c'est un style que j'ai du mal à prendre au sérieux mais j'en ai découvert deux plutôt troublants et marquants: L'Ouragan de la Vengeance et The Shooting.
Westerns
Raoul Walsh :
01 – La Charge fantastique
02 – La fille du désert
(remake de High Sierra)
03 – La brigade héroïque
04 – Les implacables
05 – La blonde et le sheriff
06 – La charge de la 8ème brigade
John Ford :
07 – Les cheyennes
08 – Les deux cavaliers
09 – Le sergent noir,
qu'on attend toujours en DVD
10 – Les cavaliers
11 – La prisonnière du désert,
film dont je ne me lasse jamais
12 – Rio Grande
13 – La charge héroïque
14 – Le massacre de Fort Apache
15 – Le fils du désert,
mal situé par les uns et les autres
16 – La poursuite infernale
17 – La chevauchée fantastique
Henry Hathaway
18 – Les quatre fils de Kathie Elder
19 – Le grand Sam et sa bagarre homérique
20 – La fureur des hommes,
un grand oublié
21 – Le jardin du diable,
excellent
Anthony Mann
22 – L'homme de l'Ouest au climat pesant
23 – L'homme de la plaine
24 – Winchester 73
Sam Peckinpah
25 – Patt Garrett et Billy the Kid dans sa version remontée
26 – Un nommé Cable Hogue pour une Stella Stevens,
réellement inattendue
27 – La horde sauvage,
un monument
28 – Major Dundee,
qu'on oublie beaucoup
29 – Coups de feu dans la sierra
Otto Preminger
30 – Rivière sans retour, le seul western de Preminger
mais quel western
Kevin Costner
31 – Danse avec les loups, un monument et un chef d'œuvre
32 – Open range
Lawrence Kasdan
33 – Wyatt Earp
34 – Silverado
Delmer Daves
35 – La colline des potences
36 – 3 h 10 pour Yuma
37 – Cow-boy
38 – La dernière caravane,
un très grand Richard Widmark
39 – La flèche brisée,
une histoire vraie
John Sturges
40 – Sur la piste de la grande caravane
41 – Les sept mercenaires,
connu et reconnu
42 – Le dernier train de Gun-Hill que je confonds facilement avec « 3 h 10 pour Yuma »
43 – Le trésor du pendu
44 – Règlement de comptes à OK Corral, scénario réussi de Léon Uris
45 – Un homme est passé
avec un Spencer Tracy
monolithique
46 – Fort Bravo
Robert Parrish
47 – L'aventurier du Rio Grande avec Mitchum
Joseph Mankiewicz
48 – Le reptile… j'adore !
David Miller
49 – Seuls sont les indomptés, sacrée réflexion sur notre monde
Robert Aldrich
50 – El Perdido… sacré drame
51 – Fureur Apache
52 – Vera Cruz
53 – Bronco Apache
Richard Brooks
54 – Les professionnels… j'aime beaucoup
55 – La chevauchée sauvage
56 – La dernière chasse
… interprétation inoubliable de Robert Taylor
et Stewart Granger
Edward Dmytryck
57 – La lance brisée, une histoire de famille
58 – L'homme aux colts d'or
59 – Alvarez Kelly
Michael Cimino
60 – Heaven's gate, certainement un des plus beaux films de l'Histoire du Cinéma
Stanley Kubrick – Marlon Brando
61 – La vengeance aux deux visages
Howard Hawks
62 – Rio Bravo, mon champion toutes catégories avec La prisonnière du désert
63 – La captive aux yeux clairs
64 – La rivière rouge
Robert D. Webb
65 – Le sheriff, les dernières minutes extraordinaires de ce film
John Huston qui nous offre trois grandes oeuvres
66 – Le vent de la plaine
67 – Les désaxés
68 – The red badge of courage
Robert Rossen
69 – Ceux de Cordura, une sacrée réflexion sur l'héroïsme
William Wyler
70 – La loi du seigneur
71 – Les grands espaces
Rudolf Maté
72 – Le souffle de la violence
Martin Ritt et deux films mettant en scène Paul Newman
73 – Hombre
74 – Le plus sauvage d'entre tous
Sergio Leone
75 – Il était une fois la révolution, un film que j'aime beaucoup
76 – Le bon, la brute et le truand
77 – Il était une fois dans l'ouest
Clint Eastwood
78 – Pale Rider
79 – Jose Wales, hors-la-loi
Don Siegel
80 – Sierra Torride
81 – Les proies
Henry King
82 – Bravados
83 – Jessie James, le brigand bien-aimé
King Vidor
84 – L'homme qui n'a pas d'étoile, pessimiste avec une scène ahurissante et des barbelés
Arthur Penn
85 – Le Gaucher
86 – Little big man
J'allais omettre L'Infernale poursuite (The Great Locomotive Chase) film américain de Francis D. Lyon et un film mésestimé avec Dean Martin et Jerry Lewis,
Le trouillard du far west.
