Un Fernandel d'avant guerre, dans un tour du monde mené tambour battant avec d'excellents acteurs.
Jean Boyer a dû réaliser autant de films que Fernandel (d'ailleurs un des ses acteurs préférés) en a tournés, c'est-à-dire beaucoup. Ce n'était pas un cinéaste d'Art et d'Essai, mais il nous a laissé des oeuvres de qualité (dans leur genre mineur) et très appréciées du public.
Pas mal ont été rééditées en DVD, mais il en manque et pas des moindres. Je pense en particulier à "Circonstances atténuantes" et aux "5 sous de Lavarède".
Dans cete comédie, une parodie (involontaire?) du Tour du Monde en 80 jours, les pays traversés sont vus en clichés plus éculés les uns que les autres, mais tous désopilants.
Cerise sur le gâteau, les scènes à bord du mythique paquebot "Normandie", à la carrière trop brève.
Dans les années 70, quand j'étais toute pitite, pitite, il y avait trois, quatre films auxquels nous avions droit très, très souvent le mercredi après-midi (qui avait remplacé le jeudi depuis 1968) : Les trois lanciers du Bengale, Le Cerf-volant du bout du monde,
Le chanteur de Mexico
ou Les cinq sous de Lavarède.
Une grève à la télé ? Pan ! Les trois lanciers du Bengale, le Cerf-volant du bout du monde
oû Le chanteur de Mexico
! Des incidents techniques indépendants de notre volonté…. ? Lavarède,
Bengale,
et Cerf-volant
…
Tourné juste avant La Fille du puisatier qui a un peu réveillé ce forum (Merci frétyl et revenez vite), Les cinq sous de Lavarède
était un film pour les enfants. Les mêmes enfants qui aujourd'hui cracheraient dessus avec une façilité déconcertante. Il faut dire que nous sommes très, très loin du jeu vidéo. Et avouons le, heureusement que, petits, nous n'étions pas très regardant. De grosses, grosses ficelles, un montage plus que douteux et des invraisemblances que seuls les "grands" peuvent remarquer. Mais convenons en aussi, ces Cinq sous de Lavarède
ne sont pas une "Fernandelerie" de plus. Enfin pas tout à fait . C'est quand même un peu plus recherché que l'immonde Ernest le rebelle
ou l'atroce Le Bon roi Dagobert.
Mais quand même pas autant que la succulente Armoire volante
revue tout dernièrement. Et encore moins que l'admirable Fille du puisatier,
même si Josette Day
est dans ce film l'amoureuse transie d'un Fernandel
qui, l'année suivante auprès de Raimu,
n'aura d'yeux que pour elle. Elle qui, alors, regardera ailleurs. La vie. Le cinéma…
Des aventures pittoresques aux quatre coins du monde. Sans aucune mise en scène particulière, je le précise. Mais deux, trois chansons bien senties : Je suis une petite nature et C'est comme ça à Calcutta. Du n'importe quoi plaisant. Des enchainements entre les séquences dont on se demande par quels miracles ils ont lieu. On pourrait dire que ces cinq sous de Lavarède ne valent pas un rond (je suis intarissable) mais le tout reste plutôt amusant, en tout cas très sympathique. Fernandel
change de costume en permanence, nous entraine de Paris à Calcutta (Tiens ! Au Bengale justement !), de New York à Buenos-Aires et retour. Ça va vite, c'est plaisant. L'enfant que j'étais se régalait, l'adulte que j'affecte d' être a souri quand une certaine nostalgie l'a envahie.
Fernandel et ses fantômes sont morts. Mes mercredi après-midi aussi. C'était un autre cinéma. Une autre époque. Et me voilà ce soir…
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