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Forum : Les Gladiateurs

Sujet : Immersion totale !


De fastivon, le 3 août 2007 à 02:53
Note du film : 6/6

Brillante mise en scène, immersion totale dans l'ambiance de la Rome antique d'il y a 2000 ans… On s'y croirait !!! En plus des combats dans l'arène, il y a les intrigues de cour, les bruits de couloir… On suit avec passion les pérégrinations du héros qui se retrouve face à des situations toujours plus périlleuses, de telle sorte qu'on se dit sans cesse comment il va s'en sortir cette fois. Un Victor Mature convainquant comme d'habitude, impérial. Susan Hayward en Messaline, belle, ensorcelante, troublante, énigmatique… Jay Robinson en Caligula effrayant à souhait.

Des scènes mémorables… – Messaline dans la grandiose salle du trône (aaah le péplum américain…), marchant "escortée" par des gardes vers Caligula, pour une confrontation (Brrr… La tension à son comble)… – Les gestes du pouce vers le bas de Caligula !… – Démétrius seul défie cinq gladiateurs… – Démétrius porté en triomphe sous le regard et le sourire de Messaline… – Démétrius et Messaline s'avançant vers l'immense statue de déesse égyptienne… – Splendide danse et musique sublime dans la villa de Messaline. Sans exagération, ce film mérite largement de figurer parmi les meilleurs péplums de tous les temps. Un film comme on n'en fait plus…

À noter que dans la v.o., Messaline dit que par amour elle est prête à se convertir si le veut Démétrius, tandis que la v.f. s'attache davantage à l'amour entre eux. À la fin, la v.f. est plus profondément dans le sujet: Messaline en effet dit que c'en est fini du règne d'un impitoyable dément, alors que dans la v.o. elle clame sa fidélité à son époux "malgré les apparences" ( ! )…


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De PM Jarriq, le 3 août 2007 à 10:36
Note du film : 4/6

Jay Robinson compose effectivement le Caligula le plus malsain jamais vu sur un écran. Malcolm McDowell n'est qu'un bambin facétieux, en comparaison.

Borgnine est également mémorable en "coach", par contre je n'ai jamais pu repérer Woody Strode, qui est censé jouer un gladiateur, comme il le fera quelques années plus tard, dans Spartacus.


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De droudrou, le 3 août 2007 à 12:01
Note du film : 4/6

Ah ! Caligula ! Petites bottes !… Et ce regard…


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De DelaNuit, le 6 août 2007 à 23:53
Note du film : 5/6

… et Susan Hayward en Messaline ! ! ! Démetrius (Victor Mature) lui plaît car il ne rampe devant personne, même pas devant elle…

Elle le fait placer de garde à la porte de sa chambre et renverse un vase d'albâtre exprès pour le faire entrer : "ramasse ça…" et s'évertue à le séduire, insistant, pour toucher son cœur, sur l'inconfort de sa position au palais entre un empereur fou et cruel (Caligula) et un époux vieillissant (Claude).

Mais Démetrius n'est pas dupe : il lui répond ironiquement que tout Rome sait qu'elle a épousé Claude pour ses chances de devenir empereur à la mort de Caligula… et qu'elle change chaque nuit le garde de faction devant sa porte…

Messaline, vexée, se raidit : « Lorsque la vérité est laide, il vaut mieux faire un beau mensonge… Il aurait mieux valu pour toi faire semblant de me croire. Gardes ! Ramenez-le à l'école des gladiateurs ! »

Mais Démetrius, déçu par la vie, finit quelques bobines plus loin par céder aux charmes de Messaline… et, reniant sa foi chrétienne, l'accompagne même au temple d'Isis dont elle est grande prêtresse. Seulement, au moment de lever la coupe sacrée devant la géante effigie de la déesse, il la jette au sol avec fracas. Messaline fixe, effrayée, le visage de la statue, et Démetrius ironise à nouveau : « Croyais-tu que ta déesse allait me foudroyer ? J'ai renié mon dieu car ce qu'il enseignait était impossible et irréaliste, ce n'est pas pour le remplacer par cette obscénité ! Toi et moi sommes au dessus des dieux. Nous nous suffirons l'un l'autre… »

