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Forum : Pierrot le fou

Sujet : Incroyable : Godard a fait un bon film .


De David-H, le 29 juin 2005 à 11:28
Note du film : 1/6

Film culte pour beaucoup durant la période pré-soixante-huitarde tant il vrai que l'innovateur et pittoresque Godard se plaisait à dénoncer comme nul autre, l'idéologie générale de « Pierrot le Fou » semble désormais totalement dépassée. Et l'intérêt actuel du film en prend ainsi pour son grade. Difficile en effet, ici, de se remettre décemment dans le contexte de l'époque et subir cette cavale, ou plutôt, cette petite balade campagnarde aux côtés de Belmondo, cependant à la hauteur de son jeu décidément irréprochable, et de Anna Karina, séduisante à souhait mais quasi-oubliée hors contexte Godardien. D'une longueur presque insoutenable parfois, on ne peut nier, pour éviter un endormissement certain, l'une ou l'autre apparition cocasse ( Jean-Pierre Léaud, Raymond Devos lui-même…), ainsi que quelques dialogues poétiques originaux ou un choix judicieux de couleurs et de décors pour l'époque …Mais à moins d'avoir l'âme d'un ex-futur lanceur de pavés estudiantin ou d'être un inconditionnel de Godard, il faudra tenir bon pour étoffer vos connaissances cinématographiques à travers ce chef-d'œuvre, assurément, mais…d'un autre temps !


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De Impétueux, le 29 juin 2005 à 12:35
Note du film : 1/6

Taratata ! Chef d'oeuvre que dale !

Les chefs d'oeuvre ne sont jamais "d'un autre temps", mais de tous les temps !

Voulez-vous qu'on dresse la liste de tous les films qui depuis soixante quinze ans (j'exclus le muet, à dessein) nous parlent encore ?

De La règle du jeu à Citizen Kane, de L'Atalante à La belle équipe, des Enfants du Paradis à Madame de, du Faucon maltais à Chantons sous la pluie, combien de films qui n'ont pas une ride !!!


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De Arca1943, le 29 juin 2005 à 14:46
Note du film : 2/6

Il est certain en tout cas que les vents idéologiques jouèrent un rôle non négligeable ddans la vogue Godard. Et quand le vent retombe… il ne reste vraiment pas grand-chose. Au fond, c'est un peu comme Les Bérets verts : il faut avoir (ou adopter?) l'idéologie de l'auteur pour apprécier le film. En somme, c'est un cinéma de prosélyte.


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De RdT, le 27 janvier 2006 à 17:12
Note du film : Chef-d'Oeuvre

L'escapade à de Ferdinand/Pierrot (Belmondo)et Marianne Renoir (Anna Karina) les mènent jusqu'à une plage de la côte d'Azur. Ils s'y ensablent. Pour y dormir? Par jeu? On ne sait pas trop. L'histoire de Pierrot le fou, fondée sur un roman de série noire, est traitée de manière surréaliste, esthétique, magnifique. L'important de cette séquence d'ensablage c'est son superbe dialogue :

"Ferdinand : – Un poète qui s'appelle revolver…

Marianne : – Robert Browning

Ferdinand : – Pour échapper

Marianne : – Jamais

Ferdinand : – Bien aimé

Marianne : – Tant que je serais moi

Ferdinand : – Et que tu seras toi

Marianne : – Aussi longtemps que nous vivrons tous les deux

Ferdinand : – Moi qui t'aime

Marianne : – Et toi qui me repousses

Ferdinand : – Tant que l'un voudra fuir

Marianne : – Cela ressemble trop à la fatalité"

Godard cite ici in extenso (à partir de «Pour échapper») un poème de Robert Browning, un poète anglais né au sud de Londres en 1812 et mort à Venise en 1889. Browning «un poète qui s'appelle revolver» mais ce qui peut aussi se comprendre un poète qui s'appellerait «Vol Vers». Cette idée entraîne avec elle celle d'ascension, mais aussi l'idée du chapardage du texte d'autrui. Godard ne s'en prive pas dans Pierrot le fou. Une lecture amusante du film est d'ailleurs de le regarder en faisant la chasse à ces citations qui font sa force.

Personnellement je ne peux me lasser de son ouverture sur un inusable texte d'Elie Faure à propos Velasquez (1921). Belmondo commence à lire devant la Librairie «Le meilleur des mondes» pour le terminer dans sa baignoire…

«Velasquez, après cinquante ans, ne peignait plus jamais une chose définie. Il errait autour des objets avec l'air et le crépuscule, il surprenait dans l'ombre et la transparence des fonds les palpitations colorées dont il faisait le centre invisible de sa symphonie silencieuse…» (Vous trouverez la suite dans «L'Histoire de l'Art moderne» d'Elie Faure, tome I).

Ferdinand et sa femme s'apprêtent à passer un soirée chez les Expresso les parents de sa femme (Graziella Galvani).

Ils parlent dans leur chambre à coucher :

«Ferdinand : Tu n'as rien sous ta robe? Tu n'as pas mis ton jupon.

Sa femme : Non, j'ai mon nouveau «Scandal» qui se voit pas

Ferdinand (lisant un magazine qu'elle lui tend) : «Sous mon nouveau pantalon Scandal ligne jeune!!! Il y a eu la civilisation Athénienne. Il y a eu la Renaissance. Et maintenant on entre dans la civilisation du Q» (Q comme «quonsommation» aurait dit Véra Chytilova dans Les petites marguerites mon film culte dont je ne dirai jamais assez qu'il faut l'éditer en DVD.). Cette réplique avait été du reste annoncée par la séquence de la lecture d'Elie Faure : passage de la LIbraire «Le meilleur des mondes» à la baignoire. Durant la soirée chez les Expresso, Ferdinand s'ennuie. La vacuité des invités est traduite par le fait que leurs dialogues ne sont constitués que de slogans publicitaires. Un moment que je trouve du plus haut comique. Le film balance ainsi sans cesse entre la société du clinquant : «Chicago, Las Vegas, Monte-Carlo» et l'enracinement dans la culture : «Florence, Venise, Athènes».

