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Sujet : Un film froid


De cloclo, le 22 mars 2004 à 18:47
Note du film : 5/6

Un des films de melville qui manque en dvd zone 2 – idem pour l'armée des ombres – qui est beaucoup trop cher en import.


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De P.-M. Jarriq, le 23 mars 2004 à 12:02

Autant "Un flic" est objectivement un Melville moyen et techniquement dépassé (les maquettes de train), autant une oeuvre majeure comme "L'armée des ombres" devrait exister en DVD depuis des lustres.


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De P.-M. Jarriq, le 23 mars 2004 à 17:03

Pour l'anecdote, John Woo a réellement un projet de remake du "Cercle rouge" et aurait contacté Delon pour y tenir un rôle de guest n'existant pas dans le film original. Il est certain que c'est le genre de nouvelle qui aurait fait sauter de joie le cinéphile à l'époque de "The killer", mais qui le laisse sceptique à celle de "Paycheck"…


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De cinephile, le 15 août 2004 à 20:42
Note du film : 6/6

Si vous avez le DVD "Le cercle rouge", prenez la peine de regarder la prestation au vitriol de José Giovanni sur Melville. Il dit, entre autres, que "un flic" est le seul film ou Melville est son propre scénariste et que donc c'est un navet ! Pour ma part j'ai vu ce film à sa sortie, et j'aimerais vraiment le revoir pour me faire une idée précise, car je me souviens d'avoir aimé ce film.


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De PM Jarriq, le 28 septembre 2004 à 12:46
Note du film : 3/6

C'est, très honnêtement, assez moyen. Ce qui est dommage, c'est que le réalisateur ait clot sa carrière avec ce semi-ratage, alors qu'il aurait pu signer encore quelques oeuvres majeures. Quoiqu'un dise José Giovanni, qui n'avait sans doute pas compris que la personnalité des créateurs compte peu, seuls demeurent les films. Aujourd'hui, les deux hommes sont morts et ces querelles semblent encore plus dérisoires.


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De Impétueux, le 15 octobre 2004 à 20:12
Note du film : 4/6

Sûrement pas le meilleur des Melville, mais c'est encore tellement au dessus de tant de productions déjà rééditées !


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De Impétueux, le 6 juin 2005 à 18:30
Note du film : 4/6

Le cadre du hold-up initial, c'est Saint-Jean de Monts, un machin ignoble que nos descendants nous reprocheront longtemps d'avoir construit.


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De Jean-Michel LUQUET, le 26 juin 2005 à 08:38

Accepteriez-vous de venir à Saint-Jean-de-Monts pour vérifier si vous maintenez votre avis?

Je vous y convie,

Cordialement,

jm Luquet


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De Impétueux, le 26 juin 2005 à 11:07
Note du film : 4/6

Je suis confus d'avoir vexé les Vendéens, d'autant que voilà des gens que j'aime !

Mais connaissez-vous le film ? Vous rappelez-vous la séquence initiale où la voiture des malfrats, un jour de fin décembre, progresse sur le front de mer agité par un fort grain, devant des théories d'immeubles dont tous les volets sont clos, qui donnent une image de désolation et d'exploitation incommensurablement triste ?

Ce que je fustige, ce n'est – évidemment – ni la nature vendéenne, ni les villes et les bourgs : c'est l'exploitation que des marchands de sommeil et de soleil ont infligé à la région, avec des "Merlin-Plage" et des usines à tourisme de masse…

J'aurais encore davantage d'indignation pour évoquer ce que l'industrie a fait de la banlieue parisienne…. Ce qui est aujourd'hui la Seine Saint Denis n'était pas voué à l'horreur !


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De verdun, le 2 octobre 2007 à 19:06
Note du film : 5/6

Alain Delon est particulièrement émouvant dans ce film, notamment lors du dernier plan où la caméra fixe son visage assombri tandis que défile le générique de fin. Catherine Deneuve est muette mais quittes à la voir en couple avec Delon, autant la voir ici que dans le ridicule Le choc. Le cinéaste n'a rien perdu de sa virtuosité pour filmer les hommes et les paysages déserts. La scène d'ouverture, particulièrement soignée comme dans dans les films de Melville, en est une démonstration particulièrement probante. C'est donc un film superbe…

… mais patatras, il y a cette scène épouvantable d'attaque de train de nuit où tout est absolument bidon: l'hélicoptère en plastique, la lune en carton, le petit train électrique, etc.. Une vraie publicité clandestine pour les modèles réduits !! Et qu'on se le dise, cette scène n'accuse aucun vieillissement, elle était déjà horrible en 1972, comme l'attestent les critiques de l'époque. Etdes films comme Le casse prouvent qu'à l'époque on maîtrisait suffisamment les cascades. L'exemple-type de scène horrible qui dézingue tout un film.

