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Sujet : La Chute du faucon noir


De dumbledore

Il faut l'accepter, mais les Etats-Unis sont un pays militaire. L'armée est une, si ce n'est la référence morale, sociale, intellectuelle de leur pays. L'armée est là où naissent et s'épanouissent les héros, l'armée est là où se trouve le sens de l'honneur, du devoir. Ce baromètre social qu'est Hollywood le montre bien…

Les Européens, dont la culture militaire est devenue moins importante, ne peuvent aborder La chute du faucon noir avec le même regard que celui des Américains. Là où ils voient l'injustice envers les Etats-Unis, l'héroïsme, la grandeur, nous voyons… l'insupportable ingérence américaine, l'hypocrisie de leur politique, la boucherie de la guerre, etc. Le défilant final en est l'exemple le plus parfait de ce décalage, puisqu'il indique que durant cette opération, 19 soldats américains ont été tués, ainsi qu'un millier de somaliens. Suit alors la liste des noms des 19 soldats américains… Mais nullement celle du millier d'Africains.

Le drame des tours de New-York n'arrangera pas les choses. Bien au contraire. Les films de (ou pour ?) guerre hollywoodien ont un bel avenir…

Alors que vaut le film malgré ce discours digne des pires films du règne Reagan ? Pas grand chose. On pourrait dire pour schématiser la chose que nous sommes plus dans un film de Bruckheimer (Top Gun, Armageddon, Pearl Harbor), que de Ridley Scott (Alien, Blade Runner).

Les personnages sont simplistes et tous incarnent une figure de l'héroïsme : le planqué qui se révèle un bon soldat, le jeune bleu qui se comporte admirablement, le vieux routard insupportable qui est brillant au combat, le responsable des convois qui se révèle un héros de l'ombre…

Quant au scénario, il est basique et ennuyeux. Une exposition montre les personnages avant le départ pour l'action militaire, et ensuite ça tire, ça crie, ça saigne pendant tout le reste du film. Les dialogues sont vus et entendus dans des dizaines de films, les situations aussi.

A un moment toutefois, on a l'impression qu'on va s'écarter de la propagande pour une vision critique de la situation et de l'armée. Lorsque l'hélicoptère s'écrase, le commando doit aller sauver les deux survivants… Et c'est alors que pour sauver deux hommes, ils vont en perdre 16. Mathématiquement, c'est évidemment crétin et l'on peut s'attendre à ce que cette bêtise soit exploitée. Eh bien non. Bruckheimer est là. Si bien que quand la devise et l'action du film « on ne laisse personne derrière » est dite et redite, il faut y voir non pas de la stupidité mais de l'héroïsme. Peu crédible cet humanisme guerrier (les deux termes étant un peu antinomiques) qu'on avait déjà dû supporter dans Il faut sauver le soldat Ryan. Seulement cette vision fait partie du message publicitaire actuel de l'armée américaine. Non, la vraie morale du film ce n'est pas la stupidité de cette action militaire ratée et inutile (on oublie de nous dire les conséquences réelles de cette action…), mais qu'en matière d'interventions militaires, il faut soit ne pas y aller, soit y aller avec de gros moyens, quitte à détruire la population ce qui n'est pas grave car 1°) ils ne sont pas américains et 2°) ils sont forcément complices.

Pour ce qui est de la mise en scène, on ne peut pas dire que ce soit mal filmé, mais on ne peut surtout pas dire que ce soit très original non plus. Le traitement de l'image, (grain apparent, étalonnage poussé dans les bleu/vert, effet stroboscopique lors des scènes d'action) a été déjà vu et revu dans d'autres films (même si Scott en est l'initiateur avec À armes égales). Les scènes sont toutes filmées de la même manière, sans ingéniosité, sans regard.

Au final vraiment peu de choses à garder de ce film…


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De Monsieur Salades, le 6 juin 2002 à 21:55

Votre critique est purement et simplement nulle à ….

