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Filmographie

Rôle de Georges Méliès : (Tous) (
Réalisateur) (Acteur) (Scénariste) (Responsable des décors) (Producteur) (Monteur)

La filmographie complète de Georges Méliès comptant plus de 100 titres, elle fait l'objet d'une page séparée.

Biographie

Georges Méliès

<B>Sa vie__

Né de parents commerçants (dans la chaussure, finissant même par avoir leur propre usine), Georges Méliès avait pour destinée de reprendre l'entreprise paternelle. Seulement, il fait très tôt preuve d'un goût pour le dessin et pour la caricature. Parti en Angleterre pour parfaire son anglais, il tombe sous le charme des plaisirs de la ville et fréquente notamment l'Egyptian Hall spécialisé dans le pièces fantastiques. Il devient ainsi prestidigitateur amateur. Ses talents font de lui une attraction des salons mondains et il commence alors à travailler au théâtre de la magie de la galerie de Vivienne En 1888, au retrait des affaires de son père, Georges ne reprendra pas l'entreprise familiale mais investira au contraire sa partdans la location (puis l'achat) du théâtre Robert Houdin pour y reprendre, y perfectionner et y créer ses tours de magies. La réussite est au rendez-vous. Il fait maintenant partie du monde du spectacle et c'est comme tel qu'il est invité par Lumière à venir voir sa dernière invention, le cinématographe. Méliès tombe sous le charme de l'invention et y voit très vite un intérêt pour son théâtre: ces petits films de moins d'une minute (50 secondes pour une bobine de 20 mètres) pourrait permettre d'occuper les spectateurs pendant les intermèdes inévitables suscités par les changements de décors d'un tour à l'autre. Il veut acquérir une caméra. Bidouilleur de première, il s'en crée une lui-même. L'appareil est amateur, de moins bonne qualité, lourd, bruyant comme une mitraillette mais correspond parfaitement à ses désirs. Le premier film de Méliès date de 1896 et il réalise des films… Lumière. A savoir qu'il filme des « vues », allant de blanchisseuses au travail à des rues de Paris. Rien de folichon mais ces films remplissent leur office. Seulement ces films « classiques » alternent de temps à autre avec des tournages de numéros de magie, ce qui a le mérite d'être cohérent, puisque ces projections ont lieu dans son théâtre de magie. C'est le cas de son deuxième film Séance de prestidigitation ou bien encore de Dix chapeaux en soixante seconde tourné la même année. Ces films constituent une première étape dans le cinéma de Méliès puisqu'ils allient déjà le monde de la magie, du rêve et de la poésie avec le monde réaliste des films Lumières. Un premier pas seulement parce que ces films de numéros de magie restent des « vues » : un plan de 50 secondes, sans coupure de caméra, sans effet. La réalité du cinéma capte la fausseté du tour. Le premier trucage aura lieu pour son 70ème film, Escamotage d'une dame chez Robert-Houdin et qui consiste en un arrêt de caméra pour permettre la disparition d'un personnage, puis une reprise du tournage. Son goût pour le spectacle se retrouve également dans une des utilisations alors répandue du cinématographe et pour laquelle Georges Méliès excellera : les actualités cinématographiques. Autrement dit, des films documentaires sur les grands évènements de l'Histoire. Ainsi, Georges Méliès réalisa des reportages sur la visite du Tsar à Paris (octobre 1896), sur la guerre Greco-Turque de 1897 (La prise de Tournavos, Execution d'un espion, Massacres en Crète), sur la révolte des Indiens contre les Anglais la même année (Combat dans une rue des Indes, Attaque d'un poste anglais ou bien encore sur l'Affaire Dreyfus avec une dizaine de films défendant Dreyfus, allant du procès, à l'attentat contre l'avocat de Dreyfus ou bien même la visite de la femme de l'officier dans sa prison. Evidemment, tous ces films furent tournés non pas en Grèce ou en Inde, mais à Montreuil, reconstituées de toutes pièces… Mais la passion de Georges Méliès n'est pas la réalité, mais le monde du fantastique, de la fantasmagorie et il se consacrera aux « trucs » cinématographiques avec autant de patience que de talents. Il pousse sa technique et son inventivité à un tel point que ces films font le tour de la planète. Le succès aux Etats-Unis est fulgurant mais là commencent les problèmes. Les Américains n'apprécient que très peu les produits venant de l'extérieur et Georges Méliès se battra toute sa vie contre le piratage, le vol de ses films et les détournements des profits engendrés par ceux-ci. Le pire des voleurs contre lequel il aura à se battre est connu : Thomas Edison. Seulement, Georges Méliès est un rêveur, pas un requin de la finance ni un juriste, et comme souvent un combat contre les américains sur le sol américain ne finit que rarement par une victoire étrangère. Mais la chute du magicien ne peut être réduite à un duel entre deux hommes. C'est tout le cinéma qui est en train de changer, à l'aube des années 10, c'est un nouveau monde cinématographique qui se créé, avec notamment comme noms Gaumont, Pathé en France et la MPPC aux Etats-Unis. Des consortiums qui proposent des circuits de distributions et des studios de tournage. Le cinéma devient l'œuvre des Majors et les temps sont durs pour les rêveurs. Le petit studio de Montreuil ne fait pas le poids et Georges Méliès perdra tout. Tombé dans l'oubli, il faudra qu'un cinéphile, Léon Druhot, ait l'étrange idée d'acheter, à la gare Montparnasse, un jouet pour son enfant, pour qu'on se souvienne de Georges Méliès. Le petit stand de jouet est en effet tenu par un petit vieux au regard toujours vif, au sourire toujours présent : Georges Méliès.