Quel gâchis !!


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De droudrou, le 2 octobre 2007 à 19:26
Note du film : 2/6

Et l'arrière-plan de "I comme Icare" ?…


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De verdun, le 2 octobre 2007 à 19:29
Note du film : 5/6

Quel arrière-plan ? J'ai plus en mémoire dans ce même "I comme Icare" le film soi-disant "amateur" monté comme un film professionnel. Mais c'est sûr que ce genre d'incartade dans des films réalisés par des cinéastes méticuleux -surtout Melville- fait "tâche", comme on dit.


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De Arca1943, le 2 octobre 2007 à 19:41
Note du film : 4/6

« Mais c'est sûr que ce genre d'incartade dans des films réalisés par des cinéastes méticuleux -surtout Melville- fait "tâche", comme on dit. » Oui, on les remarque d'autant plus qu'ils sont méticuleux. Un peu comme celui qui, nanti d'une excellente orthographe, mettrait soudain un accent circonflexe sur "tache".


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De s é p i a, le 3 octobre 2007 à 00:08
Note du film : 4/6

J'adore ce film !

MAIS je vous pose une question qui me turlupine depuis belle lurette…Question qui va peut-être en agacer plus d'un et me faire passer pour une vraie blonde .

Pour cette fameuse scène de l'attaque du train, ou l'on voit très nettement que c'est une maquette, Melville a voulu tricher ou bien a-t-il simplement joué délibérément avec le constat que nous ferions tous ?

(Pas sur la tête !!!)


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De fretyl, le 3 octobre 2007 à 00:18
Note du film : 4/6

Ben vous voyez bien que l'informatique peut être utile au cinéma !

Avec un peu de technologie cette scène aurait été réussi, ni vu ni connu.


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De Arca1943, le 3 octobre 2007 à 00:24
Note du film : 4/6

Le manque de budget peut vraiment plomber un film par ailleurs intéressant (mais ces dialogues…! Vous voyez bien qu'on ne s'improvise pas scénariste !). Je suis d'accord avec Fretyl. On voit venir le jour où – comme toute technologie – les fameux effets numériques vont coûter moins cher, et permettront peut-être à des budgets moyens de se payer le luxe de scènes autrement inabordables.


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De s é p i a, le 3 octobre 2007 à 01:00
Note du film : 4/6

Je vais réitérer ma question autrement :

Cette scène était-elle un clin d'œil du cinéaste  ?


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De Arca1943, le 3 octobre 2007 à 05:33
Note du film : 4/6

« Cette scène était-elle un clin d'oeil du cinéaste ? »

Voilà que vous insistez, Sepia, après avoir pourtant bien fait savoir que vous ne vouliez pas qu'on vous tape sur la tête – supplique qui, soit dit en passant, nous fournit un renseignement de plus sur vous : nous savons désormais vous êtes douillette. Mais oui, mais oui, car voyez, par exemple, La 36e chambre de Shaolin : avec un peu d'entraînement, on s'habitue à se faire cogner la tête avec de grosses pierres, voyons !

Et pour répondre à votre question, la réponse est nan, nan et nan. Je parlais d'herméneutique folichonne, l'autre jour : eh bien en voilà une ! Cela dit, je vous trouve bien courageuse de vous lancer comme ça à la défense de votre Jean-Pierre. Le truc du clin d'oeil, il fallait y penser.

Maintenant, imaginez que vous trouvez mortellement ennuyeux un film que j'adore. Et (toujours avec courage) vous me le faites savoir. Vous me dites : "J'ai trouvé ce film mortellement ennuyeux." En bon thuriféraire, en bon idolâtre zélateur du maître Untel, je vous répondrai : "Bien sûr ! Car c'était voulu, ce côté mortellement ennuyeux. Le but de l'auteur est bien sûr de saisir sur pellicule l'ennui, justement, qui est le mal du siècle. Façon de résumer toute une époque. Alors, plus le spectateur s'endort pendant le film, plus ça prouve que le grand Untel a réussi un autre génial chef-d'oeuvre !"


