Depuis l'apparition du Dvd, la collection René Château a pour notre plus grand bonheur démocratisé une bonne partie de son offre. Cela, tout en parvenant à ressortir de parfaits bijoux, hélas souvent oubliés et injustement méconnus du jeune public. Assurément, « 125 Rue Montmarte »* fait partie de ceux-là, car près d'un demi-siècle plus tard, il parvient toujours à entretenir un suspense palpitant durant toute sa longueur. Cadrée dans une noirceur de l'ambiance parisienne des années cinquante, tout simplement envoûtante et nostalgique, et que seul le cinéma peut se vanter de rendre, la force entière du film réside essentiellement dans le jeu magique de Lino Ventura. Ici, l'acteur d'origine parmesane, paisible crieur (honorable métier d'un autre temps…) pour France-Soir, se voit malgré lui embrigadé dans une rocambolesque affaire de meurtre. Le caractère inattendu de cette dernière permet de nous tenir en haleine donc, et à nous détourner pleinement de l'ancienneté du film, notamment pour les récalcitrants du noir et blanc…A ceux-là, cette œuvre épatante leur est vivement conseillée, elle qui mériterait d'ailleurs largement sa place dans les salles aujourd'hui, au vu de ce qui est proposé actuellement…Curieux même, que ce film n'est d'ailleurs pas été victime ( ?) d'un énième remake…
Je n'irai pas jusqu'à vous rejoindre dans l'enthousiasme que vous marquez pour les mésaventures subies par Lino Ventura du fait de la veulerie du couple infernal formé par Robert Hirsch
et Andréa Parisy,
mais j'adhère pourtant pleinement à l'intérêt que vous portez à l'édition de ces films du "samedi soir", complètement décriés par la Nouvelle Vague et forcément oubliés des rediffusions, notamment parce qu'ils sont en noir et blanc, mais qui sont toujours prenants, intéressants et divertissants. C'est le cas des films de Gilles Grangier
(comme ce 125 rue Montmartre)
, de ceux de La Patellière,
ou de Delannoy,
ce qui n'empêche pas ces réalisateurs de second rang de donner, de temps en temps un chef d'oeuvre (le mot est peut-être fort : disons un très bon film) comme, pour Grangier, par exemple Le cave se rebiffe.
Et je vous rejoins aussi, et rejoins quelques échanges déjà tenus sur DVDToile sur le rôle des éditions René Château : c'est effectivement son créneau de donner, à prix raisonnable, sans suppléments démesurés, ce genre de films ; ce qui me navre, c'est que de grands Renoir, de grands Carné,
de grands Autant-Lara,
de grands Duvivier –
qui méritent un tout autre traitement (restauration de l'image et du son, suppléments érudits – ne paraissent qu'en René Château, le plus souvent désormais sans même un chapitrage….
Je viens de découvrir ce vieux Grangier, et je vous rejoins dans le plaisir que j'y ai pris. Simple, efficace, sans fioriture, vraiment bien dialogué, le film doit beaucoup à Ventura
bien plus volubile et versatile que l'image qu'il a figée dans les années 60 et 70. Il forme dans la première partie avec Hirsch,
un couple qui annonce de façon très étonnante celui de L'emmerdeur,
jusque dans certaines situations. Pas sûr que Veber
ne s'en soit pas inspiré directement. Ceci dit, Hirsch n'est pas Brel,
et en fait des tonnes, dans un rôle pourtant riche, qu'il caricature outrancièrement. Pour Ventura donc, pour Paris comme on ne le reverra jamais, pour ce rôle de commissaire mondain, précieux mais compétent joué par Desailly,
ce petit film noir mérite de ne pas sombrer dans l'oubli. Et puis, pour le fan de Lino,
notons que c'est un des rarissimes films, où on le voit embrasser une femme (Dora Doll,
en l'occurence), chose qu'il a formellement interdite lors de son vedettariat.
Excellent, en effet, ce film que l'on pourrait qualifié de petit. Mais nous n'en ferons rien ! Du bon cinéma, enlevé, virevoltant ( c'est vrai que l'on est pas habitué à voir Ventura si dansant ) et pourtant sérieux. C'est fluide, ça le fait bien et on s'accroche. Tout a été dit mais un grand bon point à jean Dessailly, très à l'aise dans son rôle de commissaire. Loin de celui du Le doulos, plus noir. Quel bel acteur ! Je ne sais pas pourquoi mais ce genre de films, au même titre que le petit bijou Derrière la façade,
du bon Yves Mirande
tend à disparaitre de la mémoire des diffuseurs et c'est dommage ! Je ne connaissais pas. Je suis passé voir vos critiques avant enregistrement et je ne le regrette pas. Très bon moment ! Dvd Toile a du bon. Qu'on se le dise !
pour \Lagardère
J'ai beaucoup aimé l'évocation du Paris des crieurs de journaux. Je me souviens de l'époque ou France Soir avait plusieurs éditions et que le crieur criait : « France Soir » toute dernière…Édition Spéciale Le crieur résumait quelquefois l'article faisant la une.
On se laisse prendre à l'intrigue du film et à ses rebondissements…Mais l'histoire parait tout de même invraisemblable !!! D'abord parce que Didier n'avait aucune raison d'en vouloir à Pascal…Bien au contraire…Il aurait choisi le 1er venu pour lui faire endosser le crime ? Et de façon machiavélique !!! L'histoire telle quelle est évoquée au début du film est loin de nous laisser imaginer ce qui se trame en réalité.
Nous sommes donc bien contents de ne pas nous être trompés et bien satisfaits qu'à la fin les choses finissent par s'arranger et que le sympathique garçon, soupçonné à tort, s'en tire aussi bien, aidé, il est vrai, par l'excellent commissaire de police (Jean Desailly) qui a compris d'emblée que l'affaire ne tournait pas comme les amants criminels avaient espéré qu'elle tournerait.
Le quartier, c'est précisément celui du titre du film : le 125 rue Montmartre est précisément exactement situé en face du Café du croissant, au coin de la rue du même nom, café où fut assassiné Jean Jaurès le 31 juillet 1914. De tous temps, c'était dans un périmètre assez restreint, le quartier des grands quotidiens et les plus anciens d'entre nous se souviennent encore que France-Soir (qui titrait fièrement être le seul quotidien tirant à plus d'un million était implanté 100 rue de Réaumur, Le Monde au 5 rue des Italiens, L'Aurore au 142 rue Montmartre, tous ces journaux et bien d'autres à un jet de pierre les uns des autres, à quelques encablures de la Bourse devant quoi est toujours installée l'Agence France-Presse.
Eh bien si nous ne devions à 125 rue Montmartre que de nous rappeler ce métier là, qui disparaît dans l'oubli et dont l'existence devient à peu près incompréhensible à notre nouveau siècle, ce serait déjà une bonne raison de regarder le film…
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