En effet vous ne jugez pas tant le film que le message que vous interprétez plus ou moins à votre sauce pour vous insurger contre les "valeurs" américaines certes contestables ; le problème est que nous sommes sur un site cinématographique et non pas un site politique – alors soit, les américains sont foncièrement axés sur la bravoure écervelée de leurs soldats -c'est dans leur mentalité – mais de là à dire que le film est mauvais, c'est faire preuve de mauvaise foi… J'ai lu d'autres critiques de films sur votre site et le moins qu'on puisse dire, c'est que vous confondez tribune politique et critique cinématographique : on se fout royalement de vos avis politiques très poitiquement corrects, c'est pas ce qu'on vous demande.

Voilà j'espère mon message pourra être lu….


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De Dumbledore, le 7 juin 2002 à 11:30

1°) La guerre est un acte politique. Faire un film sur la guerre, c'est forcément faire un film politique.

2°) Il est vrai que, dans nos critiques, nous parlons souvent des thématiques abordés, des sens des films. Nous refusons de réduire un film à un pur formalisme comme il est de bon ton de le faire depuis quelques années. Pour nous, un film est bon quand il suscite des sentiments, propose une "vision du monde intéressante" et s'il est bien fait.

3°) Pour ce qui est de ce film en particulier, il est ennuyeux avec une série de combats sans grand intérêt, sans suspense, il est éthiquement impérialiste et tourné sans âme ni inventivité.

Au lieu d'attaquer d'une manière superficielle, tu ferais peut-être mieux de dire ce qui t'a plu dans le film…


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De Norman B., le 14 juin 2002 à 21:37

Par contre parler du Soudan (soudanais) alors que c'est la Somalie. AÏe AÏe.


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De Dumbledore, le 15 juin 2002 à 09:17

Bien vu ;-) J'ai corrigé.


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De Monsieur Salades, le 4 juillet 2002 à 10:39

Effectivement, la guerre est politique : bravo !

Effectivement, les films se doivent de susciter des sentiments : encore bravo !

Mais que des points de vue purement politiquement corrects viennent obscurcir des jugements, là, je dis stop….

On pourrait disserter sur le bien fondé (?) des interventions américaines mais ce n'est pas ici le but – de même que le choix quant à la date de la sortie du film (peut-être pour raviver, si besoin est, la flamme patriotique de l'Américain moyen après les attentats)… mais ce serait long et ennuyeux.

Je considère surtout le cinéma comme un espace où on s'échappe (les sentiments dont tu parles – ou tout simplement de belles images) et où on admire aussi une technique… et il y en a dans ce film – les combats de rue sont admirablement bien filmés et (bien que je n'y sois pas sensible) l'esprit de camaraderie entre soldats peut faire office de sentiment (dont vous vous gaussez pertinemment je pense, puisque vos idées politiques doivent vous pousser à cracher stupidement sur l'armée parce que la guerre, c'est mal !).

Bref, chacun son point de vue, mais dire que c'est un mauvais film, c'est faire preuve d'une mauvaise foi absolue.

Le message est contestable, mais la forme est bien foutue.

Voilà, j'espère avoir été clair cette fois-ci.


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De Caporal machin, le 29 juillet 2002 à 13:36

Franchement je suis de l'avis de salades.

Parce que quand on parle de Soudan dans un film qui se passe en Somalie, on a pas du bien le regarder, le film. Et je pense donc qu'on est mal placé pour en faire la critique.


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De bouba, le 30 juillet 2002 à 11:02

Je kiffe l'armée et dans ce film on peut voir le realisme du combat en direct. Ce film est vrai et montre la vie du soldat sur le terrain. La guerre est quelque chose d'horrible, et ce film le montre bien .


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De bouba, le 30 juillet 2002 à 11:11

Très clair et bien dit.


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De Eversman, le 24 juin 2008 à 23:49

Tu critique ce film, mais ce film reflète aussi le courage de ces soldats !

J'aurais bien aimé te voir la bas…

Si tu avais vu le film avec les sous titres des vétérans de cette guerre, tu comprendrais mieux ce film ! Ce film n'est pas victorieux, Oui les américains gagnent, mais ils perdent des hommes ! Je trouve que tuer ce film comme tu le fais, c'est tué une 2eme fois ces soldats qui se sont aidés dans la bataille !

