Évidemment, c'est assez nettement moins bien que l'excellent Gentleman d'Epsom de 1963, où Jean Gabin
déploie des trésors d'inventivité pour rouler Louis de Funès,
mais joue aussi très finement un grand bourgeois dans la dèche, escroc par nécessité et désinvolture…
Mais il y a des seconds rôles absolument parfaits, comme Micheline Dax en gourgandine sexy, ou Pascal Mazzotti
en maître d'hôtel pincé.
La question relève aujourd'hui du sacrilège, tant l'acteur est révéré ; mais alors que l'on est bien certain que Fernandel, au milieu d'un paquet d'âneries a tourné quelques chefs d'oeuvre (les Pagnol)
et quelques très bons films (les deux premiers Don Camillo,
La vache et le prisonnier,
notamment), on peine à avoir le même regard sur Funès
: qu'est-ce qu'il a vraiment fait de bon, de très bon ?
J'ouvre le débat…
« De Funès : qu'est-ce qu'il a vraiment fait de bon, de très bon ? »
Louis De Funès n'est pas le type de comique que je préfère. Cependant je proposerais, outre La Traversée de Paris déjà nommée : Sur un arbre perché,
L'homme orchestre
et L'Aile ou la cuisse.
Mais de même la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu'elle a, de même les grands comiques : ces films sont simplement de très bonnes farces, qui n'ont d'autre but que de faire rire. Le comique de De Funès
n'a ni la dimension tragicomique de Fernandel,
ni la vulnérabilité de Bourvil,
ni le côté lunaire de Pierre Richard.
Mais ce n'est pas un reproche : il est le pitre qu'il est, voilà tout, capable de numéros inénarrables. Si je devais choisir un seul titre, je dirais sans doute L'Homme orchestre,
car c'est un film musical, qui confère à l'irascible histrion une légèreté inhabituelle.
Je ne crois pas que De Funès ait un seul grand film à son actif. Mêmes ses collaborations avec Oury
sont surfaites et surestimées. Par contre, il a collectionné les grands moments de comique pur, dans un nombre incalculable de nanars ou d'oeuvrettes moyennes : la pêche dans Ni vu ni connu,
la douche dans Le corniaud,
l'extinction de voix dans Jo
ou La folie des grandeurs,
l'obséquiosité dans Le grand restaurant,
la danse rue des Rosiers dans Les aventures de Rabbi Jacob,
la plupart de ses apparitions dans Oscar
… Tous ces films sont vieillots, difficiles à regarder aujourd'hui, mais ils contiennent des instants de pure folie, d'inventivité comique dûs à De Funès,
et à lui seul. Alors non, l'acteur n'a au final, pas le palmarès de Fernandel
ou Bourvil,
mais il faut lui reconnaître une puissance phénoménale, pour que plusieurs générations après, un public jeune voie et revoie d'infâmes navets désuets, pour quelques secondes de génie.
Je vois que nous sommes d'accord ! Un tempérament, une fulgurance exceptionnelle, des moments de pur délire où l'on sent une sorte de génie du dérapage.
Quel dommage précisément, qu'il n'y ait pas eu dans la carrière de Louis de Funès une sorte de miracle, une histoire qui n'aurait pas simplement été au service de ses pitreries sublimes, un peu d'exigence cinématographique ou un réalisateur autoritaire qui aurait demandé plus de rigueur et mieux de tenue.
Il est vrai qu'à ce moment-là, cette démesure si consubstantielle et essentielle à l'acteur n'aurait pu s'exprimer…
A la décharge des réalisateurs, il faut regarder l'interview de "Fufu" dans le DVD de Oscar, où il déclare de façon très péremptoire, n'avoir de leçon à recevoir de personne, et exiger des metteurs en scène qu'ils se contentent de le filmer, et surtout pas de le diriger. A travers les déclarations de cinéastes ou de partenaires, on devine que De Funès
n'a pas toujours été facile, et qu'il est probablement responsable à 100% de l'orientation médiocre de son vedettariat. Après tout, il n'a jamais cherché au-delà de Jean Girault
ou au mieux, Molinaro
… Vu son statut, ce n'est certainement pas un malheureux hasard.
Il faut dire, à la décharge de de Funès, qu'il a si longtemps galéré pendant des années à devoir se contenter d'apparaître furtivement, de çà de là, que l'on peut comprendre que le succès qu'il a conquis avec Faites sauter la banque (dans lequel il tient enfin le premier rôle) lui ait quelque peu monté à la tête par la suite.
J'ajouterais en sa faveur – parce que nous avons si souvent ri à la vision de son personnage irascible, tyrannique, obséquieux avec les puissants et féroce contre les humbles – que sa réalisation de l'Avare et son interprétation du rôle d'Harpagon est, me semble-t-il, tout à fait convaincante…
Franchement, ca me saoule les critiques ainsi… Que t'aime pas Louis de Funès, c'est un fait… Mais c'est quand meme l'acteur n°1 au box office français et c'est l'acteur qui attira plus de 161 millions de spectateurs pendant 37 ans. Bourvil et Fernandel le suivent de près mais Louis de Funès est considéré comme le meilleur comique de tous les temps… Désolé, mais malgré quelques "nanars" comme tu dis, ces nanars en question sont devenus cultes et les gens les aiment. Sa carrière est faite de succès :
C'est des résultats nuls ça pour toi ???
Trouve moi un autre acteur, hormis Bourvil, Fernandel ou en core Belmondo qui fasse des résultats ainsi T'en verra pas beaucoup, biloute !!
