![]() Les amateurs de James Bond connaissent bien la silhouette imposante de John Kitzmiller pour l'avoir vue et revue dans James Bond contre Dr. No, où il joue le rôle de Quarrel. Mais par suite d'un itinéraire singulier, cet acteur noir américain fut d'abord un familier de Cinecittà. Né le 14 décembre 1913 à Battle Creek, Michigan, USA, et diplômé en génie chimique de la Western Michigan University, John Kitzmiller s'enrôle dans l'armée américaine quand éclate la Seconde Guerre mondiale. Il fait la campagne d'Italie avec le grade de capitaine. Ses parents meurent tous deux tandis qu'il est au front. La guerre terminée, il demeure stationné en Italie. C'est alors qu'il est remarqué par le producteur Carlo Ponti, qui a besoin d'un G.I. noir pour jouer son propre rôle. À cette suggestion, Kitzmiller, dont l'ambition première est d'être ingénieur, éclate de rire. «C'est le rire qu'il me faut !», rétorque Ponti. Peu désireux de retourner aux Etats-Unis, le soldat fraîchement démobilisé accepte l'offre; et le voilà aux côtés d'Aldo Fabrizi dans la tragicomédie Vivre en paix, de Luigi Zampa, qui décrit la vie de paysans d'un coin reculé d'Italie vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le film est un succès. Dès lors, les rôles s'enchaînent : John Kitzmiller ne deviendra pas un ingénieur d'Amérique, il restera un acteur d'Italie, où il élit définitivement domicile. Après Tombolo, paradiso nero, à nouveau avec Fabrizi, le voilà en vedette l'année suivante sous la direction d'Alberto Lattuada dans le polar néoréaliste Senza pietà ; distribué également aux Etats-Unis, le film y fut fraîchement accueilli en raison de sa franchise dans la description de la relation amoureuse entre Kitzmiller et Carla Del Poggio, une comédienne qu'il retrouvera en 1950 dans Les Feux du music-hall, coréalisé par Lattuada et Federico Fellini. Avec l'extinction progressive du néoréalisme, Kitzmiller apparaît dans toutes sortes de films typiques de la production italienne d'alors : des mélodrames, comme La Peccatrice dell'isola, aux farces (Totòtruffa '62) en passant par les films de pirates (Le Fils du capitaine Blood) et peplums (Aphrodite, déesse de l'amour). Son seul film américain sera The Naked Earth, de Vincent Sherman. En 1956, le capitaine Kitzmiller reprend une nouvelle fois son propre rôle, celui d'un G.I. américain combattant en terre européenne, dans La Vallée de la paix, production yougoslave qui le mène à la consécration : le Festival de Cannes lui décerne le prix du meilleur acteur, qu'il peut désormais accrocher aux côtés de sa Victory Medal. John Kitzmiller est mort à Rome en février 1965. Arca1943 |
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