<B>Son cinéma__

Il y a de longues années, un débat avait eu lieu, parmi les penseurs du cinéma, sur la place à accorder à Georges Méliès. Georges Sadoul et l'ancienne garde refusaient de lui octroyer le titre de cinéaste tout en se bagarrant pour retrouver ses films et lui donner au magicien la place qu'il méritait dans le firmament du cinéma. La jeune garde avec notamment Pierre Jenn prônaient (et écrivaient) qu'il était cinéaste. Aujourd'hui le débat paraît aussi loin que théorique, voire sémiologique, rappelant une querelle de deux amants d'une même femme l'un prônant qu'elle est belle parce qu'elle a de beaux yeux et l'autre dit parce qu'elle a une belle bouche! Sur une chose par contre, tout le monde est d'accord : c'est Georges Méliès qui a transformé le cinéma en spectacle. Les frères Lumières faisaient des films dans le seul but de vendre leurs appareils cinématographiques, au point même de n'avoir jamais cru en la pérénité de leur invention. La fin du XIXème siècle était alors une véritable course à l'invention, à la technique, et le cinématographe était une invention comme une autre, une invention à la mode et qui sera oubliée très vite, du jour au lendemain. Du moins le croyaient-ils. Georges Méliès, lui, a été le premier à comprendre que le cinématographe pouvait fonctionner non pas sur le principe de la « découverte par le public d'une invention » mais qu'il pouvait fonctionner sur la qualité d'humour, de spectacle du film. On pourrait avancer comme formule, que là où les frères Lumière faisaient du cinéma, Méliès faisait des films. Nous n'allons pas revenir ici sur toutes les inventions techniques de Méliès en matière de trucages. Il suffit juste de dire qu'en trucages traditionnels (non digital), il a tout créé : arrêts de caméra, surimpressions, maquettes, animations image par image, etc, etc. La force de Georges Méliès est également ailleurs. D'abord dans le scénario (il était un des premiers à « écrire » ces films), et il est amusant de voir que certains thèmes apparaissent, d'une manière récurrente. Il y a certes les obsessions comme les décapitations et autres démembrements, avec comme conséquence une autonomie des membres coupés. Plusieurs dizaines de films traitent de cela. Mais il y a surtout un thème qui traverse presque tous ses films : le pouvoir de l'imagination. Aussi bien dans le sens positif que négatif. Un schéma classique de ces films : un personnage s'endort et bascule dans un rêve qui répond à ses désirs, seulement gare au réveil ! Le rêve est soit manifeste (Rêve d'artiste, vision d'ivrogne, Rêve du Pauvre , Rêve du Radjah etc, etc. Soit sous entendu, sous la forme d'un homme fatigué qui veut dormir (de préférence dans un hôtel) mais ses habits, la chambre, se mettent à bouger et l'empêchent de trouver le sommeil (L'hôtel empoisonné, Bernard, le bûcheron ou le miracle de Saint Hubert, etc. Ces rêveurs sont tous des hommes soit communs (un voyageur, un ivrogne, un bourgeois) soit des artistes en mal d'inspiration. Leur imaginaire frustré ou malade se tournent alors contre eux. De l'autre côté du panorama, se trouvent ceux qui ont laissé une part au rêve, à la fantaisie. Ce sont eux qui ont le réel pouvoir de l'imagination. Le monde leur appartient, ce sont les illusionnistes, les magiciens, les prestidigitateurs, les devins et même Satan, figure chez Méliès de diablotin présent pour casser le monde trop sage et trop sérieux de notre société. Un peu comme le feront les Marx Brother après lui : moins un représentant d'une autre hiérarchie que des membres convaincus du chaos et de l'anarchie. Pour Méliès, le rêve est une nécessité pour être heureux et bien dans sa peau, mais également la source de tous les pouvoirs… Le troisième talent de Georges Méliès après la technique et le thème de ses films, c'est celui de la gestion de l'espace. Le plus impressionnant dans ces films, c'est peut-être sans doute la mobilité dans le cadre filmé. En haut, en bas, à gauche, à droite de l'image, il se passe toujours quelque chose et Georges Méliès lui-même bondit, passe d'un endroit à un autre avec une précision inouïe et un sens du rythme impressionnant. Bref, un talent de comédien également. Normal pour un homme-orchestre…

