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Forum : Symphonie pour un massacre

Sujet : Polar classieux pour les amateurs


De Salersdelapeur, le 28 avril 2018 à 12:21

Voilà du classique tiré au cordeau! C'est formidable d'autant que, dans son rôle, Jean ROCHEFORT ne fait pas dans la Charente Maritime!


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De verdun, le 10 mai 2019 à 13:20
Note du film : 5/6

Symphonie pour un massacre a été édité en DVD/blu-ray il y a un an après des années d'invisibilité et donc d'oubli. On peut donc remercier Pathé de l'avoir restauré. Mais on peut aussi s'étonner de cette aussi longue absence.

Car Symphonie pour un massacre est à l'évidence un des 4 ou 5 meilleurs films de Jacques Deray qui dès son troisième long-métrage s'affirmait comme l'un des maîtres du polar français.

Le scénario écrit par le trio Deray/Claude Sautet/José Giovanni est solide. La réalisation est exemplaire, dénuée de fioritures. La photo en noir et blanc de Claude Renoir créé un climat fascinant. La tonalité est sérieuse voire tragique comme l'indique le titre, à l'inverse du contemporain Melodie en sous-sol. La musique de Michel Magne accentue cette mélancolie. Le casting du quintet d'acteurs constituant le gang est très bon hormis José Giovanni- piètre comédien malgré une gueule intéressante: Michel Auclair, Charles Vanel, Claude Dauphin sont excellents.

Mais ce que l'on retiendra surtout de Symphonie pour un massacre est la prestation du cinquième malfrat, un jeune acteur vu jusqu'ici dans des seconds rôles: Jean Rochefort. Il est tout simplement épatant et méconnaissable (pas de moustache ici) dans un rôle de gangster calculateur et sans pitié, complètement à l'opposé des personnages qu'il incarnera plus tard pour Yves Robert ou Philippe De Broca.

Si l'on devait choisir la prestation la plus étonnante et peut-être la plus remarquable de Jean Rochefort, ce serait Symphonie pour un massacre.

Ps: petite pensée pour la regrettée flèche de Notre Dame de Paris, qui apparaît dans plusieurs plans et dès le générique de début.


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De Nadine Mouk, le 11 juillet 2019 à 14:50
Note du film : 5/6

Il serait déplacé de ma part d'ajouter quoi que ce soit à l'excellente critique de m'sieurVerdun. Mais j'ai découvert cette oeuvre fascinante et je voudrais juste ajouter un p'tit quelque chose : Je savais que ce film était de Jacques Deray mais tout du long, j'ai cru voir un film de Jean-Pierre Melville…Vraiment ! Et je me dis que Melville s'est largement inspiré de la mise en scène de Deray ! Je ne sais pas ce qu'en pense Verdun mais j'ai trouvé ça assez stupéfiant de contiguïté ! Quant au déjà très grand Rochefort, il nous est difficile de penser que quelques temps après ses ignominies, nous allons le retrouver, avec Belmondo, se balançant du haut d'un pont de fortune instable et chancelant au beau milieu de l'Himalaya, et de justesse sauvé par des vêtements cousus ensemble ….Je ne vous ferai pas l'affront de citer le film ! Symphonie pour un massacre est une découverte extraordinaire ! Un must dans le registre du polar Français . J'ai adoré ! Pas besoin de lui trouver des circonstances atténuantes. C'est Frétyl qui va être content…(!)


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De fretyl, le 11 juillet 2019 à 15:18

Disons que c'est un titre qui ne m'a jamais trop attiré parce que j'ai du mal à imaginer les Rochefort et Auclair cachetonneurs de l'époque en truands de la pègre. On peut avoir le même problème avec Fernandel dans L'homme à la Buick ou pire ; film que je n'ai pas envie de voir : L'ardoise avec… Adamo !

Et pourtant je n'ai pas encore vu Le trou !


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De Nadine Mouk, le 11 juillet 2019 à 17:16
Note du film : 5/6

Et bien voyez, mon cher, voyez ! Voyez ce que des "cachetonneurs" peuvent faire ! Vous ne regretterez pas votre heure et demie ! Pour ce qui est de L'ardoise, je l'ai vu il y a peu, laissez tomber ! Ca ne vaut pas un pêt de lapin ! Mais pour ce qui est du Trou que vous n'avez pas encore daigné voir, allez vous cacher ! Loin ! Très loin au d'là des mers ! Ou allez voir un prêtre et confessez vous ! Mais ne revenez pas sur ce site avant d'avoir réparé cette faute . Car s'en est une ! Et faire des remontrances à la Mouk alors qu'on a même pas vu ce chef-d'oeuvre de Becker , je me maaaaaaarre …..


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De Impétueux, le 11 juillet 2019 à 23:14
Note du film : 4/6

C'est bien vrai, ça ; on ne devrait pouvoir écrire sur ce site qu'après avoir montré patte blanche et avoir – notamment – vu Le trou.


