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Pourquoi se passer des "Anges" ?


De Impétueux, le 2 novembre 2012 à 10:53
Note du film : 4/6

La première heure du film de Billy Wilder est nerveuse, drôle, enlevée, spirituelle. On peut pourtant bien y regretter que le réalisateur n'ait pas cru transposer plus fidèlement la comédie musicale française d'Alexandre Breffort et singulièrement les mélodies si réussies de Marguerite Monnot, qu'on reconnaît pourtant ça et là au long des images…. Mais confiner Avec les Anges au seul générique et à quelques bouts de séquence, n'est-ce pas se priver d'un petit chef-d'œuvre de qualité et de vraie poésie ?

On peut aussi se demander si Jack Lemmon, par ailleurs excellent, n'était pas un soupçon trop âgé (38 ans en 1963) pour interpréter le rôle du d'abord niais Oscar Patou… Soit dit en passant, sa rigidité réglementaire, aux premiers pas de l'intrigue m'a fait irrésistiblement songer au jeune inspecteur François (Thierry Lhermitte) des Ripoux qui, lui aussi, envisage d'être intransigeant avant de se retrouver, mêmement, en ménage avec la prostituée Natasha (Grace de Capitani)

En revanche, j'ai fait une véritable redécouverte du talent et de la séduction poivrée de Shirley MacLaine, que je n'avais jamais vue aussi ravissante, épicée et tendre.

Mais dans cette première heure, en sus de l'intrigue spirituelle, il y a aussi la drôlerie d'un Paris fantasmé… D'abord quelques images de ce que pouvait être la Capitale présentée par le Viennois civilisé Wilder : Montmartre, l'Étoile, la place Vendôme, la Concorde, Maxim's, la tour Eiffel, le pont Alexandre III et les Invalides… pour cingler vers ce qui était encore à l'époque, le Ventre de Paris, les merveilleux pavillons Baltard des Halles, les rues emplies de montagnes de choux et d'oranges, les bistrots ouverts à toute heure et les filles qui attendaient le client venu se dégourdir, se réchauffer ou fêter une bonne affaire…

Le talent de décorateur d'Alexandre Trauner se donne là à cœur joie et c'est un délice de fantaisie, d'allure et de gaieté. Même si l'hôtel Casanova où ont lieu les passes de ces demoiselles n'existe pas (c'est bien dommage, d'ailleurs… pourquoi cette frilosité, chers compatriotes ?), même si les rues étaient moins brillantes, plus laborieuses et les macs moins voyants, il y a là un assez joli trésor d'ethnographie parisienne…

Donc tout va bien, dans une jolie dinguerie affabulatrice : celle d'Irma qui conte en larmoyant à chaque client une histoire pathétique pour lui faire augmenter son petit cadeau à chaque fois que ledit client pose l'existentielle question qui suit la petite secousse et pendant le rhabillage : comment te retrouves-tu à faire ce métier-là ? ; et aussi celle de Moustache, le bistrot mythomane (Lou Jacobi), qui fut prétendument dans des vies antérieures professeur, accoucheur, avocat, mille autres choses et se trouve toujours disponible pour offrir de bons conseils.

Mais, malgré quelques jolies séquences (la party dans le café, où Irma, déchaînée, swingue sur la table de billard), la fin s'étire et la dernière demi-heure est même assez pesante. C'est bien dommage, parce que, si Billy Wilder n'avait pas eu la main lourde sur la durée, au point d'étirer sur 2h 20 un charmant récit qui aurait pu se restreindre de trois quarts d'heure, s'il avait senti combien la musique de Marguerite Monnot était consubstantielle à la pièce qu'il prétendait adapter, Irma la Douce aurait pu être un de ces petits chefs-d'œuvre rares qui sont l'hommage de quelques Étasuniens civilisés au Vieux Monde.


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De urspoller, le 31 mars 2008 à 09:54

Impétueux, dommage que pour destination de villégiature vous ayez choisi l'île castriste, car pour contredire vos assertions, je vous aurai invité à profiter des appâts de mon coin de France chanté par Charles Trénet, Boby Lapointe, Georges Brassens

Quoi de plus enchanteurs que les pinèdes accrochées aux flancs des collines, les chemins de halage longeant le Canal du Midi, les falaises surplombant les plages de sable fin, les caprices des fleuves héraultais et leurs tributaires, les formations dolomitiques engendrant via l'érosion différence des rochers aux formes étranges rappelant aux cinéphiles certains plans offerts à la postérité par John Ford, les richesses halieutiques et cynégétiques, les endémismes végétaux (je possède en mon jardin des orchidées ne poussant que sur les karsts (roches calcaires pour les non-initiés à la géomorphologie) héraultais, les multiples itinéraires de randonnée serpentant entre vignes, oliviers, chênes verts, pins parasols, grottes, avens, etc, les traces des diverses influences phocéennes (sites archéologiques, remparts de ma bonne ville d'Agde), celtes (cairns) ou romaines (oppida, mégalithes), le tropisme de nos côtes à lidos ou à tombolos, les réserves ornithologiques accueillant nos amis les flamants roses, les marais à végétation halophile, les lacs, les étangs, les cirques naturels, les parcs nationaux et régionaux, les garrigues accablées de soleil, les plateaux balayés par mistral et tramontane, les rivières souterraines,… Je m'arrête car je m'aperçois que je digresse à nouveau mettant à profit cette matinée chômée pour chanter les louanges de mon littoral héraultais.


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De Impétueux, le 31 mars 2008 à 09:10
Note du film : 4/6

Et pour ajouter mon grain de sel, juste avant de m'envoler pour les Caraïbes (cfr. le fil de Buena vista social club), un dernier clin d'œil à fernand à qui je signale, s'il ne la connaît déjà, la très brève interprétation par Edith Piaf – qui incarne alors la chanteuse réaliste Eugénie Buffet de Sois bonne, ô ma chère inconnue dans le très beau French cancan de Jean Renoir


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