Ensuite, il faut puiser dans les interprétations innombrables de John Wayne, Randolph Scott,
Burt Lancaster,
Glenn Ford,
Audie Murphy,
Charlton Heston,
Gregory Peck,
Kirk Douglas
sans compter tous ceux que j'oublie, dans ces westerns de réalisateurs qu'on aime ou que l'on mésestime et, également, ces dames qui ont, elles aussi, donné au genre ses plus belles pages… Il y a ces films d'avant 1950 parmi lesquels il ne faut pas hésiter à puiser.
Enfin, il y a aussi ces films très récents qui s'essayent à nous replonger dans cet univers aux caractéristiques bien définies.
Néanmoins, je ne serai pas honnête avec tout un chacun : reprenant la filmographie de grands acteurs dont la célébrité n'est pas bâtie sur le western, on y trouve quelque rôle qui semble bien oublié tel Dirk Bogarde opposé à John Mills,
de même que certaines réalisations qui ne sont pas considérées comme des westerns, portent le titre de films d'aventures mais s'apparentent très fort au style du western. Films des années 40 et 50, ils exploitent le mouvement, des caractères bien typés, des paysages et des épisodes d'action très dense où s'affrontent le bon et le méchant, le bien et le mal…
Et enfin, un ultime western qu'on ne cite jamais : DVDToile.com où les affrontements constants apportent leurs flots d'hémoglobine… et même de « spoo » !
Deux choses à propos de ce film:
D'abord, vos échanges sur Il était une fois dans l'ouest figurent parmi les plus beaux de DVD TOILE….
Et ensuite, vous souvenez vous de cette mode des manteaux longs que ce film mythique a engendré ? Rares sont les films qui ont "débordé" sur nos habitudes vestimentaires à ce point…A part, pour ces dames, le bikini de Ursula Andress dans James bond contre le Docteur no, et plus près de nous, pour les jeunots, les lunettes de Matrix. Il était une fois dans l'ouest est sorti des salles obscures pour descendre dans la rue. Un phénomène !
Le western reste un genre cinématographique particulier soulignant l'esprit de conquête des pionniers. Cette soif des grands espaces évoque bien évidemment Les Voyages Extraordinaires de Jules Verne où les héros sont avides d'air « irrespiré » et de contrées inexplorées. Néanmoins, les westerns véhiculent souvent une image floue, manichéenne et unilatérales ; bémol que mettent en avant les scpetiques.§§§ En fait, ce genre est basé sur un substrat historique américain sous-tendant les concepts de frontière et de représentation mentale oscillant entre légende et réalité comme dans L'homme qui tua Liberty Valance
de l'humaniste John Ford.
Alors, pourquoi, nous, européens ne dédaignons point ce genre cinématographique, typique de nos amis d'outre-atlantique ?
En fait, les westerns évoquent le rêve, le voyage, les grands espaces… Or, le concept d'espace est indissociable de la géographie, science humaine majeure qui met en corrélation l'Homme et son territoire, qui réunit les notions d'espace social et d'espace vécu.
La quête de ce territoire décrit l'insertion de chaque individu dans un groupe social. Au bout de ces parcours, au terme d'itinéraires personnels, se construit l'appartenance et l'identité collective qui renvoit inéluctable aux concepts de Nation et de Frontière.
Le territoire traduit donc un mode de découpage et de contrôle de l'espace garantissant la spécificité et la permanence ainsi que la reproduction des groupes humains qui l'occupent.
Cependant nombre de westerns montrent l'Ouest hostile, préalable à l'institution d'un système législatif ou politique. Dès lors le territoire appartient à l'ordre des représentations symboliques ou emblématiques, arguant de la nécessité pour un groupe de ne pouvoir naître, survivre et devenir consciente d'elle-même sans s'appuyer sur certaines formes visibles de l'espace.
Bref, le western est un condensé des sciences sociales, telles que la géographie, l'histoire, la sociologie, etc. qui permet de répondre à nos interrogations les plus diverses.
