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En hommage à Etienne Périer (1931-2020)


De verdun, le 4 juillet 2020 à 22:47
Note du film : 4/6

Disparu il y a quelques jours, le réalisateur belge Etienne Périer a mené dans les années 1960 et 70 une carrière internationale atypique. Après des débuts en France avec Bobosse d'après André Roussin et Meurtre en 45 tours, avec Danielle Darrieux, Périer a travaillé successivement aux Etats-unis (Bridge to the sun), en Italie (Le mercenaire) et en Angleterre (Zeppelin) avant de revenir en France en tournant pour le grand puis pour le petit écran.

L'oeuvre pourtant intéressante d'Etienne Périer a été négligée par les éditeurs de DVD. Notamment les bons films français qu'il réalisa durant les années 70.

Pourtant La main à couper réunit Léa Massari, Michel Bouquet, Michel Serrault et Bernard Blier. Un meurtre est un meurtre rassemble Jean-Claude Brialy, Stéphane Audran, Catherine Spaak, Michel Serrault encore et Robert Hossein. La part du feu a pour tête d'affiches Michel Piccoli, Jacques Perrin et Claudia Cardinale. Et son chef-d'oeuvre, Un Si joli village…, repose sur une belle confrontation entre Victor Lanoux et Jean Carmet. Que de grands noms pour quatre films qui sont, dans le pire des cas, des divertissements sympathiques.

On attend ces films avec impatience mais c'est un thriller réalisé durant sa période anglaise (1971), qui a eu récemment les honneurs d'une sortie en DVD et blu-ray: Commando pour un un homme seul.

En 1970, le monde du cinéma est à l'affût, notamment en Angleterre: la saga James Bond semble vaciller. Sean Connery souhaite visiblement passer à autre chose et l'épisode avec George Lazenby a moins marché que les précédents. Dans ces conditions, n'y aurait-il pas moyen de récupérer la place laissée vacante par la fin probable des aventures de 007 ?

Dans cette optique, les producteurs de Commando pour un un homme seul adaptent un roman de l'auteur à succès Alistair MacLean à qui l'on doit notamment Les canons de Navarone et le cultissime Quand les aigles attaquent. Et pourtant, c'est sans doute au niveau du scénario que ce film pêche…

En effet, c'est un film visuellement réussi. La mise en scène de Etienne Périer, est tantôt dynamique, lors des scènes d'action, tantôt esthétique. On aurait pu lui confier sans problème la réalisation d'un épisode des aventures de 007. Les cadrages sont soignés, utilisant les possibilités offertes par l'écran large. La photo d'Arthur Ibbetson est excellente. Mais surtout, les paysages écossais -communes de Mull, Bute, Tobermory- sont magnifiques et donnent un certain cachet à l'ensemble du film. On voit pas beaucoup de soleil durant ces 95 minutes, ce qui tranche avec les paysages exotiques chers à 007.

Le casting est très intéressant, surtout l'idée de confier le rôle principal, le premier de sa carrière, à un jeune acteur prometteur: Anthony Hopkins. Vingt ans avant d'incarner "Hannibal le cannibale", Hopkins est déjà très charismatique, parfaitement crédible en tueur froid plus proche d'un Timothy Dalton ou d'un Daniel Craig que d'un Roger Moore. Certaines scènes sont étonnantes de cruauté, notamment celle où l'on voit un garde qui n'avait rien demandé se faire transpercer par une arbalète.

Les seconds rôles sont très intéressants: l'impayable Robert Morley incarne avec beaucoup d'humour le chef de Calvert-Hopkins, Nathalie Delon est l'atout charme et l'on revoit quelques trognes familières comme Ferdy Mayne, mémorable dans Le bal des vampires.

L'ensemble est accompagné par une bande originale percutante de Angela Morley.

Mais malgré quelques traits originaux, notamment le fait que la première séquence soit un "flash-forward" ou la séquence finale, cette histoire de navires kidnappés ne parvient pas à sortir des sentiers battus. Par ailleurs, les auteurs ont de toute évidence échoué dans leur velléité de créer des personnages aussi attachants que ceux de Ian Fleming et des ingrédients et "gimmicks" aussi forts que ceux imaginés par le romancier et les producteurs des aventures cinématographiques de 007. Le film fut un succès à sa sortie mais pas le triomphe international escompté.

Cela n'empêche pas Commando pour un un homme seul de constituer un divertissement agréable et bien fait, proposé en outre dans une excellente copie par l'éditeur "Rimini".


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