Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Pas facile de succéder à "Skyfall"


De verdun, le 7 octobre 2021 à 00:07
Note du film : 3/6

Revu pour une note à la baisse.

"Le problème du film est sa durée excessive. 2h30 pour un scénario qui n'est tout de même pas d'une grande densité, c'est beaucoup trop. Le film aurait gagné a être débarrassé de certaines séquences inutiles à la fluidité de l'action" écrivais-je en 2015.

A la revoyure, 007 spectre est plus que jamais un film long et bancal en raison d'un scénario qui réussit l'exploit d'être à la fois plat et alambiqué. Il faut croire que Ian Fleming était un écrivain de talent car les histoires qu'il a écrites sont beaucoup plus intéressantes et mieux construites que celles imaginées par les auteurs qui lui ont succédé.

Il reste des qualités esthétiques évidentes, un bon casting et des scènes réussies. Encore heureux, eu égard à l'importance des moyens déployés.

Mais au sein de la saga 007, la période Daniel Craig est-elle aussi satisfaisante que ce que d'aucuns ont pu affirmer ? Si Skyfall et surtout Casino Royale sont de franches réussites, Quantum of solace et ce 007 Spectre sont franchement moyens.

Les James Bond sont devenus des films très couteux, très longs, très compliqués à produire. Un grand Barnum où l'âme des épisodes des années 1960 fait cruellement défaut. Même retour de Spectre et de Blofeld, ennemis des années Sean Connery de la saga, ne provoque pas le frisson attendu.


Répondre

De Impétueux, le 16 octobre 2018 à 14:40
Note du film : 1/6

Ce qui est bien triste, et même assez navrant, c'est qu'au box-office français, ce 007 Spectre accumule à peu près 5 millions de spectateurs, presqu'autant que Bons baisers de Russie, davantage en tout cas que Dr. No et écrase le pourtant très bon Au service secret de Sa Majesté. Que dire et que penser ? Pour qui, comme moi, a si violemment ressenti et aimé l'irruption du personnage de James Bond dans le monde assez ringard des films d'espionnage et qui vois depuis des décennies s'abâtardir et se vulgariser un des rares mythes constitués au cœur du siècle dernier, c'est désolant.

Voilà une légende qui ne tourne pas même en rond et qui pourrait se revivifier en se modernisant, mais reste une escroquerie malhonnête qui conserve de vagues enveloppes nominales (Bond, Monneypenny, M, Q, mais aussi Spectre et Blofeld), un générique immuable et quelques mesures d'une musique parfaite. Et c'est tout. On a l'impression – et plus j'y pense, plus je crois que c'est une bonne comparaison – qu'on assiste à un de ces films de la tradition européenne (Les trois mousquetaires ou Les Misérables par exemple), revisités par la Finance cosmopolite et où Louis XIII pourrait être présenté comme le fils de Charlemagne et Jean Valjean pour le fils de Quasimodo. Je veux dire par là que les scénaristes prennent un sujet tordu qu'ils torturent et compliquent à l'envi et présentent ça au spectateur en lui disant qu'il va se régaler avec la nouvelle recette.

Je ne suis pas certain d'être bien clair en écrivant cela : j'ai toujours su que je n'avais pas le cerveau très doué pour les concepts. On me comprendra mieux (si ça intéresse quelqu'un de me comprendre, ce qui n'est pas démontré) si l'on songe un peu à la transformation subie par les personnages qui font le cadre de la série, autour de l'agent secret. Il va de soi que mon propos ne touche pas Bond lui-même. Si l'on peut évidemment penser que Sean Connery a placé la barre trop haut pour être jamais rejoint, si je n'ai pas détesté George Lazenby et me suis assez bien fait, finalement, à Roger Moore, si j'ai peu apprécié Timothy Dalton ou Pierce Brosnan, si Daniel Craig me laisse assez indifférent, l'image de l'espion ami des dames et de la belle vie n'a pas trop changé, raffinement en moins et américanisation en plus.

Mais j'avais déjà eu un coup au cœur en 1995, avec Goldeneye en voyant une femme (Judi Dench) incarner le patron des Services, l'austère M. Il fallait bien remplacer Desmond Llewelyn, mort en 1999, dans le rôle du grincheux et génial Q ; l'avoir fait interpréter par le jeunot Ben Whishaw m'a interloqué. Mais je suis tombé de l'armoire en découvrant que Miss Monneypenny, qu'on ne peut qu'imaginer qu'avec le teint que confère aux Anglaises un climat pluvieux et dont Lois Maxwell était l'archétype, était devenue, sous les traits de Naomie Harris, une métisse, ravissante au demeurant. Féminisme, jeunisme, antiracisme, les places fortes du Camp du Bien.

Tout cela n'a, bien entendu, aucune importance. La franchise continue à s'enfoncer dans des intrigues d'une complication extrême, auprès desquelles les pages les plus austères de la Critique de la raison pure sont de la gnognote et dans la mise en valeur de spectaculaires effets spéciaux, cela au détriment de l'intérêt et de la logique..

Le pire est que ça continuera ad nauseam et que mes petits-enfants, dans leur grand âge, pourront voir le 100ème numéro de la série. Si du moins le cinéma existe encore et si le puritanisme islamiste n'a pas triomphé.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0068 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter