\Jean Bernard-Luc (Lucien Boudousse) est né au Guatemala en 1909. Son père avait émigré en Amérique Centrale pour y fonder une maison d'import-export. A l'âge de 3 ans, il vient en France avec ses parents pour s'y établir définitivement. Il partage son enfance entre le Sud-Ouest de ses ancêtres (à Maubourguet, où vivent ses grands-parents) et la capitale.

Il fait ses études à Paris : Gerson, Janson de Sailly, puis à l'Ecole Supérieure de Commerce. Mais il n'entend pas suivre la même voie que son père et se met à écrire. En 1936, il épouse Denise, une étudiante en droit et mannequin de haute couture, des Pyrénées elle aussi. Ils auront un fils, Jean-Charles, qui sera professeur. Sa première pièce, <I><B>Don José</I></B>, est créée à Bruxelles en 1936. La guerre éclate. Il est fait prisonnier, il s'évade, se réfugiant en zone libre où il écrit ses premiers films importants. A la Libération, sa première pièce est jouée en France: <I><B>Le dîner de famille</I></B> qui remporte un vif succès. En 1947, nouveau succès avec <I><B>L'Amour vient en jouant</I></B>. En 1949, il écrit une tragédie en 1 acte à deux personnages : <I><B>Nuit des hommes</I></B> qui triomphe et rallie tous les suffrages de la critique. C'est aussi l'époque des grands films : Le visiteur de Jean Dréville avec Pierre Fresnay et les Petits Chanteurs à la Croix de Bois. Avec Jean Anouilh, il écrit les scénarios de : Monsieur Vincent (1947) et Pattes blanches (1948). Vient ensuite Prélude à la gloire avec l'enfant prodige chef d'orchestre Roberto Benzi.

En 1950, il fait un voyage aux Etats-Unis et dans son Guatemala natal. De retour à Paris, il écrit des satires et occupe le devant de la scène. Des scènes entières semblent inspirées de Molière , lit-on à travers la presse. Ses premières flèches sont décochée contre Freud et les psychanalystes : <I><B>Le Complexe de Philémon</B></I>(1950) triomphe à Paris. Cette pièce fait une carrière mondiale ( USA, Amérique latine, Scandinavie, Benelux, etc ) et sera jouée à l'écran par Fernandel. Ensuite il s'en prend au fameux rapport Kinsey sur la sexualité du couple américain dans un autre grand succès : <B><I>La feuille de vigne </B></I> (1952). En 1953, c'est <B><I>Carlos et Maguerite</B></I> qui traite de l'aboulie. En 1955, une libre adaptation de l'auteur américain Hugh Herbert : <I><B>La lune est bleue</B></I>fait l'unanimité de la presse, même américaine. La même année, il écrit <B><I>Les Amants Novices</B></I>qui ne sont pas sans rappeler les Amants Magnifiques. En 1957, c'est Hibernatus, autre grand succès, et qui sera adapté au cinéma par Edouard Molinaro avec Louis de Funès.

A partir de 1960, Jean Bernard-Luc signe des films au succès durable et atteint la notoriété de dialoguiste de talent : La Belle et l'Empereur avec Romy Schneider, Le tracassin ou les plaisirs de la ville (Bourvil, Le Caïd avec Fernandel, La Fayette sur la Guerre d'Indépendance des Etats-Unis, Hibernatus avec Louis De Funès), tiré de sa pièce et Les trois mousquetaires.

En 1965, il écrit avec Jean-Pierre Conty une comédie-vaudeville devenu un classique du genre : <I><B>Quand épousez-vous ma femme ?</I></B> créée au théâtre avec Michel Serrault, Jean-Pierre Darras, Maria Pacome. Il signe aussi des téléfilms historiques en collaboration avec Jean Delannoy et Paul Planchon. Il aborde un autre genre : un roman de biologie-science-fiction qui sera nominé au Festival du roman fantastique d'Avoriaz de 1981.

Jean Bernard-Luc s'éteint à Pontoise le 18 mai 1985 à la suite d'une longue maladie. Son théâtre, ses films lui ont survécu malgré les goûts d'un public nouveau. Il laisse 6 pièces inédites et divers écrits. Il est également chevalier de la Légion d'Honneur.

<I>Texte venant du site : http://www.bernard-luc.com</I>