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Forum : L'Armée des ombres

Sujet : DVD


De PM-Jarriq, le 26 mars 2004 à 10:36

Juste pour signaler que Montand et Bourvil étaient bien dans "Le cercle rouge", mais pas dans "L'armée des ombres"…

Dans la filmo de Montand, il y a un film que tout le monde a oublié : "Le fils" de Pierre Granier-Deferre avec Léa Massari et Marcel Bozzuffi, histoire de vendetta corse, qui vaudrait le coup d'oeil en DVD.


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De tomate, le 14 mai 2004 à 17:08
Note du film : 6/6

Vite un dvd de ce merveilleux film !


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De Arca1943, le 15 mai 2004 à 05:53
Note du film : 6/6

Grand film, en effet. Mais voyons encore plus grand, rêvons plus haut : que diriez-vous d'un super-coffret « Résistance » avec dedans L'Armée des ombres, La Longue Marche, La Ligne de démarcation et Un homme de trop?

Certes, il y en a d'autres : comme L'Affiche rouge, Section spéciale ou le plus récent Lucie Aubrac. Sans parler de l'extraordinaire Bataille du rail, film dans une classe à part qui me galvanise et m'électrifie à chaque fois que je le regarde. Mais si je mets côte à côte ces quatre films cités plus haut, c'est qu'ils ont une autre caractéristique en commun : ils datent de la même époque, la seconde moitié des années soixante. C'est aussi ce qu'il y a de particulier : époque fertile en films sur la Résistance, pour une raison qui m'échappe (je ne connais pas très bien la France). Quatre réalisateurs de haut niveau – Melville, Astruc, Chabrol, Costa-Gavras : quelle affiche ! – nous racontent sous quatre angles différents cette histoire, la version française de ce que Hannah Arendt, dans son avant-propos à Between Past and Future (La Crise de la culture), appelait « La réapparition de la liberté dans le monde ».

Tout un programme, non?

ArcaQuarantaTrei


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De spontex, le 1er août 2004 à 12:04
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Venant de découvrir Le Cercle Rouge et Léon Morin, prêtre, et les ayant beaucoup appréciés, ce serait bien de pouvoir continuer sur notre lancée avec celui-ci !


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De JACO, le 28 août 2004 à 16:36
Note du film : 6/6

Pour ceux qui souhaitent "l'Armée des ombre ", j'ai eu la chance de tomber sur ce grandiose et magnifique film en DVD import japonais à la Fnac St-Lazare .

Ci-joint références : classic library TFC ( STUDIOCANAL IMAGE/FONO ROMA )

code barre : T4933364710673.

Jaquette entièrement en japonais.

Ma deuxième chance , est que la jaquette principale est dédicacée par Serge Reggiani et la belle et sympathique Clelia Ventura en me précisant que ce fût l'un de ses plus beaux rôles.

Pour info courant octobre 2004 doit sortir un superbe livre sur "le Lino " comme le désignait si bien Jean Gabin.


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De Impétueux, le 16 octobre 2004 à 15:48
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Et si je ne souhaite pas me procurer l'édition japonaise de ce film magnifique, qu'est-ce que je fais ?

Je vote des deux mains pour une édition française.

Ne jamais oublier que Jean-Pierre Melville – de son vrai nom Grumbach – a pris ce nom dans la Résistance, en hommage à l'auteur de Moby Dick

C'était un gars qui savait de quoi il causait….


