Le meilleur des Monte Cristo, le plus réaliste et le plus aventurier. Et aussi un vrai trésor pour les écoliers qui doivent le lire…..
Sans doute pour moi la meilleur adaptation au cinéma du roman de Dumas. Louis Jourdan est excellent, implacable vengeur. Un très beau scope couleur. Vite un DVD en haute définition.
Certainement un peu froid, j'en garde un bon souvenir. A l'époque de sa sortie, il avait bénéficié d'un battage important mais, sauf erreur, il a fait un flop au point de vue exploitation. Louis Jourdan se partageait entre Hollywood et les autres studios…
Pierre Richard Wilm -Robert Vernay-, Louis Jourdan - Claude Autant Lara-, Jean Marais -Robert Vernay- reste quand même, à mon humble avis, le tiercé gagnant des versions Monte-Cristo…
Certes, il y en a beaucoup d'autres -et de fort honnêtes- et même des muettes. Mais, tout compte fait…
Dommage que les autres protagonistes de l'histoire ne suivent pas. Et c'est là que le bât blesse parce que je suis au très grand regret de dire que Monsieur Pierre Mondy, devant qui d'habitude je m'incline bien bas, nous concocte un Caderousse ressemblant bien plus au Chourineur des Mystères de Paris
qu'au faux ami d'Edmond Dantès. Je ne me permettrais jamais de dire qu'il est mauvais. Mais il n'est pas dans le rôle ! Pierre Mondy
c'est le copain, le collègue,
l'amant qui s'étonne d'en être encore un,
Le chef d'entreprise surbooké.
Mais un traitre, Mondy
? Et puis quoi ? Et pourquoi donc cet accent marseillais poussé à l'extrême, jusqu'au ridicule ? Alexandre Rignault
le "tenait" formidablement bien, ce Caderousse, dans le Le comte de Monte Cristo
de Robert Vernay
en 43. Je ne parle pas du fils du comte de Mortcerf, Albert, insupportable et trop jeune Yves Rénier
! Il semblera nettement plus aguerri en poursuivant Belphégor
dans les dédales du Louvre, trois ans plus tard. Le très efféminé Jean Chaduc s'était magnifiquement approprié le rôle, toujours chez Vernay
en 1943. Il était constamment bouleversé alors que Renier
s'en fout d'un bout à l'autre.
Et si Jean claude Michel est un Fernand de Mortcerf assez convaincant, Bernard Dhéran passe à côté du procureur de Villefort qu'Aimé Clariond avait su rendre inoubliable. L'abbé Faria ? Un Henri Guisol
que l'on ne confond pas, pour une fois, avec le père Fouras d'un fort célèbre… fort.
En revanche, ces dames relèvent franchement le niveau : Claudine Coster, aux yeux de biche, est une bien belle Haydée et Yvonne Furneaux une Mercédès sobre et touchante, gracile et fort belle également.
Or donc, le choix des acteurs ne fut pas des plus heureux, je le crains, même si tout ça est une affaire de goût. Mais c'est surtout les libertés prises avec le roman qui nous défrisent. Où est passé l'abbé Busoni ? Le prince Cavalcanti ? Et le bijoutier que Caderousse tente d'assassiner ? Très, trop épuré ce Comte de Monte Cristo. Tellement épuré qu'entre Edmond Dantès et Monte Cristo, il y a quelle différence ? Une moustache. Et personne ne le reconnait ? Mais pas vraiment un mauvais film pour autant. Surtout que les dialogues sont préservés au plus juste. Un bon film d'aventures, donc, si on oublie un tant soit peu le bouquin. Et puis quoi ? Autant-Lara
n'est pas à l'aise dans ce registre. Même si ça ferraillait bien un peu dans son Vive Henri IV… vive l'amour !.
André Hunebelle,lui, aurait-il su faire La traversée de Paris
? Rien n'est moins sûr… L'un est bondissant, l'autre pas. Pour autant, l'histoire du cinéma n'a quand même pas à rougir de cet opus là.
Mais il y a concurrence. Et quelle concurrence !
Horreur, ami Tamatoa, placer André Hunebelle et Claude Autant-Lara
sur un niveau de comparaison !!!! Et pourquoi pas les marshmallows et les truffes ???
Mon cœur fidèle à Douce, à L'auberge rouge,
à La traversée de Paris,
à tant d'autres grands films s'est vidé de sons sang à la minute où j'ai lu ce sacrilège !
Bien. le sang revenu, je relis votre message ; je ne crois pas que j'achèterai le DVD, à votre lecture…. J'ai dit un mot sur Louis Jourdan effectivement lorsque j'ai évoqué, sur je ne sais quel fil les acteurs français ayant réussi à Hollywood. Je ne l'ai jamais trouvé bon que dans Lettre d'une inconnue,
mais vous donne acte volontiers qu'il peut, ou pourrait, faire un Edmond Dantès présentable.