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De PM Jarriq, le 3 octobre 2007 à 07:47
Note du film : 3/6

Je crois que le bon Melville, qui n'aimait rien tant que tout tourner dans ses studios, a dû voir 2001, et se dire que si Kubrick avait su recréer l'espace intersidéral dans un hangar, il pouvait sans problème faire de même avec une bête attaque de train… Il a eu tort.


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De s é p i a, le 3 octobre 2007 à 12:29
Note du film : 4/6

Mais oui j'insiste et je suis encore obligée d'insister car votre baratin ne me répond pas !!

Je ne défends pas Mon Jean -Pierre ! Je vous demande si cette scène était réellement une tricherie ENOOOOORME de sa part ou bien si il a voulu -comment dire….? , oui nous faire un clin d'oeil ? Donc , vous semblez confirmer que Melville a employé ce trucage Grand-guignol , pensant que nous n'y verrions que du feu ? C'est Bien ca ?


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De Arca1943, le 3 octobre 2007 à 12:37
Note du film : 4/6

C'est bien ça, hélas.


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De PM Jarriq, le 3 octobre 2007 à 12:38
Note du film : 3/6

Il n'y a ni tricherie, ni clin d'oeil… Melville rêvait de l'époque des grands studios, où tout était recréé de A à Z, des rues, jusqu'aux paysages. Il avait réussi à petite échelle à faire son studio à lui, et réinventé en décors, des commissariats, boîtes de nuit, etc. Je pense qu'avec cette catastrophique attaque de train, il a voulu aller encore plus loin, et faire des scènes d'action "à domicile", en pensant qu'on n'y verrait que du feu (d'ailleurs, ça se passe de nuit, pour tenter de faire avaler la pilule). C'était sous-estimer le public, bien sûr, mais Preminger avait commis exactement la même erreur quelques années plus tôt, avec les ridicules batailles navales de maquettes, dans Première victoire.

Et là, S é p i a ? C'est toujours du baratin, ou vous êtes convaincue ?


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De droudrou, le 3 octobre 2007 à 12:50
Note du film : 2/6

Hé, PM Jarriq ! Il n'y a pas que notre ami Preminger qui a utilisé des maquettes pour ses batailles navales ! Et là, la conversation devient intéressante si nous pouvions évoquer une liste de films où nous voyons réellement que nous avons affaire avec des maquettes ! Réponse : eh bien, là, nous n'en avons pas fini !


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De PM Jarriq, le 3 octobre 2007 à 12:53
Note du film : 3/6

Bien sûr. TOUT LE MONDE a utilisé des maquettes ! Seulement, il y a ceux qui savent s'en servir, et… les autres.


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De verdun, le 3 octobre 2007 à 13:03
Note du film : 5/6

Ici c'est toute une longue scène qui est bâtie autour de la maquette: même le personnage de Crenna devient une silhouette en carton qui se jette de l'hélicoptère miniature.. Et là où dans d'autres films, on aurait eu des plans de 5 secondes sur la maquette figurant le train, notammant dans l'excellent Terreur dans le Shangai express que j'aimerais voir figurer sur ce site.

D'ailleurs je n'en suis pas sûr à 100% mais je crois qu'une brouille a éclaté entre Delon et Melville, ce dernier ayant une personnalité l'amenant il est vrai à se fâcher souvent avec ses collaborateurs.. L'acteur était persuadé que les maquettes étaient trop voyantes tandis que le cinéaste était inflexible, persuadé de sa maîtrise technique…


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De s é p i a, le 3 octobre 2007 à 13:05
Note du film : 4/6

Je retire le mot "baratin"..Excusez moi Arca.

Oui , Pm Jarriq , ,je suis convaincue . Mais penser qu'un cinéaste comme lui (qui n'a pas tourné que des chefs-d'oeuvres quand même..) peut avoir recours à des trucs aussi gros…Tellement énormes que , OUI , on peut penser à "un sourire" de sa part..


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De PM Jarriq, le 3 octobre 2007 à 13:15
Note du film : 3/6

Ou à une certaine suffisance, peut-être ? Un "mal" dont souffrait le "maître", selon quelques sources…


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De Gaulhenrix, le 3 octobre 2007 à 13:35

Je n'ai pas revu le film récemment, et j'attendrai de raviver mes souvenirs pour en débattre de façon exhaustive. Toutefois, n'est-il pas intéressant de s'interroger sur le propos de Melville en proposant Un flic ? Ne souhaitait-il pas – comme il l'a excellemment fait dans Le cercle rouge à propos des gangsters – proposer une nouvelle épure concernant, cette fois, les policiers (ou les rapports entre gangsters et policiers et leurs relations ambiguës) ? A-t-il réussi son projet (si l'on laisse de côté le problème des trucages discutés) ? Il me reste en mémoire cette entame de film sous la grisaille de la pluie, puis le gris bleu qui nimbait le film, séquence après séquence, et qu'évoquait ci-avant Impétueux : ne s'agit-il pas d'une piste – parmi d'autres – pour mieux comprendre le film, avant de porter un jugement ?


