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Sur le film, rien de nouveau...


De Impétueux, le 25 juin 2012 à 10:44
Note du film : 6/6

C'est entendu, on ne discute pas plus de la place prééminente de Citizen Kane dans l'histoire qu'on ne revient sur la qualité de la Joconde ou de la 5ème symphonie. C'est marmoréen, irréversible, irréfragable.

Et, au contraire de l'acide Steeve McQueen, je joins mes louanges empressées à celles qui, depuis 1941, s'accumulent autour du premier film d'Orson Welles. Un peu comme les gerbes de fleurs et les couronnes mortuaires qui, lors des enterrements de personnalités révérées, finissent par dissimuler le cercueil.

C'est très bien. Citizen Kane est le plus grand film de tous les temps, comme La règle du jeu est le plus grand film français de ces mêmes temps. Les gloses, interprétations, enluminures, célébrations de toute sorte ont à peu près tout dit, tout expliqué, tout justifié. Il y a d'ailleurs, dans un des suppléments de l'édition DVD que je possède (Montparnasse – Les cahiers du cinéma) un très savant et très intéressant décorticage de plusieurs séquences, sous le titre édifiant de Image par image, où les commentateurs avisés font sentir du doigt aux profanes l'extraordinaire inventivité et la profondeur de vue d'Orson Welles. C'est bien simple : j'en suis resté aussi baba que lorsque mon professeur de Lettres m'expliquait les deux derniers vers de Marizibill d'Apollinaire en me contant que le poète s'était souvent heurté à un huis clos… (Je suis conscient que ma comparaison demande quelque connaissance de l'œuvre dudit, mais somme toute, ce forum se veut intellectuellement émoustillant).

Donc, tout est dans Citizen Kane et il n'est pas une image qui n'ait été conçue, pensée, réfléchie pour développer des myriades de sous-jacences.

On applaudit très fort l'artiste et on sort de la représentation en étant sûr qu'on n'a pas perdu les deux petites heures qu'on lui a consacrées.

Mais est-ce qu'on a été grisé ? Est-ce qu'on a perdu le sens du temps qui passe, est-ce qu'on est vraiment entré dans la tête de Kane, ou même dans ce cauchemar grandiloquent de Xanadu ? Vraiment ? Je m'interroge… Est-ce que, plutôt, on ne reste pas un peu extérieur à l'histoire contée ?

On me dira que c'est peut-être là le dessein de Welles : rendre la vie d'un homme impénétrable, alors qu'elle est largement exposée, analysée, disséquée par la multitude des techniques (le faux reportage d'actualité nécrologique, les flashbacks, les témoignages) et la pluralité des interlocuteurs de l'enquêteur. Certes, certes… Mais puisqu'on ne peut pas pénétrer, on reste dehors, admiratif, mais un peu frustré.

On se dit, quand on n'a jamais vu le film, ou qu'on en a un peu oublié le déroulement, que la révélation de l'énigme Rosebud va peut-être un peu briser cette carapace lisse de perfection mais, si admiratif qu'on est de l'élégance désinvolte avec quoi on apprend le fin mot des choses, on songe que c'est bien du barouf pour démontrer une nouvelle fois que L'enfant est le père de l'homme.

J'y reviens, c'est très bien et il faut voir Citizen Kane, pour le prologue sombre : musique angoissante, barrières verrouillées, château hérissé de tours, singes mystérieux juchés n'importe où, eaux stagnantes, gondoles incongrues et inquiétantes, pont-levis, ruines, fenêtres hostiles : on dirait du Mario Bava de qualité supérieure…

J'ai l'air de me moquer… Je songe à une des seules séquences simplement humaines : la première représentation de Susan Alexander (Dorothy Comingore) seconde femme de Kane, et cantatrice improbable, à l'Opéra de Chicago, construit par son mari… Il y a là de l'émotion. Pour une fois.


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De Steve Mcqueen,, le 7 avril 2010 à 17:33

Poursuivant mon parcours "iconoclasto-réac'", je crains de me faire gronder par tonton Impétueux !

Faux-film moderne et visionnaire bourré de petits défauts qui sautent aux yeux, CK est en tête de tous les palmarès…les plus consensuels (désolé, ami VincentP !)

Réalisateur génialement inconséquent plombant Le Criminel par un baroquisme de pacotille, débutant La Soif du mal par un plan séquence inutile et parfait, partageant l'affiche et sa fadeur avec Hayworth dans la surestimée Dame de Shanghai ; acteur incroyablement médiocre et cabotin – Moby Dick, Waterloo – Welles a bien trompé son monde avec ce chef-d'œuvre imparfait, bourré d'incohérences flagrantes .