Et c'est là que le bât blesse parce que je suis au très grand regret de dire que Monsieur Pierre Mondy, devant qui d'habitude je m'incline bien bas, nous concocte un Caderousse ressemblant bien plus au Chourineur des Mystères de Paris qu'au faux ami d'Edmond Dantès. Je ne me permettrais jamais de dire qu'il est mauvais. Mais il n'est pas dans le rôle ! Pierre Mondy c'est le copain, le collègue, l'amant qui s'étonne d'en être encore un, Le chef d'entreprise surbooké. Mais un traitre, Mondy ? Et puis quoi ? Et pourquoi donc cet accent Marseillais poussé à l'extrême, jusqu'au ridicule ?
Oh ! que je vais regretter d'avoir dit ça ! M'en a t-il tant voulu pour qu'il nous quitte ?..Quelle perte pour le cinéma ! Quelle tristesse ! Et malgré mes jérémiades pour un rôle somme toute pas si navrant que ça, il fut un acteur exemplaire, magnifique ! Un de ces comédiens à fond au service du septième art et du Théâtre ! Et si j'avais, dans mon avis sur Le comte de Monte Cristo souligné le mot Monsieur, ce n'était pas un hasard, ni une faute de frappe. Mais, comme aurait dit Jouvet
: Un coup de chapeau calligraphique ! C'est un grand, un très, très grand qui nous quitte ! Et quelle empreinte il laissera !
Salut Monsieur ! Respect.
Comment voulez-vous qu'une adaptation filmée puisse mettre en scène la fabuleuse efflorescence du roman d'Alexandre Dumas ? Monte-Cristo est, à mes yeux, le chef-d'œuvre du romancier, supérieur au cycle des Trois mousquetaires, à celui de la Révolution (Joseph Balsamo, Le collier de la Reine, La comtesse de Charny), à celui de la Renaissance (La Reine Margot, La Dame de Monsoreau, Les Quarante-cinq) ; en adapter le foisonnement dans un film de deux époques seulement, fût-il de plus de trois heures, me semble impossible.
Pour bien représenter la richesse de l'intrigue, il faut la télévision et des tas d'épisodes. Je sais que c'est ce qu'a fait la grosse Dayan ; mais c'est quelqu'un qui salit tout ce qu'elle touche et je ne suis pas sûr que la gageure ait pu être tenue…
Bien dommage parce que pour représenter cette histoire fastueuse d'injustice et de vengeance, ses multiples développements, ses horreurs, ses empoisonnements, son amertume terrible, celle des vies gâchées irrémédiablement (et contrairement à la dernière séquence du film, happy end désagréable) il faut, autour de la figure de Dantès, des personnages du même sombre niveau. Et ce n'est pas en faisant intervenir la figure historique de Vidocq, qui n'apparaît à aucun moment dans le roman, qu'on se retrouve sur ses pattes.
Je comprends qu'on élague, coupe, retranche ; mais les partis pris ne sont pas très satisfaisants : où est passé le personnage de Danglars qui, plus que Mondego/Morcerf, plus que Villefort, bien plus que Caderousse est à l'origine de l'incarcération au château d'If d'Edmond Dantès (et qui est pourtant le seul de ses ennemis à qui Dantès laissera la vie) ? Pourquoi faire de Noirtier, le père bonapartiste du royaliste Villefort un simple paralytique alors que frappé d'une attaque, il ne peut plus s'exprimer que par des clignements d'yeux ? Et passer sous silence les manœuvres d'empoisonneuse d'Hermine de Villefort ? Je m'égare et je m'exalte, ce qui ne sert à rien : c'est vrai, je l'ai écrit plus haut, on ne peut pas adapter l'efflorescence du récit et l'adaptateur et dialoguiste Jean Halain a finalement produit un assez bon schéma d'un grand roman haletant, dont peuvent se contenter ceux qui ne se sentent pas l'envie ou n'ont pas le temps de se plonger dans 1500 pages de texte (et ils ont bien tort, tant c'est passionnant)."Pour bien représenter la richesse de l'intrigue, il faut la télévision et des tas d'épisodes. Je sais que c'est ce qu'a fait la grosse Dayan ; mais c'est quelqu'un qui salit tout ce qu'elle touche et je ne suis pas sûr que la gageure ait pu être tenue…"
Je ne peux que vous recommander la version en quatre épisodes réalisée en 1979 par Denys de La Patellière: malgré la sagesse de sa mise en scène et des seconds rôles inégaux (co-production oblige), c'est de loin la version la plus fidèle à Dumas, la seule à restituer toute la complexité du roman et du personnage, parfaitement interprété par Jacques Weber.
La version de Claude Autant-Lara est dans mon souvenir un beau livre d'images, effectivement trop schématique: ainsi le personnage de Danglars passe à l'as alors que c'est peut-être le plus merveilleux salaud du roman, très bien interprété par Roger Dumas
chez La Patellière.
Louis Jourdan
est un comte de Monte-Cristo convaincant.
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