J'aimerais,si possible,qu'une personne ayant eu le privilège de voir ce film m'en touche un mot afin que j'en apprenne plus sur Les sept samouraïs qui me semble très intéressant.Merci d'avance.
C'est tout simplement un des plus beaux films jamais tournés, à tous points de vue. Et probablement le chef-d'oeuvre de Kurosawa. D'un rythme lent, traversé d'éclairs de violence inouïs, le film est un véritable voyage dans le passé : on ne sent jamais la caméra, le tournage. Il y a une qualité documentaire incroyable. Quant à la bataille finale, sous la pluie battante, elle n'a pas encore été égalée, F/X ou pas… Tu vas découvrir quelque chose de grandiose !
Dès qu'on affichera quelque part sur le site les moyennes des notes attribuées à chaque film, Les Sept samouraïs est bien placé pour partir premier !
Encore merci pour Kagemusha, je n'ai pas été décu. Quel chef d'oeuvre… mais je ne suis pas ici pour parler de ce (magnifique) film, mais pour vous demander si la version DVD zone 2 des sept samouraïs
se trouve toujours sur le marché. Cela m'embêterait vraiment de ne pouvoir plus trouver un tel monument.
En octobre 1957, Kurosawa est invité au premier festival de Londres, et recontre John Ford et Jean Renoir.
Je n'apprecie pas généralement les propos choisis par John Ford qu'on trouve dans ses films mais sa technique de cineaste est tres bonne. Sans doute que Kurosawa
s'est inspiré de cela. Je doute qu'il avait de l'admiration pour l'intelligence du cow-boy qui d'ailleurs a participé tres rarement aux scenario ou l'histoire de ses films apres 1930 (3 fois).
A 4 euros le DVD sur Cdiscount c'est une aubaine !
« Le chef-d'oeuvre d'Akira Kurosawa, l'un des monuments incontournables de l'histoire du cinéma ou le meilleur film du XXe siècle, chacun peut faire son choix. »
Tout ceci est juste, bien sûr. Mais je commence à me poser une mélancolique question, devant tous ces prodigieux films de samouraïs des années 50-60. Après s'être pâmés, dans les colonnes de leurs feuilles de choux respectives, sur la sublime grandeur de Kurosawa, Kobayashi
et consorts, les critiques du temps prenaient-ils au moins le temps de mentionner au lecteur que ce sont d'abord et avant tout de formidables films d'aventures et d'action, qui se regardent comme on regarde un western ou Les Trois mousquetaires
? Si je me remets dans le contexte des années 50, un puissant film d'action comme Les Sept samouraïs –
et bien d'autres qui ont suivi, même l'austère Rébellion –
méritaient vraiment une distribution "grand public" avec tambours et trompettes. Or mon petit doigt, ainsi qu'un indice évident – le fait qu'aucun de ces films n'ait été doublé, comme étaient doublés les westerns américains, mais aussi les films de Godzilla – me dit que ces films de samouraïs ne sont jamais sortis, dans nos contrées, hors du ghetto "art et essai". Si mes soupçons sont fondés, c'est un grand rendez-vous raté, et c'est vraiment dommage, ne serait-ce que pour des raisons financières : la Toho
avait besoin d'argent, de beaucoup d'argent…
Eh oui, Arca1943, j'opine du bonnet, je branle du chef, etc. en guise d'acquiescement : la projection de Harakiri de Kobayashi à laquelle j'avais assisté conforte tes propos. Dans la salle de cinéma, les spectateurs voisins vibraient au désir de vengeance du héros et à ses exploits. Leurs remarques montraient que tout cela était pris au premier degré et sans la moindre référence aux thèmes du film. Et, à la fin de la projection, ils étaient néanmoins enchantés par le film.
