Les acteurs,
ça le connait quand même un peu le fils
Blier . Déjà, tout gosse, il dégustait le fameux pot au feu dont son illustre père raffolait sur les genoux de
Pierre Brasseur,
ou jouait à
à cheval sur mon bidet sur ceux de
Louis Jouvet .
Blier fils, c'est l'Obélix du cinéma : Il est tombé dans la marmite tout petit. Alors, en fin de carrière fait de hauts et de bas, de trés hauts et de trop bas, il a voulu peut-être dire
merci à un casting de rêve. Et il nous offre une caricature de tous ces acteurs que nous croyons si bien connaitre. Car il va dans le sens de ce que nous pensons de tous ces braves gens. Puisque nous les jugeons tout au long de leurs vies, nous les admirons, les dénigrons et il y a même des endroits étranges où nous les notons….
Et tous ces grands, trés grands
acteurs jouent le jeu . Ils s'auto-critiquent, s'auto-parodient, et vont dans le sens, l'emballage dans lequel nous les avons placés, peut-être à tort, tout au long de leurs carrière. Pas de scénario, improvisation totale ! Pourvu que
Marielle ait mauvais caractère, que
Brialy soit un
PD (beau monologue de sa part sur le sujet), que
Serrault parte dans tous les sens avec cette voix i-ni-mi-ta-ble (avis aux imitateurs!), que
Sami Frey reste beau, que
Jacques François reste lui hautain et princier, que
Depardieu soit bourré et se plante avec son scooter, que
Delon delonne les yeux plissés, et que
Belmondo (belle apparition) se marre…. C'est un film sans queue ni tête mais on y va faire ses courses. Un kilo de
Yanne,
quelques grammes de
Rich et pour la boisson, un bon
Villeret de derrière la pellicule. Ils sont bien tous là, nos vieux potes des salles obscures, nos héros trônant sur nos étagères, de la vieille VHS tremblotante (quelque fois chez
Mouk) au DVD dernier cri (souvent chez
Vincentp). Et je ne parle pas du
besoin de posseder (SIC!) cher à notre ami
Impétueux chez qui s'alignent des kilomètres de petits boitiers….
Des voix,
Villeret,
Galabru,
Jean Topart,
Ticky Holgado,
Claude Brasseur,
Michael Lonsdale,
Claude Rich , des statures comme
Piccoli,
Jean Yanne,
et puis les timides du cinéma :
Dominique Blanc,
François Berléand,
Maria Schneider…..Tous ! Rayon plaisir, au fond à droite, Madame….Ils ne jouent pas puisqu'ils sont censés ne pas être dans un film mais participer à un reportage non pas sur eux mais sur leur légende. Leurs tics, leurs doutes, leurs tracs et leurs caprices. Des moments intelligents, d'autres plutôt drôles . On les a laissé sortir de la toile et ils sont lâchés dans Paris. Libres. Ils sont en 3D, enfin, et non plus confinés plats et obligés de jouer devant les récriminations des gosses qui n'ont pas aimé leur esquimeau ! Ils ne pensaient pas respirer aussi bien à paris pour notre plus grand plaisir ! Et puis ils disent ou plutôt dégoisent ce qu'ils veulent . Aux chiottes le dialoguiste ! Ils ne savent même pas qui c'est, d'ailleurs !
Il a bien fait, Blier, après ce délire total et quelque peu foutraque et tant critiqué puisque le film sortit sous les hués, d'écrire cette fin si prenante . Quand il interrompt ce "tournage" qui n'en est pas un pour répondre à…….son père qui l'appelle du ciel. "-Toi aussi tu me manques, papa….-" . Ils nous manquent tous quand ils s'en vont….Et les notes pleurent. Car enfin : Nous nous sommes tant aimés….