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De Arca 1943, le 16 octobre 2004 à 23:49

Ah bon! J'ignorais ce détail au sujet de Melville. Donc, quand il réalise avec Vercors Le Silence de la mer, ça se passe entre experts, en somme. Très intéressant. Je comprends d'autant mieux pourquoi ce film est si prodigieusement vibrant. (En revanche, je me suis laissé dire que l'interprète de l'officier allemand avait d'autres occupations, pendant la guerre, mais c'était sur un forum historique dont je ne retrouve plus le fil, alors passons…)


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De dom38ida, le 28 novembre 2004 à 16:55

superbe film ! Je suis du même avis que Clelia c'est sans doute le meilleur film de Lino. L'internaute qui possede la jaquette dedicacée est bien veinard. A-t-il rencontrer Clelia et Reggiani ensemble ou est-ce juste après la disparition du beau serge (l'editeur de Clelia (une lecon de vie) est le meme que celui du bouquin de Reggiani (remi bouet auteur pour l'occasion. Allez sur mon site si vous voulez des infos sur lino je reponds en ligne linoventura.com

dom38ida


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De wanemonorl, le 4 janvier 2005 à 16:05
Note du film : 6/6

Un des plus grands classiques du film français.

Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas encore sorti se film en DVD.

C'est aussi en film qui est connu non seulement en Europe mais dans le monde entier. La preuve: l'année dernière le film a passé à la télé aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne, en Italie et en Grande-Bretagne. Et le film est bien connu au Japon car là-bas il y a une version en DVD avec des sous-titres japonais! (on pouvait l'acheter par la Fnac). Tout cela signifie que L'Armée des Ombres est un film d'une très grande valeur historique, éducative et cinématographique.

Selon moi c'est également la meilleure interprétation de Lino Ventura.


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De snakeplissken, le 9 janvier 2005 à 09:47
Note du film : 6/6

L'ARMEE DES OMBRES est effectivement un des plus grands films de Jean-Pierre Melville… mais s'il n'y a pas eu de sortie DVD jusqu'à présent c'est tout simplement parce qu'il était en pleine restauration depuis quelques années…heureusement pour nous, la restauration vient tout juste de se terminer… le film sortira en salles le 12 janvier à Paris, au Reflet Médicis (5è) et Mac-Mahon (17è) dans sa version rerstaurée (une tournée est prévue en Province dans les prochains mois) et, surtout, sortira en DVD fin Février…


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De David-H, le 19 août 2005 à 20:40
Note du film : 5/6

Ressorti dans une version restaurée, d'abord à Paris en janvier 2005, à Bruxelles ensuite – avec un étonnant succès de foule* -, en août 2005, cet incontournable classique a magnifiquement traversé le temps, facilité il est vrai par la période évoquée ici, la deuxième guerre en l'occurrence, et plus particulièrement la résistance française. La réalisation de Melville y est certainement pour quelque chose, lui qui fut l'un des réalisateurs majeurs de sa génération (« Le Doulos », « Le cercle rouge » et bien d'autres succès…), son style requérant d'assez longues scènes et une noirceur caractéristique, deux éléments replongeant idéalement le spectateur dans l'ambiance de l'époque, même s'ils vont à l'encontre du cinéma actuel plus rythmé. Mais ce choix reste pertinent pour cette œuvre-ci, rendant inoubliables certains plans. Naturellement, de grands acteurs sont présents, Ventura, Signoret, Meurisse, la petite émotion venant de Jean-Pierre Cassel, quasiment à l'âge actuel de son fils Vincent, avec des similitudes physiques saisissantes. Pour ce qu'il conte, sans utiliser un quelconque héroïsme et sa dissemblance avec bien d'autres films du genre, « L'armée des ombres » est un grand film à conseiller à tous les publics.

  • Plus de 100 personnes assistèrent à certaines séances (estivales) du cinéma

Arenberg de Bruxelles, pour ce film daté de 1969 (!) signe que le

public peut toujours répondre présent – et la moyenne d'âge n'était

pas de 70 ans! -, à une époque où l'on nous gave de suites et de

remakes lassants et inutiles. A méditer.


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De jipi, le 21 avril 2007 à 09:51
Note du film : 6/6

Vous ne trouvez pas que « L'armée des ombres » est un film procédurier respectant à la lettre un comportement thématique implacable consistant à un engagement entier et à des devoirs selon la mission choisie punissant à l'image d'un code pénal les écarts.

Je considère cette œuvre comme le film de référence sur la résistance malgré le merveilleux « Bataille du Rail » ou celui dont le titre m'échappe en deux parties avec Raymond Bussières se faisant retirer un tatouage avant d'être parachuté et disparaissant dans une quinte de toux.

