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Forum : Quantum of Solace

Sujet : Rien à voir


De PM Jarriq, le 11 avril 2009 à 18:41
Note du film : 4/6

On peut apprécier ce Quantum of solace à condition de ne pas le considérer comme un James Bond. Daniel Craig n'a rien à voir avec le personnage de Fleming, c'est un flingueur anabolisé, au visage figé, à l'oeil froid, une sorte d'acrobate qui cicatrise avec une rapidité surnaturelle, et ne prend même plus la peine de coucher avec les girls. Ou si vite… On notera à ce sujet un amusant clin d'oeil à Goldfinger, avec la fille en question recouverte de pétrole.

En fait, pour mieux accepter Craig, on n'a qu'à dire que ce Bond-là est un fils illégitime de Sean Connery et Miss Moneypenny. Ou mieux, vu le physique de l'acteur, sa maman serait l'espionne russe Daniela Bianchi dans Bons baisers de Russie.

Le film va vite, le scénario est inexistant, remplit les vides par un message écolo moins débile que les habituels "mcguffins" bondiens, et les scènes d'action sont frénétiques, voire apocalyptiques. Cela n'empêche pas de trouver le temps un peu longuet, et le méchant très falot. Sorte de sosie de Roman Polanski, Amalric sous-joue son personnage jusqu'à l'effacement total. Quantum of solace se laisse regarder sans déplaisir, plus par habitude que par véritable intérêt, mais la "franchise" 007 a de toute évidence, perdu de sa raison d'être. Bond, Jack Bauer et Jason Bourne devraient créer un club des héros-tueurs qui en prennent plein la gueule et dont les compagnes sont assassinées.


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De Arca1943, le 11 avril 2009 à 22:20
Note du film : 3/6

«  …les scènes d'action sont frénétiques, voire apocalyptiques… »

Pour ma part, c'est ce qui m'a surtout rebuté : on veut trop évidemment faire compétition à Jason Bourne et le résultat est tellement apoplectique que ça frise l'humour involontaire, en plus de créer des passages à vide dès que les événements se précipitent un peu moins. J'ai commencé à bâiller vers la moitié du film environ.

En passant, le James Bond incarné par Sean Connery n'était guère fidèle au personnage créé par Ian Fleming, comme l'a déjà souligné fortement Umberto Eco. Je crois même distinguer dans ce nouveau Bond incarné par Daniel Craig une tentative de retour aux sources. Mais le personnage seul ne tient guère sans une bonne histoire, et si les scénaristes restent aussi paresseux, rapidement ces nouveaux épisodes vont devenir aussi interchangeables que ceux avec Pierce Brosnan.


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De PM Jarriq, le 12 avril 2009 à 08:28
Note du film : 4/6

En passant, le James Bond incarné par Sean Connery n'était guère fidèle au personnage créé par Ian Fleming

Effectivement. Ian Fleming lui-même s'était insurgé contre le choix de Connery, lui qui rêvait de Cary Grant. Mais en '62, celui-ci commençait à se faire vieux (Charade, l'année suivante).


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De Impétueux, le 12 avril 2009 à 13:32
Note du film : 1/6

Je crois même distinguer dans ce nouveau Bond incarné par Daniel Craig une tentative de retour aux sources écrit Arca… J'ai lu il y a un peu trop de temps l'intégrale des romans de Ian Fleming consacrés à Bond (deux tomes en collection Bouquins), mais il me semble bien que le Bond de l'écrivain est plus proche de l'image idéale qu'aurait pu représenter un Cary Grant, tout de séduction raffinée, qu'avec le physique de brute de Daniel Craig, point inintéressant en soi mais qui – ai-je écrit sur un autre fil – a davantage un visage de tueur du KGB que d'un espion du MI5 ; et effectivement je pensais au tueur russe Donovan Grant (Robert Shaw) de Bons baisers de Russie qui a tout à fait cette trogne obtuse….

Je persiste et signe ; Sean Connery n'était sans doute pas tout à fait le personnage imaginé par Fleming, mais il l'était bien davantage que tous ceux qui l'ont incarné depuis lors ; de toute façon, une fois épuisés les récits du romancier britannique (qui ne sont que 14), on ne pouvait que passer dans un autre monde…


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De Romuald, le 12 avril 2009 à 16:42

Et que penseriez vous d'un Roland Giraud pour incarner James bond ?…. Je l'ai toujours "vu" la-dedans..

                                             pour \Lagardère

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De PM Jarriq, le 12 avril 2009 à 17:20
Note du film : 4/6

Façon Dujardin pour OSS 117, alors…


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De Impétueux, le 12 avril 2009 à 17:28
Note du film : 1/6

Ah, certes, Roland Giraud pour OSS, voici quelques années, pourquoi pas ? Et à condition de tourner les romans de Jean Bruce du côté drolatique où ils n'étaient pas vraiment situés, autant que m'en dise mon souvenir ancien.

Mais le Bond de Fleming, c'est la quintessence d'un style tout britannique que Giraud, tout protestant qu'il est, ne me semble pas détenir… (à dire vrai, le seul souvenir immédiat de cinéma que j'ai de Giraud, sans réfléchir, comme ça, c'est dans le graveleux, le salace Vive les femmes de Claude Confortes : on n'est pas sur la même partition…).


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De Torgnole, le 15 avril 2009 à 11:31
Note du film : 3/6

Le seul Bond que j'ai lu est Goldfinger, et si le style est charmant et le suspense certain, je me souviens avoir pouffé de rire devant les quinze dernières pages tellement le dénouement m'a semblé bâclé et caricatural (le retournement de Pussy Galore, l'aspiration du gros Coréen à travers le hublot), heureusement, le film gagne en crédibilité grâce aux divers changements opérés par apport au livre. Ce qui est amusant, c'est que Ian Flemming est bluffant quand il s'agit de renseigner le lecteur sur le cours de l'or, mais dès qu'un sujet, même simple, fait appel à son imaginaire, il se sert de clichés grossiers et de raccourcis méprisants né d'un esprit qu'on devine finalement assez obtus.

En tout cas, il est sûr que la psychologie de James Bond est plus consistante dans les livres qu'au cinéma. Pour cela, la nouvelle formule des derniers films est appréciable, notre agent secret est vulnérable, il ne ressemble plus à ce personnage de cartoon, caricature du british indémontable. A mon avis, ceux qui s'apitoient sur une espèce d'âge d'or James Bond – Sean Connery font erreur, il serait ridicule de continuer sur la lancée de ce cocktail qui à fait son temps et paraîtrait bien désuet transposé avec les moyens actuels. Mais bon, la nostalgie est un sentiment sous-estimé… Quoique, certains commentaires ne font pas appel à la nostalgie mais plus à l'esprit conservateur de ceux qui se prennent pour les gardiens du temple.

Pour en revenir à Quantum of Solace, plus ennuyeux que son prédecesseur Casino Royale, je rejoins Arca, car étant grand amateur de la trilogie Bourne, je ne comprends pas comment avec un budget plus conséquent, l'équipe de Quantum a pu se planter à ce point là, je me souviens avoir baillé même lors des cascades qui malgré leur aspect très impressionnant, sont mal amenées, la tension sous-jacente est inexistante, le scénario est creux, confus, j'avoue ne pas avoir tout bien compris et ne pas en avoir eu l'envie non plus, les acteurs survolent le film comme des fantômes, ne savant pas trop sur quel pied danser à cause d'un rythme inégal et un sens du spectacle maladroit. Quel tristesse de se dire que c'est peut-être grâce à la future profusion de ce genre de film que les ignorants se rendront enfin compte de la Bourne Supremacy .


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De PM Jarriq, le 15 avril 2009 à 11:43
Note du film : 4/6

Les deux Bond avec Daniel Craig ont joué à fond la carte "personnelle", en impliquant émotionnellement le héros : love story dans le premier, deuil et vengeance dans le second. Cela motive au moins le comédien. Mais les producteurs ne vont plus pouvoir jouer cette carte-là très longtemps. Une fois que 007 ne devra agir qu'en tant qu'espion de Sa Majesté, sans autre motivation que son job à remplir, de quoi vont-ils bien pouvoir encore parler ?

