Si le film d'Yves Mirande (mais que je n'ai jamais vu) est donc de loin le plus convenable, si celui de Diamant-Berger
est seulement acceptable, que dire alors du téléfilm de Daniel Ceccaldi,
qu'on aurait aimé voir cantonné à l'interprétation – où il peut être absolument merveilleux – et qui a livré là un très pénible pensum, fondé pourtant sur un des riches terreaux de la littérature narquoise qui se puisse ?
Ce genre de films doit être mené à toute vitesse, avec, à la fois, légèreté et rythme, être conduit comme sur une scène de théâtre, ou mieux sur une scène d'opérette ; il faut de la gaieté, de l'enjouement, un peu d'outrance, beaucoup de sarcasme, une façon de cavalcader à grandes guides, d'emporter le spectateur dans un tourbillon. Eh bien on dirait que toute la troupe recrutée par Daniel Ceccaldi s'est abrutie de somnifères puissants et a décidé d'en faire le minimum côtés vivacité et talents. Ce qu'on pourrait appeler le minimum syndical.
Il faut donc jeter un voile pudique sur cet enterrement. Il y a en effet lieu de penser que le 21ème siècle ne jettera pas le moindre regard sur la vie de ces bureaux, moqués déjà par Balzac (dans Les employés) et caricaturés ensuite, pendant un siècle et demi avec plus ou moins de succès. Cette administration là ne se survit guère et c'est fort bien ainsi. Mais on ne pourra pas plus se moquer d'elle qu'on ne peut évoquer le waquer de Pierre Palmade
(dans le sketch Le scrabble) : ça désigne un objet, qui n'existe plus d'ailleurs, mais le mot existe toujours. Ben c'est pareil…
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