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Sujet : Quand le réel croise un monde imaginaire


De sylg, le 14 juillet 2006 à 22:08
Note du film : 5/6

Voila un grand film de René Clair, de plus avec le magnifique Gérard Philipe, une jolie histoire, et qu'on ne trouve même pas en DVD !!!!


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De Azurlys, le 24 juillet 2009 à 12:38

J'attends de revoir ce film avec impatience. J'en ai conservé une excellent souvenir, et j'ai du le voir une bonne dixaine de fois !

Mais je suis venu ce jour sur DVDToile pour rendre un hommage à Magali de Vendeuil, disparue en Janvier dernier. J'ignorais son décès et ne l'ai découvert qu'hier, en fouillant dans les replis mystérieux d'internet. Dans "Les Belles de Nuit" elle interprète la fille du garagiste, joué par Raymond Cordy. Des différentes "belles de nuits" que cherchait ce rêveur de Claude (Gérard Philipe) en essayant par tous les moyens d'entrer dans le sommeil et le rêve pour y retrouver chaque nuit les femmes qui le fascinaient (Gina Lollobrigida et Martine Carol), Magali de Vendeuil nous apparaissait à l'époque (1952) comme la plus charmante, la plus fine, alors que son statut de comédienne était loin d'être aussi affirmé que celui de ses partenaires féminines. Finalement, Claude comprenait que la fuite dans le sommeil et le rêve devenait inutile, puisque le bonheur n'était pas si éloigné, et qu'il fallait au contraire ouvrir les yeux et voir l'amour que lui vouait le personnage (son nom m'échappe) joué par Magali de Vendeuil.

Elle fut de la Comédie Française, et était l'épouse de Robert Lamoureux. On ne l'a pas souvent vue sur les écrans, mais interprétait souvent les personnages des pièces de boulevard de son époux. Pour ma part, j'avais conservé un très bon souvenir de cette jeune femme faite de charme et d'élégance qui représentait la vie simple et l'amour sincère.

Enfin, "Les Belles de Nuit", avec une très jolie musique de Georges Van Parys, qui utilisa les notes dans l'ordre de la gamme : do, ré, mi-fa-sol, la-si-do, est une œuvre décalée dans le cinéma français qui n'a jamais été tellement attiré par le fantastique. Cette course aux rêves de Claude était un prétexte pour ouvrir sur un monde factice, toile peinte, souvent nimbé par l'utilisation de tulle tendu entre la caméra et les acteurs dans les séquences oniriques, ouvrait sur le songe prémonitoire – mais cent fois plus réussi que la "Juliette" de Marcel Carné – et offrait une jolie variation sur les illusions, les conseils pernicieux qu'offrent les ambitions mal maîtrisées, et une poésie indiscutable. Le passage d'un monde à l'autre, du rêve à la réalité, de la nuit à la vie éveillée diurne, était accompli par le plus simple des moyens : la caméra partait d'un monde onirique et feutré, panoramiquait vers la gauche ou la droite, et la rupture seule entre deux décors, abordait le monde réel, sans trucages savants soigneusement tenus à l'écart, pour leur préférer des astuces de studio !

J'ai conservé un excellent souvenir de cette œuvre, hélas un peu oubliée, et j'ai très souvent dans la tête la chanson composée par Van Parys sur l'échelle de la gamme. A l'occasion du concours du Conservatoire de musique (en 1974, je crois), auquel participait une amie, j'ai pu rencontrer Van Parys qui s'y trouvait comme membre du jury. Je lui ai parlé de cette trouvaille, déjà lointaine à l'époque et il a eu la gentillesse de m'exprimer sa satisfaction que je me souvienne encore de cette astuce musicale.

L'attente – déjà développé sur un autre thème – d'un DVD des "Belles de Nuits", me donne donc ici l'occasion de saluer la mémoire de Magali de Vendeuil qui nous a quitté en Janvier 2009.

De là à avoir envie de revoir et revoir à nouveau "Les Belles de Nuit" – via un DVD toujours inaccessible – il n'y qu'un pas. Je n'hésite pas à le franchir !


