Forum - Orange mécanique - Le messie interplanétaire contre l'ultra-violence
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Sujet : Le messie interplanétaire contre l'ultra-violence


De Impétueux, le 21 août 2006 à 17:01
Note du film : 6/6

Il se peut que de tous les films que Stanley Kubrick a réalisés après avoir conquis sa liberté de création (c'est-à-dire après Spartacus, je crois), il se peut donc qu'Orange mécanique soit le moins bon ; je l'ai en tout cas souvent entendu ou lu de certains amateurs, qui jugent que l'esthétique si fortement marquée des années Soixante-Dix a notablement vieilli et a périmé certains aspects de l'oeuvre.

L'argument me convainc d'autant moins que, précisément, cette histoire située dans un futur proche, mais indéterminé, presque virtuel (les amateurs de mondes parallèles saisiront ce que je veux dire), conserve grâce à cela, encore plus aujourd'hui toute l'extrême étrangeté déjà créée par la novlangue (le Nadsat), trouvaille géniale d'Anthony Burgess, lourde de mots conçus à partir de langues slaves, mais immédiatement compréhensible, y compris dans le roman, tant l'idiome est subtilement dosé. Que ceux qui n'ont jamais offert, en 1972, un moloko à une devotchka me jettent, d'ailleurs, la première pierre.

Ensuite, quoi ? Mais tout, évidemment ; en tout cas toute la première partie du film, la célébration esthétisante de l'ultra-violence !

Du travelling avant déterminé sur Alex et sa bande au Korova Milkbar (Il y avait moi, c'est-à-dire Alex, et mes trois drougies, c'est-à-dire Pete, Georgie et Dim. Nous étions installés au Korova Milkbar à nous creuser le rassoudok pour savoir où passer la soirée) au meurtre de la femme aux chats, tout est absolument parfait ; je garde, pour ma part, une place privilégiée à la bagarre chorégraphiée avec la clique de Billy Boy (qui a entrepris de violer une devotchka, précisément)avec une sublime sortie de l'ombre d'Alex et une non moins sublime interpellation: Oh, oh, oh ! Si c'n'est pas ce gros sac tout poicreux de Billy Boy empoisonné ! Que racontes-tu, grosse outre pleine de mauvaises huiles à mauvaises frites, graillon puant ? Viens t'en prendre un dans les camouilles, s'il te reste des camouilles, frise d'eunuque en gélatine !

Mais le lynchage de M. Alexander (Patrick Magee) et le viol de sa femme (Adrienne Corri) sur l'air de "Singin' in the Rain" n'est évidemment pas mal non plus. (sait-on assez que c'est là une idée géniale et totalement improvisée de Malcolm McDowell ?)

Même si la première partie du film induit l'évidence de la seconde, la fausse rédemption d'Alex, elle me paraît moins sublimement tendue ; c'est sûrement normal et il faut bien respirer ; cela dit, il me semble qu'il y a là quelques longueurs, jusqu'à ce qu'Alex refasse – à l'envers – le chemin de croix qu'il a infligé aux autres. La fin est naturellement empreinte de l'esprit de l'époque, du type "Le citoyen contre les Pouvoirs", qui n'est pas tout à fait de mon goût.

Cela dit, quelle merveille, ces brimborions de critique évacués !


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De lych666, le 6 septembre 2006 à 13:37
Note du film : 5/6

…Et comment ne pas vous donner raison!… Je ne saurais quoi ajouter à part évidemment l'alliance parfaite entre l'image et la musique de "Ludwig Van" qui atteint le génie chorégraphique dans certaines séquences où la musique et la caméra ne font qu'un: le premier travelling sur Alex, ses drougies et le Korova Milk Bar révèlant des tables au formes féminines, où tout le monde est immobile dans un décor intemporel étrange et déroutant comme la musique, annonçant d'emblée l'ambiance du film.

Un gang parlant avec son langage à lui, un langage plutot soutenu et original pour ces voyous d'une autre dimension futuriste qui utilisent des yeux ensanglantés en guise de boutons de manchettes.

La prestation de Malcolm McDowell est impressionnante, c'est d'ailleurs probablement la seule car la carrière de cet acteur est loin d'être flamboyante. Dommage, car Alex est un personnage fascinant auquel on s'attache malgré sa perversité; et son regard de fou furieux: le sourire en coin, l'oeil brillant et extasié devient crédible par le jeu de Malcolm McDowell.

