Qu'est-ce qui a manqué à Micheline Presle pour devenir une des actrices mythiques du siècle dernier entre Danielle Darrieux et Michèle Morgan ? Ni la beauté, ni le charme, ni le talent. Ni même la qualité des réalisateurs qui l'ont fait tourner. Parce que commencer avec Marc Allégret (Félicie Nanteuil, 1942), Jacques Becker (Falbalas, 1944), Christian-Jaque (Boule de suif 1945), Claude Autant-Lara (Le diable au corps 1947), c'est tout de même un début remarquable, même tonitruant.

Et puis ? C'est précisément là la question. Et puis plus rien ou presque. Elle fait la bêtise de céder aux mirages d'Hollywood, épouse en 1950 Mike Marshall, qui vient de divorcer de Michèle Morgan, a avec lui une fille Tonie Marshall et sabote une carrière si bien engagée.

Ici et là des apparitions très agréables comme dans Le baron de l'écluse de Jean Delannoy en 1960 où elle est la partenaire de Jean Gabin, puis de 1965 à 1970 la charmante série des saintes chéries de Maurice Delbez et (surtout) Jean Becker.

Ensuite ? Des rôles de plus en plus secondaires, tertiaires, quaternaires… Incompréhensible, n'est-ce pas ? En l'espace de cinq ans (la fin des années 40) avoir tant marqué le cinéma français, y être restée dans les mémoires (les hommages des chaînes de télévision, ce soir en témoignent) et n'avoir plus rien tourné d'intéressant depuis 50 ans…

Impétueux