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De vincentp, le 29 mai 2013 à 23:36
Note du film : 5/6

4,8/6. Eloge de l'amitié, réflexion sur le monde de la pensée, l'Histoire, et l'imaginaire individuel et collectif,… Les belles de nuit, oeuvre ambitieuse de René Clair, réalisée en 1952, croise toute une série de thèmes et d'idées, dans un savant désordre. Les différents rêves du personnage principal finissent par se rejoindre et croiser le monde réel, sur un mode quasi-burlesque.

Ce film est sans doute un peu inégal. La petite cité est décrite de façon un peu désuète. Le garagiste, le tenancier de l'hôtel, l'agent municipal semblent tout droit sortis de la publicité "Rue Gama" pour la lessive du même nom ("Rue gama,y'a aussi le garagiste qui se tache, c'est pas triste ! Faut quelque chose qui fait le poids pour enlever ces taches là… Rue gama, y' a la fille…qu'est toute blanche, jolie comme un dimanche… ).

A moins que cela ne soit l'inverse et que cette publicité ait pour origine ce film de René Clair. Qui sait ?!

Les belles de nuit contient néanmoins de grands moments : les pastiches successifs de l'opéra et de l'opérette, le descriptif des mœurs engoncées des notables assistant à ces spectacles, endimanchés, sont savoureux et frisent le chef d'oeuvre. Le final, opérant en deux temps trois mouvements une synthèse de tous les thèmes abordés, est également très réussi. La mise en scène de René Clair, de grande qualité, fait preuve d'un brio par moments véritablement éblouissant (tout particulièrement lors des passages du monde réel à celui issu des pensées du héros de ce récit).

Bien sûr, Gérard Philipe est comme à son habitude formidable. Il est bien entouré par une pléiade de très bons acteurs et actrices français des années 1950. Sans oublier la plantureuse Gina Lollobrigida.

Les belles de nuit est sans doute un petit classique du cinéma français. Il mérite mieux que l'oubli relatif dans lequel il semble être tombé aujourd'hui !


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De Tamatoa, le 30 mai 2013 à 00:18

… que cette publicité ait pour origine ce film de René Clair.

Je ne pense pas : La publicité que vous évoquez, Vincentp, est une parodie de la très célèbre chanson A Paris composée par Francis Lemarque et immortalisée par Yves Montand. Elle a été écrite en 1949. Mais la publicité ne fut sur nos chaines que dans les années 80.


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De vincentp, le 30 mai 2013 à 00:21
Note du film : 5/6

Certes, mais le visuel de la publicité semble calqué sur celui de quelques scènes de Les belles de nuit.


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De Tamatoa, le 30 mai 2013 à 03:24

Ces satanées insomnies aidant, je me suis amusé à chercher quelques pubs célèbres qui se sont clairement inspirées de films aussi célèbres :


Gillette Mach-3 = Seul au monde


Ford Cougar = Easy Rider


13eme Rue = Psychose


Bausch et Lomb = Quai des brumes


Hansaplast = Tarzan


Levis 501 = L'homme qui rétrécit


Passat = Le cuirassé Potemkine…. Et la liste est loin d'être exhaustive !


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De Impétueux, le 30 mai 2013 à 16:02

Ce genre de liste fort amusante serait idéalement à sa place sur un espace liste particulier !


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De Frydman Charles, le 6 septembre 2022 à 07:42
Note du film : 5/6

Comment être sur que l'on ne rêve pas ? Se pincer ? A la fin du film Claude (Gerard Philippe) frappe sur un bouclier sonore tenu par un artiste de l'opéra jouant un gladiateur, prend le bouclier d’un autre gladiateur, les entrechoque

, il entend bien le bruit, donc il ne rêve pas ! Il s' écrie "je ne rêve pas !" (I am not dreaming)
Comment savoir si on est est train de rêver ,comment savoir que je ne rêve pas ? Échapper à la dure réalité se trouvait dans "les visiteurs du soir" (1941). Echapper à l’insupportable occupation.Échapper dans le temps , puisque l’action se situait au moyen âge en 1485 (En fait une allusion au présent , 1485 qui lu à l'envers donne 5 8 41) . Mais le film était également une forme de rêve. ..


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