Voilà, voilà… J'espère que vous me pardonnerez cette petite digression, véritable ode aux sciences « molles » !
Oups… j'allais oublier ma liste :
La prisonnière du désert
Je suis un aventurier
Rio Bravo
L'homme qui tua Liberty Valance
La poursuite infernale
L'homme de la plaine
La rivière rouge
La charge héroïque
Johnny Guitar
La captive aux yeux clairs
La chevauchée fantastique
La vallée de la peur
Trois heures dix pour Yuma
Les affameurs
Le train sifflera trois fois
Il était une fois dans l'Ouest
El Dorado
Winchester '73
Impitoyable
L'appât
L'homme qui n'a pas d'étoile
Duel au soleil
Les deux cavaliers
Les sept mercenaires
Le bon, la brute et le truand
Vera Cruz
Une corde pour te pendre
Rivière sans retour
Les grands espaces
La flèche brisée
L'homme des vallées Perdues
Les cavaliers
Alamo
La cible humaine
Ciel rouge
Rio Grande
Pacific-Express
L'homme de l'ouest
100 dollars pour un shérif
La colline des potences
Les professionnels
Hombre
L'homme aux colts d'or
Règlement de comptes à O.K. Corral
Et pour quelques dollars de plus
Les conquérants
Les implacables
La cité de la peur
« …le western est un condensé des sciences sociales… »
Voilà qui me semble une bien curieuse affirmation. Toute oeuvre de fiction – western ou pas – me semble plutôt en compétition avec les fameuses "sciences" sociales dans la recherche de la vérité : le récit d'imagination et le discours monologique à prétention scientifique sont des modes différents du connaître (comme disait ce bon vieux Croce). Affirmer qu'un genre "est un condensé des sciences sociales" me semble donc abusif : une oeuvre peut s'intéresser aux mêmes sujets ou avoir le même objet que certaines "sciences" sociales, mais ne contient pas ces disciplines. Quand cela arrive – je veux dire cède aux pressions bruyantes des "sciences" sociales pour envahir la fiction – généralement l'oeuvre qui a cédé vieillit très mal : parlant de westerns, prenez Le Gaucher, par exemple, plombé par la psychanalyse…
Cela dit, j'aimerais juste ajouter Le Grand silence et McCabe & Mrs. Miller
aux listes déjà triomphalement déroulées !
Oui, je pense comme Torgnole, qu'il ne doit pas s'agir de la même cité…
Mais, cher Urspoller, que je salue, dirais-je une bêtise si je prétendais que la mort aux trousses de Sir Alfred lorgne un peu vers le western ?
Mais, cher Urspoller, que je salue, dirais-je une bêtise si je prétendais que la mort aux trousses de Sir Alfred lorgne un peu vers le western ?
Dans sa construction… ce n'est pas interdit de le penser et c'était bien l'objet de ma remarque.
COMPARER LA MORT AUX TROUSSES A UN WESTERN !!!!
QUELLE INEPTIE !!!!
Il vous évoque les différents revirements de situations… Punaise, c'est vraiment un site où on ne fait que s'engueuler et où les gens se refusent à savoir lire !
"Spoo", pourquoi prendre un pseudo, à savoir "Ralph De Bricassart"? On va sans doute décider d'interdire tout utilisation de pseudos différents pour une même adresse IP.
D'accord, c'était juste pour frimer comme d'ailleurs la plupart ici ! Message bien reçu, je m'en tiendrai donc à spoo !!!!
Merci, Dumbledore, pour cet avertissement ! Je pense que les autres sauront aussi s'y tenir !!!!
Il reste aujourd'hui à (re)découvrir des westerns de réalisateurs moins réputés ou moins médiatisés comme Ray Enright (ex : Farwest 89,…)… et à pas sous-estimer des réalisteurs comme William A. Wellman ou Henry King.
Et à redécouvrir aussi – mais pas forcément à classer par réalisateurs, qui souvent signent là leur seul western – la dernière floraison américaine du genre, en 1969-72 : outre l'extraordinaire McCabe & Mrs. Miller déjà cité, voici Man in the Wilderness,
Lawman,
Monte Walsh,
The Hired Hand,
Jeremiah Johnson
et encore ces deux joyaux anti-mythes Bad Company
et The Culpepper Cattle Company
…
Tiens ! Oui… Le mythique et introuvable Monte Walsh, que j'ai oublié de citer dans ma liste. Film crépusculaire et réaliste, qui n'a même pas bénéficié d'une ressortie, quand son remake HBO avec Tom Selleck
est sorti, il y a quelques années.