Si un de tes proches, ton père, mourrait la bas, tu aurais voulu le savoir dans une tombe près de chez toi, pas chez ses somaliens… ou le corps des défunts étaient trainé sur des kilomètres…! (vu sur CNN)

je pense que tu as une vision simpliste… informe toi mieux sur les évenements de 1. Puis, dans ce films, les américains s'entraident, se qui est la base de l'armée US, Shuggart et Gordon on été des héros et c'est réel !! Ils sont mort tout les deux pour tenté de sauvé un de leurs compagnons et ils l'ont fait ! Tu ne peux pas te permettre de dire des choses comme ça et de les prendres pour des super héros !

Dans le feu de l'action, tu pense aussi a sauvé ton compagnon comme lui pensera a te sauvé ! Je ne suis pas militaire, mais j'ai visionné ce film plusieurs fois et avec les commentaires des vétérans, je peux t'afirmer que tu te trompe dans ton jugement.

Pour les personnages super héros, les acteurs forment plusieurs mecs qui on combattu la bas pour pouvoir montré se qu'ils ont fait. Certes ils font beaucoup, mais c'est un concentré de tout se qu'ils on fait.

Tu peux critiquer le film c'est ton choix et tes gouts, mais franchement, n'attaque pas ses soldats et acteurs ! Je trouve ca injuste pour eux…


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De PM Jarriq, le 19 octobre 2008 à 17:20
Note du film : 3/6

Description minutieuse d'une opération militaire, Black Hawk down sert avant tout de démonstration au talent époustouflant de Ridley Scott, qui parvient à mener des dizaines d'actions de front, sans confusion, à retranscrire le chaos tout en restant lisible, à impliquer presque physiquement le spectateur, malgré le peu de goût qu'on peut avoir pour le carnage, l'armée, ou ces soldats trop beaux pour être vrais, et identiques les uns aux autres.

Comme il a plus ou moins déjà été dit plus haut, le problème du film, tient dans le portrait qu'il fait des miliciens somaliens, réduits à l'état de zombies silhouettés, juste bons à dégommer à la mitrailleuse, comme dans L'armée des morts ou Resident evil. Difficile de croire que tout cela fut aussi manichéen, et le discours-justification final de Bana sorti tout droit d'un vieux John Wayne, ou le personnage du sergent bourru-au-coeur-d'or campé par Sizemore, véritable cliché sur pattes, rendent tout cela encore plus suspect.

Néanmoins, si on parvient à voir Black Hawk down comme un film de pure distraction, force est de reconnaître qu'il est brillamment exécuté, que Scott est passé maître des scènes de combat, dignes de Saving private Ryan, et qu'il rend à merveille la réalité du terrain, l'horreur de la violence.

Reste, malgré tout, un drôle de malaise…


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De droudrou, le 19 octobre 2008 à 17:44
Note du film : 2/6

Dumbledore et PM Jarriq sont trop bons !

Pas de problème : Ridley Scott est un très bon réalisateur. Technicien parfait. Ce qu'il nous reste de ses films ? Très difficile à dire !

Blade Runner : on ne saurait plus dire aujourd'hui quelle version est la bonne !

Alien, le huitième passager : scènes rajoutées, scènes supprimées, changements d'ambiance dans les suites liées aux divers réalisateurs ! Pourtant, à la base, un excellent sujet surtout si on prend en compte le cadre de ce qui aurait dû être et qui aurait pu être à partir de l'instant où l'on s'intéressait à l'Alien ou au vaisseau dont émanait l'avertissement !

Gladiator : des scènes supprimées et remontées ensuite ! Que nous reste-t'il d'humain du film ? Si on fait la comparaison avec Spartacus il y a quand même un monde même si, historiquement, Gladiator serait plus proche des réalités mais se pose toujours la question de cette Chute de l'Empire Romain

Kingdom of Heaven : le film remonté avec les scènes coupées n'est plus tout à fait semblable dans l'esprit ! Mais il demeure une machine froide dont on admire la qualité de réalisation et un souci de coller à la réalité !

