Décès de Claude-Jean Philippe
On apprend le décès de Claude-Jean Philippe (à l'âge de 83 ans), aujourd'hui, 11 septembre 2016. Claude-Jean Philippe était une figure incontournable, un personnage légendaire de la cinéphilie en France (au même titre que Patrick Brion ou Jean Douchet), notamment en raison de ses interventions savantes dans les médias. Légendaire mais hélas pas plus immortel que le commun des cinéphiles… Ses qualités humaines et professionnelles étaient reconnues par tous. Son sens de la pédagogie, sa capacité à présenter des œuvres de cinéma sous un angle positif, et simplement, figuraient parmi ses grandes qualités. Il s'agissait d'une personne dotée d'une grande sensibilité, et d'une grande intelligence relationnelle. Après son départ en retraite il y a une vingtaine d'années, il animait le ciné-club du cinéma Arlequin à Paris, tous les dimanches matin.
À titre personnel, j'ai découvert le cinéma à partir de 1981 via le ciné-club qu'il animait sur Antenne 2 après l'émission Apostrophes (et également avec le cinéma de minuit sur FR3). Habitant à l'époque une petite ville des Alpes, je n'avais pas la possibilité de découvrir des classiques au cinéma. J'ai gardé des souvenir mémorables de ce ciné-club télé : L'appât d'Anthony Mann par exemple.Depuis dix ans, j'assistais régulièrement, tapi au fond de la salle, ou prenant à l'occasion le micro, aux séances du dimanche matin à l'Arlequin. Je n'y ai vu, découvert ou redécouvert, presque que des chefs d'oeuvre : Pauline à la plage, nombre de films de Satyajit Ray (Trois filles), et nombre de films de Ozu (entre autres). Le 15 avril de cette année, Bonjour de Ozu, ou le 22 mai Les deux cavaliers de John Ford, ou le 26 juin Jeune et innocent de Hitchcock. Le hasard a fait que mes goûts personnels étaient assez proches des siens (avec quelques divergences). Claude-Jean Philippe avait pour cinéaste préféré Ozu et comme film préféré L'aventure de Mme Muir. Il exprimait l'idée que Fred Astaire était parmi ce que la civilisation humaine a produit de plus positif.
Il lisait les chroniques publiées par les uns et les autres sur DvdToile, qui visiblement ne lui convenaient pas toutes. Un jour, je l'ai entendu dire micro en main, en me regardant, que Hitchcock n'avait pas surgi brusquement du néant après avoir réalisé L'homme qui en savait trop en 1934. Un peu penaud, j'ai modifié dans l'après-midi le titre de la chronique en question de ce film de Hitchcock qui s'appelle maintenant : "les prémices d'un grand réalisateur"…Ce décès est une triste nouvelle pour les cinéphiles, mais la vie continue, bien sûr. Des générations de critiques, spectateurs, cinéphiles, contributeurs de tout poil passeront, et leurs oeuvres mineures ou majeures leur survivront… vincentp
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