Peu de réalisateurs américains ou assimilés n'ont pas fait de western : Hitchkock, Capra, Lubitsch, Minnelli… Même Cukor a fait le sien.
Voici une liste subjective (sans surprise) des westerns les plus intéressants -ils sont 70-.
Aldrich : Bronco apache, Vera Cruz,
El perdido
Altman : John Mac Cabe
Boetticher : Comanche station, La chevauchée de la vengeance,
Sept hommes à abattre
Brooks : Les professionnels, La dernière chasse
Daves : La flèche brisée, La colline des potences
de Mille : Les conquérants du nouveau monde, Une aventure de Buffalo Bill
Dmytryk : L'Homme aux colts d'or
Eastwood : Impitoyable
Ford : Le cheval de fer, La chevauchée fantastique,
Sur la piste des mohawks,
Le convoi des braves,
Le fils du désert,
le massacre de Fort apache,
L'Homme qui tua Liberty Valance,
Les cheyennes,
La poursuite infernale,
La charge héroïque,
La prisonnière du désert
Fuller : Quarante tueurs (un cinéaste à mieux exposer)
Hawks : La rivière rouge, La captive aux yeux clairs,
Rio bravo,
El Dorado
Huston : Le vent de la plaine
King : Bravados, La cible humaine,
Le brigand bien-aimé
Kostner : Danse avec les loups
Lang : L'Ange des maudits
Leone : Il était une fois dans l'ouest, Le bon, la brute et le truand,
Il était une fois la révolution
Mann : L'appat, Je suis un aventurier,
Les affameurs,
La porte du diable,
L'homme de l'ouest,
L'homme de la plaine,
Winchester '73
Miller : Seuls sont les indomptés
Peckinpah : La horde sauvage, Coups de feu dans la sierra,
Pat Garrett et Billy the Kid
(version remontée)
Penn : Little big man, Le gaucher
Pollack : Jeremiah Johnson
Ray : Johnny Guitar
Roy Hill : Butch cassidy et le kid
Silverstein : Un homme nommé cheval
Stevens : Shane
Vidor : Le grand passage, Duel au soleil,
L'Homme qui n'a pas d'étoile
Walsh : La fille du désert, La charge fantastique,
La vallée de la peur,
Silver river,
La piste des géants
Wellman : L'Etrange Incident, au-delà du Missouri,
La ville abandonnée
Wyler Le cavalier du désert
Zinneman : Le train sifflera trois fois
Mes souvenirs liés à John Sturges sont trop anciens, excepté Les sept mercenaires (médiocre, de mon point de vue, quant à la réalisation et sauvé par son casting).
Il n'y a pas que Alamo qui ne figure pas dans cette liste, mon cher Frétyl !
Oui ça j'ai compris, mais quand même ALAMO !!! S'il y'a bien un chef d'œuvre du Western c'est lui, d'autres aussi bien sûr… mais quand même …Alamo
!
Alamo comme chef d'oeuvre des westerms. Il y a un petit côté loukoum dans le film : sucré et un peu lourd ! Même si l'histoire est pourtant géniale. On est d'ailleurs plus proche du film de guerre que du western.
On est d'ailleurs plus proche du film de guerre que du western.
On pourrait dire la même chose à propos de Il était une fois la révolution et pourtant, il est bien dans la liste.
À la liste proposée par Vincent P, je me dois impérativement d' ajouter Le Grand silence, western tragique, original et puissant de Sergio Corbucci.
Alamo : c'est bien un western ! Mes réserves -subjectives- portent sur la mise en scène. Si je continuais la liste jusqu'à 100, il y figurerait, comme Les tuniques écarlates,
Les grands espaces,
Les implacables,
Rio conchos,
Les collines brulantes (Heisler), Western union,
Juge et hors-la-loi,
Gun fury,
Le convoi sauvage,
La diablesse en collant rose,
Pale rider
…
Le grand silence : je ne l'ai pas vu, n'appréciant guère le western spaghetti. Mais comme les conseils de Arca1943 sont en général avisés, je vais le regarder.
Je n'ai pas vu non plus Buffalo Bill de Wellman, ni plusieurs westerns de Sam Fuller, dont le Coursodon-Tavernier dit le plus grand bien. Sur les 100 films qui figurent dans la sélection faite par le guide Marabout (publié en 1989), j'en ai vu 94. Outre le Buffalo Bill, précédemment cité, pas vu A l'ombre des potences,
Deux hommes dans l'ouest,
Les chasseurs de scalp,
Duel dans la boue,
et Le jugement des flèches
de Fuller. Mais il me reste aussi des films moins exposés à découvrir.
