Je dois dire que je n'avais pas été mécontent du premier film d'un binôme inspiré par le médecin-écrivain André Soubiran, dont les récits médicaux autour des Hommes en blanc furent un immense succès de librairie dans les années 50 et 60 ; Le journal d'une femme blanc, en 1965, avait un aspect sociologique, sur la vie des internes et médecins d'un grand hôpital parisien, dont la substance, l'acuité, l'épaisseur compensait assez bien la facilité de la thèse sur le contrôle des naissances ; ce n'était pas du vrai Autant-Lara,
comme on l'aimait, bien sûr, méchant comme une teigne, acide comme du chlorhydrique, ça faisait plutôt penser à des oeuvres un peu bravasses, comme Le cas du docteur Laurent
de Jean-Paul Le Chanois,
avec Jean Gabin,
qui est consacré à l'accouchement sans douleur, mais enfin ça passait assez bien la rampe. Il faut dire aussi que le film était servi par l'excellente interprétation de Marie-Josée Nat,
à la fois fragile et forte, dont la sensibilité et le charme permettaient de passer sur bien des facilités. Il y avait aussi Claude Gensac,
Daniel Ceccaldi
pour faire le job…
D'autant que les positions, sur ce sujet si grave et si difficile à présenter, paraissent issues d'un débat tout juste sorti des Dossiers de l'écran. Il serait injuste de ne pas noter qu'Autant-Lara ne présente pas malhonnêtement les points de vue : Claude Sauvage dit clairement qu'elle ne croit pas en l'existence d'une âme immortelle, présente dans l'embryon dès sa conception ; dès lors son geste est purement thérapeutique, presque eugéniste (c'est ce que lui dira le docteur Vincent Ferrière/Claude Titre,
d'ailleurs). Pour le curé du village, pour le brigadier de gendarmerie (Bernard Dhéran), c'est autre chose : on ne condamne ni l'avorteuse, ni l'avortée, on condamne le geste d'avortement.
Inutile de rentrer ici dans un débat si sensible ; disons simplement que la manière du cinéaste ne le pousse pas à ce genre de sujets et qu'il filme ça très poussivement ; à peine peut-on lui reconnaître la qualité de le tension lorsqu'il s'agit de délivrer de l'écrasement un jeune puisatier qui est en train d'agoniser au fond d'un trou profond… C'est assez maigre
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