Deux vocables sont susceptibles de décrire schématiquement l'homme et le cinéaste Roman Polanski : survivance et imprévisible. Le premier, emprunté à un ouvrage de B. Bettelheim, parce qu'enfant, il échappe en 1943, grâce à son père, au sort réservé à sa mère, à sa sœur et à la majorité de la population du ghetto de Cracovie. Egalement parce que, sans un insignifiant problème administratif, il aurait dû se trouver aux côtés de son épouse Sharon Tate dans sa maison de Benedict Canyon ce funeste 9 août 1969. Imprévisible à l'image de sa carrière artistique, débutée comme acteur chez Andrzej Wajda jusqu'à son "Oscar du meilleur réalisateur" 2004 pour Le Pianiste, Polanski devenant ainsi, par contumace, le doyen de la catégorie à la place de George Cukor.
Les thèses et les ouvrages, notamment en langue française, consacrés à Polanski ne sont pas très nombreux. Outre la récente biographie signée Alexandre Tylski, vient de paraître chez Taschen ce livre de F.X. Feeney, chroniqueur au "L.A. Weekly". En neuf chapitres chronologiques, l'auteur retrace et analyse la vie et la carrière chaotique, dominée par des obsessions, du cinéaste, de sa jeunesse orpheline et ses premières réalisations à Oliver Twist qui n'a pas trouvé son public, en passant par ses périodes françaises et américaines, couronnées par plusieurs prix. Une courte biographie et une filmographie complètent cet intéressant ouvrage, abondamment illustré. AH

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"Roman Polanski" de F.X. Feeney et Paul Duncan (éd.), Taschen – 192 pages, 14,99€.