Celsius(x1,94) 9/11 ?
Après avoir eu la mauvaise surprise de voir son Fahrenheit 9/11 classé "R" par la MPAA*, Michael Moore est à présent interpellé par l'écrivain Ray Bradbury. Celui-ci lui reproche, en effet, d'avoir utilisé, sans autorisation, le titre de son classique de la science-fiction paru en 1953, "<u>Fahrenheit 451</u>" (dont Truffaut a tiré un film en 1966), et lui demande de le renommer. L'auteur s'était déjà manifesté, il y a six mois, auprès du réalisateur, sans pouvoir le joindre directement. Moore n'avait, semble-t-il, pas jugé bon de rappeler son interlocuteur.
Pour ceux qui n'ont pas lu le roman ou vu le film, Fahrenheit 451 se situe dans une inquiétante société du futur dans laquelle des soldats du feu sont chargés de brûler les livres (à la température en question, soit environ 233°C) pour empêcher la population de penser librement. Fahrenheit 9/11 est, métaphoriquement selon Moore, la "température" à laquelle la liberté se consume. ''AH
<u>MàJ du 23 juin</u> : Echec de l'appel pour obtenir un classement moins sélectif du film.
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Affaire Fahrenheit 9/11 (suite)
Après avoir accusé Miramax-Disney d'avoir brutalement renoncé à distribuer son film, déjà controversé, Michael Moore a reconnu, dans une interview accordée à CNN, être au courant, comme son agent, de cette décision depuis un an.
Cette polémique ne serait-elle qu'un moyen (habituel chez le réalisateur, voir l'affaire Oscar 2003 que nous avions évoquée dans notre news du 23 mars 2003) pour faire la promotion, à moindre coût, de son film ?
Quoiqu'il en soit, l'important distributeur indépendant britannique Optimum Releasing a déjà acquis les droits pour son pays. AH
Sac de noeuds autour de la sortie de Fahrenheit 9/11
Le dernier film de Michael Moore, qui critique la gestion du président Bush des attentats du 11 septembre 2001 et ses liens personnels avec leur inspirateur, Osama ben Laden, ne devrait pas être distribué par Miramax sur décision de sa maison-mère Disney.
Michael Eisner déclarait, hier, que sa compagnie "ne veut pas intervenir dans la campagne électorale pour laquelle elle ne se range dans aucun camp et nos clients ne comprendraient pas que nous prenions parti."
De son côté, Moore pense que cette décision est destinée à ne pas compromettre un avantage fiscal accordé à Disney par l'état de Floride… dont le frère de G.W. Bush, Jeb, est le gouverneur. Information démentie aussitôt par celui-ci.
Plusieurs éléments viennent compliquer encore les choses. Il semble que l'agent du réalisateur, Ari Emanuel, ait été au courant de cette décision depuis un an et n'en aurait pas informé son poulain. De son côté, Harvey Weinstein, le co-fondateur de Miramax qui a dépensé plus de 6M$ pour la production du documentaire, souhaite assurer sa diffusion. Enfin, le film doit être présenté en compétition au prochain Festival de Cannes. L'absence d'un distributeur ferait mauvais effet… ou, au contraire, comme pour le dernier film de Mel Gibson, assurerait définitivement sa promotion ! AH
Oscars : un favori pour les documentaires
Tout semble indiquer que le grand favori pour l'Oscar du documentaire soit le Bowling for Columbine de Michael Moore. Ce long-métrage, populaire et provocateur, doté d'un budget de 4M$, est déjà un succès critique et commercial (19M$ de recettes, un record pour ce type de film). Inspiré du massacre commis au Columbine High School à Littleton (Colorado) en 1999, il tente de comprendre et décrypter les raisons de la violence armée aux Etats-Unis.
Surtout connu après son Roger et moi (1989) qui décrivait les conséquences de la fermeture d'une usine General Motors sur les habitants de la ville de Flint (Michigan), Michael Moore, journaliste de formation, possède un profil un peu atypique dans le milieu du cinéma américain. Ce documentaire n'avait d'ailleurs pas été retenu pour les Oscars cette année là parce qu'il ne possédait pas les caractéristiques du genre pour l'Académie (comme la présence du réalisateur devant et non derrière la caméra !).
Autre avantage pour Bowling for Columbine : le probable soutien des membres de l'industrie cinématographique américaine en faveur du contrôle des armes.
Michael Moore, en bon tacticien, crée le doute en sa faveur et attaque, cette semaine, dans le Los Angeles Times, prenant pour cible le documentaire français en compétition Le Peuple migrateur. Une règle de l'Académie prévoit en effet que pour voter dans une catégorie, il faut en avoir vu tous les films sélectionnés. Or Sony, producteur du Le Peuple migrateur, a limité le nombre de projections (pour des raisons de coût d'après la firme, volontairement pour fausser le vote selon le réalisateur).
Il est cependant possible que les organisateurs craignent l'éventuel discours d'un réalisateur incontrôlable dans le contexte politique actuel et que cela ait une influence sur le vote.
Réponse la nuit prochaine.
(<A HREF="Film?titre=Bowling+for+columbine">Lire la critique du film</a>)
(source Reuters)
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