Comment cela un personnage extrêmement séduisant, bien que passablement «macho», mon cher AlHolg ? Est-ce que vous ne croyez pas que c'est précisément parce qu'il est macho qu'il est si séduisant ? En fait, c'est, davantage que "macho", le qualificatif d'impertinente, ou d'insolente qui pourrait convenir à l'attitude de Bond avec les femmes, non ? Avec cette distance qu'offre seul le métalangage entre deux êtres qui se plaisent…
Cela dit, qui n'a pas vécu, au tout début des belles et coincées années Soixante, le surgissement du maillot de bain blanc d'Ursula Andress des flots caraïbes, semblable à Aphrodite surgissant de l'Onde au large de la Crête, ne peut savoir ce qu'a pu être la douceur de découvrir, pour les adolescents du baby-boom, que les femmes pouvaient être belles comme un rêve…
Quant à Sean Connery en James Bond, qu'en dire ? Je me refuse d'entrer dans le jeu des comparaisons où l'on range les incarnations cinématographiques du héros des fortes histoires de Ian Fleming,
en y plaçant toujours au premier rang Connery.
Il n'y a pas de premier rang : il n'y a qu'un rang.
Sean Connery n'est pas le meilleur des James Bond : il est le seul !
La série s'arrête après Les diamants sont éternels, même si on y ajoute, en clin d'oeil le curieux pseudopode (non-flemingien) de jamais plus jamais.
Les autres ne sont pas même des imposteurs : ils n'existent pas !
Evidemment que Connery est le seul Bond ! Même si, avec quelques années d'exercice en plus, Brosnan
aurait pu creuser son trou… Le plus drôle est que l'Ecossais est l'exact opposé de ce qu'imaginait Fleming.
Son 007 idéal aurait été… Cary Grant.
Autrement dit, plus âgé, plus suave, infiniment plus élégant et raffiné. Connery
a donné à l'espion un côté prolétaire, viril et animal nullement indiqué dans les romans, et qui a lancé le personnage. En fait, Moore
est plus proche du modèle originel, mais pour quel résultat !
Sans vouloir jouer les Dupont/Dupond, cher Impétueux, je dirai même plus : "Je connais un excellent acteur qui s'appelle James Bond et d'une carrure très suffisante pour pouvoir reprendre une part très importante de la filmographie d'un acteur d'origine écossaise qui s'appelle, si mes souvenirs sont exacts, Sean Connery que vous devez très certainement connaître…"
J'ai donc revu James Bond contre Dr. No et ne cache pas y avoir pris un certain plaisir. Par contre, j'ai revu ma note et corrige à 4/6 au lieu de 6/6.
Petit détail : je pense qu'il manque diverses scènes. Avant que nous ne rencontrions James au Casino en train de s'adonner à ses petits plaisirs et qu'il nous sorte sa réplique célèbre : Bond ! James Bond ! un personnage vient au Casino et demande monsieur Bond à la réception ou à un membre de l'établissement. Personnage grand et mince à l'époque, si je ne fais pas erreur, il n'a pas encore de rembourrage aux épaules : Christopher Reeve… que nous ne reverrons pas dans les évènements qui suivront.
Ce qui me paraît intéressant c'est cette évolution qui caractérise notre technologie depuis 1962 et de constater aussi que les décors de Ken Adam, très bien conçus, nous plongent plus dans une réalité présente que dans une vision futuriste correspondant à l'époque des premiers tournages.
Pour le moins, les prouesses sportives de monsieur Bond ont quelque peu évolué depuis…
Et puis, je ne le cache pas, j'attends avec impatience cette fin de semaine pour avoir Bons Baisers de Russie et, semaine suivante, Goldfinger
… Ces gueules de méchants…
Hmmm… Christopher Reeve, j'ai des doutes, Droudrou. Le garçon devait avoir dix ans, à l'époque. Peut-être était-il grand pour son âge ?
