Est-ce parce que TF1 a choisi d'en faire l'essentiel de sa programmation fiction en prime time ? Est-ce à cause des "spin offs" plus que moyens qui gravitent autour ? Toujours est-il que cette série commence à devenir insupportable. Et à force, voir ces superflics robotisés ramasser des poils pubiens, et analyser le contenu d'estomacs de cadavres plus ou moins décomposés, perd un peu de son pouvoir d'attraction. Trop, c'est trop.

A la fin de la saison 5, les producteurs des Experts se sont offert les services de Tarantino, pour un double épisode. Le réalisateur le plus "hip" de Hollywood avait déjà pas mal abîmé Urgences, avec un épisode hors-sujet, bourré d'effets gore inutiles, de contre-plongées m'as-tu-vu. Et quelques années plus tard, il remet ça ! Dans ce suspense, qui développe le thème de l'enterré vivant déjà abordé dans Kill Bill, les personnages de la série ne se ressemblent pas, l'enquête n'avance pas, les "guests" sont absurdes (que vient faire Tony Curtis, dans une improvisation interminable, et totalement inutile ?), et la résolution ridicule. Une séquence de vestiaire met face à face deux des personnages récurrents lancés dans une discussion à la Pulp fiction, qui fait complètement décrocher de l'histoire. Bref, Quentin fait du Tarantino au mètre, se pastiche lui-même, se complaît, s'auto-congratule, et confirme ce que pas mal pensaient déjà depuis son second film : c'est une baudruche. Si Réservoir dogs et Jackie Brown sont de bons films, le reste de sa filmo ne tient pas la route, et son inspiration se limite à quelques tics d'écriture (dans Les experts, le monologue de Grissom sur Trigger, le cheval de Roy Rogers), à des allusions à la pop culture, et à des effets sanglants puérils (l'explosion de John Saxon, les entrailles de chien). Bref, QT s'est bien amusé, les producteurs de la série se sont faits un bon coup de pub, et les fans de Gil Grissom et de sa bande, n'attendent qu'une chose : le retour à la normale. A noter la présence de quelques anciennes gloires, comme Saxon donc, mais aussi Lois Chiles méconnaissable.