<B>Ses Films__

A l'instar de tous les pionniers du cinéma, il ne reste qu'une infime partie des films de Georges Méliès. Sur 514 films recensés, il n'en reste que 192 sous forme allant d'extraits à des films complets. 312 sont perdus, et pas forcément les moins intéressants. Il ne reste rien de son Petit Chaperon Rouge (avec une fin changée pour ne pas faire trop peur), rien non plus de son Barbier de Séville ou bien encore de sa course-poursuite touristique New-York Paris en voiture, etc, etc. Ce qui nous reste nous procure toutefois le même ravissement quant à la fraicheur, l'ingénuosité et la magie de cet homme orchestre du cinéma, le mephistoméliès de l'illusion. On peut citer parmi les plus drôles, Les affiches en goguette, L'homme à la tête en caoutchouc ou bien encore Un homme de têtes. Son film le plus connu restera bien évidemment Le voyage dans la lune, d'après Jules Verne. Jules Verne, personnage qui lui ressemble à bien des égards et qu'il aurait même rencontré dans un restaurant de Nantes. La petite histoire dit même que Louis Lumière était là et que les trois hommes ont dîné ensemble. Quant à savoir ce que le Scientifique, l'Inventeur et le Magicien ce sont dit, c'est une autre histoire…

<I>NB : DVDTOILE propose la compilation d'informations la plus complète possible à ce jour sur Méliès en matière notamment de résumés de ces films. Une des sources est toutefois à prendre avec des pincettes, celle des « scénarios Méliès » qui ne sont pas toujours fidèles au film terminé

Ouvrages bibliographiques « Essai de constitution du catalogue français de la Star Film », éd. CNC, 1981 « 158 Scénarios de films disparus de Georges Méliès », éd. Les Amis de Georges Méliès, 1986

Ouvrages théoriques et biographique Collectif, « Méliès, magie et cinéma », éd. Paris Musées, 2002 Pierre Jenn, « Méliès Cinéaste », éd. Albatros, 1984 Paul Hammond, « Marvelous Méliès », éd. Gordon Fraser, London, 1974 Madeleine Malthête-Méliès, « Méliès », ,éd. Hachette, 1973 Georges Sadoul, « Georges Méliès », éd. Seghers, 1961''

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Actualités

News

mercredi 21 septembre 2005
Ciné
2 messages

News

jeudi 25 mars 2004
Ciné

Et un Méliès de plus, un…

Ça fait chaud au coeur de savoir que des miracles cinématographiques se produisent encore. Le film numéro 15 du catalogue Georges Mélies, à savoir Défense d'afficher était jusqu'alors disparu comme la moitié de la production du premier magicien du cinéma. Le film vient d'être retrouvé aux Archives Françaises du Film, dans le fonds Ciné-archives récemment offert par le Parti Communiste.
On savait que le communisme conservait bien, mais là ça relève vraiment du miracle…

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Liens

ac-nancy-metz.fr Site français proposant certaines planches de Méliès et plusieurs extraits de la biographie de Méliès.
cinemathequemelies.eu Site "officiel" de Georges Mélies tenu par l'association "Les Amis de Georges Méliès" avec en premier lieu les héritiers. Bibliographie succincte, mentionnant les ouvrages les plus précis à ce jour quant à l'oeuvre de Méliès, ainsi que d'autres informations.
facebook.com Page Facebook, maintenue par l'association "Les Amis de Georges Méliès"
imdb.com La fiche IMDb de Georges Méliès

Références

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Forum La Nuit fantastique : La belle au bois dormant..
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