Ressemblance, néanmoins ! Mais, chose certaine, on ne voit pas la suite et on ne peut donc trouver d'utilité à cette scène…
Vous avez forcé sur un bon Bourgogne et aperçu Superman en vous regardant dans un miroir. Voilà chose courante, Droudrou (mais pas pour moi, ne buvant pas d'alcool). Je regarde actuellement Le poison et cet excellent Ray Milland voit lui aussi bien des choses effrayantes. Mais vous avez raison sur un point, Droudrou : Docteur no a sans doute vieilli. Le mythe n'opère plus aussi bien, et la mise en scène n'est que banale (alors que celle de Goldfinger,
deux tons au-dessus, lui confère un parfum d'éternité).
C'est vrai : Goldfinger est d'une autre trempe… Mais le premier opus de la série avait les charmes des aurores commençantes…
Voir tout pour la première fois, c'est un privilège, même si ce n'est qu'un début. C'est simple : de No à mon préféré On ne vit que deux fois, la série des Bond avec Connery va en s'améliorant. Alors, peu importe que ce docteur No soit un peu approximatif, un peu poussif, que soit hautement invraisemblable la présence d'Ursula Andress cueillant des coquillages sur l'île (puisqu'on n'a pas cessé de nous dire que tous les locaux ont peur de cette île et que ceux qui s'y risquent n'en reviennent pas), que l'intrigue soit un peu courte, que les mains mécaniques du méchant soient sous-exploitées, etc, etc. Peu importe, car c'est la première fois que James Bond entre en scène, la première fois qu'il commande un Martini, la première fois qu'il pique l'uniforme d'un garde pour passer inaperçu dans le repaire hi-tech du méchant, etc. (En revanche Bond avoue sa peur à Ursula Andress au moment du dîner avec No, une première fois qui est aussi une dernière.)
Ce Bond a tout le charme des grandes premières. Parmi les points forts du film : le méchant est atomique. Pensez à ce qu'était la peur du nucléaire en 1962 (époque de Doctor Strangelove ) ! Je suis sûr que des détails comme les boues radioactives, les sas de décontamination et tout le tremblement devaient drôlement bien capter l'attention du spectateur. Suspense… Je remarque aussi que la série flirte déjà avec la science-fiction. Il s'agit de s'emparer des fusées américaines au moment de leur lancement, pas moins.
Joseph Wiseman est suave en docteur No et lance sur des rails bien rectilignes la longue lignée des savants incompris qui veulent leur revanche contre le monde. Ursula Andress
est à son top. Et comme comédienne ? me demanderez-vous. Eh bien pour comparer ce qui est comparable, disons qu'elle joue moins bien que Céline Lomez
mais mieux que Raquel Welch
: elle a bien mérité, on l'applaudit. Le capitaine John Kitzmiller,
qui avait déjà joué les pêcheurs pauvres pour Corbucci,
est attachant dans le rôle de Quarrel. Par contre, sa mort atroce est traitée par dessus la jambe. Ça valait bien la peine d'aller chercher un lauréat du Grand prix d'interprétation à Cannes si c'était pour lui faire cette mort anonyme. Au moins un plan de son visage épouvanté avant de crever – non ? Enfin, moi, ce que j'en dis…
Amusant de trouver là Jack Lord et, tiens, même ma compatriote Yvonne Shima
(mannequin célèbre pour sa beauté, avec une courte carrière d'actrice de seconds rôles de 1957 à 1965).
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Malgré ses limites, Dr. No est une parfaite rampe de lancement pour les aventures suivantes, la série démarre vraiment très bien et toutes les pièces du jeu sont en place, à commencer par la principale : Sean Connery
est déjà dans son rôle comme un poisson dans l'eau.
disons qu'elle joue moins bien que Céline Lomez mais mieux que Raquel Welch
Céline Lomez, nous sommes d'accord. Mais mieux que Raquel Welch,
je m'insurge ! Ursula Andress
n'a JAMAIS été bonne comédienne, pas une fois. Alors que miss Welch
fut plutôt très bien dans ses westerns, et même drôle en gaffeuse dans Les trois mousquetaires
de Lester.
