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Extrêmement médiocre !


De Impétueux, le 3 février 2016 à 15:11
Note du film : 4/6

Et voilà que la corde au cou, pieds nus et en chemise, tel qu'étaient les Bourgeois de Calais dont la reddition au Goddon Édouard III en 1346 a bouleversé notre enfance, la tête couverte de cendres, tel l'empereur Théodose implorant la clémence de Saint Ambroise à Milan en 390, le cœur déchiré, tel Napoléon à Fontainebleau lors de ses adieux à ses grognards le 6 avril 1814, je viens ici capituler. Après avoir revu pour la troisième fois en dix ans Le silence est d'or, je révise mon jugement, je rehausse ma note et je donne raison à ceux qui ont, avant moi, apprécié le film de René Clair.

Ce n'est pas pour autant que je vais le placer en haut de mon Panthéon, tout de même : l'intrigue est indigente, par exemple. Mais je sens qu'on va me dire que sa naïveté n'est qu'apparente et que son côté rose est volontairement accentué. Et cela pour donner au chromo un aspect légèrement mordoré, semblable à ces cartes postales sentimentales coloriées et ornées de vers de mirliton qu'on trouvait encore chez tous les marchands de journaux il y a trente ou quarante ans et que les touristes du monde entier peuvent acheter dans les boîtes à bouquins des quais de Seine. On peut voir ainsi les choses, de fait, mais tout de même on se demande bien à quel moment les quiproquos et les faux-semblants seront levés et quand le jeune premier Jacques Francet (François Périer) récupérera la jeune fille, Madeleine Célestin (Marcelle Derrien) qui lui est évidemment promise de toute éternité.

L'intérêt du film n'est pas là, évidemment. Il a été tourné par René Clair, fraîchement revenu des États-Unis, où il avait fait une très honorable carrière, en 46/47, c'est-à-dire 50 ans, à une année près, avec la naissance du cinéma, en décembre 1895. Et c'est le foisonnement, l'efflorescence; les découvertes de trucs, procédés, finesses du 7ème art commençant qui est, assez largement, le meilleur du Silence est d'or

C'est très charmant, cette reconstitution de ce que furent les débuts du cinéma. Aussi bien dans la présentation aux spectateurs du nouveau divertissement (le pianiste improvisant une musique au gré des péripéties, le diseur qui résume l'action et restitue ce que seraient les dialogues) que dans le tournage de myriades de petits films drôles ou tragiques, funambulesques ou historiques ; roulements d'yeux des acteurs, gestes démesurés, mélodrames exaltés, farces et culbutes, toiles peintes des décors, premiers trucages…

Sensation, en tout cas qu'une forme nouvelle et merveilleuse de spectacle vient de faire son entrée dans le paysage…. On est encore bien près du théâtre et du music-hall, on va et vient entre eux mais quelque chose est né, qui sera le grand art du 20ème siècle et qui n'est peut-être pas tout à fait agonisant aujourd'hui.

Maurice Chevalier plus hédoniste, moins brutal, moins passionné que Jean Gabin de French Cancan a, finalement autant de légèreté charmeuse que dans Gigi de Minnelli, François Périer en fait un soupçon de trop, mais les petits personnages du studio, Raymond Cordy, Paul Ollivier, Gaston Modot sont délicieux, souvent habitués du cinéma de René Clair d'ailleurs. Et Roland Armontel, détaillant à la perfection Par le petit bout de la lorgnette est parfait en père égoïste de Madeleine, la brave petite héroïne (mais je ne trouve pas que Marcelle Derrien, dont le visage est un peu mou, est vraiment séduisante).

Heureux d'avoir pu raviser mon jugement trop négatif, je ne vais tout de même pas chanter merveilles…


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De Tamatoa, le 16 mai 2013 à 18:52
Note du film : 5/6

Personnellement, je me dis qu'Albert Préjean aurait sans doute fait l'affaire.

Figurez vous que j'y ai pensé, M'sieur l'commissaire, j'y ai pensé ! Et j'ai même imaginé que le rôle de François Perier aurait bien fait l'affaire de Gérard Philipe. Pour les plans tournés en "transparence", c'est vrai. Mais je les ai trouvé bien gérés. Beaucoup moins laids que ceux, (par exemple, car ils sont présents dans beaucoup de films) de L'air de Paris.


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