Chers collègues, mes propos ne concernent pas ce film (j'en ai un souvenir très flou), mais peut-être que cela tombe à pic pour entraîner des discussions intéressantes sur celui-ci!…
Je cherche la fiche du film "Les Dimanches de Ville d'Avray" de Serge Bourguignon en 1962 (oscar du meilleur film étranger en 1963) avec ledit H. KRUGER et N. COURCEL…
Il serait souhaitable d'en créer une, car j'ai souvenance de ce drame où le héros de la guerre du Viet-Nam devenu amnésique, croit reconnaître au travers d'une enfant abandonnée et solitaire, la fillette qu'il a pense avoir tuée là-bas…
D'autres que moi pourront peut-être en parler… mais c'était un très grand film, sombre et intimiste.
Eh bien moi je voterais volontiers pour les deux ! Pour voir relatée l'histoire étrange d'Alfred Stanke, moine franciscain, mobilisé dans l'armée allemande qui, affecté comme infirmier à la prison de Bourges, où étaient internés de nombreux résistants, a sauvé bien des vies, atténué bien des douleurs et fait – je crois – actuellement, l'objet d'un procès en béatification.
Le livre qui décrit le mieux cette belle figure a donc été écrit par un Juif qui fut sauvé par Stanke, Marc Toledano, puis a été réalisé par le génial anticlérical Claude Autant-Lara, qui était méchant comme une teigne, sur une adaptation des deux stars Aurenche et Bost.
Est-ce que ça ne vaut pas un petit tour de DVD, au moins pour la curiosité et sans doute pour davantage ?
Quant aux Dimanches de Ville d'Avray, c'est un beau souvenir triste que j'en garde, et je voterai dès que la fiche aura été créée. (Mais vous savez, Starlight, le plus simple est de le demander en envoyant un message à la rédaction de DVD Toile, dont la célérité est sans défaut ! Oncle Spontex veille sur nous ! ; c'est d'ailleurs ce que je viens de solliciter.)
Merci pour votre aide… J'avoue avoir demandé l'établissement de la fiche il y a quelques jours via la rédaction de DVD TOILE… N'ayant aucune trace de ma demande et ne connaissant pas encore les "us et coutumes" en matière de délais, j'ai profité de l'occasion pour solliciter le soutien logistique des "habitués"… A ce propos, comment faites-vous pour qu'un mot souligné fasse référence à une image ?
Celà dit : le "Franciscain de Bourges" mérite grandement une réédition…
Mon cher Impétueux, je vous rejoins sans détour.
Hardy Kruger nous a laissé une image très sympa au niveau des divers rôles mémorables qu'il a interprétés.
Cette histoire du Franciscain de Bourges, effectivement bâtie sur un fait divers… de guerre authentique est très intéressante. C'est même assez remarquable de voir comme la génération qui nous précédait et qui connaissait le sujet assimilait l'acteur au personnage réel. C'est plutôt sympa.
Amitiés.
Dommage que l'on ne puisse plus trouver ce film humain et émouvant.
Quand Hardy Krüger prête ses traits à un être d'exception comme Alfred Stanke foncièrement attaché au refus de la sauvagerie dans une période sombre de l'histoire humaine, celà donne un film qui devrait être largement diffusé et servir de commentaire au mot "abnégation" (savoir dire NON, fût-ce au péril de sa vie).
D'ailleurs toute la distribution est au niveau.