Ce film a donné à Belmondo et Anna Karina leurs plus beaux rôles.

Un film à voir à revoir, à savourer. Et si vous ne le connaissez pas encore, je ne saurais que trop vous conseiller à voler vers votre vidéothèque pour vous le procurer. C'est un des plus beaux joyaux de l'histoire du cinéma. Et vous l'aurez bien compris : pour moi, il est inusable.

Et puis il y a la présence en «Guest Star» de Raymond Devos et de celui là non plus je ne me lasse pas.


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De PM Jarriq, le 27 janvier 2006 à 17:13

En tout cas, vous en parlez très bien : on dirait un film de Godard ! J'ai pô tout compris.


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De RdT, le 27 janvier 2006 à 17:26
Note du film : Chef-d'Oeuvre

C'est bien dommage si vous n'avez pas tout compris. Ce n'est pas dans le but de ne pas être compris que j'ai écrit mon petit commentaire. Je voulais simplement vous dire combien, et pourquoi ce film me plait…


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De Impétueux, le 27 janvier 2006 à 17:41
Note du film : 1/6

Je vous ai prévenu : défendre Godard sur DVDToile, c'est un défi de haut vol !

Votre courage n'en est que plus admirable !


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De David-H, le 28 janvier 2006 à 01:41
Note du film : 1/6

Personnellement, je partage l'avis général de DvdToile…

Si "Le mépris" m'a plu – encore que la musique fasse bcp-, "A bout de souffle" m'a laissé un peu perplexe, "Pierrot Le fou" très déçu, et "Une femme est une femme" …éreinté, "Charlotte et son jules" un peu amusé – il ne dure qu'un dizaine de minutes au moins, lui!-…

Pourtant, je viens d'acheter "Le petit soldat", "Les carabiniers" et "Made in Usa", que je n'ai pas encore visionné…

Soit 8 (!) titres de Godard au total, dans ma DVDthèque, tout ça dans seul un but culturel, destiné à saisir tous leurs fans…"Ce n'est pas faute d'avoir essayé", me diriez-vous…


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De Arca1943, le 28 janvier 2006 à 06:12
Note du film : 2/6

« Personnellement, je partage l'avis général de DvdToile ». Eh bien, cette opinion sur Godard est aussi la mienne. Cela dit, pour le confort de RdT, je rappelle que cette opinion n'est pas du tout "l'avis de DvdToile", seulement celui de plusieurs internautes cyberaccoudés à son zinc virtuel.

Ce rappel étant fait, j'aimerais maintenant dire, quant au panégyrique de Godard par RdT, la description qu'il fait de Pierrot le fou est tout à fait fidèle à l'esprit de ce film qui m'apparaît surtout, aujourd'hui, comme une curiosité. En voulant me le faire aimer, ami RdT, tu décris, ligne par ligne, plan par plan, les raisons mêmes qui m'ont toujours fait fuir Godard ventre à terre. Des collages de citations littéraires ! Des calembours d'adolescent boutonneux ! (Browning, vraiment, quelle trouvaille). Des dialogues au ton plus emprunté que celui d'une marquise ! Au secours !

Pourtant, je voudrai bien tenter pour la énième fois l'expérience avec Les Carabiniers, s'il me tombe sous la main.


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De PM Jarriq, le 28 janvier 2006 à 08:55

Espérons pour toi qu'il ne te tombera pas sous la main ! La vie est courte…


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De Impétueux, le 29 janvier 2006 à 18:19
Note du film : 1/6

Vous avez raison Arca, il n'y a pas de position officielle, pas plus que de ligne du Parti, et j'ai commis un abus de langage que vous avez opportunément corrigé !

Disons pour notre nouvel ami RdT, qui a des goûts bizarres, mais courageusement défendus, que la plupart des contributeurs habituels de ce site, malgré leurs différences de points de vue sur d'autrtes films ou réalisateurs, partagent une même exécration de Godard, hors quelques exceptions notables. Saluons la performance (un tantinet masochiste) de David-Hainaut qui met tout son coeur à trouver quelque chose d'identifiablement intéressant dans Godard…

Pour ma part, j'ai regardé deux fois Pierrot le fou en me fustigeant – la première fois, au moment où j'ai glissé le DVD dans le lecteur – d'avoir eu une position négative lors de la sortie du film, mais en me confirmant – la seconde fois, au moment où j'ai retiré le DVD du lecteur – que l'adolescent que j'étais alors n'avait pas si mauvais goût que ça !


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De RdT, le 29 janvier 2006 à 18:28
Note du film : Chef-d'Oeuvre

«La plupart des contributeurs habituels de ce site, malgré leurs différences de points de vue sur d'autres films ou réalisateurs, partagent une même exécration de Godard» Il s'agit votre interprétation. Est-elle vraiment partagée par la majorité? Un site internet n'est il pas par définition un lieu ouvert? En exprimant mes opinions individuelles je n'ai pas la prétention de convaincre tout le monde. Néanmoins, j'ai l'impression d'être moins seul à défendre les films de Jean-Luc Godard qu'à défendre ceux de Vera Chytilova. Par ailleurs je ne désespère pas de trouver un terrain d'entente avec les plus anti Godardiens d'entre vous au sujet de Jean Godard auteur de Pour un soir (avec Colette Darfeuil et Jean Gabin) qui passe ce soir sur le réseau Hertzien de télévision. On en reparle?


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De Impétueux, le 29 janvier 2006 à 18:47
Note du film : 1/6

Je viens sur ce site depuis quinze ou seize mois ; j'y ai déposé plus de 700 messages. Arca en a mis près de 1700 ; Vincentp doit friser les 300 ; PMJarriq dépasse largement les 1000. Si l'on excepte Dumbeldore et Al Holg, qui sont les chevilles ouvrières du site, je crois que nous sommes les principaux contributeurs.

C'est bien loin de vouloir dire qu'il n'y a plus de place ! Au contraire ! Plus il y aura d'opinions – même divergentes, même très antagonistes – plus ce site vivra, à condition que ces opinions soient bien argumentées, montrant un amour du cinéma et une certaine connaissance des films ; c'est tout à fait votre cas…

Mais je maintiens que la quatuor ci-dessus cité n'a pas pour Godard (Jean-Luc) les yeux de Chimène. Quant au Godard (Jean) de ce soir, je suis tout près à l'accueillir avec sympathie…mais je n'ai plus de magnétoscope et à ces heures-là, je suis dans les bras de Morphée !


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De lych666, le 30 janvier 2006 à 22:06

Godard dérègle le cinéma comme un récit psychédélique. Son oeuvre est une sorte de pathologie du cinéma. Quand on prend des champignons hallucinogènes, on ressent la vie différement ce qui nous permet de savoir d'où naissent les différences car quand on sent une différence, on peut la situer. Freud a créé la psychanalyse grâce aux maladies mentales,certains réalisateurs ont créé leur style grâce à l'oeuvre de godard. Analogie à méditer…Cela dit, Godard n'est pas ma tasse de thé mais il faut avouer que certaines de ses expériences fonctionnent; son talent est loin d'être négligeable.


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De RdT, le 30 janvier 2006 à 22:26
Note du film : Chef-d'Oeuvre

«Godard dérègle le cinéma comme un récit psychédélique.» Comme vous y allez!!! Personnellement j'appliquerais une telle expression plus à David Lynch qu'à Godard… On ne sera pas sans en reparler j'imagine.


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De lych666, le 1er février 2006 à 13:35

vous avez raison, ma formule était éxagérée. Godard n'est pas un "Merry Prankster" mais son cinéma est déréglé, comme si le spectateur devait se rendre compte à chaque instant qu'il a affaire à du cinéma et non un récit où il se laisserait emporter par une histoire. Godard rappelle au spectateur qu'il est un spectateur. Du moins, c'est l'impression que j'en ai, après, si l'on aime ses citations et les textes littéraires qu'il emploie on peut considérer l'oeuvre de godard comme poétique dans le fond et la forme, on peut aussi comme vous dites faire la chasse aux citations plaisantes mais on pourrait aussi qualifier ses films de pièges à pseudo intellos qui font semblant d'y voir des chefs d'oeuvre pour se gargariser de conversations inutiles sur des fims qu'ils ne comprendrons jamais, en se rassurant de surcroit qu'ils comprennent des choses existensielles qui échappent au commun des mortels. Et si Godard etait un grand farceur?…


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De PM Jarriq, le 1er février 2006 à 14:42

"Farceur", Godard ? Il manque un peu d'humour pour mériter ce qualificatif. Je le vois plutôt comme un égotique artistiquement stérile depuis bien des années, et noyant ses films sous les références et aphorismes. Il est clair que JLG méprise le public, son métier, ses pairs (relire les échanges de courrier avec Truffaut : impayables !). Sans faire de l'anti-intellectualisme à tout crin, position dangereuse qui mène tout droit à Arthur, à Ruquier et Nikos, Godard a été une comète fulgurante, le temps de deux ou trois films à ses débuts, et n'a fait que capitaliser dessus depuis. Mais il a ses fans, ses adorateurs même, et tous les goûts sont dans la nature, non ?


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De frychar, le 18 février 2006 à 14:40

Bonnie and Clyde à la française, aux couleurs bleu, (blanc),rouge, ou le rouge domine.

Ferdinand ,dit Pierrot,est cultivé,aime la littérature et Marianne !!!

Il joue avec les mots…

Le mot VIE que l'on retrouve dans enVIE, riVIEra… qui rime avec CINEMA, l'enseigne cinéma qui clignote comme celle de RIVIERA.

TOTAL, l'enseigne de la station service TOTAL écrite en rouge.

Total, c’était un film d'aventures…

Total ,c'est un roman d'amour…

Mais Total ,l'addition s'alourdit de jour en jour.

Pierrot en est conscient, mais sa conscience ne le tourmente pas. Les guerres dans Le meilleur des mondes (allusion ironique au roman d'Huxley au début du film) lui donnent bonne conscience.

Parmi les graffitis sur les murs on lit : " Vive Dieu ". La peur d'une punition divine est dépassée, un châtiment à la Dostoïevski n'a pas prise sur Ferdinand, et celui des hommes ne fait que l'effleurer.

Rouge,rouge sang, rouge…STOP.

C'est fini,Marianne l'a trompé,il la tue et se suicide….


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De Impétueux, le 18 février 2006 à 16:37
Note du film : 1/6

J'ai dû mal m'exprimer : je ne portais pas de jugements de valeur sur le ton de nos messages et, précisément, j'avais déjà écrit à RdT qu'il n'y avait pas – et Dieu merci !! – de ligne officielle sur le talent de tel ou tel ; la seule règle, opportunément imposée par la haute hiérarchie de DVDToile est une expression syntaxiquement et orthographiquement correcte, ainsi que – c'est implicite – les attaques ad hominem, les propos graveleux, grossiers, racistes, etc.

Je faisais aussi remarquer que le ton général des interventions n'est pas – à tort ou à raison – très godardien et que l'arrivée d'un amateur était plutôt revigorante et porteuse de joyeux échanges !