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De s é p i a, le 3 octobre 2007 à 19:01
Note du film : 4/6

Juger un film…Juger le cinéma.

Seriez vous, Gaulhenrix, (même un tout petit peu) d'accord avec moi pour dire que nous tous, et à partir d'un certain âge, bien sûr, nous avons légalement volé quelque chose au cinéma pour parachever la construction de notre personnalité dernière ?

Il n'est pas question ici d'analyse à deux balles ! J'ai horreur de ça. Mais ce septième art qui, pour nous cinéphiles est un des tous premiers, ne nous aurait-il pas permis par quelque biais que ce soit d'être enfin ce que modestement nous sommes ?

Cela peut aller de notre façon de fonctionner, en passant par un état d'esprit, une simple façon de nous exprimer, d’apprécier la beauté des choses, ou d'être définitivement fermés à d'autres. Le cinéma, pour nous, est une nourriture. Il n'est pas de nourriture sans conséquences…

Je me suis souvent posé cette question et, dans la foulée, j'ai pensé que pourtant nous jugions le cinéma… Puis-je avoir votre avis, en vous rappelant que je suis blonde…


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De droudrou, le 4 octobre 2007 à 09:06
Note du film : 2/6

Là, Danielle, c'est moi qui vous réponds :

En ce qui me concerne, le cinéma a été une source d'enrichissement (pas par le prix des places) en termes d'éducation par rapport à tout ce que dans mon étroit paysage familial on ne me disait pas. Il a été une source d'évasion vers les grands espaces. Il a été aussi une manière de découvrir la vie des hommes et des femmes dans le cadre de tous les problèmes qui pouvaient les animer. Il a été aussi une découverte de techniques qui se sont cumulées les unes aux autres. Il a été un enrichissement de l'Histoire et d'une volonté de savoir. Il a complété ma volonté de lire et de m'instruire et réciproquement la lecture m'a donné l'envie de voir. Il y a des personnages de l'histoire du cinéma (tout en sachant que le cinéma n'est pas parfait) qui m'ont été utiles dans le cadre de ma vie professionnelle, permettant de resituer le contexte même des choses par rapport à autrui. Et puis, aussi, dans le confinement de ma grand-mère et de ma tante, il m'a permis de voir aussi qu'autour de moi tout n'était pas rose. Il m'a aussi apporté des quintes de rire. Il m'a fait chialer aussi. Il m'a mené à des millions de kilomètres ou très profondément dans des mondes que nous connaissons à peine. Et puis, j'arrête là car il serait possible de couvrir des pages et des pages… Par contre, il ne m'a pas appris l'orthographe…


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De Steve Mcqueen, le 21 novembre 2007 à 06:07
Note du film : 4/6

J'ai regardé le film hier soir (je ne l'avais jamais vu auparavant) et je l'ai trouvé admirable de la première à la dernière image. J'attendais avec appréhension la séquence du train, après avoir lu vos critiques, mais j'avoue qu'elle ne m'a absolument pas choqué. Le trucage est dépassé, mais la séquence est sauvée par un art consommé du suspense et l'absence de tout dialogue. On a fait bien pire à mon avis ( la séquence finale de "Mission Impossible" : Tom Cruise agrippé à un train en plastique, un énorme ventilateur faisant voler ses cheveux et censé simuler l'impression de vitesse). Si on s'attache à cette séquence dans "Un flic", il faudrait aussi relever toutes les scènes en voiture visiblement tournée en transparence.

Il y a dans "Un Flic" une séquence remarquable : Delon, qui pénètre à l'improviste dans l'appartement d'un suspect,ouvre la porte de sa chambre. Il voit le suspect qui s'apprête à se tirer une balle dans la gorge. Il fait un pas en arrière, attend la détonation avant de rentrer dans la pièce. Il laisse le suspect se donner la mort pour lui éviter le déshonneur d'une arrestation.

Et que dire de Delon ? Visage de félin, laconisme, précision. Chez Melville, qu'il soit flic ou truand, Delon joue à peu près le même rôle en y apportant d'infimes nuances. Il exprime l'indicible avec une inexpressivité totale.

Ce qui me touche chez Melville, c'est que l'émotion naît justement de l'absence apparente d'émotion. Tout se joue dans les regards, les gestes, les silences. On obtient de somptueuses épures, des merveilles de minimalisme.


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De Littlecat, le 21 novembre 2007 à 16:22
Note du film : 5/6

5/6 : c'est la note qui reflète mon intérêt pour le film et n'est pas un jugement technique. Moi aussi, j'ai voulu le voir hier soir. Les films d'action où Delon exprime désinvolture,contentement de soi et humour sont souvent très drôles et toniques. En fait c'est Richard Crenna et André Pousse qui m'intéressaient.

Pauvre Pousse, il n'a pas fait long feu. La plaque de la rue d'Armaillé m'a fait l'effet d'un (électro-)choc : oui, j'avais vu le film dans des temps très anciens, l'histoire me revenait, et je n'ai pas attendu la fin pour zapper. Catherine Deneuve était merveilleusement belle. Est-ce la volonté de Melville qui fait qu'elle accomplit un sale boulot, seringue en main, sans une seule grimace, avec des yeux à peine effarés ? A noter son joli petit costume d'infirmière, qui dans le genre vaut bien la scène du train.

Et 6/6 pour tout le début, la voiture américaine qui s'avance lentement dans le crachin, longeant ces immeubles du bord de mer (ça existe ? aurait dit Coluche), dans la lumière crépusculaire, vers les seules lumières de la banque à attaquer.


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De Torgnole, le 27 novembre 2008 à 13:58
Note du film : 5/6

Je rejoins complètement l'avis de ""Steve Mcqueen"", et pour la scène du train, malgré les trucages bidons, le suspense fonctionne et tient en haleine lors de cette séquence en temps réel. Le film n'est jamais ennuyeux et malgré l'abus de zoom, Un Flic est plutôt bien filmé (surtout le jeu des regards).

Pour en revenir à ce que disait Sépia à propos du clin d'oeil, elle n'a peut-être pas tout à fait tort, car n'importe quel réalisateur méticuleux qui fait un minimum de recherche sur les trains, ou même le simple observateur, doit savoir que le véhicule avance grâce à des caténaires (sauf s'il est à vapeur), c'est à dire des fils électriques au dessus et tout au long de la voie ferrée. Donc, que les trucages soient réussis ou pas, cette scène est de toute manière impossible dans la pratique tout comme celle de Mission Impossible d'ailleurs où le TGV avance comme par magie sans caténaires (!).

La scène étant alors surréaliste puisqu'il est impossible de faire descendre un homme par hélicoptère sans qu'il se fasse couper ou électrocuter par les câbles, Melville ne s'est donc pas embarrassé de trucages soignés pour montrer au spectateur que toute cette scène est prétexte au suspense. Pour ma part, je trouve que le son du train et de l'hélico suffit à rendre la scène poignante et stressante ainsi que toute la méticulosité filmée de Richard Crenna grâce à un sens du détail réaliste poussé à l'extrême (en contraste avec l'irréalisme de la scène de l'hélico). D'ailleurs, le détail de l'aimant, tout droit sorti d'un cartoon, m'a fait sourire étant donné le sérieux et la tension de la scène. Un autre détail a failli me faire éclater de rire, lorsque Delon refuse le chewing-gum de son collègue dans la voiture, la scène est horriblement comique étant donnée la tronche ultra sérieuse des deux acteurs.

Et puis tiens, lâchons nous et faisons de l'overinterprétation ; avez vous remarqué que mise à part cette fameuse scène ferroviaire, nous pouvons aussi constater la présence de nombreux décors factices de Paris. Par exemple dans une scène pas forcément utile ou l'on voit la voiture de Delon quitter le trottoir, avec en fond, un matte painting flagrant, on a une transition sur la peinture impressionniste d'un village enneigé dans un musée, les gangsters s'assoient pour discuter du plan, derrière eux : matte-painting, le musée est également un trucage, la scène se termine sur un autoportrait de Van Gogh, autoportrait qui n'est pourtant visible qu'au musée Van Gogh à Amsterdam… Et si Melville voulait simplement mettre en évidence que le cinéma est un énorme trucage en parodiant son propre style?…

D'ailleurs, le film m'a fait l'impression que la plupart des personnages n'étaient pas surpris par les évènements, qu'ils en savent beaucoup plus qu'il ne veulent le montrer, je n'ai peut-être pas tout compris mais des détails faisant diversion ne sont pas expliqués (pourquoi l'homme du train sort-il une valise de sous son lit et la jette par la fenêtre?). Et comment interpréter la scène finale du suicide? Est-ce effectivement la volonté du commissaire de laisser l'homme mourrir dignement ou simplement une fausse scène ratée ou Delon n'aurait pas eu le bon timing?


