L'histoire est charmante, les décors enchanteurs, la réalisation enlévée, la musique de Georges Delerue sublime et toujours à point nommée , les acteurs sont parfaits et malheureusement disparus pour la plupart.
Même si j'ai du mal à supporter le numéro de Montand, le reste du casting, et la petite musique de De Broca valent le détour.
Tant d'années après, Le diable par la queue ne sort pas tout à fait indemne, et enjolivé par les souvenirs, il se révèle bien inconsistant. Bien sûr, c'est charmant, léger, enjoué, mais le film sent le bâclage, le travail à la va-vite, le manque absolu de rigueur, que ce soit dans l'écriture, le casting ou le rythme. Ainsi, si Madeleine Renaud, Maria Schell et Marthe Keller (dont on aperçoit la petite culotte dans toutes les scènes où elle apparaît !) sont justes et charmantes, si Rochefort est excellent en baron mollasson et sentencieux, Montand, Marielle, Gélin (et ne parlons pas de l'ineffable Tanya Lopert, de Balutin et Tornade !) sont des caricatures impossibles, des pantins ridicules et vraiment peu drôles. L'équilibre entre la grosse farce à la Lautner (tout ce qui concerne les gangsters) et le marivaudage champêtre est constamment rompu, et au bout du compte le film paraît bien plus long que sa durée réelle.
Nommé César pour la première fois, avant le film de Sautet et Jean de Florette, Montand fait un numéro pénible, annonçant celui du Grand escogriffe, et vampirise un peu le film, au détriment de bons comédiens comme Piéplu ou Clotilde Joano, à qui il reste peu d'espace vital. C'est d'autant plus regrettable, que leur scène à deux, à la fenêtre, est une des plus réussies et poétiques du film, grâce à la finesse des deux acteurs.
Heureusement, la musique de Delerue, d'heureuses idées de casting (on dirait vraiment que Schell et Keller sont mère et fille), et des instants de fantaisie, viennent égayer Le diable par la queue, un film qu'on aurait aimé apprécier davantage.
Hou là là… Quel coup de vieux. C'était certainement à l'époque un divertissement sympathique et enlevé. A le voir aujourd'hui, "tout" (y compris la petite culotte de Marthe Keller) à vieillit. La musique de Delerue aussi belle soit-elle ne colle jamais avec le film, et comme le dit PM Jarrig les deux caricatures façon Lautner des truands abrutis, sont bien loin d'être hilarants.
On s'ennuie civilement, et le film ne trouve jamais son rythme. Même Montand pour son premier rôle comique n'a pas l'air à sa place, alors que le film ne se regarde "vraiment" que pour lui. Le diable par la queue ressemble à une grosse bulle de savon, qui n'a pas duré.
Et au final, une espèce de tristesse déprimante insondable finit même par sortir de ce film, dont la gaieté parait continûment factice !
Le souvenir -lointain- néanmoins d'une prestation de Marthe Keller de qualité. Mais Montant surjoue et montre ses limites…
A y regarder de près, sans dire que c'est un pitoyable acteur, Montand aura souvent été mauvais, par rapport à d'autres acteurs de sa générations. Dans Le hasard et la violence par exemple, Montand sera loin d'y être brillant ; dans Clair de femme son jeu beaucoup trop effacé donnait l'impression que n'importe qui, aurait pu jouer à sa place, dans Le grand escogriffe il cabotinait encore plus que dans Le diable par la queue ! Et pour certains (pas pour tout le monde) Montand n'a pas bien joué le papet de Jean de Florette et de Manon des sources … Et je n'ai pas non plus entendu parler qu'en bien de sa présence dans Les routes du sud
Heureusement on oubliera pas ses prestations dans L'aveu, Z, Police python 357 César et Rosalie ou Le sauvage !
On N'oubliera pas non plus sa prestation assez convaincante dans Le cercle rouge. Il n'était pas fait pour jouer la comédie, mais plutôt des durs à cuire.
Ça dépend ! Par exemple Le choix des armes souffre un peu trop de la présence de Montand, justement parce qu'il n'a pas l'air d'un gros dur. Comme le constate Pm Jarrig sur le fil du film, dans le même rôle Ventura aurait eu plus d'effet. Alors que par contre dans le registre à demie léger de César et Rosalie Montand excelle !
Il est vrai que Le Diable par la queue est un film charmant et plaisant. Yves Montand interprète à merveille un séducteur sans scrupules (rôle qui lui va très bien) et Jean Rochefort, bien que moins professionnel qu'à son habitude, est encore une fois à la hauteur de nos espérances. Ce film a un-peu vieilli mais n'a en rien perdu de ce petit rien qui en fait un plaisir à regarder. Il fait partie de ces moments de cinéma qu'on apprécie de revoir encore et encore.
Un temps révolu peut-être à jamais ou l’on pouvait encore se dénuder moralement et physiquement dans la joie et la bonne humeur loin de tous préjugés quels qu’ils soient.
De jolies femmes de tout âge pleines de vie entreprenantes, aguichants sans jamais provoquer, libre d’exprimer leur légèreté et leur décalage dans un contexte farfelu.
Un dynamisme constant que l’on partage bien souvent dans un état second sur un site protégé, loin de la foule déchainée.
Philippe de Broca place et situe exactement son préambule, superbe de rythme et de gaieté. Pour que le château-hôtel reçoive un peu de clients, la démone Amélie/Keller poussée par grand-mère et mère va inciter son amoureux Charly, garagiste indélicat, à mettre en panne les voitures de ceux qui ont le malheur de s'arrêter à sa station-service. Puis à les conduire au château où ils seront pratiquement rackettés par la marquise. Tout cela est drôle, virevoltant, gentiment immoral, très amusant.
Le film se gâte un peu quand y intervient sa vedette (ce qui est plutôt embêtant, n'est-ce-pas ?), c'est-à-dire César (Yves Montand), brillante canaille, gangster délicieux qui séduit d'emblée toutes les femmes de la famille. On peut dire, d'abord, qu'il cabotine au-delà de ce qu'il a jamais cabotiné, ce qui n'est pas rien. Mais davantage, il impose une histoire finalement assez banale : il a cambriolé une banque avec deux complices (vraiment minables : Pierre Tornade et Jacques Balutin, dont les apparitions font baisser la température du film de plusieurs degrés) et il cherche à échapper aux recherches.On a compris : toutes les femmes qui sont présentes au château, celles de la famille et aussi les visiteuses (Tanya Lopert, Janine Berdin), rameutées par le garagiste, c'est-à-dire envoyées là par ses sabotages habiles, sont fascinées par ce grand escogriffe séduisant et séducteur qui les conquiert, les charme, les émerveille, les fascine et avec qui elles sont à deux doigts de succomber.
On aura aussi compris que César ne cherche d'abord qu'une chose : c'est de quitter la belle thébaïde avec le million de francs qu'il a cambriolé ; on comprendra vite qu'il subira, comme d'autres, le charme languide, délicieux du château.Le film est gai, drôle, libertin ; l'érotisme y est omniprésent : non seulement la baronne Amélie/Keller est un vivant attentat à la pudeur, mais sa mère Diane/Schell, voire sa grand-mère/Renaud et sa cousine Jeanne/Joano sont délicieusement séduisantes : nous sommes dans une sorte de fête intelligente, élégante, virevoltante. Qui n'aimerait aller passer son existence dans ce château ?
D'ailleurs, à la fin, tout le monde, au mépris de l’honnêteté élémentaire, va désormais y vivre heureux… Ce qui est, au demeurant, une morale excellente.
Page générée en 0.0070 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter