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La révélation Sandrine


De Impétueux, le 5 juillet 2012 à 12:28
Note du film : 3/6

J'ai vu ça hier soir, par curiosité et je crois que c'était le premier film de Maurice Pialat que je regardais, la tronche de camisard mal dégrossi du bonhomme m'ayant toujours souverainement agacé.

Et à la réflexion, je me dis que j'ai aussi vu Sous le soleil de Satan, qui m'a paru saisir certains des éclairs sombres du trop oublié Georges Bernanos et que la haine mutuelle ressentie lors de la proclamation de la Palme d'Or à Cannes en 88 m'avait semblé plutôt sympathique. Da,ns le monde caramel mou qui est le nôtre, envoyer paître avec mépris une salle entière est plutôt bienvenu.

Voilà deux propositions bien contradictoires. Mais je n'ai jamais été partisan des consensus. Donc, voilà A nos amours. En premier lieu, immense mérite de Pialat d'avoir décelé, lors du casting, la perle rare, la perle exceptionnelle, Sandrine Bonnaire. Rien que pour avoir permis la découverte de la plus grande actrice française actuelle (et sûrement une de celles qui marquera le plus l'histoire du cinéma), cet ours hirsute mérite de la sympathie…

Sympathie qu'il fait tout pour abattre en vol dans un film violent, injuste, agressif, souvent peu supportable, tant il est tendu et quelquefois méchant dans l'aigreur, désespérant dans l'expression du vide.

Cinéma du malaise, du mal-être, cinéma détestable, cinéma remarquable, cinéma intéressant, cinéma qui ne devrait pas exister…. Je suis passé, hier soir, et depuis lors par beaucoup de sentiments : irritation, admiration, exaspération, refus, envie d'en voir davantage.

Je n'ai aucune envie de revoir un film de Pialat ; je me dis que s'il en repasse un, je ne résisterai sûrement pas.

J'aurais mieux fait, comme Tamatoa, de regarder à nouveau Les Bronzés font du ski


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De vincentp, le 24 septembre 2006 à 20:35
Note du film : 6/6

Sujet intemporel (les amours contrariées d'une jeune fille), mise en scène moderne, peignant les émotions de l'instant présent, à grand coup de gros plans sur des visages dont les sourires se figent. On pense bien sûr à un film comme Faces de Cassavetes, mais Pialat introduit aussi parfois une poésie visuelle à la Renoir, qui met en valeur la beauté plastique de Sandrine Bonnaire.

On admire la façon dont Maurice Pialat, qui interprête le père de Sandrine Bonnaire (fabuleuse de naturel), descend dans l'arène, pour dire aux différents personnages (et à nous-mêmes) quelques vérités notamment concernant les rapports avec l'argent. Un véritable lion bourru, qui mordille gentiment les pattes des convives, rassemblées autour d'un festin.

Notre ami (*), le grand critique Claude-Jean Philippe, toujours aussi brillant et passionnant dans ses explications (un débat en sa compagnie a suivi la projection) nous a rappelé que Pialat fut également un peintre, et que sa technique cinématographique consiste à apposer une succession de touches de couleurs (et d'émotions) "à la Bonnard". Ceci est parfaitement visible dans ce long-métrage.

A voir et à revoir : c'est du grand cinéma ! Succès public et critique à sa sortie, voilà un film susceptible d'intéresser aujourd'hui encore plusieurs générations de spectacteurs !

(*) L'ami des spectateurs curieux, bien sûr ! (Je ne suis pas un clone de Bob de Niro du The king of comedy !)


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