En fin de compte, je n'aurai pas réussi à voir Sans pitié du vivant de sa vedette féminine Carla del Poggio. Elle avait quitté l'écran depuis plus d'un demi-siècle, après avoir épousé le réalisateur Alberto Lattuada. Elle avait débuté adolescente, à 15 ans, dans le rôle titre de Maddalena, zero in condotta (1940) de Vittorio de Sica. Son dernier rôle au cinéma fut dans I girovaghi (1956) de Fregonese, aux côtés de Peter Ustinov et Abbe Lane.

Elle était aussi de l'équipe féminine de rêve de Roma ore 11 et certains ont pu la voir récemment dans Les Feux du music-hall, une coréalisation Fellini-Lattuada dont elle était aussi coproductrice. Dans un supplément fort émouvant de ce DVD sorti en France, elle racontait – dans son français presque sans accent – un peu de cette époque héroïque.

Photo : John Kitzmiller et Carla Del Poggio dans Senza pietà, thriller néoréaliste d'Alberto Lattuada désormais restauré.

Voilà, la restauration de Senza pietà semble désormais chose faite. Et le film est diponible sur DVD en Italie. En italien seulement, bien entendu. N'empêche, il est là, à quelques kilomètres seulement, juste de l'autre côté des Alpes ! Il suffit de lui coller des sous-titres, de retrouver la bonne vieille VF, et hop ! Le tour est joué. Sans compter que ça ne doit pas se vendre si cher, les droits d'un vieux film de 1948, non ? Et puis la star féminine Carla Del Poggio, qui parle un excellent français, est toujours en vie, bon pied bon oeil (comme on peut le constater dans les suppléments des Feux du music-hall) alors on pourrait faire un petit interview dare-dare à coller dans les bonus, mmh ?

Bon, eh bien, 323 internautes sont passés sur la fiche de Sans pitié. C'est pas le Pérou, mais j'en profite quand même pour saluer ces 323 compagnons d'infortune. Je vois que plus d'un Lattuada est sorti: Les Adolescentes, La Pensionnaire, deux très bons films. Alors, à quand celui-ci ?

Starring the one-of-a-kind John Kitzmiller et la grande Carla Del Poggio, qui devint quelques années plus tard Mme Lattuada.

Cavernes d'Ali Baba, le mot n'est pas trop fort. Il ne nous manque plus que le sésame… pour nous retrouver plongés dans le gigantesque coffre à DVD (tous restaurés image par image dans une définition époustouflante, il va de soi). Alors, olive ouvre-toi ? Polenta ouvre-toi ? Pasta e faggioli ouvre-toi ?