Sur la piste des mohawks (scénario et images superbes), La charge fantastique
se rattachent au western par le cadre géographique, mais il s'agit aussi de films "politiques", portant sur la construction d'une nation.
Messieurs les éditeurs (ex : Carlotta) : la priorité en matière de réédition western est Le grand passage de King Vidor, dont la Cinémathèque française avait projeté une copie restaurée de très belle qualité.
A propos d'Alamo, volontairement, je ne l'ai pas repris dans ma liste. Certes, certains passages s'assimilent au western, mais, pour moi, l'ensemble du film n'est pas un western. Il y a bien autre chose dans ce film en termes de valeurs humaines et politiques. C'est vrai que certains moments apparaissent plutôt lourds mais l'ensemble est néanmoins satisfaisant.
Toujours à propos de ce film, j'attends toujours la réédition promise en version longue qui est bien autre chose que le misérable film tronqué proposé dans les rayons de la Fnac et autres magasins…
Concernant les propos autour d'Alamo, je fais les mêmes réserves à propos de certains films classés films de guerre. Le cadre dans lequel évoluent les personnages en fait un film de guerre mais le cadre même qui concerne les réactions des personnages me fait classer ces mêmes films en films historiques. Ainsi, Les quatre cavaliers de l'Apocalypse n'est pas un film de guerre. Autant pour Tant qu'il y aura des hommes
et autres titres. Par contre, Anzio
ou La bataille des Ardennes
ou La bataille de Midway
sont des films de guerre.
Et dans nos listes, si certains sujets se déroulent pendant la Guerre de sécession, personne n'a cité Autant en emporte le vent…
Je reviens également aux listes proposées par les uns et les autres. Il est difficile de pouvoir réellement établir une liste car les titres sont nombreux. On part de listes de films de certains metteurs-en-scène et puis, un moment, ça se bloque parce que la mémoire n'est pas infaillible. On utilise alors les noms des acteurs. Mais pas tous.. J'ai effectivement oublié Samuel Fuller et d'autres. Je ne pense pas qu'il faut chercher à produire la meilleure liste et la plus complète. Pouvoir évoquer les films qui nous ont plu, ça c'est le plus important et nous nous recoupons dans ces mêmes listes de même que si nous interrogions des gens que le cinéma passionne moins, nous retrouverions des troncs communs.
Comme je sais qu'il y a pas mal d'amateurs de western ici je recommande un nouveau blog tout récent sur overblog,intitulé wild-wild-western. pas encore bien épais, mais intéressant.
Exact. Et l'adresse précise est http://wild-wild-western.over-blog.com/.
merci pour le tuyau: hyper pointu sur le western (faut aimer ça c'est sûr) et les photos sont géniales!
Au fait, il n'est pas encore annoncé en blu ray, ce chef d'oeuvre? Il était une fois en Amérique non plus d'ailleurs. Pourtant ça devrait être beau, les films de Sergio Leone
en haute déf…
Patrick Brion propose dans son ouvrage « le western » paru aux éditions de la Martinière, la sélection suivante de 101 westerns (précisant en introduction ne pas avoir voulu intégrer l'ensemble des westerns de Ford, Boetticher,… pour laisser la place à des découvertes).