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De fantorro, le 9 avril 2006 à 20:20
Note du film : 6/6

Je n'avais aucun à priori artistique ou idéologique sur JL GODARD quand j'ai découvert ses films, je ne connaissais rien de la guéguerre entre les partisans du cinéma "Qualité française" et ceux de la "Nouvelle Vague".Lorsque j'ai vu la première fois "Pierrot le fou", c'était à la télévision,tard la nuit,n'étant donc pas aussi concentré comme j'aurais pu l'être si je l'avais vu au cinéma. J'ai été marqué par bien des qualités. Mais cela ne sert à rien d'en rajouter sur les qualités de ce film. On les a déjà assez évoquées, décortiquées, approfondies, largement commentées et répétées. Il existe déjà toute une production littéraire critique qui font l'éloge de ce film et d'autres de Godard. Je ne vais rien ajouter de plus qui soit pertinent sur ses qualités, d'autres l'ont mieux fait que je ne le ferais et de façon plus complète.

Celà dit, je peux tout de même faire part de mes impressions positives brièvement.

Comme l'évoquent les critiques dythirambiques, de même, j'ai été, au moment où je l'ai vu à la télé,

enchanté par sa poésie, par les décors, par les couleurs et par le mouvement inscrit dans l'échappée belle de "belmondo" et de "karina" à travers les espaces. Une image qui m'a particulièrement marquée est celle où l'on voit le couple entreprendre une fuite en avant meurtrière avec l' un, tenant une mitraillette à la main et l'autre, un album des "Pieds Nickelés". Mais c'est une impression toute personnelle qui ne parle qu'à moi.

Alors,oui, j'ai été enchanté, regrettant un peu de ne l'avoir vu qu'à la télé, de manière un peu distraite. Huit années plus tard, je décide de le revoir au cinéma. J'ai bien retrouvé ce qui avait fait son charme: poésie,couleurs ,mouvement et agitations ponctués de moment de pauses et de réflexions introspectives.Mais quelquechose qui m'avait complètement échappé à la télé s'est révélé à mon grand regret: Une absence de réalisation et de mise en scène. La mise en scène est très plate, les personnages sont très souvent filmés en plein centre du cadre, de profil ou de face, et de façon abusive. Il y a très peu de composition de l'image, l'organisation de l'espace qu'occupent les personnages devant le champ visuel est inexistante.

Par moment,cette façon de filmer si platement est justifiée avec les scènes intimistes et rapprochées,

mais cela devient systématique et lassant et celà génère des longueurs. Est-ce à dessein ou pas, mais je n'en suis pas convaincu. Or dans les commentaires critiques, personne n'évoque la déficience de la mise en scène de ce film et de sa réalisation.

Si je préfère les premiers films de Godard, c'est parce que c'était Godard le cinéaste qui réalisait des films de cinéma,on redécouvrait avec lui le cinéma. Après c'est devenu Godard,non plus le cinéaste, mais Godard,l'auteur-essayiste qui pond des films filmés. Mais,le Cinéma, qu'est-ce que le Cinéma?……

Pour mettre un 6/6, il aurait fallu une réelle mise en scène dont Godard a pu en faire preuve dans ses films précédents, mais là elle est absente…Le fond manque de forme,dommage.


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De RdT, le 10 avril 2006 à 19:09
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Vous écrivez : «une image qui m'a particulièrement marquée est celle où l'on voit le couple entreprendre une fuite en avant meurtrière avec l' un, tenant une mitraillette à la main et l'autre, un album des "Pieds Nickelés". Mais c'est une impression toute personnelle qui ne parle qu'à moi.»

Cette allusion ne parle pas qu'à vous. Elle fait partie des nombreuses images qui font que je raffole de ce film. Une oeuvre dont j'ai déjà dit ici à quel point j'en appréciais la qualité dialogues. Là où je ne vous suis pas tout à fait c'est quand vous parlez d'absence de mise en scène; Car ce chatoiement de couleur que vous évoquez n'est ce pas de la mise en scène? Et je trouve que les images sont beaucoup plus construite, organisée que vous ne le dites. Le couple Karina Belmondo se désensablant au moment du poème de Browning le «poète qu'on appellerait vol vers», je trouve cela fort bien peint. Les profils figés que vous évoquez, je les trouve très esthétiques. Comme quoi, il y a autant de vision que de spectateurs. Mais ça me fait plaisir que vous ayez aussi remarqué les pieds nickelés. Qualité française ou pas, on insistera jamais assez : dans Pierrot le fou, Godard est un grand cinéaste Européen, et je crois que nous sommes plusieurs sur ce site à le penser.


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De fantorro, le 11 avril 2006 à 22:11
Note du film : 6/6

Sur les qualités de "Pierrot le fou" qui vous ont enchanté, je tiens à vous rassurer qu'il en est de même pour moi. Je ne les conteste pas, je les ai soulignées dès le départ pour que celà soit clair que je trouve que c'est un très beau film poétique et esthétique. Mais je ne voyais pas l'utilité de revenir et d'insister sur ses qualités (sur lesquelles nous sommes d'accord) puisqu'on a déjà tellement écrit et commenté dessus.

Alors la seule raison qui puisse me pousser à faire un commentaire, c'est qu'en tant qu'amateur de ce film, je voudrais quand même émettre les regrets que j'ai pu ressentir durant le film quand je l'ai revu au cinéma.

Personnellement, le cinéma est l'art de l'image et du mouvement (d'où le terme complet de "cinématographe").Il y a ces deux notions qui sont bien réunies et visibles dans ce film: le mouvement avec la cavale fugitive du couple et la beauté des images avec ses décors et ses couleurs. Le mouvement et les images ne sont pas froids et vides, ils sont habités par un véritable souffle poétique distillé par le génie artistique du réalisateur. Mais il y a une autre notion à laquelle je suis aussi extrêmment attaché, c'est la notion de "l'Espace et du Volume". Le cinéma est pour moi également l'Art du volume puisque c'est une prise de vue d'objets réels dans l'espace. Or, je reconnais qu'il y a des grandes qualités dans la manière dont Godard place les décors et les personnages à l'intérieur de l'espace devant le champ visuel. D'où toute une série de scènes cultes dans le film,superbement réalisées et mises en scène. Mais je trouve qu'il y a des moments de relâchements à mon goût,aussi.

