Après un Skyfall atypique, qui a plu au public et à la critique mais a désorienté un fan de longue date comme moi, 007 Spectre est un retour aux sources qui m'a plu mais déçoit pas mal la plupart des commentateurs.
On retrouve avec plaisir les recettes que l'on aime, on retrouve même ce bon vieux "Spectre". Quelques séquences sont très bonnes, notamment le pré-générique ou la poursuite en voiture dans Rome. Christoph Waltz est sobre. La photo est une fois de plus très belle. "M", "Q" et "Moneypenny" sont très présents et bien interprétés, notamment par Ralph Fiennes, impeccable en "M". Du côté des James Bond girls, Lea Seydoux est correcte. En revanche le personnage de Monica Bellucci n'a aucune utilité.
Le problème du film est sa durée excessive. 2h30 pour un scénario qui n'est tout de même pas d'une grande densité, c'est beaucoup trop. Le film aurait gagné a être débarrassé de certaines séquences inutiles à la fluidité de l'action. Le générique est assez kitsch (Bond caressé par des femmes) même si le graphisme est soigné. La chanson ne nous fait pas oublier celle d'Adèle pour le précédent opus.
Quant à Craig il donne une interprétation un peu plus décontractée du célèbre agent pas très secret. Mais n'est-il pas arrivé au bout de ce qu'il pouvait apporter ? Seul l'avenir nous le dira.
Mais j'avais déjà eu un coup au cœur en 1995, avec Goldeneye en voyant une femme (Judi Dench) incarner le patron des Services, l'austère M. Il fallait bien remplacer Desmond Llewelyn, mort en 1999, dans le rôle du grincheux et génial Q ; l'avoir fait interpréter par le jeunot Ben Whishaw m'a interloqué. Mais je suis tombé de l'armoire en découvrant que Miss Monneypenny, qu'on ne peut qu'imaginer qu'avec le teint que confère aux Anglaises un climat pluvieux et dont Lois Maxwell était l'archétype, était devenue, sous les traits de Naomie Harris, une métisse, ravissante au demeurant. Féminisme, jeunisme, antiracisme, les places fortes du Camp du Bien.
Tout cela n'a, bien entendu, aucune importance. La franchise continue à s'enfoncer dans des intrigues d'une complication extrême, auprès desquelles les pages les plus austères de la Critique de la raison pure sont de la gnognote et dans la mise en valeur de spectaculaires effets spéciaux, cela au détriment de l'intérêt et de la logique..Le pire est que ça continuera ad nauseam et que mes petits-enfants, dans leur grand âge, pourront voir le 100ème numéro de la série. Si du moins le cinéma existe encore et si le puritanisme islamiste n'a pas triomphé.
"Le problème du film est sa durée excessive. 2h30 pour un scénario qui n'est tout de même pas d'une grande densité, c'est beaucoup trop. Le film aurait gagné a être débarrassé de certaines séquences inutiles à la fluidité de l'action" écrivais-je en 2015.
A la revoyure, 007 spectre est plus que jamais un film long et bancal en raison d'un scénario qui réussit l'exploit d'être à la fois plat et alambiqué. Il faut croire que Ian Fleming était un écrivain de talent car les histoires qu'il a écrites sont beaucoup plus intéressantes et mieux construites que celles imaginées par les auteurs qui lui ont succédé.
Il reste des qualités esthétiques évidentes, un bon casting et des scènes réussies. Encore heureux, eu égard à l'importance des moyens déployés.Mais au sein de la saga 007, la période Daniel Craig est-elle aussi satisfaisante que ce que d'aucuns ont pu affirmer ? Si Skyfall et surtout Casino Royale sont de franches réussites, Quantum of solace et ce 007 Spectre sont franchement moyens.
Les James Bond sont devenus des films très couteux, très longs, très compliqués à produire. Un grand Barnum où l'âme des épisodes des années 1960 fait cruellement défaut. Même retour de Spectre et de Blofeld, ennemis des années Sean Connery de la saga, ne provoque pas le frisson attendu.
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