Sortie sur les écrans britanniques en octobre 1969, Alerte satellite 02 est une curiosité de taille. Il s'agit de l'unique incursion de la maison Hammer dans le domaine du space opera.

En effet, l'action est censée se passer en l'an 2021. A bord de leur vaisseau spatial, Moon 02, l'aventurier Bill Kemp (James Olson) et son ami Korminski (Ori Lévy) sillonnent l’espace, à la recherche de vieux satellites. A Moon city, première ville sur la lune, les deux pilotes sont contactés par Hubbard (Warren Mitchell), un magnat richissime, qui leur demande de retrouver un petit astéroïde en saphir. Kemp va profiter de la mission que Hubbard lui a confiée pour aider la belle Clémentine (Catherine Schell) à retrouver son frère disparu sur la face cachée de la lune.

Sur le papier, les intentions des auteurs étaient louables puisqu'il s'agissait de proposer au public un film de science-fiction dont le scénario reprend de nombreux clichés du western et, à un degré moindre, du polar. Ce que fera douze ans plus tard le très réussi Outland de Peter Hyams. Hélas Alerte Satellite 02 n'est pas à la hauteur des ambitions. De toute évidence, la Hammer était bien plus à l'aise dans le domaine du gothique que celui de la SF.

Le budget de 500 000 livres, pourtant l'un plus importants de l'histoire de la Hammer et insuffisant si on le compare aux 10 millions de dollars octroyés à la même époque au 2001 odyssée de l'espace de Kubrick. Les effets spéciaux, qui semblaient déjà bien rudimentaires à la sortie du film, n'ont pas supporté le poids des années malgré quelques jolies maquettes et quelques passages relativement convaincants comme la ballade en buggy sur la lune. Les décors et costumes, influencés par la mode psychédélique de l'époque notamment André Courrèges, paraissent aujourd'hui furieusement "kitsch". Mais certains spectateurs peuvent aussi trouver du charme à tout ce décorum "pop".

Plus embêtant, Alerte satellite 02 se révèle assez barbant à cause d'un scénario assez plat malgré ses bonnes idées, à la mise en scène pataude d'un Roy Ward Baker capable du meilleur comme du pire, et à un casting sans éclat. Dans un rôle d'anti-héros assez atypique, James Olson manque de charisme malgré ses faux airs de Robert Duvall. Le méchant, Warren Mitchell est également assez terne. Donald Pleasence aurait donné une autre dimension à ce personnage de milliardaire sans foi ni loi. Au final, c'est la présence des belles Adrienne Corri et surtout Catherine Schell, que l'on reverra la série Cosmos 1999, qui attirera l'attention du spectateur.

Alerte satellite 02 peut se laisser regarder pour son caractère atypique, pour quelques images éparses réussies, pour la musique free-jazz de Don Ellis, pour un générique en forme de cartoon assez plaisant mais c'est un film à réserver aux cinéphiles avertis amateurs de science-fiction désuète.