Elle a même tourné avec James Ivory.
Alors…
« Ursula Andress n'a JAMAIS été bonne comédienne, pas une fois. »
C'est même pas vrai ! Ursula Andress est bonne dans un sketch des Monstresses, une comédie de Luigi Zampa
(que j'ai ici sur VHS en relativement bon état) où elle ouvre son imperméable à l'improviste sur le boulevard afin de provoquer des accidents de la circulation qui bénéficient au garagiste d'en face avec qui elle est de mèche. Et ce sketch, il dure quand même 2 minutes 30 secondes. A-ha ! Non mais !
Et puis, moi je la trouve pas mal du tout dans Dr. No. Elle a un côté ingénu tout à fait à croquer dans la scène de la décontamination : « Quoi ? Je devrai me mettre toute nue ? »
Quant à Raquel Welch, maintenant que vous le dites, je me rappelle la scène des Trois mousquetaires
où, tombée par terre, elle reste incapable de se relever à cause de sa robe à armatures… hilarant.
Peu importe d'ailleurs, ce qui compte c'est que nous soyons d'accord sur Céline !
Bon, c'est vrai… Céline…
Je concède dans ce cas, soudain magnanime et généreux, qu'il est envisageable que Miss Andress ait été traversée par un éclair de pur génie, pendant 2 minutes 30.
A vérifier, quand même…
« A vérifier, quand même… »
Ah, le Ciel vous entende : aucun film du vétéran Luigi Zampa n'est disponible en DVD en français. Non qu'il faille commencer en éditant Les Monstresses, d'ailleurs, qui est un tout petit cru. Mais qu'on ne trouve même pas Années difficiles
et Années rugissantes,
c'est vraiment minable. Cela dit, je ne doute pas que la collection Maîtres italiens de M6 va venir corriger cette mortifiante lacune un de ces quatre.
Et puis j'y pense, ma position sur Ursula Andress est d'autant plus difficile à tenir que Raquel Welch
aussi a un sketch de comédie à l'italienne à son actif, dans Les Ogresses je crois bien…
Acteur fabuleux, surtout dans Le vent de la plaine, Detective story
et même dans le mauvais Cosa Nostra.
Ce canadien français va rejoindre dans la tombe, sa douce épouse Pearl Lang, décédée cette année après une vie conjugale de 45 ans. Voilà pour l'anecdote, fournie sur un plateau par imdb.com
On y lit aussi que "Miss Taro" (alias Zena Marshall) est décédé en juillet 2009.
« Ce canadien français va rejoindre dans la tombe, sa douce épouse Pearl Lang… »
Euh… non : canadien anglais. Enfin, à l'origine, parce que depuis longtemps c'était un acteur américain. Il a fait ses débuts sur Broadway dans les années 30 et n'est revenu au Canada que pour un film, The Apprenticeship of Duddy Kravitz, en 1974.
Par contre, l'autre canadienne du casting, Yvonne Shima, avait un pied dans le Canada francophone. Mais je n'arrive pas à savoir ce qu'elle est devenue.
Si elle s'est installée au Japon, elle a du rentrer dans les canons de la société japonaise, et devenir une épouse modèle et donc discrète. Ceci peut expliquer sa disparition.
C'est peut-être pour ça que Roger Moore fait le tour des plateaux, en ce moment ? Il a même fait "Les grosses têtes" sur RTL ! James Bond
aux "Grosses têtes", oû il fit montre de beaucoup d'humour d'ailleurs, près du petit Bouvard, ça a du lui rappeller L'homme au pistolet d'or
…
Je ne me souviens pas de la campagne de marketing qui, au début de l'année 1963, a dû inonder les terroirs français puisque James Bond contre Dr. No fut chez nous un immense succès alors même qu'il fallait y créer un mythe. De fait personne, hors les spécialistes du roman d'espionnage, n'avait entendu parler des romans de Ian Fleming,
ni les cinéphages de Sean Connery,
jusqu'alors confiné dans la figuration ou les seconds rôles et moins encore d'Ursula Andress,
minuscule débutante.
