Né en 1912, Michelangelo Antonioni a sa place parmi les très grands réalisateurs. Il démarre sa carrière en réalisant des petits sujets, des documentaires sociaux, avant de passer au long métrage en 1950 avec Chronique d'un amour. Ses premiers films sont très influencés par le néo-réalisme et le cœur de ces films sont souvent des drames sociaux ou matrimoniaux. Il opère toutefois un virage dans son cinéma à partir de 1957 avec le cri et qui se confirmera réellement deux films plus tard avec l'avventura (60). Michelangelo Antonioni quitte en effet le cinéma, dramatique, affectif pour partir à la recherche d'un nouveau cinéma distancé affectivement, plus froid ou paradoxal. Le terme est difficile à trouver tant l'effet psychologique qui se dégage de ses films est étrange. On pourrait dire qu'il fuit l'affect, cherchant à montrer des scènes très fortes d'une manière très peu affectisée. C'est la rupture d'un couple au début de L'eclipse (62) à laquelle on ne ressent rien ou bien la mort dans la fin de Profession : Reporter (75) qui nous laisse indifférent. Son thème de prédilection pourrait se définir comme la critique de l'imaginaire. Imaginaire du couple qui repose finalement sur le fantasme L'eclipse, imaginaire de l'impression de connaître l'Autre Identification d'une femme, ou bien même imaginaire de l'identité Profession : Reporter ou imaginaire même de l'imaginaire : Blow Up Cinéaste cérébral sans aucun doute, mais pas intellectuel pour autant, Michelangelo Antonioni fait partie de la même famille que le Wim Wenders d'avant Paris texas ou de Robert Altman d'avant 1985. Il est un peu le père de tous ceux là.

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