Et tous ces décors, d'où sortent-ils? De la maison de l'écrivain et sa femme se prélassant dans une espèce de capsule-canapé-cosmique très Pop Art, en passant par le théatre lieu de la baston générale, ou encore le Hall de l'immeuble d'Alex recouvert d'une peinture immense sans un seul motif répétitif, où Alex, revenant de sa soirée ultra violente, enjambe un pot de fleur renversé pour constater que l'ascenseur est déglingué, et ce n'est probablement pas le seul dans cette banlieue aux blocs de béton cubiques entassés et délabrés avec une touche d'art kitch futuriste, pour finir dans le salon d'Alex où les murs sont apparamment recouvert d'une multitude de boites à oeufs dans un but probable d'insonorisation.

Orange Mécanique est le film de Kubrick que je préfère avec Barry Lyndon.


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De paul_mtl, le 6 septembre 2006 à 18:14
Note du film : 0/6

il faut du talent pour faire un tel film j'en suis persuadé.

Ca frise la perfection dans le mauvais goût et l'ignoble.

Je vote pour la censure de tout ces films qui donnent des idées aux malades mentaux et pervers que ca soit tourné esthétiquement ou pas, par un "Maitre" ou pas.

Est ce que ça diminuera dans la réalité ces actes ignobles ?

Oui j'en suis convaincu comme plusieurs professionnels de la santé mentale et plus efficacement que tout ces films 'anti'violents qui la montrent directement ils en font ainsi la diffusion/promotion visuelle.

  • Une partie du public ne comprendra pas la charge 'anti' si elle est présente
  • notre 1er cerveau voit l'image comme une scène réelle et donc réagit comme tel avec ses conséquences.

Faut vraiment être idiot ou maso pour payer afin de s'affliger pareil désagrément physique.Il y a des gens qui aiment avoir peur.

Ca reste incompréhensible pour moi comme les gens qui aiment souffrir et s'autoflageller.


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De droudrou, le 6 septembre 2006 à 22:19
Note du film : 6/6

Sans voyeurisme aucun, l'homme est capable de tout, du meilleur dans le meilleur comme du pire dans le pire. Il n'y a pas de limites. Je ne pense pas que le cinéma soit une raison pour expliquer certaines affaires scabreuses. La hache du bourreau n'a rien arrêté. La machine de monsieur Guillotin n'a rien empêché. La chaise électrique ou tout autre instrument n'ont jamais été des arguments suffisants pour empêcher l'horreur. La vision cinématographique de la guerre n'arrête rien, on en a la preuve au Moyen Orient et dans bien d'autres endroits du monde. Et les marchands d'armes continuent de faire de bonnes affaires.


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De paul_mtl, le 6 septembre 2006 à 22:58
Note du film : 0/6

@droudrou

On s'écarte du sujet et je vais essayer de préciser ma pensée pour éviter les malentendus.

C'est le traitement du sujet qui est important plus que le sujet, le choix des images qu'on montre ou qu'on suggère que ce soit un film, un documentaire, une vidéo de JT ou des photos.

Bien évidement, il y a les films au 1er degré qui mettent en avant la violence comme argument et d'autres qui veulent la dénoncer en choquant ou pas.

Sauf que si le réalisateur ne prend pas certaines précautions en connaissant la psychologie ils vont la diffuser et aboutir au même résultat chez certains qu'ils cherchent justement a éviter.

il y a des sociétés plus violentes que d'autre et le cinéma rentre en ligne de compte.

Au nom de la liberté d'expression on accepte ce qu'avant on aurait censuré. On y gagne en variété de style ce qu'on perd en sécurité dans nos sociétés. Et surtout la masse est conditionné a la violence par le cinéma, les JT, certains jeux vidéos …La violence devient monnaie courante et les cinéastes qui veulent choquer doivent tjs aller plus haut.

Ce qui me semble particulièrement malsain ce sont ses personnages qui prennent plaisir à tuer ou à torturer. Il faut rétablir la censure mais pas pour un bout de sein qui dépasse comme aux USA mais pour cette perversion et l'ultra-violence peut importe le thème du film.

Une censure essentiellement pour l'image qui a un impact direct.


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De Impétueux, le 6 septembre 2006 à 23:50
Note du film : 6/6

Je crains, Paul mtl, (enfin, quand je dis "je crains"…ça s'apparente assez fort à une litote !), je crains que vous ne soyez extrêmement seul de votre avis sur DVDToile.

Je crois avoir compris que vous êtes un Français émigré dans le Nouveau Monde ; on peut dire que vous en avez rapidement assimilé l'évangélisme militant et le puritanisme fanatique (je renvoie ceux qui ne savent pas lire ou font semblant à un dictionnaire des plus simples qui leur expliquera la nuance entre un esprit évangélique et un esprit évangéliste).


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De cicioneVous avez raison, le 7 septembre 2006 à 00:30

Vous avez raison Mr!

Votre analyse est trés juste.


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De paul_mtl, le 7 septembre 2006 à 00:53
Note du film : 0/6

Mince, Impétueux m'a démasqué !

Ce n'est pas de moi qu'il faut craindre le couroux.

Agenouille toi et repend toi de tout tes péchés avant qu'il ne soit trop tard.

Hahaha,

c'est la premiere fois qu'on me fait ce type de commentaire.

C'est d'autant plus étrange que je crois me souvenir que tu es catholique pratiquant

et qu'il me semble que j'ai deja signalé sur le forum que j'etais athé.

Ce qui n'empeche pas d'avoir une morale et une éthique personnelle.

C'est justement parce que je suis sans doute le seul à oser exprimer ce type opinion que je l'exprime

dans l'interet de ce forum cinema et d'autres dans le passé.

Ca peut parfois s'apparenter a une forme de prosélytisme mais je ne cherche pas a convaincre

mais plutôt donner des élements de réflexion que je n'ai découvert que relativement tardivement.

Mon opinion est d'autant plus importante qu'elle est isolée dans un flot d'opinions contraires.

En effet, imagine que j'ai raison comme Galilée contre tout le monde.

Et bien si tel est le cas, j'aurrai donné la chance Extra-Ordinaire a certains de découvrir cette réalité cachée.

Dans le cas contraire et bien je serai pas le premier a dire des bétises sur ce forum et tu pourra

exercer ton raisonnement pour le démontrer rigoureusement avec ta verve légendaire.

Good night and good luck.


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De droudrou, le 7 septembre 2006 à 08:35
Note du film : 6/6

à propos de censure des films us pour un bout de sein, je ne serai pas tout à fait d'accord quant à l'argument car il y a bien longtemps (relatif) maintenant que les actrices us montrent leur popotin et s'affichent à l'écran en pleine extase.


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De Impétueux, le 7 septembre 2006 à 10:29
Note du film : 6/6

C'est précisément parce que je suis catholique que je ne suis pas puritain !

Mais entrer dans une exégèse nous entraînerait bien loin du débat et n'aurait pas beaucoup d'intérêt pour le cinéma.


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De doa2, le 7 septembre 2006 à 15:04

Mince alors, on en apprend sur ce forum, paul_mtl est un Français émigré dans le Nouveau Monde et est athé. Quant à Impétueux, il est catholique pratiquant (mais non puritain)

Ce n'est plus un forum c'est un confessionnal.


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De paul_mtl, le 7 septembre 2006 à 15:56
Note du film : 0/6

Ce n'est plus un forum c'est un confessionnal.

:D

joli trait d'esprit.

Un confessionnal publique alors parce que normalement c'est a deux et en privé que ca se passe.

Et puis j'imagine qu'on y plaisante pas autant qu'ici.

Méa culpa,

je n'aurrai pas du répondre à l'attaque "évangeliste" d'Impétueux

mais l'occasion était trop belle pour la laisser passer !

Péché de plaisir de le pieger comme un lapin sur le theme de l'arroseur arrosé.

Je pensais qu'il se débattrait davantage. J'ai sans doute tapé trop fort derriere la nuque.


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De droudrou, le 7 septembre 2006 à 16:23
Note du film : 6/6

Non seulement ! Tout cela n'est pas très orthodoxe et encore moins catholique depuis qu'on le suit et qu'on le sait…


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De doa2, le 7 septembre 2006 à 18:35

Il ne faut jamais vendre la peau du lapin avant de l'avoir tué.


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De lych666, le 7 septembre 2006 à 18:52
Note du film : 5/6

Paul MTL, désolé de ma franchise mais je pense que vous êtes complètement à côté de la plaque au sujet d'Impétueux comme au sujet de la censure des films violents ou soit disant "malsains". Le cinéma, c'est la liberté, sus à la censure !

Il est vrai que certains films peuvent influencer les esprits faibles, mais est-ce une raison pour les boycotter ou pire, les censurer…Non, je ne pense pas… Et, entre nous, qu'est ce qui est le plus malsain, être influencé par des films où tous les acteurs sont des beaux gosses dans des situations de rêve, mariés à des actrices sublimes, ou tout fini bien, comme dans la vrai vie quoi ( ! ) , où voir des films violents dans lesquels on sait que tout est irréel…J'ai vu bon nombre de films violents depuis ma plus tendre enfance, je ne suis pas devenu un psychopathe pour autant au contraire, un pervers est un pervers, je ne crois pas qu'il ai besoin de regarder des films « malsains » pour renforcer sa perversité, je pense qu'il n'y a rien de pire que de faire la politique de l'autruche, la violence est quelque chose qui attire la curiosité chez l'être humain, dans les films comme dans le journal de 20h, et la censure n'y changerait rien car la violence existe en tout homme sur Terre, peut être même que cela empirerai les choses, qui sait…

Alors maintenant, si un film vous dérange malgré ses nombreuses qualités, ne le regardez pas jusqu'au bout, si il bouleverse votre morale et vos principes, changer de DVD, de Chaîne, ou de salle de cinéma, mais par pitié, n'imposez pas de force votre façon de penser et de vivre, même si vous croyez faire le bien, c'est un but noble, je vous le concède, mais je pense aussi qu'Hitler croyait faire le bien…


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De Impétueux, le 7 septembre 2006 à 19:06
Note du film : 6/6

Le lapin (qui regrette de devoir indiquer qu'il n'a pas senti s'abattre sur son col le moindre souffle) ne réplique pas mais se permet de renvoyer à deux de ses messages ; l'un est sur le fil de Eyes Wide Shut ; surtout l'autre inaugurait le fil d'un film dont on peut être surpris qu'il n'ait pas ici ouvert de controverse, Funny games de Michael Haneke.


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De paul_mtl, le 7 septembre 2006 à 21:51
Note du film : 0/6

Tout ce que j'avance je l'ai pas inventé mais lu dans des ouvrages recents de neurologues, psychologues…

On commence a mieux comprendre comment le cerveau fonctionne et c'est passionant.

Je fais a ma tres modeste échelle un petit peu de vulgarisation.

Maintenant il faudrait une étude multidisciplinaire pour en prouver les impacts reels sur la societé.

C'est si complexe que je pense pas qu'on puisse le prouver mais juste avoir des fortes corrélations

statistiques qui nous éclaireront pour l'avenir.

Une des meilleures aptitude de l'homme est celle de copier d'imiter c'est ainsi que les jeunes enfants apprenent de leur parent et ainsi de suite.

A nous de leur montrer les bons exemples a suivre.

Quand les images de violence extreme se glisse presque partout dans les medias ca devient difficile de l'eviter.

On nous l'impose pratiquement comme les flashs de publicité.

Dans les JT, on a compris certains mecanismes et on evite par exemple de montrer certaines scenes

qui peuvent avoir un effet incitateur sur une minorité.

il faut l'appliquer aussi au cinema et d'urgence pour les cas d'images d'extremes violences

pour faire un bon compromis entre liberté du cinéaste et paix sociale.


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De vincentp, le 7 septembre 2006 à 22:39
Note du film : 6/6

Je mèle mon grain sel à cette conversation qui aborde un sujet de fond, au travers de cette attaque venue d'outre-Atlantique contre Orange mécanique, et engagée par notre ami Paul Mtl, qui s'exprime ici comme un messie interplanétaire (qu'on me pardonne de cette "charge" à son égard).

Orange mécanique est une oeuvre d'un artiste, qui n'est pas outrancière de mon point de vue en matière de violence, et qui n'a pas lieu d'être censurée. Si vous censurez toute scène de violence au sein d'un média, vous créez une société aseptisée et totalitaire (vue dans Total Recall, Bienvenue à Gattaca,…) ou la violence est celle de la censure.