Quelque temps plus tard, petite bacchanale nocturne privée chez Messaline, au bord de la piscine avec villa romaine bordée de cyprès en toile de fond. Danseuses évoluant langoureusement en levant la jambe au son d'une superbe musique « à l'antique » de Franz Waxman. Susan Hayward, dans les bras de Victor Mature (cf. l'affiche) lève cette fois la coupe du plaisir et nous dévoile sa philosophie du moment : « La première coupe pour la soif… la seconde pour la joie… la troisième pour la griserie… et la suivante pour la folie ! » Dans le contexte… on ne demande pas mieux que de la croire… et de l'accompagner !


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De fastivon, le 8 août 2007 à 23:37
Note du film : 6/6

Heureusement qu'existe cette suite, pour faire oublier les deux heures de balbutiements et de platitude de "La Tunique", qui laisse sur sa faim au moment où les choses commencent à bouger à trois minutes de la fin… L'écrasante présence de Jay Robinson/Caligula enfin se confirme. La relative courte durée de nonante-sept minutes n'aident peut-être pas ce film, du moins de l'avis de certains, à franchir le seuil qui l'amène au panthéon des péplums immortels. On ne sait si Démétrius jusqu'au bout de sa franche sincérité n'ira pas confesser à la douce Lucia, qu'à peine sa "mort" vengée, notre gladiateur a bien vite fait de tourner la page, s'en allant aussitôt folâtrer entre les bras d'une autre !…


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De vincentp, le 4 février 2013 à 23:23
Note du film : 5/6

4,8/6. Le DVD nous propose une image de médiocre qualité. C'est bien dommage pour le travail de grande qualité effectué par Milton R. Krasner (photographie) et Delmer Daves (mise en scène). Il semble exister un blu-ray qui doit corriger cet aspect !

Les gladiateurs est certes relativement académique, mais occupe sans doute le haut du panier de la production des studios des années 1950. Le scénario de Philip Dunne est solide, et traite parfaitement, en peu d'instants, à hauteur d'homme, un nombre considérable de thèmes (existentiels). Nombre de séquences sont magnifiques : par exemple, les dialogues entre Debra Paget et Victor Mature, face à face, représentés de profil. L'émotion est portée par le jeu des lèvres et des yeux de Debra Paget. Les cinq dernières minutes de ce récit sont extrêmement réussies (et renvoient de fort belle manière à l'introduction du récit). L'interprétation de la très talentueuse Susan Hayward retient également l'attention. Et bien d'autres choses encore : la gestion des déplacements des acteurs au sein du cadre, souvent à pas mesurés, parfois sur un rythme soutenu. La composition des éléments (décors, personnes), jouant sur la symétrie ou non de ces éléments. L'ensemble crée un récit dramatique de belle envergure, qui distrait tout en faisant réfléchir, sur nos propres valeurs et les formes de notre civilisation contemporaine. Une Rome, oscillant entre décadence et grandeur, semble palpable, assez proche de la vie de nos cités du XXI° siècle. Les élans du coeur sont également illustrés de la plus belle des manières qui soient…

Mais le point qui m'a semblé le plus réussi est la musique de Franz Waxman, proche en tant que telle du chef d’œuvre artistique. Extrêmement bien écrite et plaquée aux images. Le choix des instruments, le contenu de la partition portent véritablement ce récit. Un parfait exemple de l'apport d'une composition sonore à un long-métrage.

Une très belle surprise que ce Demetrius and the Gladiators (1954).


