Cobra Woman fait partie des films les moins intéressants de
Robert Siodmak.
A sa décharge, il faut préciser qu'il avait pour ce film aucune l'attitude ou presque.
En 1944
Robert Siodmak entame une troisième carrière de réalisateur, après une première carrière en Allemagne qu'il fuit avec l'arrivée du nazisme avec son frère auteur et scénariste,
Curt Siodmak.
Il entame une seconde carrière dans les années 30 en France où il devient vite un cinéaste reconnu et admiré. Il quitte en 1941 la France occupée pour commencer sa troisième carrière, aux Etats-Unis cette fois (il en connaîtra une quatrième en revenant en Allemagne dans les années 60).
Jusqu'alors
Robert Siodmak n'a pas vraiment pu faire ses preuves comme metteur en scène à Hollywood et il vit encore sous l'ombre de son frère. C'est grâce à lui notamment qu'il réalise avec âme et créativité (sans doute pour se faire remarquer)
Son of Dracula.
Catalogué du coup réalisateur de film de genre et à petit budget, on lui confie ainsi
Cobra Woman une année après.
Cobra Woman raconte l'histoire d'une idylle amoureuse entre Tollea et Hava qui vivent sur l'île de Harbor. Ils s'aiment, doivent se marier sous les cocotiers, seulement Tollea disparaît. Elle a été enlevée par la tribu de l'île mystérieuse voisine.
N'écoutant que son cœur et nullement la raison (crédo classique du personnage romantique), Hava décide d'aller sauver la belle. Il est accompagné (secrètement) par Kado, un jeune autochtone (
Sabu)
qui lui est dédié et un singe malin comme… un singe (entre le blanc adulte, le jeune autochtone et le singe, on retrouve la chaîne classique de l'évolution vue par Hollywood). Il se révèle que sur cette île, les sauvages qui y habitent vénère le dieu Cobra et que plusieurs d'entre eux sont régulièrement sacrifié pour calmer un volcan. Hors la méchante reine n'est autre que la sœur jumelle de Tollea. La reine mère a souhaité la venue de Tollea afin qu'elle mette fin et prenne la place de la méchante reine…
Pas grand chose à garder de ce film, et surtout pas son histoire. Tout est ici terriblement kitsh et le temps n'aide vraiment pas à facilité la vision de ce film qui a toutefois le mérite d'être le premier film en couleur de
Robert Siodmak.
Décors en carton pâte, costumes qui sonnent le toc, vague érotisme dans les tenus, humour lourd et pesant (grâce au singe et au jeune autochtone). Non, décidemment ça vieillit mal.
On reconnaîtra toutefois la patte de
Robert Siodmak à quelques rares moments. Un seul en réalité, la scène de la danse du serpent dans laquelle la reine devient une folle, assoiffée de pouvoir et de sang. Quand on sait combien la folie est souvent au centre de l'œuvre de Siodmak, on ne s'étonnera pas de cette scène qui se termine par la désignation des futurs sacrifiés, bons à être jetés vivant dans le volcan!