Et en plus, pour un film d'aventure destiné à tous les publics, c'était drôlement violent et méchant ; jusqu'alors il y avait des codes minimum qui interdisaient, par exemple, qu'on tuât de sang-froid une femme (or, c'est bien ce qui arrive au début de Dr. No lorsque la secrétaire du correspondant des services secrets britanniques à la Jamaïque est froidement assassinée après son patron) ou qu'un ennemi désarmé fût abattu (et c'est bien ce que fait Bond en tuant le minéralogiste Dent (Anthony Dawson,
séide du Dr No). Il y avait même un peu de sadisme horrifique, telle la carbonisation du pauvre Quarrel (John Kitzmiller)
par le tank lance-flammes qu'il prenait pour un dragon et l'engloutissement de No dans le bassin nucléaire en ébullition.
Mais on ne va pas bouder son plaisir, ni renier sa jeunesse. Merci Ian Fleming, merci Sean Connery.
Et merci Terence Young
qui, aux dires des commentateurs a posé si fermement sa marque sur l'éternité de James Bond…
La belle Ursula a l'air de vous en vouloir Impétueux, avec son couteau à la main. Attention à vos coucougnettes !
Voici la prise de combat :
Ce qui me frappe d'emblée est le casting absolument parfait. Sean Connery est déjà impressionnant dans le rôle de l'espion, à la fois brutal et classieux. Il synthétise le côté humour/séduction de Roger Moore
ou de Pierce Brosnan,
et la brutalité de Daniel Craig
ou de Dalton.
Un grand comédien.
D'ailleurs, Ian Fleming,
initialement déçu par ce choix des producteurs sera vite bluffé, au point de vouloir donner des origines écossaises à l'agent secret dans ses derniers romans !
Le méchant est bien campé, Ursula Andress
est LA James Bond girl sexy à souhait, le personnel du MI6 déjà presque au complet. Et l'agent de la CIA, Felix Leiter trouvera en Jack Lord
un interprète inégalé.
Evidemment, c'est une enquête policière bien modeste au regard des productions ultérieures, certaines maladresses (la poursuite automobile en transparence, les combats chorégraphiés) feront tiquer les plus pointilleux mais l'ensemble tient bien le coup. Remettons-nous un peu dans le contexte: c'est un petit film auquel personne ne croyait, refusé par plusieurs réalisateurs et dont le triomphe changea la face du cinéma. Que la modestie de ce petit film fait du bien par rapport à la surenchère délirante de certains épisodes, notamment les derniers Brosnan. Si certains trouvent ces 1h45 parfois ennuyeuses, le film me paraît très enlevé par rapport aux 2h30 parfois interminables de Skyfall
ou Spectre.
Et dans ce film il y a quelque chose d'assez passionnant qui disparaîtra très vite: un sentiment de paranoïa diffus, ainsi l'arrivée de Bond à la Jamaïque, épié de toutes parts. La peur est très présente, celle du nucléaire en premier lieu. Et on sent 007 en danger réel, près de la mort (par les faux aveugles, par une mygale), ce qui n'arrivera guère par la suite. A cet égard, l'arrivée tardive du méchant dans l'intrigue me semble un parti-pris pertinent. On sent un certain suspense alors que dans le roman les agissements du Dr No sont connus bien avant que Bond ne parte en mission.
Cette atmosphère, ainsi que l'exotisme de l'ensemble, la qualité des décors, la beauté des couleurs, en font un film que j'aime bien revoir de temps à autre.
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