Avec l'avènement du cinéma parlant, les producteurs se tournent vers les hommes de théâtre pour leur donner des oeuvres compatibles avec cette nouvelle technique. De grand écrivains ont ainsi traversé l'histoire du cinéma français. Tout le monde connaît les apports de Marcel Pagnol et de Jean Cocteau au septième art. Citons également Jean Giono, qui réalisa notamment "Crésus" en 1960. Mais, de tous les hommes de lettres français, Marcel Achard fut sans conteste celui qui s'impliqua le plus dans ce mode d'expression. Né en 1899, à Sainte-Foy-les Lyons (Rhône), le jeune Marcel Achard débute sa carrière théâtrale comme… souffleur au Vieux-Colombier! Mais, dès 1923, Charles Dullin (quand on parle théâtre…) représente sa première pièce importante, "Voulez-vous Jouer avec Moa?" au Théâtre de l'Atelier. Et, en 1929, c'est Louis Jouvet qui crée la pièce dont l'auteur tirera une renommée internationale, Jean de la Lune. Dès 1931, l'oeuvre fut adaptée au cinéma, et Marcel Achard lui-même en réalisera une seconde version en 1948. En 1931, la succursale française de la Paramount engage Marcel Achard pour participer aux scénario et aux dialogues de versions françaises de deux films réalisés par Harry Lachman : la belle marinière et Mistigri.

Dès lors, l'attrait du cinéma sera permanent chez l'auteur, qui écrivit scénario ou dialogues de plusieurs films célèbres: Mayerling, Gribouille, L'Alibi, L'Etrange Monsieur Victor, Naples au Baiser de Feu, Noix de Coco d'après sa pièce, etc… Il travailla notamment à maintes reprises pour le réalisateur Marc Allégret. Le point culminant de cet intérêt cinéphilique fut la réalisation de deux films de longs métrages, Jean de la Lune, déjà cité, mais également La Valse de Paris, biographie du musicien Jacques Offenbach. Mais Marcel Achard reste avant tout un grand auteur du théâtre de boulevard. Outre les pièces déjà nommées, rappelons encore "Auprès de ma Blonde" (1946), "Patate" (1954) créée par Pierre Dux, "L'Idiote" crée en 1960 par annie Girardot (ne voyez aucune ironie dans cette formule…) . C'est à ce titre qu'il fut élu à l'Académie Française le 28-5-1959. C'est Marcel Pagnol qui le reçoit sous la célèbre Coupole le 3 décembre de la même année. Citons, pour finir, quelques citations de celui qui fut aussi un grand humoriste: "Pour faire un mot drôle, je tuerais père et mère… Heureusement que je suis orphelin !" , ou encore "Le baiser d'une femme, c'est la poignée de main du boxeur avant le combat" (Achard mit souvent des propos mysogines dans la bouche de ses personnages). Marcel Achard est décédé à Paris le 4 septembre 1974. Texte de Christian Grenier, et filmographie issue de <a href="http://www.encinematheque.net"><img src="http://encinematheque.net/img/logom.gif" style="vertical-align:-20px"/></a>, site auquel l'on doit également certains résumés et affiches.