L'Armée des ombres est une vérité appliquée à une décision de départ ne permettant aucun échec, tous ces hommes sont sacrifiés d'avance et il le savent, ils ont l'énorme privilège de choisir leurs parcours même si celui-ci est dramatique, ce sont des héros, des spartiates préférant le nectar d'un moment à une longue route inodore.


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De Urspoller, le 7 juin 2007 à 12:24
Note du film : 6/6

Ancien résistant gaulliste, Melville a porté ce film en lui vingt-cinq ans durant et n'a pu le réaliser qu'à la fin de sa carrière. C'est un regard démythifiant et grave à la fois qu'il porte sur la Résistance et ses hommes de l'ombre. Tourné deux ans après Le samouraï, L'armée des ombres est le onzième long-métrage de Jean-Pierre Melville. Portant nettement la patte de son réalisateur, il s'agit d'une oeuvre éblouissante dont il est, paradoxalement, assez ardu de parler dans la mesure où elle puise toute sa force dans son apparente simplicité picturale. Préférant soigner son ambiance plutôt que de verser dans le spectaculaire, Melville délivre des visuels froids et tirés au cordeau. Chaque cadre est composé avec la plus grande minutie, chaque mouvement de caméra parfaitement pensé. Filmant ces combattants clandestins comme des fantômes, des morts en sursis, Melville loue leur courage et leur abnégation sans céder au spectaculaire, à l'imagerie héroïque. Epuré, froid et d'une précision chirurgicale, L'armée des ombres est l'un des meilleurs films de Jean-Pierre Melville, une oeuvre absolument remarquable qui mérite de figurer en bonne place dans le patrimoine cinématographique français.


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De sépia, le 5 février 2008 à 18:44
Note du film : 5/6

Je viens de revoir ce film qui est un véritable cadeau de la part de Monsieur Melville. Mais comme il est vrai de penser que l'on ne revoit jamais assez souvent ces bijoux ! J'en veux pour preuve qu'après moults projections de ce film ( et de l'oeuvre complète de Melville en général ), deux choses, que je me refuse à qualifier de détails, me sautent à l'oreille…

Et c'est là, encore une fois, que Sépia vient vous embêter avec ses histoires de clin d'oeil. Rappelez vous la maquette du train du même réalisateur, dans Un flic

Dans L'armée des ombres, Avez vous remarqué, et surtout entendu, que le bruit de la fermeture électrique de la porte de l'hôpital ou se présente l'ambulance venu délivrer Paul Crauchet, agonisant, deviendra un an plus tard dans Le cercle rouge, TRES EXACTEMENT le bruit des fermetures electroniques de la bijouterie qui va être dévalisée….

Puis, quand Lino Ventura s'évade du tunnel, grace à une corde tendue par ses compagnons, avez vous entendu la sirène qui hurle ? Elle deviendra TRES EXACTEMENT celle qui hurlera pendant le hold-up au tout début du film Un Flic

Alors ? La patte du Maitre ? Clin d'oeil ? Ou pur hasard ?


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De Freddie D., le 5 février 2008 à 19:37
Note du film : 6/6

Je crois que Melville avait suffisamment conscience de créer une "OEuvre", pour laisser quelques jeux de pistes d'un film à l'autre, comme ceux que vous citez.


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De Impétueux, le 7 mai 2008 à 23:51
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Je gage que L'armée des ombres est le plus grand – et peut-être le seul – film français qu'on puisse qualifier d'épique.

L'épopée, selon la définition que je viens d'emprunter à Wikipédia est un long poème d'envergure nationale narrant les exploits historiques ou mythiques d'un héros ou d'un peuple ; sous cette pompe et ce jargon-là, il n'y a place effectivement que pour un récit qui s'insère dans une des époques les plus douloureuses, les plus tragiques de notre histoire nationale et qui met en scène des héros façonnés presque sur les mythes antiques, des héros à peine réels, sans liens, en tout cas, avec la banalité quotidienne, voués à une cause qui les dépasse, et promis, de toute évidence, à la fois à un sort tragique et, parallèlement, à la victoire du delà de la mort.

Gerbier (Lino Ventura), Luc Jardie (Paul Meurisse), le Bison (Christian Barbier), le Masque (Claude Mann) sont, évidemment, d'archétypiques figures, entièrement consacrées à une Cause qui les dépasse, et qui ne sont en rien reliées à la vie courante ; on sait à peine ce qu'ils sont, d'où ils viennent, on ne leur connaît, ni ne voit ni famille, ni amours, ni attachement d'aucune autre sorte que celle de la Libération et, davantage encore, d'un obstiné travail de fourmis presque ignorantes du sens immédiat de leurs voyages, de leurs parachutages, de leur existence dissimulée. Obéir à des ordres venus d'en haut, serrer les dents, se taire, croire au Matin qui viendra : ce sont bien là des héros dignes de l'Antique !

Et d'ailleurs, antagoniquement, ce qui perd Mathilde (Simone Signoret) ou Jean-François Jardie (Jean-Pierre Cassel), c'est le lien qu'ils entretiennent avec la Vie, Mathilde par la photographie de sa fille – ce qui la perdra et conduira à son exécution – Jean-François parce qu'il est trop évidemment doué pour le plaisir et les plaisirs du quotidien pour demeurer sanglé dans l'unique obsession de la résistance.

Tragique toujours, L'armée des ombres peut être théâtrale, quelquefois – par exemple la scène où, sur la colline de Fourvière, qui domine Lyon, capitale de la Résistance, Mathilde convainc Gerbier et les trois hommes de la possibilité de faire évader Félix (Paul Crauchet) – et confiner même au mauvais goût (l'apparition, à Londres, d'un Général de Gaulle un peu faux, qui va remettre à Luc Jardie la croix de Compagnon de la Libération), mais est tellement sous-tendue par la ferveur de Melville pour l'héroïsme de l'Armée secrète, que ses scènes, d'une ampleur intense, d'un souffle rare, soutenues par une musique magnifique et haletante, par une photographie gris-bleue glaçante (il n'y a pas, de tout le film, le moindre répit d'une couleur chaude) impressionnent à chaque vision un peu davantage.

Lino Ventura, continuellement tendu, au jeu resserré jusqu'à l'épure a peut-être, sans doute, trouvé là son plus grand rôle ; on sent en lui d'emblée la conscience parfaite, évidente, qu'il fait partie de la distribution d'une tragédie dont il ne sortira pas ; Paul Meurisse, Simone Signoret, tous les acteurs, sont touchés par une sorte de grâce tout à la fois de gravité et d'espérance.

Il n'y a pas de plus beau film pour ne pas désespérer de la nature humaine.


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De jipi, le 28 juin 2009 à 13:31
Note du film : 6/6

L'image forte de ce film de référence sur la résistance Française pendant la seconde guerre mondiale ressemble à une machinerie implacable devant appliquer tout en frémissant d'angoisse la sentence suprême sanctionnant des trahisons juvéniles ou mures démontrant les faiblesses de l'être humain.

L'opus est une cité austère, un métronome fragile régulant au coup par coup peurs, bravoures, doutes et visages tuméfiés dans des comportements extrêmes, presque masochistes talonnés par une incertitude toujours annihilée par la récurrence de la procédure éliminant un à un des composants victimes de leur propre règlement.

Les images sobres sont d'une somptuosité exemplaire. Les dialogues réduits à leurs minimums permettent à des visages presque blafards d'assumer dans un contexte bouleversé des comportements inexprimables en temps de paix.

Chacun traque dans la transcendance, l'austérité ou l'humiliation ses propres limites dans un environnement propices aux extrémités.

Ces entités froides robotisées par la mission quémandent secrètement un retour de bâton suite à une sentence donnée et appliquée trop sévèrement.

