Prenez la télécommande. Appuyez sur «accéléré». Laissez filer l'enfance à toute vitesse. Stop ! Play ! L'histoire commence vers quinze ou seize ans. J'avais le goût du dessin, j'ai entrepris des études d'Arts Graphiques. J'ai exercé le métier de directeur artistique pour la publicité pendant quelques années. Puis je me suis éloigné de la planche à dessin et je suis devenu Directeur de la publicité du magazine «Pilote». De fil en aiguille, j'ai commencé à rédiger des textes publicitaires et j'ai travaillé comme concepteur-rédacteur en free-lance pour les agences. Dans les années 70, la nouveauté en matière de communication d'entreprise était au diaporama et au film institutionnel. L'audiovisuel a frappé à ma porte. Ce mode d'expression me permettait de faire la synthèse entre ma culture graphique et mon savoir-faire rédactionnel. J'ai monté une société de production avec un ami et nous nous sommes lancés sur le marché. Nous n'avons pas été très brillants ! Mon associé a décidé d'aller s'installer au Brésil et j'ai continué seul cette activité. Durant la quinzaine d'années qui a suivi, j'ai réalisé un grand nombre de films industriels. Parallèlement, j'étais un véritable cinéphage. Je voyais tous les films, les chefs d'oeuvre comme les nanars. Ma cinémathèque était autant le Grand Rex que le Palais de Chaillot. A force de voir des films, et riche de mon expérience de réalisateur de commande, je me suis dit «pourquoi pas moi ?». J'ai regardé comment étaient construits les scénarii et j'ai commencé à en écrire. J'ai écrit une demi-douzaine d'histoires, sans succès. Pour ne rien arranger, je ne connaissais absolument personne dans le cinéma. Un jour, une amie m'a donné un roman grec intitulé «Une jeune fille nue». J'ai décidé de l'adapter. J'ai écrit le scénario et cherché un producteur. Je ne l'ai jamais trouvé. Ayant obtenu l'avance sur recettes, je me suis dit que je n'allais pas laisser filer cet argent et j'ai décidé de produire le film avec ma propre société. Un an après l'avoir terminé, j'ai fini par trouver un petit distributeur. Le film est sorti le 16 janvier 1985 sur cinq copies. Il faisait moins 18° dans Paris et on pouvait faire du patin à glace sur les trottoirs. Je me suis retrouvé avec 3 millions de francs de dettes, que j'ai mis huit ans à rembourser. Ma «carrière» cinématographique venait de commencer… (source : www.philippemuyl.fr) |
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