3 bad men (Trois sublimes canailles)
Le cheval de fer
La dernière chasse
El Perdido
L'homme de l'ouest
L'appat
L'homme des hautes plaines
Convoi de femmes
Le mariage est pour demain
Little big man
La prisonnière du désert
Rio Bravo
Le fils du désert
Au-delà du Missouri
La ville abandonnée
Sept hommes à abattre
Comanche station
Johnny Guitare
L'homme des vallées perdues
Les cheyennes
La charge héroïque
Buffalo Bill
Bronco apache
Jesse James, le brigand bien aimé (de H King)
Le brigand bien-aimé (de N Ray)
Le banni
Le cavalier du désert
La caravane héroïque
Alamo
L'appel de la forêt
Les aventures du capitaine Wyatt
La captive aux yeux clairs
Cent dollars pour un shérif
La cible humaine
Les conquérants
Les Conquérants du nouveau monde
Le convoi des braves
Coups de feu dans la sierra
Le dernier des géants
Le dernier des mohicans
Droopy en Alaska (Tex Avery)
Duel au soleil
El Dorado
L'Etrange Incident
Femme ou démon
La fille du désert
La flèche brisée
Le gaucher
Le grand passage
La cible humaine
L'homme aux colts d'or
L'homme de la plaine
L'homme qui n'a pas d'étoile
L'homme qui tua Liberty Valance
La horde sauvage
Le jardin du diable
Jeremiah Johnson
Juge et hors-la-loi
Le jugement des flèches
La maitresse de fer
Le massacre (Griffith)
L'Or et l'amour
Pacific-Express
Pat Garrett et Billy the kid
La piste de '98 (Clarence Brown)
La piste de Santa Fé
La piste des géants
Le pistolero de la rivière rouge (Richard Thorpe)
La porte du diable
La porte du paradis
Pony express (James Cruze)
La poursuite infernale
Les professionnels
Quarante tueurs
Règlement de comptes à O.K. Corral
La Rivière d'argent
Rivière sans retour
La ruée vers l'ouest
Les sept mercenaires
Le signe de Zorro (1) (1920)
Le signe de Zorro (1940)
Le train sifflera trois fois
Le trésor de la sierra madre
Le trésor du pendu
Une aventure de Buffalo Bill
Une balle signée X
La vallée de la peur
La vallée de la vengeance
La vengeance aux deux visages
Le vent de la plaine
Vera Cruz
Le vol du rapide
Winchester '73
Je suis loin d'avoir vu tout ça, mais je ferais sauter de cette liste quelques bluettes avec John Wayne comme True Grit ou d'autres qui ont pris un coup de vieux fatal comme Le Gaucher
(plombé par la psychanalyse) ou d'autres qui n'ont jamais été de très bons films comme Juge et hors-la-loi
pour faire de la place à McCabe & Mrs. Miller,
Bad Company,
The Culpepper Cattle Co
et, bien sûr, Le Grand silence
… histoire d'établir un meilleur équilibre entre les mythes et leur nécessaire démystification…
Brion explique ses choix de façon très cohérente (voir l'introduction de son magnifique ouvrage- parfait pour Noel). Plusieurs titres muets parmi sa liste : ils sont aujourd'hui hélas invisibles.
Brion a raison de lister Convoi de femmes, Le grand passage
et Le mariage est pour demain.
A mon avis, il aurait pu y faire figurer également Je suis un aventurier.
A part les films de Richard Thorpe, j'ai presque tous vus les films parlants de cette sélection, que je trouve très pertinente.
Mais les remarques de Arca sont également très justes : d'autres titres méritent notre considération. J'ajouterais pour ma part Un homme nommé cheval, Bravados,
La colline des potences.
Alors que Les conquérants
me parait être un film mineur de Curtiz : je ne l'aurais pas fait figurer dans cette sélection. Ni d'ailleurs Cent dollars pour un shérif.
Les deux versions de Zorro : surprenant, effectivement. Plutôt des films d'aventure traditionnels, de type Scaramouche. Ils n'ont pas leur place dans cet ouvrage, à mon sens. Brion doit s'expliquer dans ces colonnes sur ces choix surprenants ! Pas vu l'appel de la forêt
de Wellman : mais il semble ressembler à La ruée vers l'or
de Chaplin.
Jeremiah Johnson, ou les films d'Arthur Penn (Little big man, Le gaucher)
sont plus légitimes dans ce type de sélection.
Les westerns spaghetti on en a fait tout un plat de nouilles ! Néanmoins c'était intéressant de te lire et demander aussi l'avis de Vincentp !
On en a déjà discuté. La transition entre le western classique et le western spaghetti s'est faite par l'intermédiaire naturel de cinéastes comme Boetticher (Comanche station, La chevauchée de la vengeance)
, Monte Hellmann, mai aussi Robert Aldrich (Vera Cruz)
, et Antony Mann (L'homme de l'ouest)
, au tournant des années soixante.
Il y a longtemps que le western spaghetti a acquis ses lettres de noblesse. A ce sujet, Le bon, la brute et le truand me semble avoir aujourd'hui une aura plus importante que Il était une fois dans l'ouest
alors que c'était clairement l'inverse il y a 30 ans.
A propos toujours du western spaghetti, sa thématique un peu limitée fit que le filon fut vite épuisé (en une dizaine d'années, environ).
Vous avez vu que Eli Wallach a… 95 ans, né le 7 décembre 1915 ! Et il est toujours en activité… 50 ans de carrière. L'acteur le plus âgé du moment ?
Et il est toujours en activité… 50 ans de carrière.