Et vous retirez au passage de la circulation Cimino, Peckinpah, Kubrick, Coppola etc…

Et vous retirez aussi dvdtoile d'internet, car certaines attaques de nos amis internautes sont violentes (mea culpa sur Woody Allen).

Ceci étant dit, certains films peuvent dépasser les bornes de l'admissible et on peut penser que l'on ne peut pas tout accepter au nom de la liberté d'expression. Exemple type : Baise-moi qui pulvérise les records en matière de violence (quasi-permanente) et qui fut interdit en son temps par les pouvoirs publics français.

Il faut une régulation sur ce sujet, soit par les artistes eux-mêmes, soit par les pouvoirs publics, soit par les médias, soit par les parents, voire les producteurs ou chaines de distribution (qui labellisent les jeux vidéos, etc). En France, l'équilibre atteint aujourd'hui en la matière me semble très correct.


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De droudrou, le 8 septembre 2006 à 10:14
Note du film : 6/6

Décidément, Orange Mécanique fait couler beaucoup d'encre et d'hémoglobine – Tout à fait d'accord – Il y a un cadre pour la violence – Dans certains films, elle fait partie de l'action et, en fait, ne choque pas – Mais la violence s'exprime sous toutes les formes possibles – Verbale – Physique – Morale – et certainement sous d'autres bien nombreuses formes – Donc, dans une oeuvre de cinéma ou de lecture ou d'audition, il me paraît assez difficile de pouvoir définir une forme de censure – Il y aurait certainement de grands retours en arrière à faire pour savoir à quel moment certaines formes de censure ce sont mises en place et ce qu'elles recouvraient – Mais d'un autre côté, on peut se poser la question de savoir aussi si la censure n'est pas une autre forme de violence, plus incidieuse par elle-même dans les choses qu'elle attaque directement et ce qu'elle peut aussi induire – Le débat reste énorme et nous n'aurons jamais la réponse – C'est vrai que l'utilisation de l'image violente au cinéma connaît de multiples déclinaisons – Même un "Charlot" n'est pas innocent – L'oeuvre de Bunuel est marquée par la violence – Kubrick a illustré la violence sous de nombreuses formes – En ce cas, on cesse de vivre, on cesse de parler, on cesse de regarder, on cesse de créer, on cesse d'évoluer – La Bible est pleine de récits suffisamment évocateurs – Le nouvel évangile nous décrit le suplice de la crucifixion – L'église a institué l'inquisition – Les luttes entre protestants et catholiques ont inspiré des récits – Les croisades ne sont pas innocentes et sont toujours d'actualité si on suit bien les évènements actuels – Et si on veut on peut poursuivre à l'infini – De là à parler d'un film comme "Baise-Moi"… je n'en sais rien. Il est certainement clair que même une oeuvre de fiction trouve sa génèse dans la réalité.

Au nom du pair, du fisc et du saint d'esprit…


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De paul_mtl, le 8 septembre 2006 à 11:57
Note du film : 0/6

Je parle de censure d'image qui a un impact plus direct que l'ecrit sur notre cerveau.

La censure de l'ecrit est en France tres développé me semble t'il (racisme, incitation haineux,…). Sans doute un peu trop a mes yeux mais que je comprend parfaitement dans la situation actuelle.

Quand je parle de censure ça s'adresse qu'aux images de violences intenses ou de perversion qui peuvent avoir un effet incitateur sur une minorité et tres choquante pour une majorité.

La censure elle existe déjà j'imagine si un cinéaste filme une scène de pédophilie avec un jeune enfant. Je prends ce cas extrême pour vous faire comprendre que je parle de remonter le niveau de censure.

A chaque fois que j'en parle avec des cinéphiles, ils semblent l'oublier pour ne plus parler que de la la liberté absolu de créativité artistique. Ce film a été tourné en 1971 et il n'est plus représentatif vraiment de l’extrême violence d'aujourd'hui mais j'en parle car il aborde, montre la perversion et la violence avec le viol, la torture, le sadisme.