Un véritable cataclysme détruisant tout un chapelet de ressources courageuses mais dépassées par les rigueurs de leurs combats. Le cœur ne bat plus, ne s'émeut plus. Le résistant n'est plus qu'un outil programmé pour lutter, punir et mourir en assumant des fantasmes sacrificiels secrets.

Finalement l'acte de bravoure principal de cette lente élimination d'un groupe trop fortement investi dans des actions privées de compassions et de tolérance n'est-il pas celui du coiffeur celui qui a tout compris, sauveur providentiel, un élément protecteur spontané, minuté, aux mains propres qui le temps d'un contact d'un regard et d'une phrase offre toute la panoplie de la sagesse et du courage en protégeant sa propre vie et celle de son semblable.

Le héros c'est lui, le seul qui ne tue personne.


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De Lagardère, le 28 juin 2009 à 14:10
Note du film : 5/6

Le cœur ne bat plus, ne s'émeut plus. Le résistant n'est plus qu'un outil programmé pour lutter, punir et mourir en assumant des fantasmes sacrificiels secrets.

Je ne savais pas l'expliquer….Je crois que c'est ce qui différencie profondément ce film à tous les autres, traitant de cette période de notre histoire. Sans prétendre pour autant qu'ils traitaient la résistance comme la guerre en dentelles. Mais la rigueur implaccable y était moins palpable. La résistance, acte des plus humains et imprégné des vertus les plus nobles, se devait de revêtir une armure glaçiale et imperméable à tout ce qui n'était pas du ressort de la cause . Cette armure était, sans nul doute, plus que nécéssaire à l'action entreprise et vilale à sa survie. Mais il serait difficile de nier qu'une telle situation n'ait pas engendré ou fait ressurgir ce que jipi nomme "des phantasmes secrets" .


Dans l'autre camp, Lacombe lucien n'en est il pas l'exemple frappant ? Et par des temps plus calmes, c'est tous les jours que l'on peut constater que, si la fonction crée l'organe, elle révèle aussi et souvent les instincts les plus bas. Et, si nous sommes toujours en résistance devant bien des injustices, nous ne sommes plus en guerre…


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De jipi, le 28 juin 2009 à 15:27
Note du film : 6/6

Bonjour Lagardère J'ai l'impression que les résistants de "l'armée des ombres" se fragilisent volontairement par des procédures auto-suicidaires. Je perçois chez eux un mal de vivre profond, ils semblent appeler la mort comme une délivrance.

J'aime le comportement de Serge Reggiani qui lui tout en s'exposant autant mais de manière rapide évite de se sacrifier tout en apportant son aide à ses concitoyens.

Faut-il mourir pour ses idées? Il y a tellement de choses à faire et de personnes à guider une fois le calme revenu.


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De Lagardère, le 28 juin 2009 à 16:05
Note du film : 5/6

Faut-il mourir pour ses idées? Il y a tellement de choses à faire et de personnes à guider une fois le calme revenu.

Là, mon cher Jipi, une réflexion s'impose : Une fois le calme revenu….Oui, mais dans quelles conditions ? Sous quel régime ? Car si la question que vous posez peut être un excellent sujet du bac philo, il nous faut rester objectifs : Si il n'y avait pas eu L'armée de ombres, pourrions nous en débattre sur dvd toile ?…


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De jipi, le 28 juin 2009 à 16:16
Note du film : 6/6

Oui bien sur Lagardère vous avez raison. Vous savez je suis Parisien et me promène souvent dans les rues ou abondent des plaques commémoratives du genre "Ici est tombé…" Il ne faut surtout pas oublier nos résistants et leurs sacrifices.

Ma réflexion sur "l'armée des ombres" concerne plutôt l'aspect des résistants "Melviliens" dont les personnalités semblent intemporelles, on a l'impression de les retrouver dans "le cercle rouge" ou " Un flic", une machinerie terne et insensible ne communiquant que par l'évènement et ses procédures menant au sacrifice ultime un groupe consentant.