Utilisant une brillante profondeur de champs avec une maestria ostentatoire, un plan-séquence de suicide remarquable d'esbroufe et de maestria, une optique pseudo-réaliste…avec une virtuosité mégalomaniaque . La première partie est longuette est dénuée d'intérêt, les choses s'améliorent dans le château.

Illusionniste de talent, manipulateur hors-pair, brillant imposteur, Welles est un génie unijambiste qui fait malheureusement encore illusion aujourd'hui, occultant nombre de talents plus discrets mais bien plus talentueux, et largement en deçà de réalisateurs comme Lang, Preminger ou Mizoguchi, VRAIMENT modernes, eux…


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"Les 100 plus beaux films" au Reflet Medicis


De vincentp, le 26 juillet 2010 à 22:33
Note du film : Chef-d'Oeuvre

http://cinepad.com/awards/awards_1-50.htm

Pour ne pas polluer la fiche de Lawrence d'Arabie, je publie ici -via le lien ci-joint- une liste intéressante (recoupant différentes sources sérieuses) des "100 meilleurs films" de l'histoire du cinéma (avec les réserves habituelles d'usage).

Une source de débats et de contreverse sans limite.

En recoupant une dizaine de sources, Lawrence serait classé 29° des "films les plus acclamés". Le trio de tête étant Citizen Kane, La règle du jeu et Vertigo.


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De vincentp, le 28 novembre 2008 à 23:09
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Voici ma liste -bien subjective…- des 100 meilleurs films de l'histoire du cinéma . Il a fallu faire de gros sacrifices pour réduire de 112 à 100 !

MIZOGUCHI : L'intendant Shansho, Les contes de la lune vague après la pluie, Les amants crucifiés

OZU : Printemps tardif, Printemps précoce, Voyage à Tokyo

KUROSAWA : Le château de l'araignée, Rashomon, Entre le ciel et l'enfer

EISENSTEIN : La ligne générale, Octobre, Ivan le terrible 2, Le cuirassé Potemkine

TARKOVSKI : Le miroir, Andrei Roublev

BUNUEL Les aventures de Robinson Crusoe, Viridiana

S. RAY Le salon de musique, Aparajito

BECKER Casque d'or, Touchez pas au grisbi

RENOIR La règle du jeu, La grande illusion, Une partie de campagne

BRESSON Procès de Jeanne d'Arc

ROHMER Ma nuit chez Maud

TRUFFAUT Le dernier métro

PIALAT Van Gogh

K LOACH Raining stones

LEAN Le pont de la rivière Kwaï, Lawrence d'Arabie

HAMER Noblesse oblige

Mc CAREY La soupe au canard

CUKOR Indiscretions, Une étoile est née

MINNELLI Tous en scène, Comme un torrent

DONEN Chantons sous la pluie

FORD Les raisins de la colère, La prisonnière du désert, La charge héroïque

MANN L'appât, Je suis un aventurier

LUBITSCH To be or not to be, Haute pègre

MURNAU Sunrise, Nosferatu

SIRK Tout ce que le ciel permet

LANG M le maudit, Metropolis, Le testament du docteur Mabuse

de SICA Le voleur de bicyclette

FELLINI I vitelloni, Amarcord, La dolce vita

ROSSELINI Rome, ville ouverte, Les Onze fioretti de François d'Assise

VISCONTI Rocco et ses frères, Violence et passion, Le guépard

ROSI Salvatore Giuliano

RISI Le fanfaron

ANTONIONI Blow-up, La nuit

BERGMAN Monika, Persona

DREYER La Passion de Jeanne d'Arc

N RAY La fureur de vivre

HAWKS Le grand sommeil, Rio bravo

BOORMAN Delivrance

MANKIEWICZ Eve, Chaînes conjugales

WALSH Gentleman Jim, Aventures en Birmanie,

CHAPLIN Monsieur Verdoux, Les temps modernes, Le dictateur, Les feux de la rampe, La ruée vers l'or

WELLES Citizen Kane

HUSTON Moby Dick, Les gens de Dublin

COPPOLA Le parrain 2, Apocalypse now (redux)

CURTIZ Casablanca

KUBRICK 2001, Barry Lyndon

SCOTT Alien, Blade runner (director's cut),

LYNCH Elephant man, Une histoire vraie

HELLMAN Macadam à deux voies

PECKINPAH La horde sauvage

HITCHCOCK Sueurs froides, Les 39 marches, Les enchaînés, La mort aux trousses

CIMINO : Voyage au bout de l'enfer

CAPRA La vie est belle

Le 101° serait Le Mécano de la "Général".

Et j'en profite pour indiquer aussi -de mon point de vue- quelle fut l'année la plus féconde -en qualité- du cinéma : 1953 avec Les contes de la lune vague après la pluie, Tous en scène, I vitelloni, Monika, Les vacances de M. Hulot, Règlements de comptes, Stalag 17, Madame de…, Voyage à Tokyo,

  

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