Et quand des types dont le fiel est la nourriture et la raison d'être passent au sirop, ça ne marche pas. Un peu comme lorsque Émile Zola, pour essayer de montrer à ses détracteurs qu'il peut écrire un roman chaste dans la série des Rougon-Macquart rédige Le rêve : c'est pénible, ridicule, vaguement choquant…
Le franciscain de Bourges est lourd, apprêté, pontifiant, redondant ; le film parvient à rendre exaspérante la pourtant belle figure d'Alfred Stanke, joué par un Hardy Krüger à la limite inférieure de la niaiserie et du caramel mou. Certes, et ce n'est pas mal vu, il aurait été absurde de placer de grands mouvements de super-héroïsme (comme il y a des super-héros) pour décrire l'action d'un personnage qui n'a rien de grandiose, sinon une foi chevillée au corps et une infinie compassion pour ses frères en souffrance (tout cela n'est déjà pas mal !) ; et le meilleur du film – ou le moins mauvais – est précisément l'incertitude, la faiblesse, la prudence d'un Stanke, homme tout à fait ordinaire, mais habité par une force qui le dépasse.Comment reconnaître Autant-Lara dans ce robinet d'eau tiède ? Ah ! La fin des grands cinéastes n'est pas toujours reluisante… Le Duvivier de Chair de poule et de Diaboliquement vôtre, le Renoir du Testament du Docteur Cordelier et du Déjeuner sur l'herbe, le Carné de Terrain vague… quelles catastrophes… Mieux vaut, comme Jacques Becker, disparaître sur la perfection du Trou…
Et en plus Autant-Lara a fait pire : Les patates avec l'histrion Pierre Perret ; le degré zéro a été atteint…
Voila qu'il est bien triste que l'on puisse s'en prendre à un film aussi sensible, aussi touchant dans son dramatisme. Si ce n'est effectivement pas le plus grand film d'Autant-Lara, il reste cependant un très bon film. Pourquoi Autant-Lara devrait-il être systématiquement féroce ? L'émotion lui va plutôt bien dans ce film qui fourmille de scènes assez fortes. Le passage ou Hardy Krüger tente de convaincre un des deux adolescents condamné à mort à se confesser, m'est vraiment apparu comme poignant.
Et puis contrairement à ce que vous dites le personnage incarné par Hardy Krüger n'a rien d'un caremel mou ; j'ai déjà rencontré des types dans ce genre là, proche de la religion, près à faire le bien en toutes circonstances. Il n'y a rien de caricatural, ni de niais dans ce genre de personnage.
Si Le Franciscain de Bourges n'est pas, c'est sûr, le meilleur film de Autant-Lara il demeure un beau film, parfois un peu porté sur la sensiblerie, c'est un fait, mais assez humain… Car on aurait tort de croire que Autant-Lara ne cachait pas au fond de lui une âme généreuse, certainement plus proche du frère Stank que ce que l'on peut imaginer, mais tout le monde sait, que la générosité, la vraie, est toujours cachée.
Et puis il est très bien que Autant-Lara ait réalisé ce film, car si dans quelques années des connards avaient la sombre idée d'accuser Autant-Lara de pétainisme ou pire de néonazisme avec Le Franciscain de Bourges ils l'ont dans l'os !
La bonne question que vous posez, Frétyl, est la suivante : Pourquoi Autant-Lara devrait-il être systématiquement féroce ?…
Et pour couper court sur le reste, disons que je vous rejoins sur la vraisemblance du doux caractère d'Alfred Stanke, sur l'ouverture de son cœur, sur le ruissellement de charité, de bienveillance, si l'on préfère qu'il a offert aux captifs de Bourges. C'est une très belle figure de simple, placé dans une situation complexe. (Et quand j'écris simple, il n'y a, naturellement aucun mépris de ma part ; seulement, il ne faut pas oublier que Stanke est franciscain, ni bénédictin, ni dominicain, ni jésuite : la simplicité fait partie de la règle de Saint François d'Assise, elle est donc donnée majeure de la vie de Stanke).
Quant à la fin de parcours politique (si l'on peut dire) d'Autant-Lara, je ne vois pas en quoi elle peut intéresser sur ce site ; son dernier film date de 1977, son élection au Parlement européen, de 1989. Il n'y a pas d'autre interférence que celle que j'ai dite : l'aigreur de la vieillesse est déjà inscrite dans le sarcasme de la maturité.
Et donc, revenons à votre question : Pourquoi Autant-Lara devrait-il être systématiquement féroce ?. Tout simplement parce que son talent est la férocité. Essayez de concevoir Kubrick sans puritanisme, Renoir sans humanisme, Duvivier sans pessimisme… Et voilà que ça ne fonctionne pas, que ça ne se conçoit pas ! On peut bien toujours essayer de forcer sa nature (mon exemple sur Zola), on n'est alors plus soi.
Ce que je regrette, c'est que le beau et grave sujet du Franciscain de Bourges ait précisément été traité par le cinéaste le moins à même de l'illustrer.
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