On peut aborder ces thèmes mais il faut faire attention à ce qu'on montre et comment pour être efficace et ne pas avoir l'effet contraire (incitateur) sur une minorité d'individus adultes.

il est interdit en France aux moins de 16 ans (en salles). Ces interdits aux moins de 16 ou 18 ans en salles sont très utiles mais comment être certain qu'ils sont appliqué pour un DVD ou un film a la TV ou un jeu video. C'est d'ailleurs amusant de voir que d'un pays a l'autre ca change. On interdit le commerce de la drogue dure a cause des dégâts pour le cerveau qu'elle entraine et on laisse ses films ultra-violents ce n'est pas tres coherent. ils ne sont pas que dangereux pour la paix sociale mais aussi pour l'individu qui en consomme a haute dose. Subir un stress intense peut amener des troubles psychologiques. Regarder pour les soldats qui reviennent de la guerre et qui ont vu des horreurs. Alors payer pour s'affliger ca me semble le comble de la bétise humaine.


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De Impétueux, le 8 septembre 2006 à 13:01
Note du film : 6/6

Et si on arrêtait, avec ces propos de sous-Café du Commerce ?


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De droudrou, le 8 septembre 2006 à 13:44
Note du film : 6/6

Impétueux, vous et moi pouvons nous faire du souci : traînés devant le tribunal de l'inquisition, nous risquons de finir sur le bûcher… Notre correspondant devrait visionner "Intolérance" de Griffith. Et puis, sur ces bonnes paroles, plus de cinéma. Plus de films sur la guerre, plus de westerns, plus de polars, plus de films historiques, plus de films psychologiques, plus de films d'horreur, plus de films de cape et d'épée, plus de peplum, plus de n'importe quoi. Comme dans Zardoz, nous attendrons péniblement la fin. Ce qui me fait penser à un petit chef d'oeuvre d'humour qui s'intitule "A la manière de" et où les auteurs ont parodié des écrivains célèbres et il en, sur ce sujet, de la parodie des discours de Jean-Jaurès que je réserve à votre libre découverte.

Je préciserai que le "plus de films etc…" peut être interprêté de deux manières : "on n'en tourne plus" ou "on en tourne plus"… Je suis volontairement ambigu sur le sujet.

A propos, pour reprendre votre commentaire sur le film et que j'ai beaucoup apprécié, où le générique que vous décrivez admirablement trace déjà la suite des tribulations de nos "héros", je voudrais compléter : la musique de Purcell, au synthétiseur, "Les funérailles de la reine Mary", sert magnifiquement l'ambiance dont nous allons être les spectateurs.

Mon seul regret pour l'accompagnement musical de "Orange Mécanique" est, pour le final, ces instants où où Alex s'ébat dans un bain de mousse devant les spectateurs qui applaudissent est le retour au dernier mouvement de la 9ème symphonie de Ludwig VanBeethoven. S'il y a quelque chose de grinçant, en revanche, je pense que si Kubrick avait retenu "Les Préludes" de Litz, c'eût été meilleur. Il faut savoir que durant la seconde guerre mondiale à laquelle il est fait allusion, les informations diffusées sur les ondes de radio nazies utilisaient ce leit-motiv.

Amitiés.

Pierre


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De paul_mtl, le 8 septembre 2006 à 14:17
Note du film : 0/6

Pierre, écoute et suit le conseil d'Impétueux qui a dit

Et si on arrêtait, avec ces propos de sous-Café du Commerce ?

Caricaturer les propos de son interlocuteur n'amene qu'a des discussions de bistrot.

Au bistrot, les gens sont parfois saouls et ca explique que leur qualité d'écoute est affaiblit.

Visiblement ici vous êtes agacé par mes propos.

Demandez vous pourquoi.


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De vincentp, le 8 septembre 2006 à 15:09
Note du film : 6/6

Eh oui, les pseudonymes révèlent petit à petit leurs secrets.

Vous êtes sans doute Dupont et Dupond, alors qu'Impétueux, avec ses diatribes, est de toute évidence Haddock, et moi Tintin. Arca est Milou, Marilyn est vraisemblablement la Castafiore, mais elle est en tournée en Syldavie, et on n'a plus de ses nouvelles depuis des lustres. RDT, qui cherche à nous fourguer toute la filmographie de Beba Loncar, est Séraphin Lampion, et PM JarriQ : Alcazar. Verdun est le savant Tournesol, et Cormega est Zorrino. Quant à Lyche666, qui me traite de "provocateur", il est bien sûr le petit diablotin, fils de l'émir : Abdhalla. Alholg est Szut et Dumbledore est Spalding. Ils conduisent tous les deux l'avion. Et Spontex que j'avais oublié est bien entendu Nestor.