"L'armée des ombres" souffre peut-être de la griffe Melville sans pour cela ternir le véritable comportement des résistants. J'ai l'impression que malgré sa puissance ce film reste essentiellement une œuvre d'auteur.


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De Lagardère, le 28 juin 2009 à 17:26
Note du film : 5/6

Et si tout cela nous emmenait à penser que nous sommes cinéphiles parce que Lâches, mon cher Jipi ? Parce que jamais, peut être, nous n'aurions eut le courage de faire ce qui nous fascine sur un écran ? Humainement, physiquement….Comprenez bien le primate que je suis : Ca n'est pas une insulte ( vous vous en doutez ! ) mais une réflexion qui en vaut peut-être d'autres….


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De Impétueux, le 6 juillet 2009 à 22:58
Note du film : Chef-d'Oeuvre

J'aime le comportement de Serge Reggiani qui lui tout en s'exposant autant mais de manière rapide évite de se sacrifier tout en apportant son aide à ses concitoyens. aut-il mourir pour ses idées? Il y a tellement de choses à faire et de personnes à guider une fois le calme revenu.

Alors là, Jipi, pas d'accord, mais pas d'accord du tout ! Je sais qu'il n'est pas de bon goût de revenir sur ce que l'on a soi-même écrit, mais il me semble que mon message initial, celui qui inaugure ce fil, explicite clairement les choses : il y a des circonstances où le salut du pays – et d'une façon plus générale le salut de la civilisation tout simplement – dépend de l'héroïsme de quelques combattants poussés par leur cohérence interne à commettre l'inimaginable.

L'exécution de Paul Dounat (Alain Libolt), qui a trahi le réseau, au début du film est parlante : on le tue, sans haine, mais sans réticence autre que physique, parce que le réseau ne peut pas laisser vivre quelqu'un qui a parlé et, surtout, qui peut parler encore. L'exécution de Mathilde (Simone Signoret), plus dramatisée encore, et dramatisée à l'extrême, je vous l'accorde, est de la même veine : et d'ailleurs, ainsi que le dit Gerbier (Lino Ventura)c'est elle qui le demande ; c'est-à-dire qui l'implore et le supplie…

Melvillien, tout cela ? Voire ! Je vous renvoie au bonhomme Père tranquille de René Clément, alors, plus bénin, plus narquois, plus comique, si l'on peut dire, où Édouard Martin (Noël-Noël), lui aussi chef de réseau donne lui aussi l'instruction de se débarrasser d'un traître…

On peut dire tout ce que l'on veut : la Guerre, ce n'est pas Qui veut gagner des millions ? : c'est une tragédie terrible où l'on ne peut plus faire semblant…


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De Arca1943, le 7 juillet 2009 à 00:59
Note du film : 6/6

Réflexion faite, je suis bien d'accord avec Impétueux. En des tas de circonstances, mourir pour des idées est une aberration et la chanson de Brassens est sortie pile la bonne année (1972); mais face à une menace comme le nazi-fascisme, il ne s'agit plus d'idées mais de la survie même de la civilisation (le nazisme est vraiment la négation de toute civilisation car c'est une pensée qui part littéralement d'une négation de la spécificité humaine). Cela dit, des résistants sont des civils en armes, non des militaires entraînés au sens courant, aussi faut-il s'attendre de leur part à des comportements, comment dire, un peu plus excentriques. Voir par exemple le très crédible résistant Alberto Sordi dans Une Vie difficile : mesdames et messieurs, nous interrompons temporairement cette résistance pour se la couler douce dans un moulin abandonné avec Lea Massari… avant de reprendre le combat comme si de rien n'était quelques semaines plus tard !