Pourquoi l'avoir tant critiqué pour sa prestation dans Le cerveau ? Que ne lui a t'on pas reproché ! Il y était si drôle, pourtant…
Pour ce qui est du plus vieil acteur du monde : Johannes Heesters, 105 ans…..et toujours en activité !
Né le 3 décembre 1903, Johannes Heesters débute sur les scènes hollandaises et belges dans des pièces de théâtre et des opérettes. Après une prestation très remarquée à Vienne en 1935, il est engagé par le studio allemand de la UFA, qui cherche désespérément de nouvelles stars pour remplacer les nombreux talents qui ont préféré l'exil au national socialisme (le producteur Erik Charell, les chanteurs d'opérette, souvent d'origine juive, Richard Tauber, Gitta Alpar, Jarmila Novotna…
Johannes Heesters (qui a déjà tourné quelques films dans son pays natal) devient une vedette de cinéma grâce à l'adaptation filmée de l'opérette l'étudiant pauvre (1936). Un bon film, bien mis en scène par Georg Jacoby, avec Marika Rökk qui révèle au public sa voix de ténor un peu nasillarde, et son charme débonnaire. Gasparone (1937), autre opérette filmée est également un film très bien ficelé et bien rythmé, qui a plutôt bien vieilli (le talent de metteur en scène de Jacoby y est pour beaucoup).
Après guerre, on retrouve Heesters dans de nombreuses opérettes filmées avec Elfie Mayerhofer, le rossignol viennois, Claude Farell ou surtout Marika Rökk (Princesse Czardas 1951). Un genre qui tend à se moderniser et petit à petit à virer vers la parodie, avec des anachronismes et des versions « swinguées » des vieux airs d'autrefois. En piste Marika (1958), encore avec Marika Rökk, lorgne vraiment du coté d'Hollywood (ballets modernes, rock'n roll). Il aura l'occasion de tourner là-bas dans la version allemande (et ô combien théâtrale) de La lune était bleue d'Otto Preminger (1953)
En 1961, Johannes Heesters joue aux cotés de la chanteuse yéyé Conny Froboess dans Midi Midinette, puis va désormais se tourner essentiellement vers la scène (adaptation allemande de Kiss me Kate ) et la télévision. Les cheveux blancs et les rides lui vont bien et lui confèrent un charme supplémentaire : curieusement, il semble plus avenant à 70 ans qu'à 30. Plus les années passent, plus il est convié en guest-star en tant que phénomène, survivant d'une époque révolue. Toujours en smoking et chapeau claque, il entonne « I'm glad I'm not young anymore » de Gigi dans les shows de Peter Alexander.
En 1992, après le décès de son épouse (une actrice belge), il se remarie avec une femme qui a…50 ans de moins que lui (Ca arrive assez souvent dans le show business : Fred Astaire…). Toujours bon pied bon œil, sieur Heesters continue de jouer sur les planches (ce qui lui vaudra de figurer dans le Guiness des records comme plus vieil acteur encore en activité). Chaque année, il est encore invité à la télé, surtout au moment de son anniversaire, avec beaucoup de respect. Le vieil homme de 105 ans a désormais une allure de Jiminy Crickett avec ses petits yeux malicieux et son costume blanc et sa cane, quand il chante en play-back à la télé. Désormais presqu'aveugle, il souhaite encore vivre une dizaine d'années et a donné l'an dernier un show dans son pays natal où il ne s'était pas produit depuis des décennies. Cet événement a créé bien des remous en Hollande, beaucoup de es compatriotes étant outrés que le chanteur favori d'Hitler puisse ainsi continuer à chanter. L'acteur, peut être sénile, n'a pas craint d'agraver son cas en déclarant lors d'une interview qu'Hitler était très gentil. Curieux personnage.
Bel-ami, Mon mari se marie aujourd'hui,
entre autres, sur le site….
D'accord avec Vincent…
je péfère "Il était une fois…" mais le "bon…" fait toujours impression , cité dans les discours politiques aux USA dans les années 60-70!
Après une prestation très remarquée à Vienne en 1935, il est engagé par le studio allemand de la UFA, qui cherche désespérément de nouvelles stars pour remplacer les nombreux talents qui ont préféré l'exil au national socialisme (le producteur Erik Charell, les chanteurs d'opérette, souvent d'origine juive, Richard Tauber, Gitta Alpar, Jarmila Novotna… Johannes Heesters (qui a déjà tourné quelques films dans son pays natal) devient une vedette de cinéma grâce à l'adaptation filmée de l'opérette l'étudiant pauvre (1936).