American Gangster : on apprend qu'il existe une version longue…

Il y a un film qui doit sortir ces jours prochains avec Russell Crowe et Leonardo DiCaprio… A voir la bande annonce, on est toujours confronté à ce que Ridley Scott sait très bien faire. Mais que reste-t'il ensuite qui nous serve réellement pour entamer et prolonger une discussion sur un sujet comme les questions que l'on peut continuer à se poser à propos de réalisateurs comme Hitchcock ou Kubrick sans compter les autres que l'on oublie et que l'on redécouvre régulièrement !

Trop bon technicien, monsieur Scott m'énerve ! Et plus encore quand je vois les suppléments qui accompagnent les DVD… et que dire des musiques qui accompagnent ses films ou du producteur Jerry… machinchose !

Un film me plaît dans sa filmographie : Thelma & Louise. C'est vrai que la présence des deux actrices y fait pour beaucoup…


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De Arca1943, le 19 octobre 2008 à 17:54
Note du film : 3/6

« Reste, malgré tout, un drôle de malaise… »

Oui, c'est assez bizarre ce qui s'est passé en Somalie. Or, il n'y a pas la moindre trace de ça dans le film de Ridley Scott. Il aurait pu choisir une autre guerre et faire exactement le même film. Que des brav' gars. Je me rappelle que le général Bruno Loy, commandant des forces armées italiennes, avait fait une sortie retentissante contre les Américains, ou des Américains. Mais pourquoi ? Je vous avoue que c'est devenu bien vague dans mon esprit. De notre côté, un groupe de militaires canadiens se sont livrés à des exactions vraiment cinglées sur des civils somaliens. Comme s'ils avaient perdu la tête. Il y a eu cour martiale, et commission d'enquête, mais les résultats me semblent plus ou moins enterrés. Et il me semble bien que du côté américain, ça ne se passait guère mieux…


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De PM Jarriq, le 19 octobre 2008 à 18:17
Note du film : 3/6

"Trop bon technicien, monsieur Scott m'énerve !"

Tout le monde ne peut pas être Josée Dayan, Droudrou !

Plaisanterie mise à part, il est certain que le père Ridley n'est pas connu pour son extrême humanité, et lorsqu'il tente des "petits films" (tout est relatif), comme Une grande année, Les associés ou Lame de fond, c'est souvent désolant.

Mais bon… Blade runner, Alien, Gladiator, l'admirable Kingdom of Heaven, rien que cela fait un palmarès tout à fait honorable à mon goût.


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De Arca1943, le 19 octobre 2008 à 18:21
Note du film : 3/6

Et Les Duellistes ! N'oublions surtout pas Les Duellistes.


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De droudrou, le 19 octobre 2008 à 20:04
Note du film : 2/6

J'avais oublié Les duellistes mais qu'en garde-t'on ? Image ! Reconstitution d'époque ! Mais par rapport à l'historique réel, est-ce que cet historique nous le resituons ? C'est là un problème ! On sait que leur "animosité" leur "rancune" leur "je ne saurai quel mot" ont constitué une pulsion importante face à leurs carrières mais est une anecdote que nous ne maîtrisons pas ! Et que peut-on dire à la fin du film que nous sachions des deux protagonistes ?

Barry Lindon est représenté par des héros de romans… Je vous passe la suite !

Et "Autant en emporte le vent" ? Des personnages fictifs qui sont devenus des légendes !

C'est ce côté inhumain, même dans le réel, que je reprocherai à Ridley Scott ! Et Sam Shepard qu'est-ce qu'il vient foutre dans cette histoire à propos de la chute du Faucon Noir ?