A suivre dans deux ans…


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De Impétueux, le 15 avril 2009 à 13:43
Note du film : 1/6

Ceux qui s'apitoient sur une espèce d'âge d'or James Bond – Sean Connery font erreur, il serait ridicule de continuer sur la lancée de ce cocktail qui à fait son temps et paraîtrait bien désuet transposé avec les moyens actuels, écrit Torgnole.

Certes ! Mais alors pourquoi continuer, si ce n'est pour rentabiliser un investissement sur le nom – donc le mythe -, pourquoi continuer à produire des Bond ? Il peut y avoir une re-création d'un personnage de temps qui ne sont pas ceux de la fin de l'Empire britannique, de la Guerre froide et du Tiers-Mondisme sauce Bandoeng ! ; c'est un peu comme si on voulait tourner des Zorro dans le Mexique d'aujourd'hui…


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De Torgnole, le 17 avril 2009 à 10:53
Note du film : 3/6

Mais je pense qu'il ne faut pas chercher plus loin, James Bond est un nom, un mythe, et la simple évocation de ce mythe remplit les salles de cinéma. Il faut juste accepter que le héros actuel n'a plus rien à voir avec celui du passé, d'ailleurs, force est de constater que les gadgets, voitures, intrigues, sont au goût du jour et n'ont plus rien à voir avec la guerre froide.

Depuis, d'autres personnages ont été créés : Jason Bourne, qui lui aussi est pourtant né de la guerre froide, et malgré le fait que ses aventures soient nettement supérieures aux récentes tribulations du plus fameux des agents secrets britanniques, je suppose que vous n'en avez vu aucun car il n'est pas James Bond


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De Romuald, le 17 avril 2009 à 12:19

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De PM Jarriq, le 17 avril 2009 à 12:37
Note du film : 4/6

Euh… C'est à dire ? Une nunuche devenue grande actrice, ou une princesse transformée en prostituée ?


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De Romuald, le 17 avril 2009 à 14:10

C'est à dire que Claude Sautet a eu le bon gôut de ne pas intitulé son film : Sissi et les ferrailleurs !
Martin Campbell et Marc Forster ont juste "pillé" un nom mythique pour faire de la monnaie.

                            
                                          pour  \Lagardère

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De PM Jarriq, le 17 avril 2009 à 15:20
Note du film : 4/6

Martin Campbell et Marc Forster ? Mais ils n'y sont pas pour grand-chose, les malheureux. Ils font où on leur dit de faire. Les "pilleurs", si pilleurs il y a, se trouveraient plutôt du côté de la famille Broccoli, qui se repaissent, encore et encore de l'oeuvre pourtant pas bien épaisse de Sir Fleming.


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De Arca1943, le 18 avril 2009 à 01:52
Note du film : 3/6

« …qui se repaissent, encore et encore de l'oeuvre pourtant pas bien épaisse de Sir Fleming. »

Justement, il faudrait peut-être que, préalablement aux films, la franchise James Bond se trouve un écrivain capable de reprendre le flambeau des mains de Ian Fleming. Un virtuose du pastiche qui aurait en même temps sa propre griffe. Boileau-Narcejac n'ont-ils pas réussi un pastiche magnifique des aventures d'Arsène Lupin avec Le Secret d'Eunerville ? C'est faisable, ce genre d'opération littéraire. L'écrivain pourrait produire des romans de James Bond à un rythme, disons, de un par an, voire un aux six mois si le marché répond bien. Et ensuite, les producteurs pourraient puiser à leur gré dans ces oeuvres d'imagination pour nourrir leur série cinématographique. Le but de la manoeuvre serait que les histoires qu'on nous raconte présentement dans les films de James Bond s'améliorent pour la peine, car si je m'accommode très bien de Daniel Craig en James Bond, en revanche la seule (et bien mince) raison d'être de la série, c'est l'imagination, or de ce côté-là, c'est plutôt faiblard.


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De Impétueux, le 12 juillet 2021 à 18:02
Note du film : 1/6

Est-ce que j'aurais davantage apprécié Quantum of solace si, avant de regarder le film, j'avais su qu'il s'agissait d'une suite directe de Casino Royale où, en 2006, Daniel Craig faisait ses premiers pas dans le rôle ? Le sachant, donc, je me serais évertué à relire le long, très long, interminable résumé du premier film publié sur Wikipédia par un quidam bienveillant mais fort peu clair ; j'aurais donc resitué plus aisément des personnages de Quantum qu'ils soient seulement évoqués (Vesper Lynd) ou incarnés, M. White (Jesper Christensen) ou René Mathis (Giancarlo Giannini), qui m'ont semblé apparaître dans le courant du récit comme de la soupe sur les cheveux.

Mais, va-t-on me dire, n'avez-vous pas vu, jadis ou naguère, Casino Royale et n'avez-vous pas même, en toute impudence, donné un commentaire au film ? Certes, si, mais si l'ordinateur n'avait pas une mémoire bien plus longue que la mienne, j'aurais, la tête sur le billot, assuré que je n'avais encore jamais rencontré le visage buté et soviétique de M. Daniel Craig. C'est dire si l'adaptation par Martin Campbell du premier (en date), roman de Ian Fleming m'avait marqué ! Il est vrai que cette adaptation-là était pure trahison et ne comportait pas le quart du tiers de l'humour du Casino Royale de John Huston (et Woody Allen), parodie psychédélique cavalcadante.

Trahison, disais-je et pure invraisemblable accumulation de péripéties sans signification ; on l'a dit assez : les romans de Fleming sont bâtis sur le contexte de la Guerre froide et de la lutte sans merci du camp communiste et du camp présenté (abusivement) comme celui de la Liberté. L'effondrement de l'Union soviétique en 1991 a rendu la mine d'or moins rentable, même si on a artificiellement tenté d'en prolonger l'exploitation : Goldeneye – 1995, Demain ne meurt jamais – 1997 – Le monde ne suffit pas – 1999 – mais à dire vrai c'est sur la décomposition de l'empire soviétique que se fondent les deux derniers films.

De crainte de mécontenter les Seigneurs du pétrole, on n'a pas remplacé l'ennemi russe par l'ennemi musulman ; on est donc revenu aux vieilles recettes qui avaient fait la fortune du SPECTRE : des organisations avides de pouvoir et d'argent ; d'ailleurs là, on est certain qu'on ne manquera jamais de gens à détester.

On élabore donc un salmigondis immangeable, dont la philosophie (si on peut dire) est infantile et dont les complications sont infernales : pour comprendre exactement l'intrigue de Quantum of solace, il faudrait continuellement faire des pauses dans la lecture du DVD et prendre des notes comme on le ferait dans un ouvrage de métaphysique : aucun cerveau normalement constitué (c'est-à-dire un peu frotté aux Humanités) ne peut sinon saisir les péripéties virevoltantes, incongrues, absurdes et malheureusement souvent ennuyeuses de ces nouvelles aventures du tueur 007, materné comme un enfant immature par M, le chef du MI6, l'agence de renseignement britannique qui, depuis quelques épisodes est une femme (Judi Dench), d'ailleurs, et on ne voit pas pourquoi même si on n'a rien contre.

Ce gloubi-glouba est filmé avec tous les tics systémiques du cinéma d'action de notre siècle : on voit que les films sont préparés pour les salles de multiplexes de banlieue où il faut un montage hyper-violent, des images hurlantes, des explosions continuelles, un cinéma pour consommateurs de bassines de pop-corn, de drogues diverses et de gaz hilarant. Les acteurs sont tous, naturellement, en dessous du niveau. Si Daniel Craig a deux sous de dignité, il doit être un peu gêné d'être placé dans le même wagon que Sean Connery (ou même Roger Moore) ; Mathieu Amalric qui possède, de fait, une bonne gueule de méchant, est sans épine et sans saveur. Les filles sont aussi lisses et insignifiantes que toutes les James Bond girls (à de rares exceptions près), mais que pourrait-on leur demander d'autre ?

Cette nullité ne m'empêchera pas de regarder la suite de la franchise : j'ai une sorte de triste volupté (on appelait ça jadis la délectation morose) à contempler les décadences. Un de ces quatre je me repasserai Bons baisers de Russie ; quel bonheur en perspective !


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