Pas de doute, une guitare et quelques pas de danse complètement kitsch, ça vous conserve un "étudiant pauvre" en bonne santé ! Bons baisers de Bertschesgaden !Comment aborder ce monument du cinéma, dont la perfection polie par les ans continue de fasciner ?
C'est à une ballade que nous convie Sergio Leone, où des protagonistes aux intérêts contradictoires se croisent, se confrontent, et bien souvent meurent brutalement…
Frank (Henry Fonda, le juré numéro 8 des Douze hommes en colère,
symbole d'intégrité et de rectitude morale, en total contre-emploi ici ) est un tueur qui assassine froidement un petit garçon lors de la première séquence où il apparaît. Sergio Leone
annonce d'emblée la couleur : la pitié l'a déserté depuis longtemps, comme une loque que l'on jette et piétine sans même s'en apercevoir. Il évolue comme un félin dans un monde qui est le sien, celui des colts qui crachent le feu, des femmes que l'on s'octroie par la force et du chantage dont on use sans parcimonie.
Il est à la solde de Morton (Gabriele Ferzetti), riche homme d'affaire atteint de tuberculose osseuse et qui ne quitte plus son train luxueusement aménagé, rêvant devant un tableau du Pacifique, dont les vagues enveloppent sa souffrance de leur écho. Lorsqu'il agonise près d'une flaque d'eau boueuse, c'est comme si l'océan se réduisait à un carré d'eau abandonné aux confins du désert.
Jill (Claudia Cardinale, sublime), jeune prostituée de la Nouvelle-Orléans, vient rejoindre sa nouvelle famille, massacrée par Frank et ses hommes, et le seul bien qui lui reste, leur ferme, fait l'objet de nombreuses convoitises. Animée par la conscience de sa beauté, elle sait séduire et se laisser séduire, mener ses projets à terme. Tous les hommes du film gravitent autour d'elle, par intérêt ou désir, les deux parfois mêlés, témoin les scènes très ambigües avec Frank.
Cheyenne (Jason Robards), figure picaresque du bandit sympathique malgré ses sanglants méfaits, surgit au détour d'une séquence de façon inopinée, tire un coup de revolver, boit un verre… Et finit par mourir, dans ce qu'il pense être une forme de dignité, demandant à Harmonica(Charles Bronson)
de ne pas le regarder alors qu'il rejoint lentement l'Au-delà.
Harmonica, pratiquement dénué de tout passé, tirant sur son instrument de lancinants leitmotivs, semble détaché des soubresauts animant ce monde de poussière et de sang. Prompt à éliminer ses ennemis avec une dextérité presque surnaturelle, il poursuit une visée mystérieuse, qui ne sera révélée qu'à la toute fin du film…
… Dans une ultime séquence de confrontation avec Frank, où Sergio Leone laisse éclater sa maîtrise de l'espace, son art peaufiné à l'extrême du gros plan. Sa caméra scrute de très près le regard de chat d'Harmonica, laisse les deux hommes se jauger, apprivoiser la distance qui les sépare avant de se retrouver face-à-face. Surgit alors, dans ce duel physique, un duel temporel, lorsqu'un flash-back vient briser la continuité du récit et révéler, enfin, les motivations d'Harmonica…
Que dire de plus ? On pourrait s'attarder sur la musique décalée qui accompagne les intrusions de Cheyenne dans l'histoire, le son assourdi des éoliennes lors de la longue attente des trois tueurs à la gare, bruit qui se tait brusquement quand Harmonica fait son apparition, comme se tait la plainte des criquets pendant le massacre de la famille McBain.
Sergio Leone atteint ici la plénitude de ses effets, tant dans la lenteur millimétrée des séquences, que dans ses mouvements de caméra lyriques (lorsque celle-ci, par exemple, s'élève au-dessus de la gare où se trouve Jill, pour embrasser l'agitation et la clameur de la ville).
Au final, Frank et Cheyenne morts, Harmonica reparti vers un nulle part qu'il n'a peut-être jamais quitté, seule demeure Jill qui deviendra prospère grâce au chemin de fer bordant sa propriété.
Sergio Leone nous aura fait partager un peu de son monde, un monde où l'on meurt pour n'avoir pas assez vécu, un monde de poussière et de sueur, de sang et de larmes. Avec, en point de mire, des rêves enterrés sous le sable du désert, des rêves qui finiront bien par filtrer ces longues étendues blêmes…
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