Il y avait par moment vers la fin trop de scènes réalisées de manière plate, avec les personnages cadrés en plein centre, filmés de profil ou de face et situés sur le même plan, et celà de façon abusive et lassante.D'où des longueurs.

Vous me dites "le chatoiement des couleurs est une preuve de qualité de mise en scène et de composition de l'image", mais j'évoquais, de mon côté, la mise en scène et la composition de l'image en ce qui concerne le domaine de la gestion et de l'organisation de l'Espace. Je parlais de Volume, de Trois Dimensions. La couleur,ce sont des événements de surface, c'est du domaine du Plan et non de l'Espace. Après vous me parlez des dialogues,c'est du texte et non de l'Espace.

Je me corrige: je n'ai jamais dit que ce Film pêche, dans son ensemble, par une réalisation et une mise en scène déficientes.

loin de là, il est mérité de louer toutes ses qualités et je suis le premier à le reconnaître et à en avoir été enchantées. Mais je dois admettre qu'il existe aussi des séquences dans le film qui pêchent par une réalisation trop plate et qui ne m'ont pas convaincu. Mais est-ce à dessein? afin de souligner la torpeur et l'ennui des héros vers la fin?

De toute façon, on ne peux pas extraire les scènes cultes du reste du film, elles trouvent leurs sens,leur intensités et leurs éclats à travers la réalisation de l'ensemble du film. Rien que pour celà, "Pierrot le Fou" est bien un grand film .Mais j'ai une façon nuancée d'exprimer mon enthousiasme. Je met un 6/6 et je maintiens l'expression de quelques regrets puisqu'aucun des amateurs de ce film dont j'en fais partie comme vous, n'en fait part.

Je ne suis pas de ceux qui considèrent qu'un bon film doit être de bout en bout génial et captivant, de la première jusqu'à la dernière minute. Pour un film qui ose la poésie et l'esthétisme non gratuit, celà est très dure, et je suis alors très bon public. D'ailleurs une minute de génie me marque durablement,c'est le cas ici.

   

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De RdT, le 19 juillet 2006 à 16:49
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Je viens de revoir Pierrot le fou, avec toujours plus de délectation. Bonheur d'y revoir le merveilleux Raymond Devos. Ce fut l'un de ses beaux rôles au cinéma. Qu'un hommage lui soit rendu pour sa séquence savoureuse.


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De droudrou, le 28 novembre 2006 à 15:19
Note du film : 2/6

Faute d'un DVD consacré à Philippe Noiret, j'ai dû me fader, hier soir, "Pierrot le fou"… J'ai duré une trentaine de minutes… Je ne l'avais jamais vu. Et ma chère "film d'arts et d'essai", elle-même, a déclaré forfait bien avant moi… "Tu comprends, Droudrou, je l'avais vu il y a longtemps ! Mais ce que ce pouvait être nul à l'époque ce genre de conversation…" – Cà c'est vrai. C'est quasiment le même genre que "Dis, tu aimes mes chevilles ?…" du même Jean-Luc Godard… Des dialogues d'une puissance inouïe, inoubliables… Je pense qu'Impétueux montre beaucoup plus de mansuétude que je ne l'exprime moi-même…


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De Impétueux, le 28 novembre 2006 à 15:27
Note du film : 1/6

Oh là là, mais sur bien d'autres fils, concernant Godard ou Civeyrac, la bataille a été plus rude, plus sauvage et plus sarcastique !!


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De dumbledore, le 28 novembre 2006 à 15:54

Droudrou : "Mais ce que ce pouvait être nul à l'époque ce genre de conversation…" – Cà c'est vrai. C'est quasiment le même genre que "Dis, tu aimes mes chevilles ?.."
Il est sûr que les dialogues en eux-mêmes auraient terriblement perdu en saveur si Alice Sapritch (grande actrice au demeurant) les avaient dit à la place de Bardot.


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De droudrou, le 28 novembre 2006 à 17:05
Note du film : 2/6

AlHolg ! Hier soir, ma "douce" moitié me dit : "Droudrou, ce soir, j'ai envie de regarder un film !" – Comme je n'avais pas de film de Noiret (ce pour quoi je me suis fait engueuler…) j'ai donc mis dans le lecteur de DVD "Pierrot le Fou"… dans la mesure où madame n'aime pas beaucoup les westerns… ou les films américains. Tu vois mon malheur ?


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De PM Jarriq, le 28 novembre 2006 à 17:15

Pour en arriver à consacrer une soirée à Godard, c'est sûr qu'il est difficile d'imaginer tomber plus bas !


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De RdT, le 28 novembre 2006 à 18:22
Note du film : Chef-d'Oeuvre

«RdT : je suis navré de dire que j'ai trouvé ce film indigeste et insupportable. Il y a un problème de scénario. J'y reviendrai quand j'aurai un peu de temps.»

Cher Vincentp, j'attends votre critique avec impatience. Un problème dans le scènario dites vous… Vous me donnez fichtrement envie de le revoir. J'ai tellement le sentiment que ce Godard est justement un des mieux construits. Et j'adore le savourer pour y rechercher toutes ces citations qui craquent sous la dent comme les amandes dans un Kouglof. Et ce chatoiement de couleurs estivales, n'est-ce pas réconfortant dans ces tristes soirées d'hiver? Quel dommage que vous ne soyez resté que trente minutes devant l'écran Droudrou, en êtes vous arrivé jusqu'à la scène de Raymond Devos?

