Le film est assez vieillot et le casting laisse à désirer (Liz Taylor en égérie beatnik ???), mais la plupart des films de
Burton sortent un à un,
Minnelli
était un esthète, la chanson de
Johnny Mandel est un classique. Alors on aimerait bien voir sortir ce
Sandpiper
dans une belle édition avec petit making of d'époque, etc. Je vote, donc…
Beaux paysages de Big Sur, le couple le plus mythique des sixties, Minnelli aux manettes… Je vote.
Il semble qu'un coffret Burton-Taylor
doive sortir dans l'année en zone 1. Peut-être que ce Sandpiper
y figurera ? En tout cas, je suis curieux de le revoir.
Un superbe film, qui marque chez Minnelli la transition entre le cinéma classique et celui de la modernité.
La crise d'un couple, le passage sans transition entre onirisme et réalisme, la fin qui soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses…autant d'éléments très caractéristiques qui rattachent en effet ce film à la "modernité" des années 60.
Et il y a le splendide générique d'ouverture, véritable film dans le film, qui est la manifestation la plus éclatante de la représentation mentale qu'a Minnelli de l'univers (ni plus, ni moins). Des sons, des couleurs, des mouvements. Tout est dit sans un mot. Le spectateur réceptif vibre alors à l'unisson.
Puis à nouveau, plus tard, la séquence au bord de la mer avec Burton et Taylor, et les images qui s'attardent sur l'eau qui afflue et reflue, métaphore évidente des pensées qui agitent les protagonistes. Du très grand art, tout simplement.
A redécouvrir bien sûr.
Le titre français est "Le chevalier des sables" (nom de l'oiseau reccueilli par Taylor).
Après revision récente du film à la télé, je révise ma note à la baisse (de 4 à 2) : c'est vraiment à la limite du ridicule, et en essayant de faire "moderne", Minnelli se vautre péniblement, surtout pour ceux qui ont admiré son oeuvre. Le couple Burton
a rarement été aussi mauvais, et mal casté (Burton en prêtre coincé découvrant l'amour libre, hilarant ! ou Liz vraiment cocasse en artiste libérée). Les pauvres Eva Marie Saint
et Bronson,
végètent dans des rôles mal écrits. Oui c'est vrai, il reste les plans d'hélico de Big Sur, le BO très jolie, et le savoir-faire pictural du réalisateur, mais ce Sandpiper
est antédilluvien.
Aïe aïe aïe, je suis cerné par Dumbledore et quelques autres sur Marie-Antoinette et maintenant par PM JarriQ. Mais je ne me rends pas !
C'est un film fait pour être vu au cinéma, JarriQ PM ! L'envoutement réside la-dedans ! Que reste-t-il dans une petite lucarne ? J'imagine aussi L'étrangleur de Boston à la télé : inregardable. Pour le chevalier des sables, c'est du grand cinéma "moderne" selon la définition que l'on donne au courant émergent au début des années soixante (intrigue introspective, élipses narratives et tout le tralala). Il faut se laisser porter par l'ambiance générale, onirique, et ne pas regarder cette intrigue comme une intrigue des années cinquante à la John Sturges, quoi ! Quand Burton-Taylor sont sur la plage, et que la caméra s'attarde sur les vagues qui déferlent, à l'image de leurs pensées, c'est du grand cinéma ! Moi, je maintiens ma note de 6/6 ! Et il y a des partisans de ce film ! Serais-je le digne représentant de L'armée des ombres
?
"Un film fait pour être vu au cinéma" ? Mais TOUS les films sont faits pour être vus au cinéma ! Ceux qui survivent à leur passage sur un écran plus petit, sont justement ceux qui ont suffisamment de substance et d'universalité. Si je vois – par exemple – Il était une fois en Amérique ou Le parrain,
deux "epics" à la télé, je me fiche de la taille de l'écran. J'ai vu The sandpiper
en salles, puis à la télé, et je m'y suis autant ennuyé les deux fois. Ceci dit, je comprends parfaitement qu'on puisse voir dans un film imparfait, des qualités que d'autres n'y trouvent pas. Mais l'argument de la taille de l'écran ne me convainc pas.
Ton contre-argument est un bon argument. Libre à toi de ne pas apprécier ce film.
Celui-ci ne prend peut-être toute sa dimension que dans le cadre d'une intégrale ou d'un cycle conséquent consacré à son auteur (je l'ai vu dans un contexte de ce type). Ce genre de manifestation permet de mesurer l'évolution d'un style et met aussi en valeur telle ou telle pièce d'une oeuvre, pièce qui sera considérée plus facilement comme mineure si elle est vue de façon isolée.
