Enfin en DVD, enfin revoir ces scènes grandioses où la caméra ne gigote pas, où les acteurs peuvent dire leur texte sans être perpétuellement coupés toutes les dix secondes comme c'est la mode de nos jours. Pas d'insultes, pas de jeu "C'est moi, on me voit bien, je suis pas décoiffé ?" Histoire réaliste et assez fidèle.
Brochette d'excellents géants des rôles anciens. Ah, un plaisir pour les yeux et un souvenir de mon jeune temps…
…et revoir la sémillante Rossana Podesta ! Je n'ai jamais vu ce Robert Wise,
mais je suis sûr, je suis même absolument certain que je vais aimer Hélène de Troie
bien plus que Troy
!
Cet Hélène de Troie est assurément un très bon film. Bien meilleur en tout cas qu'Hélène et les garçons
!!! Un film où la superbe Rossana Podesta
une de mes cinq plus belles actrices joue un de ses plus beaux rôles (même si cela n'a pas tout à fait la force, le magnétisme qu'on peut lui trouver dans Le filet,
un film dont je vous rappelle qu'il attend des votes pour son édition en DVD!!!
Effectivement, cette Hélène de Troie, bien que considérée comme une oeuvre mineure dans la filmographie de Robert Wise, mérite d'être (re)découverte, et réjouira les amateurs d'épique antique.
Les décorateurs se sont inspirés de l'architecture crétoise (après tout, pourquoi pas ?) pour la cité troyenne, et l'entrée du cheval de bois entre ses murs, suivie d'une de ces scènes d'orgie dont le peplum a le secret, est l'un des moments forts du cinéma holywoodien des années 50.
Le compositeur Max Steiner sait allier à ses envolées lyriques du type "Autant en emporte le vent" des sonorités anciennes, surtout lorsque la vierge Cassandre prophétise des malheurs qui, bien sûr (c'est son destin) ne seront pas crus.
Et ce n'est pas le moindre charme de ce film que de nous permettre de retrouver des personnages de la légende sur lequel le récent Troy avait fait l'impasse, tels que la prophétesse Cassandre, la reine Hécube, le prince Enée…
Si la belle Rossana Podesta y incarne la blonde Hélène, dont "la beauté fit s'armer mille navires" – formule de Marlowe reprise dans le film (en VO, "the face that launched a thousand ships") Brigitte Bardot,
encore brune, y fait même ses débuts en servante de la reine, bien jolie en tunique antique !
Priam (Cedrick Hardwicke, le pharaon Sethi 1er des dix Commandements)y est un roi "shakespearien", Pâris (Jacques Sernas)
y est un peu mièvre, mais Achille (Stanley Baker)
est redoutable : pas une pop star mais un guerrier belliqueux et ténébreux.
Enfin, malgré l'époque de tournage (1955), le film n'essaie pas de nous faire prendre des vessies pour des lanternes : on ne tente pas de nous plaquer un semblant de "happy end", Achille ne court pas après une princesse troyenne créée de toute pièce, et n'essaie pas de nous faire croire que son "ami" Patrocle est son "cousin".
Bref, malgré les simplifications d'usage, la mythologie grecque y est plutôt bien respectée. Si ce n'est une tendance typiquement américaine au manichéisme chez les déesses inspirant ou châtiant les hommes : Aphrodite (Vénus), déesse de l'amour étant "la gentille", et Athéna (Minerve) déesse armée de la sagesse, devenue par une pénible simplification déesse de la guerre, y figurant "la méchante". Vraiment simpliste, vu la complexité de la spiritualité grecque antique. Mais à part cela, on ne boude pas son plaisir.
Expérience faite des retrouvailles avec un film vu à l'époque de sa sortie en France, en culottes courtes et l'esprit tout farci des mythologies grecques et romaines et des épopées merveilleuses d'Homère, je crains de devoir renvoyer le petit garçon pur, fervent, courageux, ardent qui n'avait peur de rien et qui rêvait d'être Guynemer ou Bournazel à son lointain demi-siècle (et davantage !).
Je me suis ennuyé – il est vrai plutôt au début – dans la longue mise en place des protagonistes, et alors même que bien des points du récit ne sont pas expliqués. Aux yeux des ignares d'aujourd'hui, ces points doivent être incompréhensibles mais il est vrai qu'ils faisaient partie du bagage pour le public normalement frotté d'Humanités d'avant 1968 (le choix de Pâris pour Aphrodite lors de la désignation de la plus belle des déesses, la nature demi-divine d'Hélène, fille de Zeus et de Léda, le mariage d'Hélène avec Ménélas, la vulnérabilité du talon d'Achille…).
Il est amusant, pour un esprit aussi mal tourné que mien, de constater que toutes les jupettes et sandalettes masculines, les dos musclés et luisants de sueur des galériens, l'avantageuse demi-nudité de Pâris artistement allongé sur le pont du bateau qui le conduit vers la Grèce font partie d'une imagerie homosexuelle qui apparaît aujourd'hui éclatante mais à quoi on ne voyait jadis pas malice (voir tous les décryptages actuels sur SpartacusLe film a été tourné avec de gros moyens, il y a des tas de figurants, le cheval est aussi inquiétant qu'il doit l'être (et m'a curieusement fait penser à l'hallucinant, terrifiant échafaudage de The wicker man), l'orgie finale, avant le sac de Troie est habilement filmée, mais c'est tout de même trop verbeux pour qu'on y prenne beaucoup de plaisir.
Vos avis respectifs m'intriguent et je place ce film parmi ceux à regarder. D'une façon générale, je n'ai jamais été déçu par Robert Wise, très peu médiatisé aujourd'hui, mais dont la filmographie est de très belle qualité générale.
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