Voui, mes bien chers amis ! Vous oubliez qu'à l'époque de leur sortie, nous étions dans la période d'après-guerre et que les films de guerre américains qui se passaient dans le Pacifique tenaient une large place sur nos écrans… Les japonais étaient les vaincus… et, pour nous, occidentaux, imaginer l'Histoire du Japon au cours des siècles demandait un sacré effort. En plus, la conception de nos livres d'Histoire n'étaient pas faite pour nous en rapprocher et ce ne serait peut-être que dans le cours des années 60 que nous sommes passés à l'Histoire Comparative des Civilisations où, effectivement, les évènements qui se déroulaient en Asie pouvaient, certaines fois, se comparer à de très grands films d'aventures…
« les spectateurs voisins vibraient au désir de vengeance du héros et à ses exploits. Leurs remarques montraient que tout cela était pris au premier degré. »
Tant mieux. Je suis bien soulagé d'apprendre ça. Regarder un film seulement "au second degré", c'est une forme de détournement, même de déformation. Je ne crois pas trop à l'opération cérébrale qui consiste à séparer nettement le premier degré du second : c'est une chose qui n'existe que sur papier, en théorie. Dans la vraie vie, quand une histoire est vraiment bonne, elle se suffit à elle-même, elle "contient" tout le film et on ne peut pas réellement être pris par cette histoire – qui est effectivement une histoire de vengeance, comme vous le relevez – sans absorber la thématique qui la sous-tend. Quelle tristesse de penser que certains puissent regarder ces films malgré que ce soient des films d'aventures ! Ils ne savent pas ce qu'ils manquent…
En effet…
Le propre du chef-d'oeuvre est, précisément, d'offrir plusieurs niveaux de signification, qui, à mon sens, fusionnent pour notre plus grand bonheur.
On peut, à ce propos, évoquer le cinéma d'Hitchcock qui mêle habilement "spectacle" (pour certains, il n'est même que pure distraction) et "réflexion" (pour d'autres, il traite de la condition humaine). Cette alliance voulue du spectacle et de la réflexion me paraît essentielle au plaisir du spectateur.
Je viens de revoir Les Sept samouraïs, et je pense à l'ère nouvelle qui s'est ouverte pour le cinéma japonais avec ce film qui, rappelons-le, fut au Japon, un blockbuster, une bombe qui a fait sauter le box-office. Mon impression première reste la même : c'est d'abord un des plus puissants films d'aventures jamais conçus; mais lors de son passage en Occident, il a été en quelque sorte détourné de sa fonction première – celle d'un captivant spectacle d'aventures et d'action – au profit des esthètes et glosateurs de tout acabit, pour qui seul compte le second degré, et s'est donc retrouvé dans ce que Ettore Scola appelle avec raison (et pour expliquer qu'il le fuit comme la peste) "le ghetto des salles parallèles" – salles peuplées de gens pour qui ce film est admirable MALGRÉ qu'il soît un film d'action. Enfin, plus j'en apprends sur ce genre – comme je suis un néophyte, la distinction entre chambarra et jidai-geki n'est pas encore très claire pour moi, alors appelons ça globalement des "films de samouraïs" – plus mon irritation croît, car son exportation, en apparence couronnée de succès, a été en quelque sorte un leurre (leurre involontaire mais réel) : ces films avaient tout pour rejoindre un bien plus vaste public que celui des cinémathèques, un public qui notamment raffolait des westerns et à qui on aurait pu vendre (en les doublant, eh oui) l'idée d'aller voir des easterns, surtout à partir des années 60. La Toho,
la Shochiku
et la défunte Daiei
auraient pu faire bien plus d'argent; et si elles avaient fait plus d'argent… enfin, vous voyez où je veux en venir.
L'oeuvre de tous les superlatifs, sans doute l'un des dix ou vingt meilleurs films de l'histoire du cinéma. Oeuvre humaniste, qui suggère que des guerriers aguerris au combat doivent prendre en charge, avec leur science et leurs techniques de combat, les paysans pour les sortir de leurs faiblesses récurrentes (lâcheté, cupidité). En retour, les paysans (braves et compétents quand il s'agit de gérer une récolte agricole) nourrissent les samouraïs et leur assurent un mode de subsistance. Nécessité logique pour les différentes couches de la société d’œuvrer de concert pour bâtir une société qui profite à chacun, dans le respect des différences de croyances et de coutumes. Des idées déclinées au travers des nombreuses péripéties d'un récit de 3h30. Le tempo est géré de main de maître, en croisant les tons, multipliant les digressions de tout type, en utilisant Toshiro Mifune dans le rôle du clown qui attire l'empathie.
Nombres d'images associent les personnages à leur environnement naturel (le tapis de fleur, les végétaux ondulant au gré du vent -comme dans Eté précoce (Ozu -1951-, les images du ciel et de la forêt) et introduisent une touche contemplative, croisant des aspects dramatiques ou comiques, tous portés par une bande sonore très élaborée. Des gros plans sur des personnages clés -par exemple sur le visage du disciple- nous introduisent dans le spectacle et nous mettent dans la peau d'un spectateur novice accompagnant les samouraïs au combat. Perfection des plans, oeuvre de référence absolue dans le domaine de la gestion de l'espace (l'organisation de celui-ci est visualisable par un plan détaillé et la présentation des quatre points cardinaux). Et de l'émotion, du rire, de la peur, des frémissements du coeur, palpables, via un rythme qui ralentit par moments, par des déplacements heurtés de personnages. Très impressionnant…
Des guerriers aguerris au combat doivent prendre en charge, avec leur science et leurs techniques de combat, les paysans pour les sortir de leurs faiblesses récurrentes (lâcheté, cupidité). En retour, les paysans (braves et compétents quand il s'agit de gérer une récolte agricole) nourrissent les samouraïs et leur assurent un mode de subsistance.
C'est exactement la définition de la féodalité : tu me nourris, je te protège. Je ne pensais pas qu'un libéral comme vous, Vincentp admirerait ce vieux système (qui a fait ses preuves, au demeurant), peu conforme avec l'égalitarisme démocratique !
Merci de me donner l’occasion de remettre cent sous dans la machine, vous, homme de valeurs et de convictions, fervent supporter de Franco Nero. Car oui,… Les sept samouraïs
appartient au patrimoine de l’humanité, régulièrement cité parmi les œuvres phares du cinéma (huitième position des meilleurs films pour les habitués de dvdtoile, 17° position au classement de la bfi, etc…), aujourd’hui accessible à tous dans des conditions parfaites, via un blu-ray au coût modique. Œuvre intelligente, nuancée, argumentée (en faveur de la persévérance morale et du courage physique au service d’une cause juste), rationnelle, mais aussi spontanée, portée par des pulsions et des impulsions …. L’humanité et ses fondements, ses ressorts positifs ou négatifs, sont analysés, décryptés, synthétisés, via un langage cinématographique très moderne, percutant, sans emphase. Kurosawa, en état de grâce, introduit des digressions surprenantes qui enrichissent le récit et introduisent des effets de surprise, comme les regards muets de la prisonnière. Quelle séquence hors-norme, d’autant plus qu’elle s’inscrit sur la durée ! Et il y en a des tonnes comme cela (Mifune et l’enfant,…). Le cinéaste sollicite l’imaginaire du spectateur, qui interprètera différemment ces scènes suivant son propre vécu…
Les répliques et mimiques populaires de Mifune sont de pures merveilles qui nourrissent un spectacle étourdissant, attirent l’empathie du spectateur en lequel sommeille un enfant. Rythme soutenu, avec des pauses bienvenues, l'occasion de procéder à des bilans de santé intermédiaires ; mouvements de groupe ou individuels au soleil, dans la pénombre, ou dans la boue et la pluie, sublimés par des mouvements de caméra spectaculaires mais naturels, créant du vivant, du dynamisme, du réel. Beauté visuelle et sonore de tous les instants (des emprunts évidents au western américain pour plusieurs thèmes musicaux). Et également beaucoup d’émotions, autour de quelques personnages principaux, la palme revenant à Mifune, impressionnant. C’est le film le plus réussi de Kurosawa – peu de risques à avancer cela – devançant dans mon palmarès de cet auteur Chien enragé et Le château de l’araignée.
Aussi le meilleur film japonais à égalité avec Voyage à Tokyo.
Que Kurosawa soit éternellement remercié pour sa contribution exceptionnelle à la culture de l’humanité, pour sa hauteur de vue. Car il montre d’une main, en tant qu’auteur, la voie à suivre, balayant d’un revers de l’autre main la médiocrité inhérente à notre univers…
L'édition blu-ray publiée par Wild side (image et son restaurés et de grande qualité) contient deux suppléments consistant en des témoignages de collaborateurs de Kurosawa et de metteurs en scène (Kiarostami, Bertolucci, John Woo, Eastwood, Angelopoulos…). Les qualificatifs pour parler du cinéma de Kurosawa qui reviennent dans ces interviews sont : perfectionnisme (le tournage de Les sept samouraïs a duré un an par exemple), influence du théatre No japonais et du cinéma occidental (John Ford)
, maîtrise de l'espace, scènes de combat filmées de façon réaliste, personnages minutieusement caractérisés. Ces personnages continuent effectivement de vivre dans notre imaginaire après la fin de Les sept samouraïs.
J'ajouterais pour ma part la science de la digression du cinéaste, qui s'éloigne par moments du sujet central pour s'intéresser en détail à certains aspects secondaires de la vie de personnages, apportant un éclairage subjectif au sujet central. C'est l'occasion de présenter des images et des sons étonnants (la séquence du piano par exemple dans Chien enragé). Un autre exemple : Tatsuya Nakadaï,
acteur très connu à l'époque, est figurant au début de Les sept samouraïs
lorsque les samouraïs se promènent en ville. D'autre part, les batailles sont chorégraphiées avec soin, s'appuyant sur une partition musicale dense et variée. Yojimbo
a logiquement influencé le cinéma de Sergio Leone, qui a creusé certains traits du cinéma de Kurosawa.
Je ne comprends pas, Vincent . J'ai hésité avant de vous faire part de ma réflexion : les batailles sont chorégraphiées avec soin, s'appuyant sur une partition musicale dense et variée. Je pensais que c'était en toute fin que la musique était "collée" sur les images et non pas le contraire … Une explication ?
La musique, les bruitages sont présents tout au long du film, et accompagnent les batailles, la romance, etc… Ces aspects sont très élaborés, présents quand et comme il le faut. Perfection sur ce plan-là, comme pour tout le reste. Une oeuvre de référence, peut-être le meilleur film d'action de l'histoire du cinéma.
Car c'est bien long, trois heures et davantage, pour un sujet aussi mince ! J'avais fait la même réflexion devant Les sept mercenaires de John Sturges,
qui est un remake tout à fait avoué des sept samouraïs
et qui ne dure qu'un peu plus de deux heures. Pousserai-je l'iconoclastie jusqu'à dire que, finalement, dans ces histoires de combattants héroïques qui protègent un village des exactions de bandits farouches le meilleur me semble être la parodie Three amigos
de John Landis
qui ne dure que 98 minutes ? Je n'irai tout de même pas jusque là.
J'ai donc vu Les sept samouraïs. Mais tant à parler de films longs, avec une heure de plus devant mon écran, j'aurais tout de même pu regarder une nouvelle fois Autant en emporte le vent
qui est d'une autre profondeur et d'une autre richesse.
Au fait, dans l'édition DVD que j'ai regardée, le disque de bonus présentait une intervention du pontifiant Jean Douchet, sorte de pion ravi de lui-même qui assène de graves propos sur l'alternance, dans le film, de courbes, de lignes droites, de triangles, de verticales, de perpendiculaires et d'obliques (comme si le monde visible n'était pas composé de ça !). Ce bonhomme enkysté des théories des Cahiers du cinéma énonce gravement que Kurosawa présente un film de lutte de classes où se jouxtent les paysans exploités et les samouraïs représentants de la fortune, alors que ceux-ci apparaissent en fait comme des chevaliers de fortune à la triste figure, aristocrates sans le sou. Il est vrai que ce genre de distinction, le marxiste Douchet ne doit pas pouvoir la saisir.
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