Je suis vraiment déçus que vous soyez si peu à partager avec moi ce que je considère comme le plus beau rôle de Jean-Paul Belmondo


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De droudrou, le 28 novembre 2006 à 19:37
Note du film : 2/6

Le père Devos ? Non ! Hélas ! Question : fait-il Devos ou fait-il autre chose ? Parce que je vais vous dire : ici, tout est sens dessus, dessous ! Le voisin du dessus est passé au dessous et le voisin du dessous est passé au dessus ! – Mais non ! – Mais si ! Jésus revient !… A moins qu'équipé de sa paire de bretelles, Devos ne fasse le cosmonaute…


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De lych666, le 28 novembre 2006 à 20:26

Vous me rappelez un ami à moi RdT, admirateur de ce Pierrot le fou… Nous venons souvent à en parler mais jamais à trouver un point d'entente. Alors que lui jouit à chaque plan et réplique moi je ne peux m'empêcher de pousser des soupirs. Nos conversations ressemblent à peu près à ça:

Moi: Mais comment tu peux aimer à la folie ce bordel d'images et références racoleuses pour intellos en quête d'originalité, j'ai l'impression que t'aimes ce film juste parce qu'il n'est pas comme les autres et qu'il y a une espèce de consensus chez certaines personnes qui le considèrent comme un chef-d'œuvre… Moi, j'ai l'impression de voir une œuvre qui dérègle volontairement tous les codes pour éclabousser d'originalité et de provocation…

Lui : Mais pas du tout, tu te fait des idées, c'est sûrement ces raisons là qui toi, te ferait aimer le film, moi, je trouve que c'est une aventure géniale, emprunte de liberté et de poésie dans le fond comme dans la forme…Ces moments où la musique prend l'image, le montage est une véritable symphonie…Et les couleurs sont magnifiques… Ce film est une réflexion sur l'art à lui tout seul…

Moi : Et tous ces plans sur le mot VIE de RIVIERA, ces plans insérés du journal de Bébel, qui viennent s'introduire dans le récit, c'est un peu exagéré non…

Lui : Non, moi je trouve ça très Lacanien…

Moi : Voilà, on y arrive, c'est justement toute ces références qui m'agacent… Parce que Godard met le doigt sur des livres, des citations intellectuelles, il faudrait dire :"aaah je l'ai lu celui là, c'est un bon livre, la citation arrive à point nommé, dommage pour les imbéciles qui ne connaissent pas cette référence, mmh nha ha ha ! Ce que je peux être cultivé…" Non, pour moi ; Pierrot le fou est juste une expérience sur le récit et la narration mais je préfère encore Le mépris, A bout de souffle ou Bande à part

Lui : Je ne suis pas d'accord, tu prends ça trop à cœur… Moi je trouve ses citations très pertinentes, Godard joue avec les mots et le cinéma… Dès le début du film je suis hypnotisé, ce film me met en joie du début à la fin…

Bref, conversation sans fin… Mais avec un tel enthousiasme dans les propos de mon ami, j'ai décidé de revoir Pierrot le fou, en me disant, « Zut ! Je suis peut être trop bête, quelque chose m'a sûrement échappé pour que ce film le touche autant et pas moi, voyons voir… ».

Mais rebelote, impossible de tenir jusqu'au bout, malgré un début prometteur où je me disais « ah ouais, pas mal ces filtres bleu, rouge, et jaune sur la caméra pour l'ambiance de la soirée et des conversations », puis au dialogue dans la voiture entre Anna Karina et Belmondo, j'ai su que c'était foutu d'avance et je n'ai même pas tenu jusqu'à l'apparition de Devos

Je pense justement que la force de ce film est de plaire énormément à certains et de déplaire énormément à d'autres sans que les deux parties puissent s'entendre… Ce qui est quand même incroyable… Je reconnais des qualités à Pierrot le fou, mais elles ne fonctionnent pas sur moi.


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De dumbledore, le 28 novembre 2006 à 20:40

Je ne suis pas un fan de Godard loin de là mais je dois reconnaître que les premiers films avaient quelque chose d'intéressant (Pierrot le fou, Le mépris, etc). Je crois qu'une des clés de ce cinéma, comme celui – avec plus de finesse, il est vrai – de Antonioni et de Wenders (celui d'avant Paris texas) réside dans l'idée que le but visé est justement l'inverse de celui du cinéma traditionnel. Alors que le cinéma narratif, classique, vise à effacer au maximum la mise en scène pour faire naître l'émotion, via une identification aux personnages… ce cinéma dit "moderne" (déconstruit, anti-dramatique) vise l'inverse : à chaque fois qu'une scène est supposée "classiquement" apporter de l'émotion, le réalisateur utilise des procédés, voire les montre pour distancer représentation et affect. Chez Antonioni c'est fin : le début de l'Eclipse montre une rupture amoureuse et … on ne ressent rien. Godard va plus loin (trop loin?) en montrant la mise en scène elle-même… Tant qu'on aborde le cinéma de Godard avec la tête et pas avec l'affect, on peut comprendre et apprécier. Sinon on est fichu. Godard veut dire des choses mais surtout pas les faire ressentir. Du coup dire qu'on "aime" les films de Godard est un non-sens. Pour revenir à l'idée des filtres, ça va évidemment dans le même sens : alors que le personnage est décalé avec le monde dans lequel il évolue, la mise en scène utilise le procédé le plus "décalé" possible qui est à sa disposition… Godard, Antonioni, Wenders sont dans la lignée du "nouveau roman", de Brecht, etc… et des structuralistes.


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De paul_mtl, le 28 novembre 2006 à 22:00

Merci au film de Godard pour cette tres interessante discussion dont j'ai apprécié les interventions de Lych666 et dumbledore.

Si on prend en compte les discussions induites du film avec le film lui-même alors cet ensemble merite indéniablement une meilleure note sinon la note moyenne me parait suffisante de nos jours. On peut accorder à un film, le credit d'avoir apporter un nouveau style, une touche d'originalité, de liberté à une époque même si la réalisation et les idées peuvent déplaire au spectateur d'hier et/ou d'aujourd'hui. Ce sont deux exemples de criteres qu'on peut ou ne pas considerer dans sa note et son appreciation.