C'est l'occasion de dire du bien de Tintin et le lac aux requins, un bon dessin animé, qui vaut mieux que sa petite réputation. On attend les réactions des Dupondt.


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De droudrou, le 8 septembre 2006 à 17:59
Note du film : 6/6

Ecoute Vincentp,

puisque tu pars (et là on en vient vraiment au bistrot, on va finir par avoir des doutes sur le sérieux de DVD-Toile) sur la BD et Tintin et le lac aux requins, il ne manque plus que Blake et Mortimer et l'increvable Olrik… Mais, en ce qui me concerne, je serai beaucoup plus proche de feu de André Franquin que j'ai eu l'occasion de rencontrer. Ca te permettra de mieux situer tout un chacun puisque tu nous dis que derrière les pseudonymes, des personnalités se révèlent…

Mais pour reprendre ton allusion aux aventures de Tintin, j'aime beaucoup "Vol 714 pour Sydney" et "Le Trésor de Rackham le rouge" et sa suite.

Salut – Pierre


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De vincentp, le 8 septembre 2006 à 18:16
Note du film : 6/6

Eh bien, exprimez-vous sur Eisenstein et Dreyer : je suis le seul à avoir commenté un de leurs films pour le moment, et j'en suis fort marri.


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De verdun, le 8 septembre 2006 à 23:17
Note du film : 4/6

Je suis mitigé sur le film ou plutôt sur un souvenir vieux de plus de dix ans que j'ai du film.

Peut-être qu'une re-vision de ce film me ferait changer d'opinion.. Disons que c'est l'un des films de Kubrick qui m'a le moins impressionné, hormis le début, où les méfaits d' Alex et de ses sbires gardent encore de leur actualité.

Pour le reste, j'ai le souvenir d'un film qui se traînait en longueur, qui adopte certains partis pris visuels datés voire démodés propres aux années 70.

Mon jugement est donc soumis à une revision du film. Néanmoins, j'avoue une très nette préférence dans l'oeuvre du grand Stanley pour 2001 et Barry Lyndon, sans parler de ces films sous-estimés que sont L'ultime razzia et Les sentiers de la gloire.

Cependant, je connais la dimension de ce film mythique pour toute une génération, sans doute l'aurais-je adoré si je l'avais vu en 1972.

Et il est dommage que Malcom Mac Dowell n'ait pas eu une plus grande carrière.


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De droudrou, le 24 juillet 2008 à 23:15
Note du film : 6/6

Cela faisait bien longtemps que je n'avais revu Orange Mécanique.

Je ne reviendrai pas sur ce qui a été dit sur ce site à propos de ce film. Grand amateur de l'œuvre d'Anthony Burgess, on peut comprendre qu'à l'issue de la réalisation il y ait eu une brouille entre l'écrivain et le metteur-en-scène même si certains projets avaient été évoqués. Si à la base il y a le roman de Burgess, l'adaptation de Kubrick nous entraîne bien au-delà. C'est une vision stupéfiante du roman et qui, certainement, va bien au-delà du propos de l'auteur. Les bouquins étant rangés on ne sait où, il y a des visions de Kubrick qui annoncent le futur roman de Burgess "Le testament de l'Orange". Les attaques contre les régimes politiques et contre l'abus de l'ordre semblent prendre aujourd'hui un angle qui, à mon sens, et à l'époque du tournage, était plus contrasté. La vision peut-être prophétique a évolué.

Néanmoins, on ne peut que rester confondu devant l'utilisation de la caméra ou devant ces caricatures de personnages qui apparaissent sous les effets du grand angle. On ne peut que rester confondu de la même façon devant ces cadrages d'images ou ces éclairages. On ne peut aussi qu'être surpris de l'utilisation du sexe qui, dans d'autres films, aurait valu une taxation toute autre en termes d'interdits.

C'est une œuvre folle. Mais d'une prodigieuse folie.


