Un tres bon classique de Satyajit Ray mais celui que je voudrais aussi en DVD avec sa fiche sur DVdtoile ;) c'est

Les Joueurs d'echecs / Shatranj Ke Khilari (1977)

qui est jusqu'a date, selon moi, le meilleur film qui décrit la passion que le jeu d'échecs peut suciter chez certains joueurs. :D

Edit: Je viens de voir que finalement le DVD (The Chess players) sortira aux USA/Canada le 18 Avril 2006 !!

C'est fait : Les Joueurs d'Echecs.

Merci Spontex :)

Le Dvd et la fiche simultanement je suis comblé. :D

La fin d'une vie, mais aussi la renaissance programmée d'un personnage aristocratique sous une autre forme. Celle d'un modeste insecte dont la présence incongrue dans un bol dépareille dans le salon de musique où se déploie le spectacle de danse kathak ?

La danseuse, introduite dans le récit de façon quasi-surnaturelle (un gros plan sur ses pieds) danse sur un mode la fois grave, joyeux et rythmé. Sur cet épisode artistique se greffent la fin d'un monde aristocratique ancien -le récit est daté de 1920-, et la fin de la vie du personnage qui incarne ce monde-là. Mais le dynamisme de cet instant et l'atmosphère de fête traduisent également le mode de passage à venir vers la renaissance (ou réincarnation) du personnage principal -croyance ancrée depuis des temps immémoriaux dans la culture indienne-, dans un monde moderne ou contemporain.

Add-on 09/01/2011 : revu ce dimanche sur grand écran à l'occasion des 20 ans du ciné-club (au cinéma Arlequin à Paris) animé par le fabuleux critique Claude-Jean Philippe, modèle de clarté et de pédagogie, et référence absolue de la cinéphilie française. Je n'avais ce dimanche jamais entendu autant de choses aussi intéressantes et aussi intelligentes prononcées en aussi peu de temps sur Satyajit Ray, et sur le cinéma en général, -par M Philippe bien sûr-. Evidemment, un public de 400-450 (?) spectacteurs comblé. Comme dirait Pierre Etaix, Tant qu'on a la santé, il faut continuer.

Beau film ayant mal vieilli malheureusement à mon gout. Fin de règne, nostalgie, musique et danse. Le tout envoutant dans le rythme et dans la tristesse de la fin d'une époque riche et festive.

Encore un très beau spectacle ce soir à l'auditorium du musée Guimet : Janaki Rangarajan et quatre musiciens. Un mélange de danse, de musique, de théâtre et de mime, de top niveau mondial. Très impressionnant à vrai dire. J'étais au troisième rang et la gestuelle et les regards de la danseuse m'ont intégré au spectacle. Parfaitement révélateur de la richesse de la culture indienne (des textes à l'origine des danses datent du XII° siècle). Et tout ceci pour une somme très modique…

Un des sommets incontournables du cinéma d'auteur revu aujourd'hui sur grand écran dans le cadre du ciné-club de Claude-Jean Philippe, le critique qui participa à la découverte de Satyajit Ray en France en 1979. Le salon de musique débute et se conclut par un plan sur un lustre éclairé dans le noir. Les forces de l'univers œuvrent pour produire lumières et tenèbres. Des éclairs dans le ciel orageux accompagnent la progression du concert. Prééminence des formes d'expression artistiques sur les contingences matérielles, de la culture bengali sur celle de l'occupant britannique. Le spectateur est pris en charge de bout en bout par une musique hypnotique.

Cette oeuvre suit les émotions de personnages et agit sur celles des spectateurs. Il faudra être frais et disponible pour apprécier pleinement. Des symboles impeccablement amenés (araignée sur un portrait d'un ancêtre, insecte se noyant dans une boisson) guident la progression des pensées des uns et des autres. Satyajit Ray observe à la loupe les spectateurs prenant place dans le salon de musique, avant un brusque démarrage du concert produit par des artistes jusqu'alors invisibles. La danseuse kattak est introduite par un mouvement de caméra bref filmant en plongée ses pieds virevoltant et magiques.