Minnelli mérite effectivement d'être mieux diffusé en salles et en dvd. Son chef d'oeuvre, c'est son oeuvre intégrale, d'une grande cohérence de fond et de forme, au travers de différents thèmes. Sandpiper montre l'évolution du cinéaste (et de son studio) au début des années 1960…
Pour la petite histoire, c'est en cherchant des infos sur ce film que je suis tombé par hasard sur le forum de dvdtoile en 2005 !
J'apporte ma contribution et vote pour ce film que je trouve très beau et touchant, et qui mérite une édition dvd car il s'agit d'une oeuvre importante d'un des plus grands cinéastes. Bien sûr, on aime ou pas en fonction de sa propre sensibilité… Mais beaucoup oublient que ce n'est pas parce qu'on n'est pas réceptif à une oeuvre qu'elle est mauvaise en soi, elle n'est simplement pas faite pour tout le monde. Il y a peut être aussi des moments dans la vie pour être touché ou pas. Et heureusement, une oeuvre totalement consensuelle serait je le crains sans grand intérêt.
Je me souviens notamment d'une échange de dialogues qui m'avait beaucoup plus au début du film entre la Taylor et le juge pour enfant, qui lui reproche de mal éduquer son fils. Celle-ci précise : "J'apprends à mon fils qu'il existe des lois légitimes et d'autres pas. J'espère qu'il respectera les premières". Le juge demande : "Et qu'il enfreindra les secondes ?" La Taylor affirme alors avec véhémence : "En tout cas je l'espère bien !"
Pour faire plaisir à Alholg (qui aime bien les bonnes notes sur son site), voici donc un récapitulatif des notes que j'ai attribuées aux films de Vincente Minnelli (particulièrement bien gâté en la matière -11 chef d'œuvres). En espérant que cela puisse donner envie aux lecteurs de ce forum de découvrir ou de mieux connaitre l'œuvre de ce fabuleux cinéaste, et de ses collaborateurs de la MGM.
Chef d'œuvre : Le chant du Missouri (au cinéma car l'édition dvd est décevante), Yolanda et le voleur,
Un américain à Paris,
Les ensorcelés,
Tous en scène !,
Brigadoon,
La Toîle d'araignée,
Thé et sympathie,
Gigi,
Comme un torrent,
Celui par qui le scandale arrive
6/6 : Le chevalier des sables, La femme modèle
5/6 The Clock, La roulotte du plaisir,
La Vie passionnée de Vincent van Gogh,
Allons donc, Papa !,
Le Père de la mariée,
Les Quatre cavaliers de l'apocalypse,
Il faut marier papa,
(que le doyen Douchet considère comme étant un chef d'œuvre, mais ce n'est pas mon avis), Ziegfeld Follies,
Madame Bovary,
Le pirate
4,5/6 : Good-bye Charlie
4/6 : Quinze jours ailleurs, Qu'est-ce que maman comprend à l'amour ?
3,5/6 : Bells are ringing
Vous êtes tout de même, ami Vincentp, très prolifique en bonnes notes : 11 chefs-d'œuvre rien que chez Minnelli ! Aors qu'il n'y a peut-être pas, dans toute une vie d'homme vingt chefs-d'œuvre à célébrer !
En révisant la liste des chefs d'oeuvre que Vincentp attribue à Vincente Minelli je pense que j'ai quelques révisions à faire pour pouvoir me prononcer. Les 11 chefs d'oeuvre se situent dans des genres différents et si j'aime beaucoup Brigadoon je ne le mettrai pas à égalité avec Celui par qui le scandale arrive ou Un américain à Paris. Il y a quelques comparaisons à revoir même si individuellement on aime beaucoup chaque titre et Comme un torrent est très différent de celui par qui le scandale arrive ! Pour revenir àThe sandpiper il y a trop longtemps que je l'ai vu pour lui attribuer une note juste!
"Aors qu'il n'y a peut-être pas, dans toute une vie d'homme vingt chefs-d'œuvre à célébrer !"
Ah, mon bon Impétueux ! Ce dimanche, je visitais le Louvre profitant de l'entrée gratuite ! Il y en avait plus de vingt, de chefs d'œuvre !