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De passenger, le 16 octobre 2009 à 13:52

Orange Mécanique demeure selon moi un chef-d'oeuvre tant pour l'esthétique que la thématique, sans oublier la bande son. La violence (l'ultraviolence même) n'y est d'ailleurs jamais gratuite, ce qui n'est pas toujours le cas dans certains films récents que nul ne songerait à censurer (que penser de Funny games ou d'Inglorius Bastards, par exemple ?). Ces fictions sont-ils un moyen d'exorciser des peurs à moindre frais ? C'est possible. Les images d'Abbu Grhaib ou de Gantanamo sont beaucoup plus traumatisantes pour l'humanité car elles lui renvoient sans détour ce que l'homme a de pire en lui, puisqu'il ne s'agit plus de fiction. La censure doit s'appliquer à l'homme en général, les hommes politiques et les militaires en particulier, plutôt qu'aux artistes !


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De droudrou21, le 16 octobre 2009 à 16:48

Ah oui ? Avec le clochard sous le pont , ce n'est pas gratuit ? ou avec la femme qui reçoit un coup de bite ? ou chez l'écrivain sachant que le scénario tiré d'un roman de Burgess est autobiographique Il serait intéressant que tu lises "le testament de l'Orange " du même burgess !


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De fretyl, le 20 janvier 2022 à 18:09

J'ai regardé il y'a deux jours sur une chaîne de Télévision un reportage PASSIONANT sur Orange mécanique sur la difficulté qu'avait eu ce film à être distribué dans certains pays. Et on y apprend que le Général Franco aurait laissé passer ce film comme une espèce de fascination, le film ayant été interdit. Un remake en Espagne aurait été tourné pour tous les Espagnols qui rêvaient de voir ce film. Est-ce que un cinéphile averti connaissant l'Espagne pourrait me trouver le titre de ce film.. C'est un titre du genre La divine.. Il y'avait quelques extraits la reproduction était impressionnante.


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De verdun, le 23 août 2022 à 13:18
Note du film : 4/6

J'ai revu récemment Orange mécanique. En blu-ray. Mon opinion est la même qu'en 2006.

C'est un film mythique, qui a longtemps conservé un parfum de scandale. La preuve en est qu'en 1996, soit 25 ans après sa sortie, Canal + avait prévu de le programmer en première partie de soirée à l'occasion de sa première diffusion à la télévision française. La chaîne cryptée avait dû faire machine arrière face au tollé général…

Le début de Orange mécanique reste impressionnant. Les premières séquences gardent leur parfum de souffre. La musique avant-gardiste contribue à accentuer cette atmosphère si particulière. Et Malcolm McDowell est remarquable.

Mais la durée -2h16- me semble toujours aussi excessive. Si certains partis pris visuels gardent leur puissance, d'autres, trop en phase avec "la mode", ont pris un coup de vieux. Et pourtant j'adore le cinéma des années 70.

Au fond, Orange mécanique n'a qu'un seul tort: être un titre parmi d'autres dans la filmographie particulièrement géniale de Kubrick. Et je continue à préférer à Orange mécanique les merveilles que sont 2001, Barry Lyndon, Les sentiers de la gloire voire L'ultime razzia.


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De Impétueux, le 23 août 2022 à 18:42
Note du film : 6/6

Assez de votre avis, Verdun. Dans l'oeuvre de Stanley Kubrick, de bout en bout extraordinaire et souvent géniale, Orange mécanique est sans doute le film qui a le plus vieilli, parce qu'il est complétement nimbé dans cette atmosphère 70'. Je peux d'autant plus dire qu'elle est totalement démodée et quelquefois ridicule que c'est celle de ma jeunesse.

Cela étant c'est, comme vous l'indiquez justement, à placer sur une échelle kubrickienne, c'est-à-dire du plus haut niveau. Si je pense comme vous que 2001 est au sommet, j'y ajoute, pour ma part, Shining et Eyes wide shut… Mais nous pourrions énoncer et énumérer à loisir tous les bonheurs que ce cinéma nous a donnés.

Cela dit, Orange mécanique avec les défauts rappelés est tout de même un film d'une immense importance et pas seulement sur le plan sociétal, pour l'influence qu'il a eue sur son époque et qui perdure aujourd'hui. Le langage nadsat créé par Anthony Burgess est parfaitement employé (aussi bien dans les versions anglaise que française), les tenues, les costumes sidérants (et pas seulement ceux des quatre droogs, mais aussi, par exemple la longue combinaison rouge de Mrs Alexander) et ainsi de suite…


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