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De fretyl, le 14 juillet 2019 à 12:47

Dites moi ; il me semble bien que pendant un bon moment je vous avais conseillé et étais presque choqué que n'ayiez pas vu Le Parrain ! Ce que vous refusiez de faire.

Laissez moi un sursi avec Le trou que je n'ai jamais eu l'occasion de trouver…


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De Frydman Charles, le 28 avril 2020 à 15:37
Note du film : 5/6

Un film qui mérite d'être découvert. Jean Rochefort dans son premier grand rôle est impressionnant de froideur lorsqu'il élimine ses complices sans état d'âme. Il ne bronche pas lorsqu'il est soupçonné par un de ses amis et l'élimine froidement lorsque les soupçons sont trop précis. Pour les nostalgique du vieux Paris, de belles images. Notamment vers 55 mn rue de la lune la nuit, le snack bar lune et la porte Saint Denis.


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De Impétueux, le 28 avril 2020 à 16:38
Note du film : 4/6

Il y a quelques années, j'avais été très heureusement surpris en regardant un peu par hasard Rififi à Tokyo (1963), deuxième film de Jacques Deray, au titre évidemment inspiré de Du rififi chez les hommes de Jules Dassin, comme Symphonie pour un massacre, troisième film, fait écho à Mélodie en sous-sol d'Henri Verneuil. Avant son tonitruant succès public avec La piscine en 1969, Deray menait une carrière sans bruit, sans doute vouée à des salles très secondaires, alors qu'il méritait bien mieux, comme le démontrent ces deux excellents films policiers de 1963. Des policiers assez brutaux, violents, peuplés de gangsters sans pitié, qui ont des complices mais qui n'ont pas d'amis. C'est certainement plus proche de la réalité que les récits qui mettent en scène des amitiés fidèles et définitives, comme dans Touchez pas au grisbi.

D'une façon générale, il y a deux acteurs qui sont absolument remarquables dans le rôle de franches canailles, bien plus profonds et puissants que lorsqu'ils interprètent de braves types : Claude Dauphin, parfait de veulerie et de cruauté dans Casque d'or et plus tard dans L'important c'est d'aimer ; et Charles Vanel dans, par exemple, Le salaire de la peur ou dans L'aîné des Ferchaux. Vanel était la tête d'affiche de Rififi à Tokyo ; dans Symphonie pour un massacre, il partage la vedette avec Dauphin, mais aussi avec Michel Auclair et José Giovanni – l'un et l'autre un peu en retrait toutefois – et surtout avec Jean Rochefort qui est celui qui manipule les cartes.

Dût la chose indigner les amateurs de ce très grand comédien – dont je suis d'ailleurs – je ne le trouve pas très convaincant en vrai salaud manipulateur, capable d'encore moins de scrupules que ses complices, qui n'en ont déjà aucun ; c'est dire ! Rochefort, né en 1930, n'était pourtant pas en 1963 un perdreau de l'année mais il courait encore le cachet dans de bien petits rôles ; il me semble que sa notoriété, son début de notoriété, est survenue en 1964 avec Angélique marquise des anges où, dans le rôle mineur du policier Desgrez, il crevait l'écran. Il me semble en tout cas qu'il n'était pas encore tout à fait mûr pour tenir le devant de la scène, comme il doit le faire dans cette Symphonie. C'est comme ça : il y a des gens qui éclatent à vingt ans, et d'autres qui doivent attendre quinze ans de plus (Noiret et Marielle sont un peu dans le même cas, au demeurant).

Dans une belle atmosphère en Noir et Blanc, pleine des exercices obligés du genre (voitures rapides, boîtes de nuit qui servent de couverture à de plus rémunérateurs trafics, tables de jeu plus ou moins clandestines, gros pardessus ou trench-coats épaulés, staccatos des trains de nuit), voilà une bien agréable machinerie meurtrière.

Cinq canailles qui ont un peu de poids sur la place de Paris, mais ne sont pas au sommet de la pègre, qui sont liés par un jeu d'intérêts croisés, s'associent plus fermement pour acquérir une grosse cargaison de drogue, mettant chacun une part égale au pot. Ce sont Paoli (Vanel), Valoti (Dauphin), Clavet (Auclair)), Moreau (Giovanni) et Jabeke (Rochefort). Moreau est chargé par ses complices d'aller chercher la came à Marseille, muni de la grosse galette. Mais Jabeke (qui est par ailleurs l'amant de la femme (Daniela Rocca) de Valoti/Dauphin) a monté une intelligente embrouille pour s'approprier le magot.

Ça fonctionne assez bien jusqu'à ce qu'il soit une nouvelle fois prouvé (au cinéma !) que le crime parfait n'existe pas et qu'il paye encore moins. Mais on a passé un bien bon moment.


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