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De Lagardère, le 27 novembre 2008 à 15:31
Note du film : 4/6

le simple observateur, doit savoir que le véhicule avance grâce à des caténaires (sauf s'il est à vapeur), c'est à dire des fils éléctriques au dessus et tout au long de la voie ferrée. Donc, que les trucages soient réussis ou pas, cette scène est de toute manière impossible dans la pratique…

Objection, votre honneur ! Dans le film, il est bien précisé qu'entre Bordeaux et Morcenx, les lignes sont en réparations et que c'est une MOTRICE DIESEL qui tracte le train….Donc l'endroit idéal pour ce genre d'attaque !
Mais il est vrai que je me suis toujours demandé pourquoi "joe la valise" balance sa mallette par la fenêtre….Et pour la scène du suicide, avec Delon, il est clair qu'avant tout, il a peur de se prendre une balle dans la tronche. Après, on peut tout supposer…


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De Torgnole, le 27 novembre 2008 à 15:37
Note du film : 5/6

Exact! J'ai l'air fin! (faut que j'arrête l'overinterprétation, ça ne me réussi pas, je me rend compte d'ailleurs que tout ce long message est une immense connerie, arf!) Je viens d'entendre l'explication de Richard Crenna qui m'était sortie par l'autre oreille, c'est pour cela qu'il est tout noir quand il rentre dans le train, y a pas à dire c'est quand même sacrément bien ficelé finalement! Et si Melville a pensé à ce détail, Brian De Palma semble en avoir rien à foutre dans Mission Impossible!

Et pour la scène du suicide, avec Delon, il est clair qu'avant tout, il a peur de se prendre une balle dans la tronche

Marrant, c'est la première impression que j'ai ressenti en voyant la scène…


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De kfigaro, le 28 novembre 2008 à 10:45
Note du film : 4/6

Un Melville assez moyen et presque maniéré mais qu'il faudrait que je revois car je ne l'ai vu qu'une seule fois.

A noter que la courte mais splendide musique du regretté Michel Colombier (dont un passage très atmosphérique et sombre pendant la scène du casse) a été éditée assez récemment dans la collection Universal (aucun vinyle n'était sorti à l'époque) :

http://frenchsoundtracks.phpbb9.com/anthologies-remix-et-autres-f5/jean-pierre-melville-le-cercle-noir-t33.htm

Le CD inclut également la chanson de fin, très sympathique et jazzy.


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De Arca1943, le 28 novembre 2008 à 12:30
Note du film : 4/6

« …faut que j'arrête l'overinterprétation, ça ne me réussit pas… »

Anecdote dans le genre overinterpretation. Le court roman Pas de lettre pour le colonel de Gabriel Garcia Marquez raconte l'histoire d'un vieux colonel qui attend depuis 40 ans son chèque de pension d'ancien combattant de la énième guerre civile. Il n'y a plus rien à manger dans la maison, même plus de café, mais il reste une chose : un coq de combat très prometteur, qui est la seule chance de survie du vieux colonel et de sa femme. Un critique littéraire sud-américain décréta que le coq était le symbole du peuple colombien. Sur quoi l'auteur Garcia Marquez raconte qu'il poussa un soupir de soulagement, car dans la première version, le colonel et sa femme finissaient par bouffer le coq…


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De JOND BAMES, le 5 février 2009 à 15:03

Je viens de revoir Un Flic et j'ai stoppé le film sur une image au début de l'histoire lorsque Delon sort de la chambre de la victime.

Sur le mur sont notés plusieurs noms et numéros de téléphone des "clients" de ladite victime.

Et l'on peut reconnaître, celui de Jef Costello, mais également de Siffredi (Borsalino) et de Gotch (Soleil Rouge)…

Quel joueur ce Delon !!


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De PM Jarriq, le 5 février 2009 à 18:28
Note du film : 3/6

En effet, il y a aussi Roger Sartet, son personnage dans Le clan des Siciliens.

Et Melville n'est pas en reste, puisqu'on lit les noms de Gustave Menda (Le deuxième souffle) et Robert Montagné (Bob le flambeur). Ceci dit, impossible à voir sans l'arrêt sur images.


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De xaintrailles, le 1er avril 2009 à 16:31
Note du film : 2/6

Moi, je l'ai vu plusieurs fois et je confirme : c'est bien le moins bon des films de Jean-Pierre Melville.


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De David-H, le 10 mai 2009 à 10:31
Note du film : 5/6

Difficile pour ma part, de ne pas associer ce dernier Melville à cette interminable et risible exposition de maquettes Marklin, qui démarre à la 51è minute du film. Je comprends franchement que Delon se soit brouillé avec le réalisateur! C'est que, jusque là, Melville nous avait quand même habitué à un certain esthétisme, à un style indémodable, à une crédibilité indiscutable; bref à un label de qualité remarquable chez les grands cinéastes. Celui-là en fait, qu'on peut découvrir dès l'entame du film, avec cette splendide scène de hold-up, où le téléspectateur aurait presque l'impression de pénétrer la banque pour participer à l'action! L'histoire, si elle se laisse honorablement suivre, est par ailleurs entâchée de quelques facilités scénaristiques, elles aussi inhabituelles dans le chef de Melville. Reste que je suis d'accord, le film convainc grâce à son ambiance générale, son intrigue et son interprétation.


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De Verdun, le 23 octobre 2012 à 23:07
Note du film : 5/6

Je réévalue ce film à la hausse suite à re-vision. Film mal-aimé car le cinéaste donnait l'impression de refaire Le cercle rouge et Le samouraï en moins bien.

Si la séquence d'attaque du train est toujours aussi ridicule, du moins pour tous les longs plans d'ensemble du train et de l'hélicoptère dont les effets spéciaux étaient déjà ringards et très sévèrement jugés d'ailleurs en 1972, (notamment quand on la compare avec les cascades du Casse de Verneuil), tout le reste est d'un haut niveau.

S'il n'y avait pas cette séquence, ainsi qu'une toile peinte représentant maladroitement l'arc de triomphe, ce serait peut-être mon Melville favori.

La séquence du hold-up en Vendée est magnifique. La photo bleutée est excellente, notamment le plan où le visage de Delon est plongé dans le noir lorsqu'il discute avec Paul Crauchet. Alain , dans ce qui était alors un contre-emploi est d'une sobriété remarquable, à des années-lumière de la caricature de ses futurs rôles de flic. Dix ans avant Rambo, Crenna a déjà beaucoup de charisme.

On a parfois critiqué le fait que Deneuve n'ait quasiment pas de dialogue mais tout le film est assez taiseux. La fin est réellement émouvante dans sa retenue: j'aime énormément ce dénouement. Tout le film est comme ça: très froid en apparence mais avec des moments d'émotion fugace…


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De R16TX, le 21 janvier 2016 à 08:37

bonjour je viens de decouvrir ce forum et ce sujet fort interessant oui il est vrai que l'on voit bien le coté maquette c'est comme dans le cercle rouge ou le train du debut apres marseille blancarde sent la maquette vue d'helico! sans oublier la fausse pluie quand delon se faut controler dans le village de l'inventeur de la photographie bon au moins le relais route a existe a la roichepot lol par contre j'aimerai bien savoir ce qu'est devenu la plymouth furry III sedan 4 portes noire 1965\66 utilise dans les deux films? bonne journee


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De Nadine Mouk, le 21 janvier 2016 à 10:57
Note du film : 5/6

Je sais que la la Plymouth furry III était une des voitures personnelles de Melville mais vous dire ce qu'elle est devenue ……..


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De YanV, le 9 décembre 2016 à 11:15
Note du film : 5/6

Bonjour,

Le fil de cette conversation date un peu mais comme vous semblez tous être des passionnés de Melville, je vous convie à l'exploration de mon projet Melville, Delon & Co en prévision de l'anniversaire de ses 100 ans l'année prochaine : http://melvilledelon.blogspot.fr
Retour sur l'univers du cinéaste avec photos, objets et images diverses …
Et n'hésitez pas à cliquer sur les onglets pour lire, par exemple, le texte sur le projet.
Bonne découverte à tous.

Y.


