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Forum : Flic ou voyou

Sujet : Bebel en pleine forme.


De fretyl, le 22 juin 2009 à 13:24
Note du film : 4/6

Flic ou voyou contrairement au Professionnel reste un film d'action qui n'a pas pris une ride, et qui encore maintenant divertira les jeunes et les vieux c'est à dire un large public familial qui ne demande qu'à s'amuser.
Aujourd'hui lorsqu'on réalise un film dit "populaire", on simplifie au maximum, on demande à Besson d'écrire un scénario bébête, de filmer quelques cascades spectaculaires, de trouver une star américaine pour venir faire un petit bonjour et avec une bonne campagne promo sur TF1 le tour est joué !
A l'époque c'était Michel Audiard qui s'occupait de ce genre d'attraction et il écrivait des répliques du genre :

-Allo ! 43 20 67 ? Vous êtes quoi au juste ? Un clandé ? Un marchand de couleur ?

- "Le Tivoli", Monsieur Borowitz. Roulette, chemin de fer et la boule pour les cloches. Moi, j'm'appelle Lucien, je suis brun et je pèse 110 kilos.

- Faudra vous mettre au régime

- Basses calories ou hydrate de carbone ?

-Non, j'pensais au régime pénitentiaire.

Ou encore : Pardon Messieurs, pourriez-vous otez vos pantalons s'il vous plait ? … J'ai dit ôtez vos frocs… J'aimerais voir ce que vous portez en dessous… On dit que la soie revient à la mode.

La recette comportait aussi l'apparition de délicieux second rôle, (Michel Galabru) qui vient faire une savoureuse dissertation sur "le baril de pétrole et le croissant à dix balles", (Georges Géret) presque aussi prétentieux et con que le Volfoni des Tontons flingueurs qui se retrouve en tenue d'Adam dans une cabine téléphonique en plein milieu de la promenade des Anglais, (Balmer) en flic pourri et la distinction de (Michel Peyrelon) plus faux-cul que jamais.
Et bien sûr la colonne vertébrale du projet (Belmondo) se régalant et se faisant sans doute consoler ses caprices de star.

Dans Flic ou voyou il y a aussi l'incendie du bar à putes, l'agression de Belmondo sur l'autoroute, la bagarre entre Bebel et Venantino Venantini ou Philippe Castelli en inspecteur d'auto école qui se fait voler sa voiture, en plein milieu d'un cour par un Belmondo poursuivi par la police…

Difficile pourtant de classer ce film. Georges Lautner a divisé son film entre la comédie policière dans le genre de Ne nous fâchons pas et le vrai polar comme Mort d'un pourri.
Flic ou voyou ne parait pas être une comédie malgré des moments de pur délire, mais n'est pas réellement non plus un film policier sérieux. Le film navigue en permanence entre les deux, passant brusquement d'un règlement de compte mafieux et sanglant à une plaisanterie ou un gag.
En tous cas une chose est sûre, on ne s'y ennui pas un instant !

Curieusement le film qui allait suivre un ans après ce gros succès Le guignolo avec la même équipe et le même esprit n'allait pas atteindre la fantaisie de cette première tentative.


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De Impétueux, le 22 mars 2016 à 23:25
Note du film : 4/6

Flic ou voyou, en 1979, c'est le moment de la carburation maximale du cinéma de divertissement français et l'apogée du succès populaire et commercial de Jean-Paul Belmondo, charmeur, hâbleur, désinvolte, chéri des dames, qui distribue avec autant de talent que d'aisance pirouettes et mandales. Des moments qu'on a vus cent fois et qu'on ne se lasse jamais de revoir, parce que, malgré l'évidence répétitive du procédé, on est toujours séduit par cette vitalité rieuse qui ne s’embarrasse ni de métaphysique, ni de scrupules.

On peut d'ailleurs penser que si de tels films, où un commissaire de police très marginal nettoie à la manière forte le bourbier des crapules, étaient tournés aujourd'hui, de grandes consciences humanistes ne manqueraient pas de les qualifier de scandaleux, crypto-fascistes, faisant le lit du Front National (ce qui est l'abomination suprême, bien avant les massacres terroristes de Paris hier, de Bruxelles aujourd'hui).

Mais il y a pas loin de quarante ans, nous ne pensions pas que se faire entre-exécuter malfrats endurcis et flics pourris était quelque chose de bien grave et – faut-il le dire ? – nous jugions même que c'était là une excellente chose et un nettoyage bien venu. Autres temps, autres mœurs ! Venons plutôt sur la qualité très honnête du film de Georges Lautner, de qui il ne faut évidemment pas attendre une intrigue équilibrée et réaliste, qui est d'un classicisme éprouvé, un peu routinier mais d'une grande efficacité. C'est un cinéma bâti sur de beaux endroits, de belles voitures, des morceaux de bravoure et des numéros d'acteurs.

Chacun de ces segments est solide et donne au spectateur son content : grandes demeures de la Côte d'Azur, beaux points de vue de la Corniche, salles de casino, pittoresque chic des rues de Nice ; décapotable surbaissée (Lotus Seven Caterham) et Rolls-Royce ; dix séquences dont la plupart sont drôles et qui sont irriguées de la verve sarcastique d'un Michel Audiard en pleine forme ; et, outre la solaire présence d'un Belmondo rayonnant, dix visages du cinéma français de l'époque, de ces seconds rôles dont l'espèce était encore fertile : Michel Galabru, Claude Brosset, Michel Beaune, Georges Géret, Jean-François Balmer, Charles Gérard, Michel Peyrelon, Venantino Venantini, Nicolas Vogel, Catherine Lachens… Ajoutons à la cohorte l'acidité de Julie Jézéquel (dont je m'étonnerai toujours qu'elle ait fait une si petite carrière) et même la fofollerie évaporée de Marie Laforêt. Et puis le thème musical de Philippe Sarde, d'un grand brio.

À la fin, tout est rentré dans l'ordre. Nice est nettoyée de ses purulences, le Divisionnaire Borowitz (Belmondo) revient, en compagnie de sa fille Charlotte (Julie Jézéquel) dans son nid conjugal où il doit être à la fois très attendu et très heureux (malgré ses innombrables coups de canif au contrat) et les spectateurs ont passé un bien bon moment.


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