"Le problème du film est sa durée excessive. 2h30 pour un scénario qui n'est tout de même pas d'une grande densité, c'est beaucoup trop. Le film aurait gagné a être débarrassé de certaines séquences inutiles à la fluidité de l'action" écrivais-je en 2015.
A la revoyure, 007 spectre est plus que jamais un film long et bancal en raison d'un scénario qui réussit l'exploit d'être à la fois plat et alambiqué. Il faut croire que Ian Fleming était un écrivain de talent car les histoires qu'il a écrites sont beaucoup plus intéressantes et mieux construites que celles imaginées par les auteurs qui lui ont succédé.
Il reste des qualités esthétiques évidentes, un bon casting et des scènes réussies. Encore heureux, eu égard à l'importance des moyens déployés.Mais au sein de la saga 007, la période Daniel Craig est-elle aussi satisfaisante que ce que d'aucuns ont pu affirmer ? Si Skyfall et surtout Casino Royale sont de franches réussites, Quantum of solace et ce 007 Spectre sont franchement moyens.
Les James Bond sont devenus des films très couteux, très longs, très compliqués à produire. Un grand Barnum où l'âme des épisodes des années 1960 fait cruellement défaut. Même retour de Spectre et de Blofeld, ennemis des années Sean Connery de la saga, ne provoque pas le frisson attendu.
Mais j'avais déjà eu un coup au cœur en 1995, avec Goldeneye en voyant une femme (Judi Dench) incarner le patron des Services, l'austère M. Il fallait bien remplacer Desmond Llewelyn, mort en 1999, dans le rôle du grincheux et génial Q ; l'avoir fait interpréter par le jeunot Ben Whishaw m'a interloqué. Mais je suis tombé de l'armoire en découvrant que Miss Monneypenny, qu'on ne peut qu'imaginer qu'avec le teint que confère aux Anglaises un climat pluvieux et dont Lois Maxwell était l'archétype, était devenue, sous les traits de Naomie Harris, une métisse, ravissante au demeurant. Féminisme, jeunisme, antiracisme, les places fortes du Camp du Bien.
Tout cela n'a, bien entendu, aucune importance. La franchise continue à s'enfoncer dans des intrigues d'une complication extrême, auprès desquelles les pages les plus austères de la Critique de la raison pure sont de la gnognote et dans la mise en valeur de spectaculaires effets spéciaux, cela au détriment de l'intérêt et de la logique..Le pire est que ça continuera ad nauseam et que mes petits-enfants, dans leur grand âge, pourront voir le 100ème numéro de la série. Si du moins le cinéma existe encore et si le puritanisme islamiste n'a pas triomphé.
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