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De lych666, le 29 novembre 2006 à 11:11

Bravo Dumbledore! excellente formulation!


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De paul_mtl, le 29 novembre 2006 à 12:37

Oui d'ailleurs l'homme de Néandertal saurait il utiliser les tags que vient de créer Spontex pour inserer un lien dans un message ?

cinemasmodernite.pdf

Sinon j'ai vu un documentaire de Godard parlant du cinema Histoire(s) du cinéma me semble t'il pour ceux qui s'interesse à ses idées.

Histoire(s) de Godard (libé)

Godard (Wikipedia)


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De rodo, le 9 janvier 2007 à 14:52

Je ne trouve pas que ce film ait l'air daté du tout. Sa photographie et ses couleurs en font un film beaucoup plus interessant artistiquement que la plupart des films produits depuis ces vingts dernieres années, ainsi que sa narration. Les critiques soulevés par le film sont toujours actuels "Il y a eu la civilisation Athénienne. Il y a eu la Renaissance. Et maintenant on entre dans la civilisation du Q", cette phrase est toujours vraie maintenant. La scene ou Belmondo s'ennuie dans cette fete en monochrome ou tout le monde fais semblant de discuter mais récite des publicités me fait penser a bien des conversations que je peux encore entendre dans la rue. Anna Karina dans le film pourrait tout aussi bien etre une contestante de Star Academie aujourd'hui, elle veut écouter de la pop, et ne pas lire. Pourquoi les hommes intellectuels sont ils attirés pas les femmes superficielles, et vice et versa?

Le film respire de liberté, lorsque Belmondo et Karina courrent dans l'herbe, ils sortent du champs, de la pellicule. Le film est d'une rare inventivité, drole, deux européens essaient d'amuser des américains en leur montrant leur propre monstruosité. Les dialogues sont fantastiques d'absurdité mais aussi tres playfull et intelligents

Je serais curieux de savoir quels films vous aimez

bien a vous


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De Impétueux, le 9 janvier 2007 à 15:20
Note du film : 1/6

Vous voulez savoir les films que les contributeurs de ce fil de discussion apprécient ? (la plupart d'entre eux) ? Reportez vous à l'onglet "Les films préférés de…" sur la page du forum (bordure de droite)


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De fretyl, le 24 septembre 2007 à 01:59
Note du film : 6/6

Je l'ai regardé surtout parce qu'il y'a Belmondo sinon je dois reconnaitre que je n'aurai jamais tenté le coup et je dois dire que je suis réellement surpris par la qualité et la beauté de ce film de Godard. Tout est beau, la musique, les paysages, tous !
A sa sortie le film fut anoblie tout le monde le sait par un texte de louis Aragon qui disait ''qu'est ce que l'art d'aujourd'hui c'est jean luc godard ; ce film collage sur le temps de vivre et de mourir brasse des scènettes libres et poétiques tel une bande dessinée folle. La peinture la littérature et la poursuite des émotions sont les trois constantes de Pierrot le fou.

Godard inspiré cette fois ci cherche a filmé la vie (ce mystère)dans cette histoire d'un insurgé contre la société de consommation qui refuse l'état social, vit dans la poésie comme certain vivent dans la religion. Pas ,de récit linéaire mais une quête a base de bavardages, promenades, une chasse au bonheur simple. Des hommages aussi aux pieds nickelés, a Stevenson et même à jules Verne.
Et un humour fin, léger, subtil, écrit comme ce grand moment ou Devos entend la même chanson depuis vingt ans.

Un chef d'œuvre !


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De Impétueux, le 24 septembre 2007 à 11:24
Note du film : 1/6

D'ici que Frétyl devienne thuriféraire de Robert Bresson, puis de Philippe Garrel, puis de Jean-Marie Straub, il n'y a qu'un pas !

Qu'il franchira en présentant ses dévotions ultimes au Professeur Civeyrac !


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De RdT, le 25 septembre 2007 à 15:54
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Cher Impétueux, Le message de Fretyl, ne fait que confirmer ce que j'ai toujours pensé de Pierrot le fou : un chef d'œuvre absolu dans la filmographie de Godard : il a su faire un film qui peut s'adresser à un public, large, un peu comme dans Le Mépris. Cher Fretyl, Bienvenue à vous sur DVDtoile, et je ne saurais que trop vous encourager à visionner les cinéastes que vous énumère notre ami Impétueux. Ne vous laissez pas impressionner par sa vigueur un peu sanguine. Il a un peu choisi d'être, sur DVDtoile, le pourfendeur du cinéma d'auteur ; le défendeur des «comédies de qualités françaises» ; le contempteur de Sacha Guitry ; le procureur de la lutte contre Robert Bresson et Godard


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De Impétueux, le 25 septembre 2007 à 17:26
Note du film : 1/6

Votre plume est allée trop vite, RdT, à moins que vous ne soyez (déjà !?) contaminé par certaine propension de Frétyl à ne pas utiliser à bon escient la langue française !!

Quoi, m'instituer, moi, le contempteur de Sacha Guitry  ! alors que j'en suis le laudateur principal (aux côtés de Sépia), le préposé thuriféraire, et même, eussiez-vous pu dire pour vous moquer, le dithyrambiste patenté !!

Mais il est bien vrai, en revanche, que le cinéma dit d'auteur, malgré des efforts désespérés (que vous devriez admirer, tant ils vont contre ma nature) n'a pas mon suffrage (je traduis pour Frétyl : me sort par les trous de nez)


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De fretyl, le 25 septembre 2007 à 17:44
Note du film : 6/6

Il est évident que Godard a cherch2 à faire là un film commercial, il y a une vedette comme Belmondo, on sent qu'il y a des moyens financier et pour une fois il s'applique . Mais ce n'est pas une raison pour oublier ses catastrophiques carabiniers l'horrible chinoise et le décevant week end etc etc …

Mais en attendant je vais tenter de voir les autres succès de Godard a bout de souffle et Le mépris.