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De Impétueux, le 9 juillet 2022 à 12:10
Note du film : 4/6

Je crois que tout le monde est d'accord sur la supériorité remarquable des Gladiateurs de Delmer Daves sur La Tunique d'Henry Koster ; ce qui est drôle, c'est que les deux films ont été tournés simultanément, utilisant nombre des mêmes plateaux et le même scénariste, Philip Dunne. Pourtant l'un est l'évidente suite de l'autre et le pré-générique des Gladiateurs présente les dernières images de La Tunique, où Marcellus (Richard Burton) et Diana (Jean Simmons), convertis au christianisme, marchent à la mort rayonnants de Foi.

Et bien sûr, les deux personnages masculins principaux, le troisième empereur romain Caligula (Jay Robinson), peu à peu gagné par la folie et l'esclave affranchi Demetrius (Victor Mature) dominent un film au scénario très élaboré, empli de nombreuses péripéties, ouvert sur des questions existentielles puissantes et donnant des premières décennies du christianisme une image intéressante. On peut ne pas faire l'impasse sur le personnage de Pierre (Michael Rennie), présent dans l'un et l'autre film, dont la sagesse et la fermeté font impression.

Cela étant, il y a plusieurs orientations variées dans Les gladiateurs : le développement du christianisme, bien sûr, qui en fait ne commencera a être persécuté que sous Claude, successeur de Caligula et surtout sous Néron  ; la paranoïa glaçante de Caligula, qui ne croit en rien d'autre qu'en sa folie ; les manœuvres insidieuses de Messaline (Susan Hayward) sensuelle, séduisante, orgasmique lorsqu'elle regarde lutter Demetrius ; l'amour éthéré de Demetrius et de la jeune Silvia (Debra Paget, bien loin de la danseuse très érogène du Tigre du Bengale de Fritz Lang).

Mais aussi, peut-être surtout, tous les combats dans l'arène que livrent les gladiateurs. À dire le vrai, je n'ai pas une folle inclination pour la physionomie de Victor Mature ; je lui ai trouvé toujours un sourire crispé et une neutralité de jeu qui l'a sûrement confiné dans les rôles musculeux où il a excellé : Samson et Dalila de Cecil B.DeMille en 1949, Androcles et le lion de Chester Erskine en 1951 et, après le duo Tunique/Gladiateurs, un Annibal d'Edgar G. Ulmer (1959) qui, à mon souvenir, n'était pas mal fait. Mature n'a jamais prétendu à quelque qualité de jeu que ce soit et il disait lui-même que son vrai métier, c'était le golf, qu'il pratiquait assidûment. Il a d'ailleurs interrompu très tôt sa carrière.

Eh bien dans l'arène, il est excellent ! J'ignore, il est vrai, s'il a interprété toutes les scènes où il combat ses camarades gladiateurs, moins encore s'il s'est colleté aux tigres considérables qui devaient, sans doute, être domestiqués mais n'en étaient pas moins impressionnants et massifs ; en tout cas, quelle que soit la part de l'illusion et du trucage cinématographiques, ces nombreuses séquences sont spectaculaires, haletantes et bien montées ; certes un supplément du DVD démontre, spécialistes à l'appui, que les combats ne se déroulaient pas du tout comme il est montré dans le film, mais enfin, on n'est pas là pour subir un cours d'archéologie pugilistique.

Caligula/Jay Robinson est répugnant de veulerie, de perfidie comme on peut l'imaginer, Messaline/Susan Hayward rouée et subtile, Claude (Barry Jones) moins lourdaud qu'il paraît.

Et je garde aussi une grande admiration pour Ernest Borgnine, acteur magnifique qui ne brilla pas seulement dans le péplum (Barabbas de Richard Fleischer 1961), mais aussi dans le film noir (le sergent sadique de Tant qu'il y aura des hommes de Fred Zinnemann 1953), la comédie douce-amère (le rôle principal de Marty de Delbert Mann 1955), la saga historique (le cruel et courageux Ragnar chef des Vikings de Richard Fleischer 1958), le western crépusculaire (La horde sauvage de Sam Peckinpah 1969).

Enluminé de son statut de Premier film en Cinémascope, La Tunique a eu, je crois, un succès plus considérable que Les gladiateurs. Il n'y a pas de justice.


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