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De Impétueux, le 30 septembre 2018 à 15:06
Note du film : 4/6

On ne va sûrement pas compter Un flic parmi les plus étincelantes réussites de Jean-Pierre Melville et on va même classer le film plutôt en deçà des grandes réalisations policières du cinéaste (je mets à part, à dessein, l'insurpassable Armée des ombres). D'avoir voulu écrire lui-même le scénario et les maigres dialogues lui a été sarcastiquement reproché par José Giovanni, de qui avait été adapté Le deuxième souffle, mais Le doulos, Le samouraï, Le cercle rouge étaient bien de la main de Melville et montraient davantage son immense talent.

N'empêche qu'on peut regretter que sa filmographie s'achève, la mort subite survenant, sur un film qui n'est pas très satisfaisant. Invraisemblance de nombreuses séquences, effacement des personnages, dont aucun n'a de chair ni n'est vraiment caractérisé et – horresco referens – un abus des transparences qui font que quelquefois on pourrait craindre de se retrouver devant un banal Hitchcock. Et aussi, beaucoup d'insuffisances : les dialogues sont abominables (heureusement, il n'y en a pas beaucoup) et les archétypes sont nigauds (Jean Desailly en vieille pédale raffinée, le travelo indic Gaby (Valérie Wilson), amoureux de Delon), et un rôle d'une grande platitude pour Catherine Deneuve, pourtant dans le grand éclat de sa beauté.

Et pourtant, et malgré cela, des constantes qui rendent si attachant et si fort le cinéma de Melville. Par exemple la lumière bleu acier, froide, sévère qui occupe tout le film, qu'on soit au jour, dans les gifles de pluie qui inondent le front de mer de Saint Jean de Monts, lors du hold-up initial ou dans la solitude glacée de la nuit parisienne où tous les égouts de la pauvre humanité débordent et dont les policiers sont les éboueurs, voués à vider sans états d'âme une mer dont le flux indifférent se renouvelle à chaque instant.

Par exemple, aussi, la fascination pour les cabarets où des filles emplumées à jambes interminables dansent devant des clients qui s'ennuient devant leurs seaux à champagne. Et les lourds manteaux ou les trench-coats bien ceinturés des braqueurs. Et la parole rare, avare, même, de tout le monde. Et Alain Delon, à la bouche amère et à l'œil fatigué qui passe comme un fantôme las, sans affection pour personne et encore moins, et surtout pas, pour lui-même. Et encore une action qui s'achève sur les désastres habituels qui ravagent la vie des hommes.

Autrement dit, on retrouve, pour ceux qui aiment ça, le pessimisme fondamental de Melville, son regard désabusé et pourtant fasciné par le fourmillement obstiné, le tremblement inutile de ceux qui mourront demain (Albert Cohen). On ne peut donc que davantage regretter que le commissaire Coleman (Alain Delon) ne soit qu'une ombre sans épaisseur, mâchoires serrées et indifférentes, que Cathy (Catherine Deneuve), sa maîtresse, mais en même temps celle de Simon (Richard Crenna), l'organisateur des casses, ne fasse que passer comme un songe… Et d'ailleurs aussi les personnages secondaires (Crenna, donc, mais aussi ses complices, André Pousse, Michael Conrad, Riccardo Cucciolla) ou l'adjoint du commissaire (Paul Crauchet) soient aussi transparents.

Mais, ne serait-ce que pour la lenteur chirurgicale du hold-up dans le train de nuit lancé dans la campagne et survolé par un hélicoptère (à condition de faire mine de ne pas remarquer que ce sont là des maquettes malhabiles), pour le front de mer gelé de pluie, pour les rues de Paris glacées, vides, hautaines, pour la belle idée de ce banquier licencié, Paul Weber (Riccardo Cucciolla) qui dissimule à sa femme aimante (Simone Renant) qu'il a basculé dans le banditisme et qui, démasqué, se suicide, Un flic, où pas une couleur chaude n'apparaît jamais, est un film qui attache…


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De droudrou, le 11 octobre 2021 à 23:25
Note du film : 2/6

d'accord avec Impétueux pour les faiblesses ! j'ai vainement attendu après ce qu'un Henri Verneuil nous aurait concocté sur le même thème ! Moi qui n'aime pas Catherine Deneuve j'avoue que le peu où elle apparaît c'était une indigestion !…

La séquence du train j'ai été déstabilisé attendant de voir un Bourvil improbable apparaître entre deux wagons : "Arthur ! c'est toi ? Elle était comment la petite italienne ?…"

toujours "à propos de la séquence du train" avec le gros aimant Jean-Pierre Melville aurait été bien inspiré de revoir préalablement Le clan des Siciliens


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