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De s é p i a, le 25 septembre 2007 à 19:45

Mon cher Simon , nous n'avons pas attendu RdT , que je salue malgré son idée fixe "Guitry-caca" , pour te dire que tu es le bienvenu sur ce site ! Il n'y a qu'un Simon sur internet , il est à nous , et nous le gardons !

Mais quand notre Ami , TON ami Impétueux , écrit : "-Je traduis pour Frétyl : Ca me sort par les trous de nez…-" réponds z'y ! Mais réponds z'y donc !!!


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De fretyl, le 25 septembre 2007 à 20:07
Note du film : 6/6

Impétueux vous me sortez par le trou du ..bip .


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De RdT, le 26 septembre 2007 à 17:07
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Désolé Impétueux de vous faire cet affront. Un membre de mon message avait en effet disparu sous les crocs de ma souris (sans doute terrorisée et claquant des dents à l'idée de brosser votre portrait…). Je voulais écrire :

« Il a un peu choisi d'être, sur DVDtoile, le pourfendeur du cinéma d'auteur ; le défendeur des «comédies de qualités françaises» ; le contempteur de Civeyrac ; l'adulateur de Sacha Guitry ; le procureur de la lutte contre Robert Bresson et Godard…»


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De Impétueux, le 26 septembre 2007 à 18:13
Note du film : 1/6

Je me disais bien qu'un adversaire comme vous ne pouvait pas s'être trompé à ce point là dans le choix des mots !

J'accepte donc avec plaisir cette rectification technique et vous en donne acte bien volontiers !


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De s é p i a, le 27 septembre 2007 à 01:20

Princier…Cet homme est un Prince ! Que dis-je ? Royal…Surement pas tendance Ségolène, mais Royal !…


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De Impétueux, le 21 mars 2013 à 17:32
Note du film : 1/6

Juste après avoir commenté dithyrambiquement Ah ! les belles bacchantes, je me suis dit qu'un peu de prétention intellectuelle ne me ferait pas de mal et que tant à rester idiot, mieux valait le demeurer avec des films qui le méritent. Et puis la semaine Sainte arrive et une entrée en chemin de pénitence n'est pas pour déplaire à mon humeur saisonnière.

Jean Cocteau affirme qu'à l'issue de la représentation controversée de son ballet Parade (musique de Satie, rideau de scène de Picasso), en 1917, il aurait entendu une spectatrice goguenarde claironner Si j'avais su que c'était aussi bête, j'aurais emmené les enfants !.

Je ne suis pas loin, après avoir revu une nouvelle fois Pierrot le fou, de n'être pas du côté de la dame, en ajoutant, toutefois que si j'avais conduit des enfants à regarder le film de Godard, ils ne se seraient pas amusés, mais enquiquinés copieusement.

Quand j'étais jeune et qu'on parlait beaucoup de Jean-Luc Godard (qui sait aujourd'hui s'il vit encore, à part les critiques de Télérama ?), on disait souvent que Pierrot le fou était son œuvre la plus aboutie, celle qui condensait et résumait le mieux le style de son cinéma. Je crains malheureusement que ce ne soit exact, À bout de souffle, et peut-être Le mépris constituant des îlots (mais de tout petits îlots, à peine émergés) dans ce marécage prétentieux.

Ce cinéma de péteux et pour péteux qui peuvent écrire à l'envi des gloses infinies sur la récurrence des couleurs rouge et bleue tout au long du film (ah oui, il y a du rouge et du bleu tout le temps ; la belle affaire !), ce cinéma d'une infinie prétention et d'une vacuité totale sous les oripeaux de l'intellectualisme germanopratin ne pouvait exister que dans une époque dont la jeunesse était gâtée par la vie et ne connaissait pas le dixième des difficultés de la jeunesse d'aujourd'hui (je le sais : cette jeunesse était la mienne). D'ailleurs, quand j'écris ne pouvait exister, je ne suis pas tout à fait exact : ce cinéma existe toujours : c'est celui de Philippe Garrel, de Straub et Huillet, mais ce cinéma-là n'a plus aucune espèce d'importance ; alors qu'au cours des années Soixante, Godard était un cinéaste célèbre auprès du grand public.

Tout est chichiteux, verbeux, maniéré, plein de tics insupportables : ainsi cette manie, dès que les protagonistes roulent la nuit, de faire succéder sur leur pare-brise, des spots lumineux rouges, jaunes, bleus, verts en représentation de lampadaires et de fuite en avant ; ainsi ces insertions périodiques de mots écrits en lettres majuscules qui sont censés rappeler au spectateur borné quelques traits d'esprit gravement énoncés par les acteurs (J'avais envie ; j'étais en vie ; ouaf, ouaf ! quel sémioticien, ce Godard !) ; ainsi le retour continu dans le paysage des stations d'essence Total : n'importe quel esprit sensé se dit que c'est du sponsoring : mais non, paraît-il, Total veut simplement et subtilement dire Total : les bras m'en tombent.

Et pourtant, j'ai mis 1, et non pas 0 ; pourquoi ? si je trouve que Belmondo est à peu près aussi insupportable que dans Le guignolo, je trouve Anna Karina bien charmante. Et puis ici ou là, deux trois trucs, une bonne réplique (La vie est peut-être triste, mais elle est toujours belle), une idée amusante (les textes publicitaires gravement énoncés par les participants à la soirée du début), une image un peu frappante (le squelette de la station-service désaffectée où flambent des voitures). Et en fait, ce 1, c'est plutôt un 0,1.


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