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De vincentp, le 11 juillet 2017 à 15:37
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Revu sur grand écran, dans des conditions optimales, à l'occasion de l'ouverture d'un cycle consacré à des films grand-spectacle. Le spécialiste chevronné qui introduit la séance présente Black Hawk Down (2002) comme étant le meilleur film réalisé par Ridley Scott et insiste sur sa beauté visuelle. Pour ma part, le simple souvenir d'un très bon film découvert à sa sortie en salle en 2002. Le sentiment du soir est beaucoup plus favorable. Oui, il s'agit très certainement du meilleur film de Ridley Scott, encore meilleur que Blade Runner ou Alien et à mon avis un des tous meilleurs films de guerre jamais tournés. Comme œuvres de référence dans ce genre, citons subjectivement Objective Burma, The Naked and the Dead, Apocalypse Now, The Deer Hunter, peut-être quelques autres, auxquels peut se greffer aujourd'hui Black Hawk Down, qui a sans doute été très-mésestimé à sa sortie en salle en 2002. Il est possible que le passage du temps, l'évolution de la société et des rapports hiérarchiques, les conflits urbains contemporains situés au Moyen-Orient, les mutations du cinéma expliquent qu'il ait désormais une place légitime dans le cercle restreint des classiques.

Beauté visuelle générée par des parti-pris esthétiques sophistiqués. Soin extrême des plans sublimés par des teintes turquoises et orangées, ou vertes et jaunes. Le rouge n'est présent que pour figurer le sang qui coule à flots par moments. Cet aspect visuel est combiné avec une bande sonore très élaborée (une musique signée Hans Zimmer) et des effets sonores très travaillés. Black Hawk Down oscille entre ultra-réalisme et onirisme, dans un mix parfait. Ridley Scott représente des combats brutaux et sanglants, dans un contexte de chaos, organisant le tout via une chorégraphie indécelable faite de placements et de déplacements millimétrés, qui fait toute la différence avec ce que peut produire un documentaire de guerre. Nombre de séquences sont marquantes par leurs qualités esthétiques exceptionnelles : le ballet d'hélicoptères sur le désert et l'océan, la progression muette au sol du commando Delta équipée de ses jumelles de visée nocturne, la course éperdue des rescapés vers leur salut… Un côté planant, hypnotique, énigmatique, de bout en bout mais aussi terre à terre, sans grandiloquence ni extravagance d'effets spéciaux.


Les personnages sont introduits par des champs contre-champs et par des plans moins ordinaires (la bicyclette dans le désert). Chaque personnage incarne un caractère emblématique d'une armée testotéronée. Au fil des développements étalés sur une simple journée, les soldats et leurs ennemis acquièrent de la consistance, d'infimes facettes de leur personnalité se révèlent. Les relations hiérarchiques au sein d'une organisation militaire, les circuits de décision, sont traqués avec une grande finesse : actions, regards, dialogues… Black Hawk Down semble avoir eu pour ambition de dénoncer l'arrogance de l'armée américaine, engagée dans des opérations militaires tout azimut. Les responsables de l'opération (visant à capturer un chef de guerre somalien) semblent en effet méconnaître la réalité du terrain. Mais les militaires engagés sur celui-ci font preuve de telles qualités professionnelles et humaines que Black Hawk Down, bien que soulignant l'horreur de la guerre, se transforme en hommage appuyé à l'armée américaine. Au final, un des plus beaux portraits d'une armée qu'il soit, exaltant l'esprit de corps et de sacrifice, et le principe d'un engagement militaire.

Black Hawk Down produit des émotions fortes, générées par un casting exceptionnel. Le soldat Hoot, membre de l'équipe Delta (l'élite de l'armée des Etats-Unis) est présenté d'emblée comme un être asocial, imbu de son statut. Le spectateur rejette ce personnage antipathique. Mais l'aventure en cours montre Hoot sous un jour différent nous amenant à penser que le soldat exceptionnel, par définition, ne peut que difficilement entrer dans le moule bureaucratique d'une armée. Black Hawk Down, renversant des clichés établis, est susceptible de modifier notre conscience du monde qui nous entoure. Il y a souvent dans une oeuvre cinématographique un second rôle qui crève l'écran de façon inattendue. Dans Andréi Roublev, ce serait le cas de Yuri Nazarov dans le rôle du prince russe ; dans Black Hawk Down, ce statut échoit à Eric Bana impressionnant de véracité par son côté à la fois pragmatique et décalé, sorte d'artiste fiévreux, expert des missions musclées. Au final des 150 minutes, la perception subjective d'un spectacle cinématographique de qualité exceptionnelle, et le souhait que cette impression soit partagée par d'autres cinéphiles.


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