Un chef-d'œuvre à célébrer, ça dit précisément non pas qu'il n'existe pas d'autres chefs-d'œuvre que ceux qu'on célèbre, mais que notre capacité d'absorption est limitée…
Votre capacité d'absorption peut être décuplée si vous visitez un musée comme le Louvre avec un guide (ce que j'ai fait régulièrement), ou si vous lisez attentivement mes chroniques de cinéma…
Ayez confiance en vous, Impétueux !
Je joins à ce fil consacré à The sandpiper l'excellente présentation du film, réalisée par le distributeur du film et diffusée par les cinémas action à Paris, à l'occasion de la ressortie en salle de ce long-métrage de Minnelli. Suivra à partir de fin février 2009, une rétrospective d'une quinzaine de films de Minnelli à l'Action Christine.
Après l'échec -artistique et commercial – de son précédent film, Goodbye Charlie, Vincente Minnelli, de retour à la MGM, se rattrape en réalisant l'une de ses plus belles œuvres dramatiques . Film de commande dont il hérita après que William Wyler
et Richard Burton
lui-même en déclinent la réalisation, Le chevalier des sables
(le titre original The sandpiper désigne en anglais un oiseau fragile de la région de Big Sur où l'action se situe) commence par le plus beau générique de la carrière du cinéaste : sur un magnifique thème de Johnny Mandel, de sublimes plans aériens sur les plages, les falaises, et les vagues dessinent avec un mélange de précision topographique et de lyrisme élégiaque le décor naturel et sauvage du drame qui va se jouer.
Minnelli, dont on limite souvent le cinéma à ses beautés artificielles, ne s'est jamais autant arrêté sur les paysages naturels qu'ici, même s'il nous avait déjà fait pressentir ses talents de paysagiste avec La roulotte du plaisir ou Celui par qui le scandale arrive.
S'ensuit une superbe histoire d'amour et d'adultère brassant d'innombrables thèmes comme la foi, la religion, la mort, l'art, la place de la femme dans la société, la sexualité, l'éducation, et bien évidement l'amour. Dalton Trumbo
et Michael Wilson
ont réussi à écrire un scénario modeste en apparence mais riche et subtil dans ses dimensions thématiques et ses coloris dramatiques.
La direction d'acteurs, comme toujours chez Minnelli, mérite tous les éloges : le couple Taylor-Burton, qui se reforme ici à l'écran pour la troisième fois (ils feront encore huit films ensemble par la suite) est constamment crédible et parvient à donner chair et ambition à des personnages pourtant très typés sur le papier. Eva Marie Saint dans le rôle toujours délicat de la femme trompée comme Charles Bronson
dans celui, étonnant, d'un hippie athée, sont admirables eux aussi.
Le décor naturel dans lequel ils évoluent, et dont Minnelli semble être tombé amoureux (comme Henry Miller avant lui), donne au film un ton mélancolique tout à fait particulier. Délicat, élégant, Le chevalier des sables se distingue des mélodrames flamboyants du cinéaste tels que Comme un torrent,
même si la passion est belle et bien présente ici aussi. Il s'agit plutôt d'un drame intimiste, doux et amer dans la veine de Quinze jours ailleurs
ou de Thé et sympathie
, le film dont il se rapproche le plus peut-être par le ton, l'atmosphère et la mise en scène. Car cette histoire, qui avait tout pour tourner à la tragédie, est traitée, jusqu'à la note apaisée finale, avec retenue, pudeur et tact. L'émotion lancinante, le romantisme secret, le lyrisme en sourdine du chevalier des sables en font une œuvre atypique et attachante, incomprise à l'époque de sa sortie, qui a sans doute été parasitée par les frasques de son couple star.
Il est temps de le redécouvrir comme un film confession de Minnelli, celui où s'explicite et se résume une dernière fois sa vision de l'art et du monde. François Guérif a pu écrire très justement : « Le chevalier des sables peut paraître une œuvre de réconciliation. Il faut vivre avec la réalité et ramener ses rêves à la mesure humaine. Il me paraît plutôt un témoignage de sérénité : les êtres les plus exaltés y apprennent à vivre en tenant compte des autres. Le rêve donnant au monde réel la beauté nécessaire pour que l'homme puisse y vivre. » Et Jean Douchet : « Minnelli
entend transformer, par l'art, le monde en son rêve. Il le refuse tel qu'il est, mais lui conçoit un nouveau décor, une écorce idéale de splendeur et de beauté. »''
Excellent texte, qui donne effectivement envie de revoir le film !
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