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Forum : Le Dahlia noir

Sujet : Une oeuvre controversée


De PM Jarriq, le 25 novembre 2006 à 14:44
Note du film : 1/6

Il est rare qu'un film, surtout signé d'un des chouchous de la critique européenne comme De Palma, soit si unaniment massacré à sa sortie. Il est vrai qu'après le terrible Femme fatale, on redoutait un peu le pire venant de l'ami Brian, mais de là à susciter une telle unanimité, surtout avec un tel sujet, et un tel casting…

Après ses contemporains Coppola et Lucas, dont le talent s'est éteint peu à peu, De Palma semble mal parti. En comparaison, l'autre star du "new Hollywood", Spielberg, fait plutôt bonne figure.


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De jipi, le 20 mars 2007 à 11:26
Note du film : 5/6

Brian de Palma ne cherche t'il pas à se démarquer complètement d'une médiocrité en offrant un film certes pompeux et compliqué mais parfait dans un glamour esthétique princier riche et flamboyant.

« Le Dahlia noir » possède deux chemins que l'on peut suivre en fonction d'une détermination attentive ou contemplative, le choix de l'attention auditive délaisse des intérieurs somptueux, des éclairages magnifiques ainsi que des prises de vues aériennes de toutes beautés montrant le drame unit à l'indifférence de comportements quotidiens.

Le film est certes bavard, il nécessite d'avoir pied dans un récit au dessus de la niaiserie. Ici la participation est un bienfait, les neurones reprennent enfin du service.

Les situations galbées sont largement au dessus d'une normalisation simple et productive, l'attention soutenue indispensable qu'il faut offrir à cette eau de jouvence redore le blason d'un intellect enfin déconnecté de petites œuvres faciles et sans intérêts.

Pas de doute Brian de Palma juge par les richesses constantes de son œuvre une télévision au ras des chaussettes. Dans un environnement ou les téléfilms travestis en 7eme art ont l'audace de contourner un spectateur mal conseillé cette lumière bienfaisante restructure des fondations lézardées.

La trame tortueuse respecte à la lettre le parcours nuiteux d'esprits parfaitement à leurs aises dans un concept glauque et ombrageux, les ingrédients d'un parcours menant au drame des convertis aux ténèbres cérebrales s'exécutent à la lettre avec l'apport machiavélique d'une fatalité incontournable au sujet.

Les héros connaissant les dangers de cette spirale nauséabonde attirant de l'intérieur activent un scénario n'ayant plus qu'à s'exécuter dans les normes du concept.

Brian de Palma signe une œuvre maîtresse ou le spectateur renaît enfin de ses cendres dans un climat ou son statut est reconnu et respecté. Le cinéma par ces deux heures de renouveau éloigne de la bétaillère un cinéphile reconstruit.


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De Arca1943, le 3 juin 2007 à 02:29
Note du film : 4/6

Ce Dahlia noir est loin d'être le naufrage auquel je m'attendais. L'intrigue, compliquée à souhait, se tient debout et la solution du whodunit – qu'on avait sous les yeux pendant une bonne partie du film – est à la fois logique et satisfaisante. Il est vrai que certains critiques européens, il y a un temps, se sont mis à porter aux nues Brian De Palma, sans doute à cause de ses clins d'oeil "pour cinéphiles" et de son goût immodéré pour les effets gratuits (la scène de l'escalier dans Les Incorruptibles par exemple : il y en a qui se pâment, moi je décroche). Ceci n'empêche nullement Blow Out, par exemple, d'être un grand thriller. Et il a d'autres bons films à son actif. Mais comme je n'attends pas de lui mer et monde, je ne suis pas déçu. Bien sûr, c'est un peu lourd par moments, et l'ensemble aurait gagné à être plus succint. Mais l'atmosphère est réussie, quitte à prendre son temps pour bien l'instaurer. Hilary Swank est hypnotique, les autres comédiens sont bons.


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De PM Jarriq, le 3 juin 2007 à 09:14
Note du film : 1/6

La voix "off", la photo sombre m'ont fait décrocher au bout de quelques minutes. Sensation de pastiche vu et revu mille fois… Mais en souvenir de Outrages et Pulsions, je vais retenter. Et m'accrocher !


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De droudrou, le 3 juin 2007 à 14:02

Avec De Palma, je ne m'accorche plus depuis longtemps !

Concernant ce film, je préfèrerai la version écrite ce qui ne veut pas dire que l'auteur soit passionnant à lire…


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De Impétueux, le 11 juin 2007 à 10:36
Note du film : 1/6

Il y a longtemps que je n'avais pas eu autant la sensation de perdre deux heures et demie de ma précieuse vie (précieuse non pas en soi, mais parce qu'il ne m'en reste plus guère) à regarder une telle connerie.

Le sujet était pourtant en or, et le goût fort malsain que je ne cache pas d'avoir pour les tueurs en série, les psychopathes démesurés, les malfaisants sanglants, les malades hystériques me prédisposait plutôt bien.

Donc, hier après-midi, au lieu d'aller nous aérer les poumons, alors qu'il faisait un temps de rêve à Paris, et que la soirée électorale s'annonçait guillerette (je parle en amateur de langue de bois), ma femme et moi nous sommes confortablement installés pour regarder cette sorte de bouillonnement ventru et incohérent ; comme nous nous endormions à intervalles réguliers (c'est lent, ça manque de rythme, on ne reconnaît pas les personnages, qui se ressemblent tous), mais que nous avions le bon goût de ne pas dormir en même temps, l'assoupi demandait de temps en temps à l'autre ce qui s'était passé, et l'éveillé avait bien du mal à retracer les fils d'une intrigue inexistante, ou plutôt puérilement mal fichue.

Je n'arrive toujours pas à comprendre si les deux protagonistes initiaux sont boxeurs, ou policiers, qui est la femme coupée en morceaux, quelle est la famille Adams avec la vieille femme alcoolique qui se fait sauter le caisson à la fin, si le héros est amoureux de la brune je ne sais plus comment elle s'appelle ou de la charmante Scarlett Johansson, si brillante dans Lost in translation et si insignifiante là…

Si quelqu'un peut m'expliquer quel est le rapport entre L'Homme qui rit de Victor Hugo et le film – ou plutôt la fumisterie regardée hier – il aura droit à toute ma considération.

Tout cela est d'un enfantillage sans borne ; quand on va voir Batman ou Spider-Man, on sait que c'est tourné pour des adolescents attardés ; mais là ! s'agissant d'une histoire réelle dont on pouvait sûrement tirer quelque chose d'aussi intéressant que fut Le silence des agneaux, avec de vrais personnages et des motivations compréhensibles, c'est atterrant. Il a manqué sûrement un scénariste intelligent.

Dommage pour Brian De Palma dont j'ai bien aimé Pulsions – où les choses étaient claires – et même le rigolo Scarface avec ses tueurs mal habillés… Mais il est vrai que voir Mission impossible à pleurer de rire quand on a vu et aimé la série télévisée ne laissait pas espérer quelque chose de bien bon…

Ah ! Cher Arca, qu'est ce que le whodunit dont vous parlez ?


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De PM Jarriq, le 11 juin 2007 à 11:29
Note du film : 1/6

Sur le même sujet, plutôt revoir Sanglantes confessions, pas génial non plus, mais au moins avec Duvall et De Niro au générique… Et un Ulu Grosbard à la caméra, dont on n'attend pas grand chose, contrairement à De Palma dont on a bien tort d'espérer encore des miracles.


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De Gaulhenrix, le 11 juin 2007 à 12:44
Note du film : 3/6

Il faut bien reconnaître que le développement du récit – très maladroitement conduit – manque de la plus élémentaire rigueur. Cela dit, il reste deux ou trois scènes magistralement filmées, et un final glauque à souhait…


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De PM Jarriq, le 11 juin 2007 à 18:02
Note du film : 1/6

Je crois que notre ami Impétueux demande ce que signifie le terme "whodunit".

Si c'est le cas, c'est une contraction de "Who's done it ?" ("Qui l'a fait ?"), et qui sert à définir en un mot les histoires policières où il faut deviner qui est le coupable.


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De Arca1943, le 11 juin 2007 à 18:29
Note du film : 4/6

« Mais oui ! Bien sûr ! Mais c'est cela la solution ! » Oui. Mais ensuite, il est d'usage d'ajouter : « Ah le patron, quel type, quand même ! Comment a-t-il fait pour comprendre que le meurtrier était Blondeaux Georges Jacques Babylas ? »


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De PM Jarriq, le 12 mars 2009 à 09:11
Note du film : 1/6

Après moult hésitations, j'ai tout de même fini par voir Black Dahlia jusqu'au bout, et c'est vraiment un naufrage. Tout y est factice et bidon, des décors trop stylisés, à la soporifique voix "off", en passant par le quatuor de vedettes, qu'on a déjà vus bons ailleurs, et qui sont ici ennuyeux et insipides (Johansson, dodue, est carrément assoupie). En fait, cela m'a fait penser à une version longue de ces vieilles pubs pour Canada Dry, pastichant Les incorruptibles.

Le scénario ne progresse pas logiquement, et lorsque approche le dénouement, il enchaîne les explications laborieuses et embrouillées, au point qu'on se fiche de qui a tué qui, et pourquoi.

A retenir le numéro délirant de Fiona Shaw, en grande bourgeoise givrée : ses deux scènes sont ce qu'il y a de meilleur dans le film. Quant à la "Grande Scène" depalmienne (la mort d'un des deux flics), on a la sensation que le réalisateur se pastiche lui-même, et tente à force de ralentis, d'escaliers, de rappeler qu'il fut un temps où il était capable de signer Les incorruptibles, un vrai chef-d'oeuvre, comparé à ce Black Dahlia. Whodunit ? On s'en fiche.


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De vincentp, le 25 octobre 2015 à 11:43
Note du film : 6/6


C'est une oeuvre bâtie sur des plans-virtuoses, aux développements sur le moment incompréhensibles (la séquence du film muet, qui projetée en 1946, bat tous les records d'étrangeté). Le dahlia noir met en scène un chaos d'idées, de valeurs et d'images. De Palma me semble avoir voulu réaliser un film style Mulholland drive, ou le négatif de Le dahlia bleu, et pousser le spectateur a interpréter ce qu'il voit.

Les éléments de Le dahlia noir créent une situation de profond malaise chez le spectateur, qui pourra s'endormir, se perdre en route, se raccrocher, s'extasier sur tel ou tel point. La séquence sophistiquée de la découverte du corps, croisant deux sujets différents, est un autre monument d'étrangeté. Les séquences finales éclaircissent l'ensemble et assemblent in extremis le puzzle. Au final, un film extrêmement réussi.


NB, Comme l'écrit Jipi plus haut, Le cinéma par ces deux heures de renouveau éloigne de la bétaillère un cinéphile reconstruit.


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