Encore faut-il que le sacrifice suprême soit vraiment utile. J'ai trouvé deux cas – typiquement, deux cas qui se passent loin du « théâtre des opérations », donc ni militaires ni paramilitaires – d'antifascistes qui sont morts de leur propre chef et selon moi sans nécessité véritable, seulement une nécessité symbolique que je désapprouve. Premier cas : en 1943, la philosophe et mystique française Simone Weil se laisse mourir de faim par solidarité avec les prisonniers des camps nazis. Je crois que nous pouvons tous comprendre ce geste et sa portée, et admirer la détermination de Simone Weil, tout en étant en fin de compte pas d'accord du tout. Un geste, en tout cas, qui n'a rien à voir avec sauver la mise d'un réseau de résistance. Second cas : le poète antifasciste italien Lauro de Bosis, en 1932 je crois, s'abîme dans la Méditerranée aux commandes de son avion après avoir jeté sur Rome, du haut de son appareil, 400 000 tracts et des livres d'histoire. Dans le cas de De Bosis, les historiens français Milza et Berstein notent au passage (dans Le Fascisme italien) que son geste est « d'un romantisme quasi-d'annunzien » (le poète fasciste Gabriele D'Annunzio avait lui aussi une marote pour les aéronefs). Remarque cruelle mais juste : il y a dans cette mort d'un antifasciste quelque chose qui commence insidieusement à ressembler à la mentalité fasciste – le culte de la « beauté du geste » notamment. (Mentalité dannunzienne dont on pourra d'ailleurs se faire une meilleure idée le jour où Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas de Comencini sortira enfin sur DVD. (*) )

(*) Mais au sujet de D'Annunzio, rappelons qu'au bout de la grotesque aventure de Fiume, quand D'Annunzio fut confronté à une vraie menace directe – le comte Sforza n'ayant pas hésité à faire tirer, depuis le navire de guerre italien où il se trouvait, quelques boulets de canon sur la résidence réquisitionnée par M. D'Annunzio et ses adeptes – le poète déclara que finalement les Italiens ne valaient pas la peine qu'on meure pour eux. Tiens donc.


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De Arca1943, le 25 août 2011 à 21:08
Note du film : 6/6

« Pourtant cette période de l'histoire de France passionne toujours jeunes et moins jeunes français. »

Lors de mon dernier voyage en France, au début des années 2000, de passage à Bordeaux j'ai fait une petite visite au Musée national de la Résistance (Centre Jean-Moulin), un jour où il pleuvait des hallebardes. C'était loin d'être désert et je crois bien que nous, touristes, étions en minorité…


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De vincentp, le 21 février 2017 à 23:15
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Beau et grand film revu sur grand écran (copie numérique restaurée). L'armée des ombres bâtit un univers sombre, opposant des combattants de l'ombre à une organisation maléfique (l'armée allemande), présentée via ses processus les plus brutaux (hachage des prisonniers via une mitrailleuse lourde par exemple). La résistance est décrite comme reposant sur un état mental, une adhésion à des valeurs qui traversent l'échiquier politique (des communistes aux royalistes), se déclinant en tension psychologique permanente et en frustration (beaucoup de sacrifices pour un résultat impalpable), en actions physiques plus ou moins accomplies (le corps hésitant ne répond pas toujours aux injonctions du cerveau). Un reproche possible éventuel : un aspect grandiloquent lié à certaines scènes (quand par exemple, on présente le personnage de Mathilde comme un être exceptionnel).

Ce très beau portrait d'une époque est construit via une mise en scène très élaborée : couleurs froides (gris, vert,…) comme pour Le samouraï, décors extérieurs et intérieurs dépouillés et austères (comme pour Le cercle rouge), sans aspect pittoresque. Des aspects sonores (conversations en arrière plan des prisonniers, bruit des trains) font oublier que le tournage est effectué en studio, et confèrent une dimension spatiale à cet univers de fiction. Le plans souvent déroulés selon un monde assez lent ou statiques donnent une impression de temps arrêté : les personnages n'ont plus de vie privée, de projets personnels à court terme. Tel un spectre, Lino Ventura traverse la salle de dance à Londres, sans accrocher un regard d'un membre de l'assistance. L'existence de ces résistants, jusqu'à leur mort programmée, est tournée toute entière vers la cause qu'ils défendent : ce sont des vivants en sursis.


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