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Quelle horreur !


De Arca1943, le 24 mars 2012 à 16:11
Note du film : 0/6

Lointaine promesse faite jadis sur dvdtoile (à Dumbledore sur le fil de Rangoon), j'ai fini par remettre en piste cet Exorciste 2. Au cas où j'aurais raté quelque chose la première fois que j'ai vu le film (c'est-à-dire à sa sortie).

Eh bien, malgré mon jeune âge, je n'avais rien raté et ma première impression était la bonne : c'est mauvais ! mais mauvais…!

Salmigondis sans queue ni tête, ce film est insauvable, même si certains tentent périodiquement de le sauver en raison du syndrome des habits de l'empereur qui accompagne la théorie des auteurs comme son ombre. Je me rappelle d'ailleurs qu'à l'époque, dans une revue de cinéma française – Image et son, je crois bien – un critique s'était fendu en huit pour lui trouver du génie. Que voulez-vous, c'était le grand Boorman, donc il fallait absolument 1) soit prouver que L'Hérétique était l'oeuvre d'un génie mécompris 2) soit admettre que c'était une daube imbuvable mais alors dévaluer les autres films du réalisateur, en raison de l'agaçant fétichisme de la signature.

Pour moi, la présence dans la filmographie de Boorman d'au moins deux daubes qui se fourvoient dans le plus complet ridicule – Zardoz et L'Hérétique – ne font que confirmer ma sympathie pour ce réalisateur, qui se lance dans des entreprises risquées et donc, susceptibles de se casser spectaculairement la gueule. Avec John Boorman, "ça passe ou ça casse". Les éclairages roses d'Excalibur, par exemple, c'est sublime, mais ça aurait pu "casser" au lieu de "passer", voyez-vous ?

Ici, rien ne passe ! Et Impétueux a raison, hélas, de remarquer que les séquences africaines du film – les plus réussies malgré l'anachronique costume colonial de Burton – ne servent finalement à rien du tout. J'ai été perplexe pendant tout le visionnage ''( « Mais voyons, mais qu'est-ce qu'ils essaient de faire au juste ?? »)'' et je n'en reviens pas encore qu'on puisse se fourvoyer ainsi. Effets de surimpression risibles, scènes "d'hypnose à deux" puériles et répétées, sauterelles finales hautement prévisibles.

Le scénario est indigent, pour ne pas dire débile, et pour susciter l'angoisse, l'inquiétude, il se fie beaucoup trop – contrairement à ce qui a parfois été dit – sur l'épisode précédent, c'est-à-dire sur la simple présence du personnage de Regan. Richard Burton a carrément écrit sur le visage qu'il n'y croit pas, qu'il se sait embarqué dans un naufrage : je l'ai rarement vu aussi neutre, aussi éteint. C'est bien dommage pour Louise Fletcher qui, elle, va valeureusement au casse-pipe.

En plus, comme le fameux malheur qui ne vient jamais seul, Ennio Morricone signe une B.O. les moins inspirées de sa carrière.

Bref, ce n'est pas sur dvdtoile mais sur nanarland qu'on devrait traiter de ce film !


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De Impétueux, le 16 septembre 2011 à 19:00
Note du film : 0/6

Nous sommes ainsi fondamentalement d'accord, DelaNuit : vous voyez fort bien les différences d'inspiration et imputez à défaut ce que je tiens à crédit – et réciproquement.

Le spiritualisme syncrétiste de L'Exorciste II conduit sur une voie radicalement différente que l'orthodoxie chrétienne de son prédécesseur. On pourra toujours dire que c'est ma foi catholique qui me guide dans ce jugement ; sans doute, mais ça n'est pas suffisant : j'aime aussi que les films de vampire aient une cohérence complète avec la mythologie des morts vivants et des films inspirés de l'Olympe antique n'auraient ma pleine adhésion que s'ils respectaient le corpus minimum admissible.

Alors que, dans le premier opus, le Père Merrin (Max von Sydow) était un fils rigoureux et discipliné de l'Église, et que le Père Karras (Jason Miller) était un prêtre à la foi angoissée, mais réelle, on retrouve, dans le deuxième volet un Merrin presque dissident et à deux doigts de l'Excommunication ; le prologue alternatif présenté dans un supplément du DVD enfonce d'ailleurs encore davantage le clou, dans le style Le Père Merrin avait développé une doctrine où l'individu peut jouer à la fois avec le Bien et avec le Mal (je cite de mémoire) : deux forces antagonistes et de force égale, c'est bien du manichéisme, du gnosticisme, du catharisme, toutes hérésies condamnées vigoureusement par Rome.

Je dois dire aussi que les images de grosses bestioles sur le dos de qui Merrin se fait emporter m'ont paru un peu surprenantes ; en revanche, et je le répète, Boorman filme remarquablement l'atmosphère poussiéreuse de l'Afrique, illuminée par un soleil mortifère ; mais, à mon sens, il n'en tire pas un parti convaincant.


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