Les critiques considèrent certains films comme nuls… Notamment quelques exemples : "Les bronzés 3", malgré ces 10 millions d'entrées, s'est fait descendre par les critiques, idem pour "Astérix aux Jeux Olympiques"… Franchement, vous n'avez aucun goût !!!
D'ailleurs, vu que Louis de Funès n'aimaient pas donné d'interviews et qu'il n'aimait pas fort les journalistes, ceux ci ne lui ont jamais fait de cadeau, à cause de cela !!
Et même sans partager l'affiche avec Jean Marais, Bourvil ou encore Jean Gabin, il a signé des films de qualités inégalables et de très bons films !!!!
C'est vrai que dans les années 70-80, il a connu une baisse au box office, notamment aux Charlots et à Pierre Richard qui sont apparus…
Vos chiffres sont faux L'homme orchestre n'à jamais fait plus de 2000 000 d'entrée, le film a été un succés en Italie mais à été en France un bide total de méme pour Sur un arbre pérché,
L'avare
et Jo
.
Alors vous,comme toujours,c'est Monsieur je sais tout!Super fretyl!
D'après mes sources françaises, ces chiffres sont corrects sauf…pour L'homme-orchestre (non pas 2 mais 1 million)
« Bourvil et Fernandel
le suivent de près mais Louis de Funès
est considéré comme le meilleur comique de tous les temps… »
Vous voulez sans doute dire le meilleur comique français de tous les temps.
Oui, si on veut jouer les moutons de Panurge en s'économisant les neurones, il suffit juste de consulter le box-office.
Chacun son horizon. En ce qui me concerne, je me moque de savoir qui de Fabien Onteniente ou de Max Pécas fait le plus d'entrées. Je préfère de loin commenter leur vulgarité commune, et trouver les contrepoints de leur (absence de) style respectifs.
Mais je m'égare, j'en reviens à notre bon vieux Luis.
C'est un comique que j'adore, car son jeu est 100% physique et on regarde ses films parce qu'on sait qu'on va y grapiller un ou deux moments de pure clownerie, au sens noble du terme.
N'empêche, je suis d'accord: on ne saura jamais si notre grand Louis aurait pu être un comédien épatant, pour la bonne et simple raison qu'il n'a jamais eu un rôle où il aurait pu s'exprimer. Bourvil, Fernandel, Raimu et tutti quanti ont tous eu une large palette d'émotions à leur répertoire, et quelques rôles à leur mesure. Je ne vois pas ce que vient faire le nombre d'entrée là-dedans.
Le fait est que le padre Luis était tout bonnement éxécrable sur les plateaux (confirmé de source sûre par une habilleuse de mon entourage qui a fait un tas de films avec lui, et un autre comédien de la bande des branquignols qui l'a bien connu), et ce à juste titre car les navets qu'il enchaînait pour payer ses impôts et son château ne voyaient le jour que parce qu'il avait accepté d'y faire son numéro. Difficile dans ces conditions de faire LA rencontre avec LE bon réal', d'où la course aux navets, d'où le cercle vicieux…
Je me reverrai avec plaisir Taxi Roulotte et Corrida, mais je pense que je vais m'abstenir de dépenser mon argent pour me fader 120 minutes de Jean Richard, qui lui est une pure torture mentale. Funès ou pas Funès. Merci pour la critique!
louis de funès est l'un des plus grands acteurs du monde..
Oui, s'il était allé à Lagardère ! Mais malheureusement il ne l'a pas fait ! Ou du moins, il ne l'a pas choisi !
C'est une question intéressante qui est posée à ce niveau. Fufu aurait-il pu être un acteur dramatique ? Aurait-il pu s'exprimer dans un genre autre que celui auquel ses films nous ont habitués ?
Pour ma part, retirés du contexte comique, certains rôles interprétés par De Funès nous apparaîtraient différents. Ce qui, pour moi, peut apparaître dramatique ce sont ces personnages plutôt veules, plutôt méchants qu'il a incarnés de façon cocasse en accentuant leurs traits mais vouloir le sortir d'un cadre me paraît peu évident.
Pour le moins, sur ce même registre, Bourvil nous a sorti d'un cadre de niaiserie qui était le sien tout comme Fernandel. Et d'une autre façon, Gabin nous a présenté aussi une autre face de ces personnages typés que nous lui connaissions.
A mon sens, il y a là un dialogue très intéressant qui a été ouvert par notre ami…
Oscar….Voyez la scène ou il retrouve son ancienne bonne, qui n'est autre que la mère de sa fille. Regardez le bien…
Personne n'a dit, Lagardère – lisez tout le fil de discussion ! – que Louis de Funès n'était pas un très bon acteur, doté d'un haut potentiel comique, mais aussi, sans doute, qui aurait été capable d'élargir son registre, sous la conduite d'un metteur en scène inspiré, qui aurait pu le rendre inquiétant, émouvant, terrifiant, bouleversant et bien d'autres choses encore…
Ce qu'on peut déplorer c'est que les hasards de la vie, les nécessités alimentaires et une certaine facilité l'aient confiné dans des films où son tempérament extraordinaire a pu l'amener à des séquences comiquement très fortes mais dont aucun – ou bien peu (j'ai cité la traversée de Paris où il joue un second rôle) – n'est un grand film, moins encore un chef-d'œuvre.
C'est un très grand talent que celui de Louis de Funès, malheureusement sous-utilisé…
Et dont, dans cinquante ans, je le crains, il ne restera pas grand chose, alors qu'un Fernandel, par exemple, lui aussi coupable de honteuses et ridicules pochades, demeurera immortel grâce aux Pagnol
et à quelques autres films.
Tout cela est fort exact et je n'ai rien prétendu d'autre.
Page générée en 0.033 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter